Jupiterus a écrit :
J'ai de nouveau lu attentivement tes propos; je suis d'accord avec toi sur le fait que nous vivons dans un pays démocratique et que la loi est la Loi. Je ne l'ai jamais démenti, je ne vais ni manifester dans la rue, ni injurier un(e) homosexuel(le), je suis toujours respectueux avec les gens et la Loi.
Comme tu ne m'as pas encore compris, je vais te tourner ma question d'une manière autre: "admettons que tu sois dans la chambre ou le sénat et que tu as à voter sur une proposition de Loi concernant l'adoption chez les homosexuels, l'avortement, les mères porteuses, l'euthanasie,... quel sera ton vote sur ces différents points; c'est aussi simple que cela.
Bonjour jupiterus,
Je crois que c'est toi qui ne comprends pas bien ma démarche. En fait , j'essaye de réfléchir de manière génrérale, donc éthique. Je suis enseignant !
Mais je suis aussi un homme, un citoyen, un chrétien, un protestant, un croyant, un père, un mari...
La question que tu me poses est une question qui ne se pose pasàmoi, je ne saurais donc répondre à une place qui n'est pas mienne car je suis enseignant et non un homme politique !
Si j'étais médecin,est-ceque je pratiquerais l'avortement ? mauvaise question, je ne suis pas médecin, même si j'ai quelques idées personnelles sur le sujet !
C'est au médecin d'y réfléchir, de se faire éclairer par qui il veut, dans le respect des lois et selon un code déontoligique accepté qu'il prendra sa décision au sein du corps qui est le sien.
Un avocat fait de même. Je ne suis pas avocat aussi n'ai-je pas à prendre de décision théorique à leur place, surotut que je ne connaitrais qu'imparfaitement le sujet et de l'extérieur !
Tout cela se tient.
Ma position de chrétien se tient aussi: le théologien, le prédicateur que je suis peut et doit éclairer le monde politique, ùédical, juridique, etc. ,mais c'est l'homme politique, le médecin, l'avocat qui décidera seul en conscience.
Je ne suis pas un homme politique, bien que j'aie un engagement politique précis dans ma Commune.
Je puis infléchir éventuellement les discussions, les recherches au sein du Parti (où il existe des cellules de réflexion) où je suis, je puis donner mon avis, etc. Mais je dois me plier aux décisions générales du parti ou du groupe. Je ne suis pas seul ou alors il faudrait que je crée mon parti politique afin d'en être le président...
Certains l'ont fait.
Si je ne suis pas d'accord avec mon parti, et cela arrive. Faut-il "tout" remettre en question, les acquis sociaux? les décisions antérieures etc. ? la politique générale ? Moi, je ne le crois pas. Je suis et je reste à ce niveau démoncratique. IL faut assumer.
Le parti centriste dans lequel j'essaye de faire entendre ma voix, accepte que tous ne pensent pas la même chose au même moment.
Mais je répète, chacun doit se poser les bonnes questions à partir du lieu où il est.
Le petit jeu: "si j'étais président... " n'est qu'un jeu qui ne dit rien de la réalité. Car le Président doit prendre en compte l'intérêt général et non son "salut personnel".
Ainsi, je n'ai pas accepté que le roi des Belges, fin des années '80 , feu Baudoin Ier, ait refusé de contresigner une loi au nom de ses convictions religieuses.
Ses convictions sont "personnelles" et son métier l'oblige à signer ce que le Premier Ministre lui soumet car ces Lois sont à la fin d'un processus démocratique. IL a fallu des arguties juridiques pour maintenir malgré tout la loi (l'empêchement de régner pendant quelques heures!)
Un ministre a des choses à signer qui sont indépendantes de ses humeurs ! Il est bien payé pour ce genre de responsabilité.
En cas de désaccord grave, qu'il tire les conséquences.
Dans le cas de Baudoin , il a fallu la science des juristes et du Premier Ministre de l'époque pour venir à sa rescousse, car il n'a pas bougé le petit doigt, il est resté "roi" malgré l'empêchement de régner quelques heures! Quelle hypocrisie! Il aurait dû abdiquer comme son père , Léopold III l'avait fait pour lui !
Mais , c'est justement ce qu'il n'a pas fait en restant intransigeant sur ses positions.
Par son geste, que montrait-il ?sinon qu'il était au-dessus des lois et non au service du peuple, qu'il était un roi catholique romain et non le rois des Belges catholiques,protestants, témoins de J"éhovah, orthodoxes, laïuques, franc-maçons, homosexuels, malades, handicapés,vieux et jeunes, d'origine hispanique, hellénique, française, lusitanienne, maghrébine, flamande, wallonne, germanophone, noire, blanche, jaune, turque etc.
Son gesgte nous a montré un roi francophone, catholique romain soumi au pape... Les Belges n'ontpas beoins de cela, d'ailleurs, depuis sa mort, la Belgique est devenue fédérale dès 1992 et le nouveau, roi Albert II frère du défunt, n'a plus qu'un rôle symbolique afin d'éviter ce genre de problème à l'avenir.
Autre exemple, personnel cette fois.
A mon petit niveau de pasteur de paroisse, lorsque la direction générale de l'église dans laquelle je travaillais depuis plusieurs années ne correspondait plus à ce que je pensais de ma tâche pastorale, j'ai démissionné. Cela me semblait naurel. Nul ne peut vivre dans l'hypocrisie très longtemps! Moi, j'aurais pas pu le supporter. J'ai donc accepté de réorienter mon ministère pastoral vers l'enseignement et la musique...
L'éthique ne consiste pas à dire comment les autres dans telle situation doivent agir au nom d'un idéal commun ou d'une morale particulière. En éthique rien n'est donné d'avance en matière de décision car la responsabilbité revient toujours à l'individu qui occupe la place où il exerce un pouvoir.
Je pense être très clair !
Merci pour tes commentaires, Jupiterus, cela fait toujours plaisir de se savoir lu et de ne pas avoir travaillé en vain!
Bonne soirée.