vic a écrit : ↑29 août19, 03:30
Bonjour ,
Le dieu des religions Abrahamiques est une dieu jaloux , coléreux , vengeur. Bref, c'est un dieu qui ne maitrise pas du tout ses émotions , bien moins bien que la moyenne des êtres humains du reste .
Dans l'islam , dieu punie en enfer pour l'éternité les mécréants par exemple , par vengeance et colère . La colère d'Allah et sa vengeance devient alors intarissable, infinie .
Ma question est celle ci :
Un dieu qui ne maitriserait pas ses émotions pourrait il prétendre à la toute puissance ?
IL est standard en théo catho, que Dieu n'a pas la moindre émotion. Ce vocabulaire est analogique. Il a "comme" des émotions.
St. Thomas, Somme, 13e siècle:
"St Thomas , Somme :
Article 11 : Faut-il distinguer en Dieu la volonté de signe ?
Objection N°2. Tout signe qui ne se rapporte pas avec l’objet qu’il signifie est faux. Par conséquent si les signes qu’on attribue à la volonté divine ne s’accordent pas avec elle, ils sont faux ; s’ils concordent, il est inutile de les assigner. Donc on ne doit pas désigner de signes à l’égard de la volonté divine.
Réponse à l’objection N°2 : Nous appelons volontés divines, les signes dé la volonté, non parce qu’ils signifient réellement ce que Dieu veut, mais parce que nous appelons en Dieu volontés divines les signes qui sont pour nous l’expression ordinaire de nos volitions. Ainsi le châtiment ne signifie pas qu’il y ait colère en Dieu, mais à propos du châtiment nous disons que Dieu est irrité, parce qu’en nous le châtiment est le signe ordinaire de la colère (La Volonté de signe, comme on le voit, s’entend métaphoriquement ; il n’y a que la volonté de bon plaisir qui soit la volonté de Dieu proprement dite. Toutes ces distinctions sont nécessaires pour qu’il n’y ait pas d’équivoque dans les termes quand on parle de la volonté divine.).
….
Conclusion On distingue en Dieu la volonté de signe de la volonté propre ou de bon plaisir.
Il faut répondre qu’il y a des choses qu’on applique à Dieu dans un sens propre, et d’autres qui ne lui conviennent que dans un sens métaphorique, comme nous l’avons dit (quest. 18, art. 3). Ainsi, quand nous attribuons à Dieu métaphoriquement quelques-unes des passions humaines, nous nous fondons sur l’analogie ou la similitude de l’effet. Dès lors le signe qui manifeste en nous cette passion peut aussi se rapporter à la Divinité dans un sens métaphorique. Ainsi l’homme en colère étant porté à punir, la punition est pour nous le signe de la colère ; c’est pour cela qu’en parlant de Dieu nous employons le mot colère pour désigner un châtiment qu’il inflige. De même le signe qui manifeste ordinairement notre volonté est quelquefois employé métaphoriquement comme indiquant la volonté de Dieu. Ainsi quand on commande une chose, c’est un signe qui indique qu’on veut qu’elle soit faite. C’est ce qui fait que nous prenons quelquefois dans un sens métaphorique le précepte de Dieu pour sa volonté, comme quand nous disons : Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel (Matth., 6, 10). Il y a toutefois cette différence entre la volonté et la colère, que celle-ci ne s’entend jamais au propre, parce qu’elle implique fondamentalement une passion, tandis que la volonté peut être prise au propre à l’égard de Dieu. De là on distingue en Dieu, deux sortes de volonté, une volonté propre et une volonté métaphorique. Sa volonté propre est appelée volonté de bon plaisir, et sa volonté métaphorique, volonté de signe, parce qu’on prend dans ce cas le signe de la volonté pour la volonté même.
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Article 2 — Y a-t-il en Dieu composition de matière et de forme ?
Objections :
2. La colère, la joie, etc. sont des passions d’un être composé de corps et d’âme, dit Aristote. Mais ces sentiments sont attribués à Dieu par l’Écriture, par exemple au Psaume (106, 40) : “ Le Seigneur s’est enflammé de colère contre son peuple. ”…
En sens contraire, tout composé de matière et de forme est un corps ; car l’étendue est le premier attribut que revêt la matière. Or, on vient de montrer que Dieu n’est pas un corps : donc il n’est pas composé de matière et de forme.
…….Solutions :
2. La colère et les passions semblables sont attribuées à Dieu pour une ressemblance entre les effets : du fait qu’un homme en colère est porté à châtier, on appelle colère, par métaphore, le châtiment divin.