Parler de matière, c'est aussi évoquer l'énergie. Ce qui caractérise la matière du corps mystique, c'est que c'est la matière même du corps de Jésus. Cela est aussi cette matière qui vient du Père et qui existe de toute éternité indépendamment des formes qu'elle est susceptible de prendre. C'est pourquoi l'adhérence à Jésus est essentielle dans la construction du corps mystique.
Le pain d e vie est la parole vivante Christ et non pas ,le degré de vertu d'un disciple...
Je suis désolé Melchior, mais le pain de vie correspond exactement en quantité et en qualité à la vertu chez un disciple. Or la vertu est liée à la pratique active de la voie, et au changement que l'on effectue dans sa vision logique des choses et des êtres. Il y a une différence entre la parole, et la parole exprimée, comme il y a une différence entre la parole exprimée par l'écrit et la même parole exprimée par l'action. Le pain de vie est la substance que génère l'application active de la parole, mais il n'est pas cette parole elle-même, sans quoi, vous pourriez alors manger votre bible. Avez-vous mangé votre Bible ?
Aussi, l'eucharistie n'est pas de se nourrir de la parole, mais bien du corps et du sang du Christ en en faisant le partage. Le pain est symbolique de l'aspect corporel et substantiel du processus, alors que le sang évoque l'énergie et sa circulation. Quant à la parole, elle est seulement une nourriture pour l'intellect, qui est la fonction spirituelle par excellence de l'âme. En associant un changement dans l'esprit et un changement dans le corps, on assiste aussi à un changement en conscience, et cette conscience est alors ce qui peut adhérer à Jésus, car Jésus est issu de la fusion entre l'Esprit et la Vierge (matière), ce qui en fait le point de départ de la conscience nouvelle. Lorsque cette conscience nouvelle prend force et consistance, la conscience ancienne diminue jusqu'à conduire toute la conscience dans un état parfaitement synchrone avec l'Esprit.
Mais votre réponse dénote une autre confusion. Ce qui est la parole dans le NT, ce n'est pas Jésus, mais le Christ, car la parole divine est l'intégralité de toutes les réalités universelles et non seulement celles qu'on peut circonscrire dans une forme ou dans un seul être. Ensuite, la Parole est en quelque sorte objectivée sous trois niveaux :
1- Ce qui doit être logiquement conçu (pur esprit, pur concept)
2- Ce qui doit être logiquement dit (et compris)
3- Ce qui doit être logiquement lu, entendu et formalisé.
Ce qui est logiquement conçu, c'est l'ensemble des règles de la logique qui l'établit, même de façon la plus abstraite qui soit. Ce qui est logiquement dit, c'est ce dont on a conscience de cette logique établie abstraitement, et qui participe donc de la conscience (entendement et volonté). Enfin, ce qui est lu, entendu ou formalisé, c'est la parole exprimée, écrite, enregistrée, dessinée,..., et qui revêt donc une forme corporelle, soit à travers un livre, soit à travers un discours, un film, un audiogramme, un être vivant, soit à travers toute forme matérialisée et objectivée, et cela représente autant de formes qu'il y a de formes qui nous environnent ou nous constituent. C'est pourquoi la parole n'est pas uniquement dans la Bible, mais dans toutes les formes, et dans une certaine mesure, même des formes erronées résultantes d'erreur de logique, sont quand même un résultat logique conforme aux règles de l'Esprit unique, même si nous ne voyons pas où se situe l'erreur. Ces erreurs de notre entendement ont des répercussions sur les formes que cette parole induit, et c'est cela qui a provoqué la chair dans le sens que vous entendez. mais cette chair n'est pas un résultat monstrueux qui sortirait des règles divines. C'est au contraire un résultat logique d'un choix pour lequel l'Esprit agit par ses règles, et cela, quel que soit notre entendement de ces règles.
Dans ces conditions, le péché est de reconnaître une existence au Mal, vu comme un "désordre logique" alors qu'en fait, il n'est qu'une conséquence logique d'un choix que les êtres humains ont fait et qu'ils considèrent comme illogique et indésirable, par aveuglement de leur intellect et de leur discours. Or comme ce qui est corporel résulte de la conscience selon son propre entendement, vous comprenez que le corps mystique n'est réalisable que par la conscience que l'on en a et pas seulement parce qu'on lit la parole formalisée.
La pratique des prières, l'action neutre, l'exercice de la vertu ont pour effet de diminuer l'influence du désordre logique et du risque d'erreur, en forçant la considération de ce qui est logiquement ordonné. La conscience de l'être humain se
subordonne alors à une logique qu'elle ne comprend pas complètement mais qui est considérée comme l'ordre logique universel, la règle universelle. Il se produit alors des états de conscience progressifs qui mettent à l'épreuve l'entendement et que le disciple apprend à interpréter, afin de donner vie à cette parole et à cette logique. Cela se traduit immédiatement par des effets corporels, comme je l'ai déjà indiqué, car l'être humain est esprit, conscience et corps et que les trois sont intimement liés.