Un vif débat sur le mariage des prêtres anime aujourd’hui l’Église. Fin 2019, des centaines d’évêques latino-américains et amérindiens, réunis au Vatican, ont proposé de lever cette interdiction. Mais le pape François a renoncé en février 2020 à ouvrir cette perspective.
Le célibat des prêtres catholiques reste en effet un point central du droit canon. Le prêtre qui y renonce s’éloigne de fait de l’Église et s’expose à une mise à l’écart cinglante de la communauté. Il s’agit même de l’une des transitions les plus brutales qui puisse exister : en renonçant à leurs vocations, les prêtres perdent à la fois leurs emplois, mais aussi leurs professions et bien souvent leurs réseaux professionnels, familiaux et amicaux.
Pour mieux comprendre cette rupture induite par la rencontre amoureuse et ses conséquences, nous avons rencontré 30 prêtres mariés avec lesquels nous avons conduit des entretiens d’une durée de 45 minutes à deux heures.
Nos résultats permettent de dégager trois profils d’ex-prêtres, qui montrent tous que, même dans un contexte défavorable, voire hostile, la capacité d’un être humain à se redéfinir personnellement comme professionnellement demeure importante.
Ces trois profils correspondent à trois stratégies : se cacher, critiquer les critiques, et enfin communiquer pour faire évoluer les représentations.
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