vic a écrit : ↑24 juil.25, 20:54
Mais la convention ce sont nos sens , autrement dit oui, en rapport et conventionnellement à nos sens , la terre est ronde , et la science à raison dans ce cadre conventionnel de nos sens .
Non. La convention n'est pas nos sens. Ça ne veut rien dire.
Et tes expressions "conventionnellement à nos sens" ou "cadre conventionnel de nos sens", ne veulent rien dire non plus.
vic a écrit : ↑24 juil.25, 20:54
Mais qu'est ce que la réalité en dehors de nos sens et de toute convention posée JM ?
Quelle réalité ? Tu veux parler de ce qui existe indépendamment de nos sens et de toute convention ?
On ne peut qu'en faire des théories.
vic a écrit : ↑24 juil.25, 20:54
Ce que tu appelles "objectivité" , c'est la confirmation circulaire de ce que tes sens te disent .
Non. Par objectivité je qualifie ce qui dans nos théories et formulations est vérifiable formellement ou expérimentalement selon le cas.
Les sens ne "disent" rien. Ils participent à ce qui est rendu pour nous comme le contenu informationnel de nos perceptions sensorielles.
vic a écrit : ↑24 juil.25, 20:54
Ce qu’on appelle "réalité objective" est une stabilité intersubjective entre observateurs partageant les mêmes limites perceptives.
Non. La réalité objective n'est pas de l'ordre de la subjectivité ou de l'intersubjectivité. C'est de l'ordre de ce qui est compris objectivement en rapport avec l'objectivité comme je viens de définir ce terme juste un peu plus haut.
L'intersubjectivité c'est autre chose. C'est le fait que nous êtres humains, tels que nous sommes configurés, avons une expérience similaire des même choses supposées en lien avec nos expériences subjectives.
vic a écrit : ↑24 juil.25, 20:54
Peut-être que la réalité ultime est inconnaissable ou vide de toute forme définissable.
Ultime ? Selon moi il n'y a rien d'ultime, ni rien qui soit une réalité toute englobante. Je ne peux concevoir que des réalités en liens.
J'm'interroge a écrit :Ok, donc comme dans les deux exemples que je viens de donner. Je suis d'accord.
Ceci dit il me reste une question à te poser : dans un autre cadre de convention, l'assertion "la Terre, notre astre, est dans sa forme globale objectivement plutôt ronde que plate" pourrait-elle être fausse ? Et dans un autre cadre conventionnel, une formulation qui lui serait contradictoire pourrait-elle être vraie, exemples : "la Terre, notre astre, est dans sa forme globale plutôt cubique que plate" ou "la Terre, notre astre, est dans sa forme globale plutôt plate que ronde" ?
Autre chose, je pense à la mesure. Une mesure nécessite des conventions dans le choix de l'unité de mesure, exemple : le mètre à longtemps conventionnellement été défini comme 40 millionième division de la circonférence de la Terre.
>>>>> Est-ce pour autant alors qu'une mesure faite en mètres serait non objective ? Elle correspond bien à quelque chose d'objectif ou non, selon toi ?
Tu n'as pas répondu à mes questions, vic.
_____________
auparavant pp a écrit : C'est le propre de l'illusion, au point que l'on peut suspecter l'illusion partout !
J'm'interroge a écrit : ↑24 juil.25, 00:00
Si tout est illusion, tout est réel. Ce serait donc une position incohérente et non pertinente, une extrapolation abusive.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Ai-je suggéré que tout
est illusion ? D’autant que j’ignore ce que vous entendez par "tout".
Par "tout" j'entends toutes choses, non un "grand Tout qui engloberait tout", qui, c'est certain : n'existe pas.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Alors je reformule : «
Chacune de nos représentations d'un élément du réel peut être entachée d’une part d’illusion. »
Ah. Et ce serait quoi un "élément du réel" selon ce que tu comprends ? Et déjà qu'entends-tu par quelque chose de "réel" ?
Il est clair que nos perceptions sensorielles sont des rendus subjectifs dont le contenu informationnel est en lui-même une interprétation. (Cognitions I)
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Par exemple, nos lycéens peuvent nourrir l’illusion qu’un atome est un système comparable à un système solaire avec un noyau comparable au soleil et des particules comparables à des planètes qui tournent autour selon des orbites.
Quand j'étais au lycée, j'avais déjà lu Schrödinger.
Quel que soit le modèle de l'atome, l'on a affaire à des modèles théoriques. Considérer l'atome comme une réalité en soi autre que théorique et/ou que l'on comprendrait plus ou moins bien, est un biais et une erreur. (Je ne parlerais pas d'illusion ici, mais d'erreur de jugement ou d'erreur théorique.)
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Ce que je propose c’est que nous avons besoin de représentations et qu’il est naïf de les prendre pour une traduction fidèle du réel.
Je suis bien d'accord avec toi sur ce point. Sauf que je ne partage visiblement pas ta définition de ce qui serait "réel".
Pour moi ce qui relève de l'expérience subjective (consciente) est tout aussi "réel" que ce l'on suppose exister en soi, hors de la perception.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Cet inévitable hiatus me paraît source d’illusion.
Peut-on à proprement parler d'un "hiatus" ?
Dans l'exemple très connu de l'illusion des deux flèches :
>------<
-<---->
L'illusion ne réside pas dans ce qui est vu, mais dans une interprétation involontaire et donc automatique de ce qui est vu. Et l'on peut se convaincre qu'il y a illusion en prenant une règle et en constatant après mesures que les deux traits sont de même longueur.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Pour le mot "
tout", il me donne souvent l’impression d’être une astuce pour éviter d’expliciter précisément ce dont on parle comme le souligne le B-A-BA de la théorie des ensembles.
Non, ce n'est pas une astuce, quand je dis "tout" il faut entendre "toutes choses".
Je sais très bien ce que tu dis, et j'ai à mon compte de nombreux posts pour le prouver, où j'explique en quoi le concept de "Tout" défini comme "Le grand Tout qui contiendrait tout" est un concept creux et donc qu'il n'existe rien de tel en réalité qui soit ainsi défini.
Quand tu vois écrit le mot "tout" ne conclus donc pas trop vite a priori qu'il réfère nécessairement à ce concept creux d' "un Grand Tout qui contiendrait tout". Ce serait injustifié.
D'ailleurs, observe bien que dans cette définition, j'ai écrit "tout" avec encore ce sens de "toutes choses", soit "tout ce qui peut être pris en considération.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Alors je peux souvent comprendre « Tous les (
avec un substantif) … » voire « Tout le (
avec un substantif) … » mais « tout » tout seul ne me dit rien. Au fond, "tout" ne recèle aucune information.
Ok. J'espère que les précisions apportées t'éclaireront sur l'usage que je fais de ce mot.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Pensez-vous sincèrement que le soleil se lève quand vous le voyez apparaître le matin ?
Bien sûr, comme je peux le voir tous les matins, par ciel dégagé.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Nous nous figurons qu’il se lève, il ne se lève pas, il ne modifie pas sa trajectoire, ce moment du "lever" n'est nullement un moment singulier pour le soleil.
Certes, mais quand je dis que le soleil "se lève" je ne me figure pas ce à quoi tu penses.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
On
voit le soleil se diriger vers son zénith sauf que ce n’est pas le soleil qui se dirige puisque "
son zénith" ne le concerne en rien.
Je ne parle pas de ce qui concernerait le soleil pour lui-même Lol, mais de la description de ce que je peux voir.
Le zénith c'est le point haut dans le ciel du soleil sur sa trajectoire, tel que c'est constaté de visu quand on observe la course de l'astre diurne d'un point fixe dans un repère géodésique.
C'est tout à fait objectif Pauline.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Le soleil a toujours quelqu'un pour le voir à
son zénith. Le zénith est plutôt le zénith de quelqu'un pas celui du soleil.
Certes, mais la trajectoire apparente du Soleil de là où j'habite est tout à fait objective.
Pourquoi privilégier un repère plutôt qu'un autre ? Crois-tu en un repère physique absolu qui vaudrait pour le soleil ?
Si l'on considère par exemple le centre de gravité du système solaire. Le centre de soleil n'en est même pas le centre, il tourne autour de ce centre..
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
J’ignore ce que vous entendez exactement par "illusion" car le dictionnaire est formel, le sens de ce mot est très large.
Non, dans leur très grande majorité, les dictionnaires ne sont ni formels ni dialectiques dans leurs définitions des termes, puisqu'ils en proposent souvent de nombreuses pour un même terme, souvent également incohérentes entre elles.
S'ils étaient dialectiques, ils ne proposeraient qu'une seule définition par terme, cohérente, explicite et spécifique, et ces définitions seraient logiquement cohérentes entres elles.
Les dictionnaires classiques ne reflètent dans la plupart de leurs définitions que la confusion notionnelle commune.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
* Quand notre ignorance ou nos préjugés alimentent une mauvaise représentation du réel, est-ce une illusion ?
C'est difficile pour moi de te répondre, car que serait "une bonne (ou une mauvaise) représentation du réel" ? Encore une fois, je ne sais pas ce que tu entends par ce terme "réel". Il semble que tu y entendes autre chose que moi.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
* Quand le protocole de l’observation induit un biais, est-ce une illusion d'ignorer ce biais ?
C'est un biais en tout cas. Je n'en parlerais pas comme d'une illusion.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
* Quand nos sens nous trompent est-ce une illusion ?
Nos sens nous trompent-ils ? En quoi nous tromperaient-ils ? Seraient-ce nos sens (les organes) les responsables des erreurs d'interprétations qu'on leur attribue ?
Je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que tu entends par "quand nos sens nous trompent".
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
* Quand notre cerveau interprète mal nos sensations (
illusions d’optique, membre fantôme, daltonisme…) est-ce une illusion ?
etc.
Quand le cerveau interprète mal les données sensorielles tu veux dire ? Ce n'est pas clair.
Si c'est ce que tu veux dire, oui, c'est en rapport à cela que je définis une "illusion".
(
Remarque : le daltonisme, n'est pas lié à une mauvaise interprétation de données sensorielles. Dans le cas du daltonisme le problème est qu'il manque certaines données sensorielles qualitatives.)
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Avec votre phrase «
Si tout est illusion, tout est réel » vous mettez sur le même plan illusion et réel, accordez-vous un statut ontologique à chaque illusion ?
C'était une remarque montrant l'absurdité qu'il y a à suspecter l'illusion en tout (toutes choses), ou comme tu le disais : à suspecter l'illusion partout.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Si "
illusion" est un concept, quelle est votre définition ?
-
Illusion : interprétation primaire de données sensorielles qui ne traduit pas quelque chose d'objectif.
-
Interprétation primaire : inférence cognitive ("inférence cognitive I") indépendante de la volonté ou de la réflexion.
-
Quelque chose d'objectif : qui peut être énoncé et être formellement et/ou expérimentalement vérifié comme vrai. (Formellement et/ou expérimentalement selon les cas.)
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Toujours la question de la définition…
Est-ce qu’une entité qui réussit le test du miroir (
ou ses avatars expérimentaux, cf. l’odeur sui generis de la couleuvre)
se reconnaît comme un individu distinct des autres ?
Oui.
Ce qui n'implique pas de "conscience" de soi. Attention de bien distinguer "reconnaissance de soi" et "conscience de soi", notamment car cette dernière, improprement nommée "conscience" n'existe pas, si par "conscience" l'on entend bien ce qui relève de la perception sensorielle, du ressenti émotionnel ou de la représentation mentale (imaginale).
Attention de ne pas confondre par conséquent, ce qui relève de la conscience d'une part et ce qui relève de la connaissance ou de la compréhension d'autre part.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
À moins que tout ne se joue dans le mot "reconnaît".... Alors que signifie pour vous le mot "
reconnaître" ?
Reconnaitre = identifier par des caractéristiques distinctives objectives.
auparavant pp a écrit : Qu'est-ce qui n'est pas affecté par l'illusion ?
J'm'interroge a écrit :
Désolé, mais je n'ai rien compris à ce que tu tentes de formuler ici.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Quelle représentation précise d'un élément du réel peut se targuer d'échapper à toute forme d’illusion ?
L'illusion n'est pas dans la représentation.
Une représentation en tant que forme mentale imaginale est une réalité. Subjective certes, mais c'est bien une réalité en ce qu'elle est un élément de conscience phénoménale.
C'est une apparence et en tant que telle, elle est exactement ce qu'elle paraît, même si elle est censée représenter autre chose.
J'm'interroge a écrit :Sur mon train train quotidien ça a un impact bien sûr. Par exemple, je ne pourrais sans doute pas utiliser mon GPS, si l'on en était resté à la croyance que le Soleil tourne autour de la Terre.
Hé oui ! Tu n'y avais pas pensé.
pauline.px a écrit :
Que me donne-t-elle que je n'avais pas avant de l'embrasser ?
J'm'interroge a écrit :Il ne s'agit pas que de toi.
pauline.px a écrit : ↑24 juil.25, 22:28
Souvent, l’usage de la première personne du singulier au lieu de l’impersonnel "on" est purement rhétorique.
Je ne comprends pas quel est le rapport de cette remarque avec ce qui avait été dit.
_____________
estra2 a écrit : ↑25 juil.25, 23:15
Bonjour à tous,
Mozart était capable de composer une symphonie entière dans sa tête avant d'écrire la première note.
Est-ce que ces capacités hors normes faisaient de Mozart un non-humain ?
En effet, l'animal humain a des capacités hors normes, si on le compare aux autres primates.
Mais, ce ne sont pas ces capacités hors norme auxquelles tu penses, qui laissent entrevoir que l'être humain ne se déduit pas à l'animal.
estra2 a écrit : ↑25 juil.25, 23:15
Pourquoi le fait que l'humain ait des capacités supérieures aux autres animaux ferait qu'il ne serait pas un animal ?
Ce ne sont pas ces capacités là qui font de l'animal humain une composante de l'être humain, lequel ne se conçoit pas sans sa dimension ou composante subjective, en rappelant 1) que l'entité "sujet conscient" incontournable, n'est pas réductible a priori à l'entité biologique homo sapiens, et 2) que supposer qu'elle le soit, ne repose sur aucun élément factuel.
Les capacités qui font que l'animal humain soit associé à un sujet conscient, en considérant que ce dernier soit distinct de l'entité biologique (abusivement parfois déclarée consciente), sont probablement liées au développement d'un dispositif structurel cérébral permettant aux 2 d'échanger de l'information. (C'est une hypothèse.)
estra2 a écrit : ↑25 juil.25, 23:15
Tout, tout nous ramène au règne animal auquel nous appartenons, le fait que nous ayons des capacités cérébrales plus importantes ne change rien à cela.
Pas tout non. Le fait que nous soyons des entités conscientes - sans quoi il n'y aurait aucun sens à parler d'expérience subjective - n'est pas encore expliqué ni compris scientifiquement. D'où ce qui est nommé en neuro-sciences et philosophie de l'esprit :
"Le difficile problème de la conscience".