PIERROT a écrit :Quelqu'un pourrait-il me dire pourquoi les musulmans vénèrent une pierre noire à la Mecque ?
N'est ce pas de la superstition d'adorer un caillou , dont l'origine est incertaine ?
La kaaba, le pèlerinage
Dans de nombreux passages du Coran le vernis islamique ne recouvre que très superficiellement le substrat païen, c'est le cas de la sourate 113
Dis : “Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube naissante, contre le mal des êtres qu'Il a créés, contre le mal de l'obscurité quand elle s'approfondit, contre le mal de celles qui soufflent (les sorcières) sur les noeuds, et contre le mal de l'envieux quand il envie.
L'islam doit au vieux paganisme arabe la plupart de ses superstitions, en particulier celles qui composent les cérémonies du pèlerinage à La Mecque. Nous pouvons encore trouver des traces de paganisme dans les noms de certaines divinités antiques (53:19-20)
Que vous en semble [des divinités] Lat et Uzza, ainsi que Manat, cette troisième autre ? (71:22-23)
Ils ont ourdi un immense stratagème, et ils ont dit : “N'abandonnez jamais vos divinités et n'abandonnez jamais Wadd, Suwaa, Yagout, Yaouq et Nasr. Dans les superstitions liées aux djinns, dans de vieux contes populaires tels que ceux d'Ad et Thamud. Toute la cérémonie a été copiée sans vergogne sur des rites païens préislamiques. Le hadj (grand pèlerinage), se déroule pendant le douzième mois de l'année lunaire. C'est le cinquième pilier de l'islam et un devoir religieux obligatoire fondé sur une injonction du Coran. Tout musulman en bonne santé qui peut en supporter le coût doit faire le pèlerinage au moins une fois dans sa vie.
Avant d'entrer à La Mecque, le pèlerin se purifie. Il fait ses ablutions, récite des prières et endosse l'
ihram, le vêtement blanc du pèlerin. Puis il pénètre dans l'enceinte sacrée de La Mecque, où il est supposé s'abstenir de tuer des animaux, d'arracher des plantes, de toute violence et de tout acte sexuel. Dans la mosquée sacrée
al Masjid al Haram, il renouvelle ses ablutions et fait d'autres prières. Il doit ensuite tourner sept fois autour de la kaaba, la construction cubique qui se trouve au centre de la cour ouverte de la Mosquée Sacrée, trois tours à pas rapides et quatre à pas lents. A chaque passage il embrasse la pierre noire qui est enchâssée dans l'angle le plus oriental de la kaaba et touche la Pierre de la Félicité qui se trouve dans l'angle opposé.
Il va ensuite à
maquam Ibrahim (la station d'Abraham), où Abraham aurait prié en se tournant vers la kaaba. Le pèlerin dit une prière et retourne à la Pierre Noire qu'il embrasse de nouveau. Tout proche se trouve le puit sacré de Zem Zem où, selon la tradition musulmane, Hagar la femme d'Abraham et Ismaël son fils se sont désaltérés. Le pèlerin boit un peu d'eau de Zem Zem et déambule dans une enceinte connue sous le nom
d'al hijr, où les musulmans croient que Hagar et Ismaël sont inhumés et où l'on dit que Mahomet aurait dormi la nuit de son voyage miraculeux de La Mecque à Jérusalem.
Ensuite le pèlerin quitte la Mosquée Sacrée par l'une de ses vingt-quatre portes. Dehors, il grimpe la pente douce de la colline Safia en récitant des versets du Coran. De là, il court jusqu'au sommet de la colline Marwah en récitant diverses prières. Il recommence cet aller et retour sept fois. Ce rituel symbolise le cheminement d'Hagar dans le désert à la recherche d'eau.
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premier jour :
le pèlerin accomplit les rites de l'umrah s'il ne les a pas encore fait, puis il va à Mina où il passe la nuite en prière
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deuxième jour :
Après les prières du matin, il va au Mont Arafat pour assister à la cérémonie de la station (
wuquf en arabe). Selon la tradition musulmane, Adam et Eve s'y seraient retrouvés après avoir été expulsés du paradis. Le pèlerin écoute une prédication sur le thème du repentir. Il se précipite (le mot arabe,
najrah, signifie se ruer) à Muzdalifah, un lieu situé entre Mina et Arafat, où il lui faut arriver pour la prière du soir.
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troisième jour :
Le jour suivant, le dixième du mois de
dhu al hijja, est célébré par tous les musulmans comme
Id al Adha, le jour du sacrifice. Tôt le matin, le pèlerin dit ses prières et va aux trois piliers de Mina. Il doit jeter sept petits cailloux. Cette cérémonie s'appelle
ramyu'r rijam, la lapidation. "Tenant un caillou entre le pouce et l'index de la main droite, le pèlerin le jette à une distance qui ne doit pas être inférieur à quinze pas et dit "
Au nom de Dieu, le Tout-Puissant, je fais cela en haïssant le diable et sa honte". Les cailloux qui restent sont jetés de la même façon. Le pèlerin repart et doit faire le sacrifice d'un animal : mouton, chameau, bélier ou tout autre animal licite.
Après cela le pèlerinage est fini et avant de reprendre ses habits ordinaires, le pèlerin se coupe une mèche de cheveux. Certains se rasent entièrement la tête. Les musulmans expliquent que cette dernière superstition représente Abraham rejetant le diable qui essayait d'empêcher le grand patriarche de sacrifier Ismaël, son fils adoré, ainsi que Dieu le lui avait ordonné. Le sacrifice d'un agneau ou d'une chèvre commémore la substitution miraculeuse du bélier au fils d'Abraham. Comment un monothéiste intransigeant et iconoclaste comme Mahomet en est-il venu à incorporer ces superstitions au coeur même de l'islam? La plupart des historiens admettent que si juifs et chrétiens avaient abandonné Moïse et Jésus pour reconnaître en Mahomet un vrai prophète qui enseignait le religion d'Abraham, alors le Rocher du Mont Moriah à Jérusalem , et non pas la Kaaba à La Mecque, aurait été choisi pour la
qiblah (direction de la prière) et aurait fait l'objet d'une dévotion superstitieuse. Frustré par l'intransigeance des juifs, réalisant qu'il ne serait jamais accepté comme leur nouveau prophète, Mahomet reçut fort à propos une révélation qui lui ordonnait de changer la qiblah pour celle de la Kaaba.
L'ambition de Mahomet était de se rendre maître de la Kaaba et de tout son symbolisme historique. C'est dans la sixième année de l'hégire que Mahomet essaya de prendre La Mecque, mais il échoua. Les Mecquois et les Médinois se rencontrèrent à Hadaibiyah sur la frontière du territoire sacré. Après moult palabres, les musulmans acceptèrent de retourner à Médine en échange ils obtinrent la permission de célébrer une fête à La Mecque l'année suivante. Mahomet revint donc avec une suite nombreuse et fit le circuit de la Kaaba, embrassa la Pierre Noire et se livra à tous les autres rites décrits précédemment.
La Mecque fut définitivement conquise l'année suivante (an 8 de l'hégire). Au début, les musulmans s'unirent au hadj côte à côte avec les Arabes païens, mais sans le prophète lui-même. Cependant, une révélation informa bientôt Mahomet que tous les accords entre musulmans et incroyants devaient être rompus et que toute personne qui n'est pas un vrai croyant ne pourrait plus approcher de La Mecque ou du hadj (9:1)
Désaveu de la part d'Allah et de Son messager à l'égard des associateurs avec qui vous avez conclu un pacte. (9:28)
ô vous qui croyez ! Les associateurs ne sont qu'impureté : qu'ils ne s'approchent plus de la Mosquée sacrée, après cette année-ci . Et si vous redoutez une pénurie, Allah vous enrichira, s'Il veut, de par Sa grâce. Car Allah est Omniscient et Sage.
Finalement, la dixième année, Mahomet fit son pèlerinage à La Mecque, le lieu de pèlerinage de ses ancêtres et chaque détail des rites païens qu'il avait accompli dans sa jeunesse se transforma en norme de l'islam. Des rites païens qui furent justifiés en inventant des légendes musulmanes attribuées à des personnages de la Bible et tout un fatras incompréhensible de folklore artificiel. Nous devons prendre en considération le fait que Mahomet a incorporé dans sa religion un certain nombre de rites et de croyances païennes, avec pas ou très peu de modifications. On peut ajouter que Mahomet a greffé aux rites du pèlerinage musulman plusieurs cérémonies qui, auparavant, étaient accomplies de façon totalement indépendante dans différents sanctuaires.
Les populations de l'Arabie centrale préislamique étaient organisées autour de la tribu et chaque tribu, y compris les tribus nomades, possédait une divinité tutélaire que l'on vénérait dans un sanctuaire. La divinité résidait dans une pierre vaguement anthropomorphe, quelque fois un gros bloc de roche, quelque fois une statue. Les Arabes idolâtres croyaient que la puissance divine qui s'incarnait dans leur fétiche exerçait une influence bénéfique. C'est ainsi que les noms des collines al Safa et al Marwa veulent dire pierre, c'est à dire une idole. Les idolâtres couraient entre les deux collines pour toucher et embrasser les fétiches placés là et appelés Isaf et Naila, dans le but d'acquérir chance et bonne fortune.
Pierre Noire et Hubal
Nous savons que les pierres noires faisaient l'objet d'un culte dans diverses parties du monde arabe. Faisant allusion à la pierre noire de Dusares à Petra, Clément d'Alexandrie mentionnait vers l'an 190 "
Les Arabes adorent des pierres ". Maximus Tyrius écrivait également au second siècle de notre ère "
Les Arabes rendent hommage à je ne sais quel dieu, qu'ils représentent par une pierre quadrangulaire "(la Kaaba). Les Perses prétendaient que la Pierre Noire avait été déposée dans la Kaaba par Mahabad et ses successeurs, avec d'autres reliques, et que c'était une représentation de Saturne. De toute évidence, le culte voué à la Pierre Noire est très ancien.
La Pierre Noire est de toute évidence une météorite et elle doit sa réputation au fait qu'elle soit tombée du ciel. On ne peut donc que sourire en regardant les musulmans vénérer ce morceau de roche comme étant celui que l'ange Gabriel aurait donné à Abraham pour reconstruire la Kaaba, d'autant que son authenticité est douteuse, car la Pierre Noire fut enlevée par les Qarmates au 4e siècle de l'hégire (930), et qu'ils ne la rendirent qu'après de nombreuses années (21 ans). On peut légitimement se demander si la pierre qu'ils ont rendue est la même que celle qu'ils avaient prise.
Avant l'islam, on adorait à La Mecque le dieu Hubal. Son idole, faite de cornaline rouge, était dressée dans la Kaaba, au-dessus du puits sec dans lequel on jetait les offrandes votives. L'idole Hubal avait probablement une forme humaine. Sa place, à côté de la Pierre Noire, laisse supposer qu'il devait exister un lien entre elles. Dans le Coran, Dieu est appelé Seigneur de la Kaaba et Seigneur de la région de La Mecque. Mahomet avait ironisé sur l'hommage que les Arabes rendaient aux divinités al Lat, Manat et al Uzza et qu'ils appelaient les filles de Dieu. Mais très vite, Mahomet s'est arrêté de critiquer le culte de Hubal. Hubal n'est rien d'autre qu'Allah, le dieu des Mecquois. D'ailleurs quand les Mecquois battirent Mahomet à proximité de Médine, leur chef se serait écrié "
hurrah pour Hubal !".
Tout comme aujourd'hui, les processions autour du sanctuaire étaient courantes. En déambulant, le pèlerin embrassait ou touchait l'idole. Les trois tours à pas rapides et les quatre tours à pas lents peuvent symboliser le mouvement des planètes intérieures et extérieures. Il ne fait aucun doute que les Arabes adoraient à une période relativement tardive le Soleil et divers corps célestes. La constellation des Pléiades était supposée apporter la pluie. La planète Vénus était une grande déesse que l'on révérait sous le nom d'al Uzza. La déesse al Lat est également identifiée à la divinité solaire. La course que les musulmans doivent accomplir entre les monts Arafat, Muzdalifah et Mina doit être achevée avant le crépuscule ou l'aube. Mahomet a délibéremment introduit cette variante pour se démarquer des rites païens. Quant au culte lunaire, il est attesté par des noms propres comme
Hilal (le croissant) ou encore
Qamar (la lune). La lapidation qui a lieu à Mina était originellement dirigée contre le démon du Soleil. Ceci s'accorde avec le fait que les pèlerinages païens coincidaient avec l'equinoxe d'automne. Le démon Soleil était chassé et ses lois rigoureuses se terminaient avec la fin de l'été. C'est alors que l'on priait Muzdalifah le dieu du tonnerre qui apporte pluie et fertilité.
La Kaaba
L'idole était généralement placée dans une enceinte sacrée délimitée par des pierres. Le sanctuaire était un lieu d'asile pour toute créature. Il était courant d'y trouver un puits. On ne sait pas quand la Kaaba a été construite, mais la présence du puits Zem Zem a certainement joué un rôle déterminant dans le choix du site. Le puits Zem Zem fournissait une eau précieuse aux caravanes en route vers la Syrie et le Yemen.
Les fidèles rendaient hommage aux idoles en déposant des offrandes dans le puits sec qui se trouve au centre de la Kaaba. Les pèlerins se rasaient habituellement la tête à l'intérieur du sanctuaire. Tous ces rites sont présents sous une forme ou sous une autre dans le pèlerinage hadj.
Selon les sources musulmanes, la Kaaba a d'abord été construite au ciel deux mille ans avant la création du monde et la maquette de l'édifice y est toujours conservée. Adam construisit la Kaaba, mais elle fut détruite par le déluge. Abraham reçut l'ordre de la reconstruire, ce qu'il fit avec l'aide d'Ismaël. Alors qu'il cherchait une pierre pour marquer l'angle de la construction, Ismaël rencontra l'ange Gabriel qui lui donna la Pierre Noire qui, en ce temps là, était plus blanche que le lait. Ce n'est que plus tard qu'elle noircit au contact des péchés de ceux qui la touchaient. Ce récit n'est évidemment qu'une adaptation de la légende juive de la Jérusalem céleste. L'association d'Abraham à la Kaaba fut une invention personnelle de Mahomet, elle lui permit de démarquer l'islam du judaïsme. Par ce mensonge, Mahomet donna à sa religion tout ce dont l'homme a besoin et qui différencie la religion de la philosophie. Une nationalité, des cérémonies, une mémoire collective, des mystères, une assurance d'entrer au paradis. Il trompait ainsi sa conscience et celles des autres.