'mazalée' a écrit : ↑25 nov.21, 07:25
Sauf que Fitra et jugement ne vont pas ensemble.
Car il est pour moi impossible que l'on soit jugé pour défaut de Fitra qui ne peut pas être volontaire.
En résumé Dieu ne peut pas condamner ou punir quelqu'un de n'avoir pas su se rapprocher de lui. Pour la simple raison qu'il est déjà puni.
PS : C'est comme si on faisait payer une amende à ceux qui n'ont pas réussi à être riche...
Tu dis ça par rapport au Mektoub?
Mais tu ne le connais pas justement

Nous étions tous rapprochés de Dieu avant cette incarnation terrestre
Je te le dis il faut se souvenir
Platon disait la même chose
Et puis de tout façon:
« Or, concernant cette question de la nature du soufisme, le docteur Carret rapporte la conversation qu’il a eu à ce sujet avec Ahmad al-‘Alawî. Le docteur lui ayant exposé sa vision des croyances, estimant que « toutes se valent » ; le cheikh répond ceci : « Non, toutes ne se valent pas. » - Je me tus, attendant une explication, continue le docteur. Elle vint."Toutes se valent, reprit-il, si l’on ne considère que l’apaisement. Mais il y a des degrés. Certains s’apaisent avec peu de chose, d’autres sont satisfaits avec la religion, quelques-uns réclament davantage. Il leur faut non seulement l’apaisement, mais la grande paix, celle qui donne la plénitude de l’esprit." Alors, les religions ? "Pour ceux-là, les religions ne sont qu’un point de départ." Il y a donc quelque chose au-dessus des religions ? Au-dessus de la religion, il y a la doctrine. J’avais déjà entendu ce mot : la doctrine. Mais lorsque je lui avais demandé ce qu’il entendait par là, il avait refusé de répondre. Timidement, je hasardais de nouveau : Quelle doctrine ? "Les moyens d’arriver jusqu’à Dieu" fut sa réponse. Ahmad al-‘Alawî manifestait de l’intérêt pour tous types de sciences et toutes sortes de cultures a priori étrangères à sa propre perspective : à cet égard, l’article d’Augustin Berque (père du grand islamologue Jacques Berque) cité en bibliographie, qui avait bien connu le cheikh et suivi sa production littéraire, est particulièrement probant même s’il contient de nombreuses inexactitudes.
S’il était un défenseur intransigeant de la tradition musulmane face à un colonialisme de plus en plus envahissant et assimilationniste, il était également capable d’une ouverture d’esprit peu banale avec ses interlocuteurs étrangers, non seulement chrétiens mais même agnostiques : le témoignage qu’a laissé le docteur Marcel Carret est à ce sujet éloquent, de même que le sont plusieurs passages de ses propres écrits. Le docteur Carret rapporte ceci : Il déclarait que Dieu avait inspiré trois grands prophètes (bien sûr, ce chiffre n’est pas limitatif) : le premier avait été Moïse, le deuxième Jésus et le troisième Mahomet. Il en concluait logiquement que la religion musulmane était la meilleure puisqu’elle était basée sur le dernier message de Dieu, mais que la religion juive et la religion chrétienne n’en étaient pas moins des religions révélées.
Sa conception de la religion musulmane était également très large. Il n’en retenait que l’essentiel… Ce que j’appréciais particulièrement en lui était l’absence complète de tout prosélytisme. Il émettait ses idées lorsque je le questionnais, mais paraissait fort peu se soucier que j’en fisse mon profit ou non. Non seulement il ne tenta jamais le moindre essai de conversion, mais pendant fort longtemps il parut totalement indifférent à ce que je pouvais penser en matière de religion.
Toujours au docteur Carret, qui lui avouait être disposé à accepter l’idée d’un Dieu comme « principe indéfinissable de qui tout dépend et qui sans doute donne un sens à l’univers » tout en considérant ce principe « comme hors de notre atteinte et de notre entendement », il répondit :
« Il est dommage que vous refusiez de laisser votre esprit s’élever au-dessus de vous-même. Mais quoi que vous disiez et quoi que vous pensiez, vous êtes plus près de Dieu que vous ne croyez. »
C’est certainement cette qualité (que curieusement certains milieux issus de sa confrérie refusent aujourd’hui de voir), en plus d’un « magnétisme » difficile à définir, mais dont ont témoigné de nombreux occidentaux, qui a fait de sa voie spirituelle la première installée en Occident et largement présente encore aujourd’hui. »