Estrabosor a écrit : ↑24 avr.24, 08:48
Le "j" n'était pas utilisé en latin classique, il était utilisé uniquement dans les chiffres romains, le "j" comme lettre a été introduit à la renaissance et se prononçait à l'origine comme le "y" de "yeux".
Donc la forme Yah, correspond à la prononciation classique tant en hébreu, en grec, qu'en latin.
La forme Jéhovah ou Jah est moderne et n'a jamais été utilisée dans les temps bibliques pas plus que la forme Jésus d'ailleurs..... mais bon....
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Pour trouver Yhwh dans le Nouveau Testament, il faut chercher du côté de certaines versions hébraïques, mais qui sont rares et bien plus tardives. La version des Témoins de Jéhovah, qui est moderne, introduit elle aussi le tétragramme dans le Nouveau Testament,
mais c'est artificiel et en désaccord avec le texte original tel qu'il a été préservé dans les manuscrits anciens." -
Le nom de Dieu
"Celui-ci est parfois abrégé en
trigramme, avec une forme courte YHW (יהו), qui peut être interprétée comme un diminutif ou une évolution linguistique. (Par comparaison, Juda se dit “Yehouda” en hébreu ancien mais “Yehoud” dans les documents araméens.)
Cette forme courte se trouve déjà en hébreu biblique dans de nombreux prénoms et devait se prononcer Yahou ou Yaho. On la retrouve à Éléphantine, dans les manuscrits araméens, avec la même prononciation. On rencontre parfois une transcription grecque IAO (ΙΑΩ), qui confirme à nouveau cette prononciation (l'omission du "H" est simplement due à l'absence de cette lettre dans l'alphabet grec). La transcription grecque PIPI (ΠΙΠΙ) tente quant à elle d'imiter la forme des lettres hébraïques du tétragramme (יהוה), et non sa prononciation ; elle n'a donc pas vocation à être lue (il faudrait sinon lire de droite à gauche comme en hébreu).
Pour en revenir à la forme courte Yaho(u) : celle-ci n'a pas nécessairement supplanté la forme longue, que l'on continue de trouver dans des documents hébreux, mais dont la prononciation exacte reste incertaine, et qui a d'ailleurs fini par ne plus être prononcée." -
Prononciation du nom divin
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Il y a plusieurs racines homonymes hwy en hébreu, avec des sens aussi divers que “désirer”, “être”, “tomber”, etc.
On peut donc imaginer plusieurs étymologies pour le nom propre yhwh, et même d’autres sens inconnus. L’étymologie retenue par le rédacteur de Exode 3 est “être”. Mais rien n’empêche d’envisager d’autres sens possibles.
Le e sous le y n’est pas une voyelle mais un shwa, littéralement un “rien”. Il résulte de la chute d’une voyelle. Mais de toutes façons ces voyelles apposées par les massorètes ne correspondent pas au tetragramme mais au terme qu’on lui substitue: selon les cas, il s’agit de shema, adonaï, ou même elohim.
La prononciation primitive du tétragramme est incertaine. Il pouvait s’agir de yah(ou)wa, yah(ou)wé, etc." -
Tétragramme
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La lettre "J" que l'on trouve dans la transcription "Jéhovah" correspond à la lettre hébraïque yod. Cette lettre se prononce comme le "y" de "yeux" en français, ou comme le "j" de "jung" en allemand. Elle ne se prononce donc pas comme le "j" de "jeter" en français.
C'est vrai pour tous les noms propres de la Bible hébraïque qui ont été francisés avec un "j" ; je pense par exemple au prénom "Jérémie", qui est lui aussi orthographié avec la lettre yod en hébreu." -
J = Yod
Et enfin pour finir :
"Les massorètes, au travers de leur vocalisation du texte biblique, n'invitent pas du tout à lire “Yehowa.” Au contraire, ils indiquent qu'il ne faut PAS prononcer le tétragramme, mais qu'il faut au contraire lui substituer un autre titre, en l'occurrence “Adonaï”, “Shma” ou “Élohim” selon les cas (voir par exemple Genèse 15,2).
Cette ancienne tradition juive (qui date d'au moins 100 ans avant notre ère, puisqu'elle est attestée par le Grand Rouleau d'Isaïe découvert à Qumrân et copié environ 100 ans avant Jésus-Christ) n'a vraisemblablement rien à voir avec la racine HWH, mais est due à l'interprétation qui est faite des dix commandements : “Tu ne prendras pas le nom de Yhwh, ton dieu, pour rien” (Exode 20,7). Ainsi, les prononciations que vous envisagez (Yehowa ou Yahowa) seraient dans tous les cas considérées comme blasphématoires selon cette tradition juive.
Je comprends votre désir de connaître la prononciation ancienne du tétragramme Yhwh, mais on en est réduit à de simples hypothèses. Le début était sûrement prononcé "yahou" d'après les noms hébreux (par exemple Éliyahou “Yahou est ‹mon› dieu”). Quelques précisions :
• Il est peu probable que la voyelle initale “a” ait chuté et soit devenue un shwa (un “e” muet) car ce phénomène n’est pas documenté avant le tournant de l’ère chrétienne. Si donc vous cherchez la prononciation ancienne du tétragramme, il vaut mieux conserver ce “a” bref initial.
• Au milieu, la voyelle “ou” était peut-être due à la présence de la consonne “w” (dont les articulations sont proches) et ne se prononçait peut-être pas dans la forme complète du nom ; dans sa forme abrégée, la voyelle “ou” devient parfois “o” (par exemple Yehonatan “Yeho a donné”), mais c’est là encore une évolution phonétique tardive, qui n'est pas attestée avant les derniers siècles avant notre ère. Si vous recherchez la prononciation ancienne du tétragramme, mieux vaut prononcer “ou” ou rien du tout.
• La voyelle finale est incertaine ; l’emploi d’une mère de lecture “h” autorise trois hypothèses : “a”, “é”, et “o”. Cela donne : “Yahouwa”, “Yahouwé” et “Yahouwo”. Ou bien, si vous ne prononcez pas le “ou” : “Yahwa”, “Yahwé” et “Yahwo”.
En l'absence de documentation complémentaire, il est difficile de trancher entre ces hypothèses. Il faut donc se résoudre à conclure, prudemment,
qu'en l'état actuel de nos connaissances, le tétragramme Yhwh était vraisemblablement prononcé “Yah‹ou›wa/é/o”." -
Prononcer le nom de Dieu