Posté : 06 déc.06, 13:55
La religion est :
宗 L'ensemble des familles de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'humain avec le sacré.
宗 L'ensemble des pratiques et de rites propres à chacune de ces familles de croyances. Pour tenter de définir la religion, on peut déjà établir les différences de sens entre le terme religion et ceux de foi et de superstition. La religion suppose un groupe, contrairement à la foi purement individuelle. La religion se distingue de la superstition, qui se résume à invoquer des causes surnaturelles pour expliquer des phénomènes naturels : si les religions incorporent bien souvent des éléments qui procèdent de la superstition, on ne saurait réduire la religion à cela.
D'autre part, Jonathan Smith (écrivain américain) dit dans Critical Terms for Religious Studies : « Le mot “religion” n'est pas un terme trouvé sur le terrain, c'est un terme créé par les chercheurs pour leur propre besoin. En conséquence, c'est à eux que revient la tâche de le définir. Il s'agit d'un concept générique, de second degré, qui joue le même rôle dans la mise en place de l'horizon disciplinaire de l'étude de la religion que les concepts de “langage” et “culture” en linguistique et anthropologie. Sans un tel horizon, il n'y a pas de discipline de l'étude de la religion. »
En Occident, on dit volontiers que le mot religion vient du mot latin re-ligare : pour re-joindre ou re-lier, classiquement compris pour signifier la relation de l'humain au divin, mais aussi les humains les uns aux autres. Religare est l'étymon proposé par Lactance. Mais cette signification est tardive. Une autre voie, proposée par Augustin d'Hippone, suggère l'étymologie archaïque suivante : relegere, « relire, reprendre », par opposition à neglegentia, fait de ne pas se soucier ; et aussi le mot religio, « scrupule » qui est de Cicéron (De natura deorum, II, 10). Cette étymologie évoque l'idée de scrupule dans l'observation des rites et la peur face aux forces surnaturelles.
En Extrême-Orient, le mot religion est la combinaison de deux sinogrammes :
宗 shû (japonais) ou zōng (chinois), désignant à l'origine un groupe uni par le culte des mêmes ancêtres,
教 kyô (japonais) ou jiào (chinois), signifiant "enseignement", "école"
Le terme shûkyô fut tout d'abord utilisé par les Japonais ; les Chinois l'empruntèrent au tout début du XXe siècle (zōngjiào).
Il évoque la transmission (kyô/jiào) d'un savoir, d'une tradition, de rites, de légendes constituant une sorte de catéchisme, au sein d'un groupe (shû/zōng). Le lien généalogique (lignées maîtres-disciples) qu'implique le sens originel de zōng reste important en Chine, où il joue un rôle plus déterminant que la nature exacte de l'idéologie pour le rattachement à une dénomination religieuse. Dans le Zen japonais également, la généalogie religieuse des maîtres est considérée comme une référence importante pour évaluer l'authenticité et la qualité d'une école.
On comprend ainsi qu'il s'agit à la fois des croyances d'un groupe humain et des pratiques qui en découlent.
宗 L'ensemble des familles de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'humain avec le sacré.
宗 L'ensemble des pratiques et de rites propres à chacune de ces familles de croyances. Pour tenter de définir la religion, on peut déjà établir les différences de sens entre le terme religion et ceux de foi et de superstition. La religion suppose un groupe, contrairement à la foi purement individuelle. La religion se distingue de la superstition, qui se résume à invoquer des causes surnaturelles pour expliquer des phénomènes naturels : si les religions incorporent bien souvent des éléments qui procèdent de la superstition, on ne saurait réduire la religion à cela.
D'autre part, Jonathan Smith (écrivain américain) dit dans Critical Terms for Religious Studies : « Le mot “religion” n'est pas un terme trouvé sur le terrain, c'est un terme créé par les chercheurs pour leur propre besoin. En conséquence, c'est à eux que revient la tâche de le définir. Il s'agit d'un concept générique, de second degré, qui joue le même rôle dans la mise en place de l'horizon disciplinaire de l'étude de la religion que les concepts de “langage” et “culture” en linguistique et anthropologie. Sans un tel horizon, il n'y a pas de discipline de l'étude de la religion. »
En Occident, on dit volontiers que le mot religion vient du mot latin re-ligare : pour re-joindre ou re-lier, classiquement compris pour signifier la relation de l'humain au divin, mais aussi les humains les uns aux autres. Religare est l'étymon proposé par Lactance. Mais cette signification est tardive. Une autre voie, proposée par Augustin d'Hippone, suggère l'étymologie archaïque suivante : relegere, « relire, reprendre », par opposition à neglegentia, fait de ne pas se soucier ; et aussi le mot religio, « scrupule » qui est de Cicéron (De natura deorum, II, 10). Cette étymologie évoque l'idée de scrupule dans l'observation des rites et la peur face aux forces surnaturelles.
En Extrême-Orient, le mot religion est la combinaison de deux sinogrammes :
宗 shû (japonais) ou zōng (chinois), désignant à l'origine un groupe uni par le culte des mêmes ancêtres,
教 kyô (japonais) ou jiào (chinois), signifiant "enseignement", "école"
Le terme shûkyô fut tout d'abord utilisé par les Japonais ; les Chinois l'empruntèrent au tout début du XXe siècle (zōngjiào).
Il évoque la transmission (kyô/jiào) d'un savoir, d'une tradition, de rites, de légendes constituant une sorte de catéchisme, au sein d'un groupe (shû/zōng). Le lien généalogique (lignées maîtres-disciples) qu'implique le sens originel de zōng reste important en Chine, où il joue un rôle plus déterminant que la nature exacte de l'idéologie pour le rattachement à une dénomination religieuse. Dans le Zen japonais également, la généalogie religieuse des maîtres est considérée comme une référence importante pour évaluer l'authenticité et la qualité d'une école.
On comprend ainsi qu'il s'agit à la fois des croyances d'un groupe humain et des pratiques qui en découlent.