Zouzouspetals a écrit :Je ne pense pas, non.
- "le traitement réservé au nom par les copistes chrétiens dans leur version de l'AT", est postérieur à la rédaction des livres du NT ; il ne nous renseigne donc pas sur ce qu'ont fait les rédacteurs néo-testamentaires, sauf à supposer que les copistes chrétiens se soient inspiré de l'attitude des auteurs du NT pour harmoniser leur traduction de l'AT à l'aune de ces nouveaux textes.
BuddyRainbow a écrit :Vous semblez ignorer deux choses : d'abord c'est que les substitutions du nom sont attestées précisément à l'époque des plus vieilles copies que nous avons du NT ; de plus, dans la mesure où le NT incorpore des passage de l'AT, ce que l'on trouve dans l'AT a ou peut avoir une incidence sur ce que l'on trouve dans le NT.
Vous parlez de substitutions du nom tétragrammique hébreu יהוה dans des copies de la Septante, traduction en grec de l’Ancien Testament. Et vous nous dites que ces substitutions sont attestées « précisément
à l'époque des plus vieilles copies que nous avons du NT ». Ce qui signifie donc que ces substitutions attestées sont
postérieures à la rédaction du NT. Le texte néo-testamentaire a déjà été écrit quand interviennent, selon les attestations auxquelles vous vous référez, le remplacement de יהוה par κύριος et θεός. Je maintiens donc que ces substitutions dans l’AT en ce qui concerne le Tétragramme hébraïque יהוה ne sont pas des preuves qu’il en aurait été de même dans le NT, mais sans doute bien plutôt l’indice que les chrétiens ont harmonisé la traduction grecque de l’AT qu’ils s’étaient en quelque sorte appropriée (la Septante), à l’aune de leurs nouveaux textes qui ne contenaient pas יהוה mais κύριος et θεός.
- "La tradition juive qui rapporte que les judéo-chrétiens possédaient des livres (pas forcément les Evangiles) avec des mentions du nom divin" est allusive, d'autant que les premiers écrits néo-testamentaires sont les lettres de l'apôtre Paul, qui s'adressaient à des convertis des nations, et que les évangiles sont postérieurs (y compris sans doute, pour la majorité d'entre eux, à la destruction de Jérusalem en 70). Qui étaient donc ces judéo-chrétiens qui auraient eu des évangiles avec le nom divin écrit en hébreu ?
BuddyRainbow a écrit :Vous n'avez pas compris. Selon la tradition juive, les chrétiens possédaient et des "livres" et des "Evangiles" qui renfermaient des mentions du nom divin. Quand à votre dernière question, la réponse est justement dans la question...
Si je ne me trompe, ce que vous entendez par « tradition juive », c’est une citation, dans laquelle il est mentionné un terme que certains spécialistes estiment pouvoir être compris comme « évangiles ». Un peu léger, comme preuve. D’autant que, dire que « les chrétiens possédaient et des "livres" et des "Evangiles », c’est croire que les Evangiles sont distincts des livres, donc n’en sont pas. Qu’étaient donc exactement ces je ne sais plus quoi, que l’on pourrait comprendre comme les évangiles mais qui ne seraient pas des livres ?
- "les version hébraïque ou grecque qui contiennent toutes le nom divin à l'époque de Jésus" sont des versions de l'AT, pas du NT.
BuddyRainbow a écrit :Et pour cause Jésus n'a pas connu le NT, les évangélistes n'ont pas connu le NT, les auteurs des épitres chrétiennes n'ont pas non plus connu le NT dans sa version finale !
Certes. Mais en quoi donc des versions hébraïques ou grecques de l'AT, qui contiennent toutes (selon vous) le nom divin à l'époque de Jésus, nous renseigneraient sur le contenu d'un ouvrage encore en constitution ? Vous ne faites que creuser un peu plus l'écart qu'il y a entre les versions de l'AT du temps de Jésus, et les récits évangéliques de ses paroles et de ses actes.
- "les nombreuses références à ce nom dans le NT", sans que, pas une seule fois, ce "nom" ne soit écrit en toutes lettres.
BuddyRainbow a écrit :Bah là je me heurte à vos limites personnelles. Si dans la phrase "Matthieu nomma l'apôtre des nations" vous n'arrivez pas à comprendre que Matthieu prononça le nom Paul, je ne peux plus rien pour vous.
Et où trouvez-vous donc dans la Bible cette phrase que vous prenez en exemple ?
Si vous vous en tenez à "Matthieu nomma l'apôtre des nations", il est très facile de comprendre autre chose que "Matthieu prononça le nom Paul". D'abord parce qu'il faut savoir que, pour Matthieu, "l'apôtre des nations" désigne Paul ; et puis parce que le verbe nommer qui n'est pas suivi d'un nom propre peut signifier "Désigner quelqu'un pour un emploi, une fonction" (Larousse en ligne).
Pour que votre phrase ait le sens que vous voulez lui donner, il vaudrait mieux écrire : "Matthieu désigna l'apôtre des nations par son nom" ou "Matthieu prononça le nom de l'apôtre des nations". Ce qui nécessiterait tout de même de faire intervenir une source de renseignements extérieure à cette phrase, pour pouvoir répondre à la question qui viendrait immanquablement à l'esprit : mais quel est donc le nom de l'apôtre des nations, selon Matthieu.
Si on applique votre raisonnement au Nouveau Testament, les nombreuses références au nom de Dieu devraient aussi nous amener à cette question : mais quel est donc le nom de Dieu selon les auteurs néo-testamentaires ? Le trouve-t-on au moins une fois écrit noir sur blanc dans leurs textes ? Si oui, lequel est-ce ? Si non, pourquoi font-ils tant de fois références à un nom qu'ils n'écrivent jamais ?
- "tous ces passages de l'AT qui proclament haut et fort le nom de Dieu et qui le disent éternel" ; ne l'est-il pas, sous sa forme hébraïque יהוה ? Etait-il supposé l'être sous une autre forme ? Si יהוה est le nom de Dieu pour l'éternité, comment pourrait-il être appelé autrement ? Et si vous considérez que les traductions de יהוה en d'autres langues que l'hébreu perpétuent également ce nom pour l'éternité, en quoi les Kurios, Theos, Pater du NT en grec, les Dominus et Deus de la Vulgate latine, l'Eternel ou Yahvé seraient-ils moins des continuateurs de ce nom à travers les siècles ? Votre problème (qui est d'abord et avant tout celui de la Watchtower), c'est qu'il vous faut impérativement "Jéhovah" dans le texte du NT. Mais "Jéhovah" est une forme tardive. Supposer l'éternité du nom divin signifie que vous en acceptez soit uniquement la forme originelle יהוה pour les siècles des siècles, soit les traductions dans les langues postérieures à l'hébreu. Sauf que, dommage pour vous, entre l'hébreu et le français, il y a eu, chronologiquement dans l'histoire biblique, le grec et le latin. Quelle était donc la traduction de יהוה utilisée par les chrétiens hellénophones, déjà ?
BuddyRainbow a écrit :Et là on est dans un monde parallèle où le nom de quelqu'un n'a pas de réalité en dehors de sa langue. Comme si un hébreu qui prononçait le nom hébreu ne pouvait pas être audible à l'oreille d'un grec.
Nous discutons de textes écrits. Il ne s'agit pas tant de savoir ce qui pouvait être audible à l'oreille d'un Grec, que de comment il lisait ce qui était écrit. D'ailleurs, sachant que le grec, contrairement à l'hébreu, écrit consonnes
et voyelles, si un Juif avait lu יהוה devant un Grec, comment pensez-vous que ce Grec aurait écrit ce qu'il aurait entendu ?
Euh non. Quel est-il, ce problème, selon vous ? Le Nouveau Testament contiendrait-il le nom de la fille de Jaïrus ? Ou le nom divin tel que mentionné plus de 6500 fois dans l'AT ? Le Tétragramme hébreu יהוה serait-il dans le Nouveau Testament, rédigé en grec ?
BuddyRainbow a écrit :Voyons ne faites pas semblant de ne pas comprendre.
Je ne fais pas semblant, je ne comprends pas où vous voulez en venir.
Non, le bug est vôtre, d'ailleurs votre phrase est incompréhensible : ça veut dire quoi "nommer" le nom de Dieu ? Les rédacteurs du Nouveau Testament mentionnent à de nombreuses reprises le nom de Dieu, sans le nommer justement. Ils disent "le nom", ils ne disent pas יהוה (ou un équivalent grec). Ils écrivent aussi de baptiser "au nom du Père, et du Fils, et de l'esprit saint". Selon votre logique, ils ont donc "nommé" le nom de l'esprit saint ? Quel usage de ce nom ont-ils fait ? Quel est donc le nom de l'esprit saint ?
BuddyRainbow a écrit :Je voudrais être tatillon, je vous ferais remarquer que le TLFI emploie l'expression "Nommer qqn, qqc. par, de son nom". Mais passons. Ce que j'essaie de vous expliquer c'est que "nommer quelqu'un", c'est nécessairement prononcer son nom. Et que même en ayant recours à un pléonasme comme "nommer le nom de Dieu" vous n'arrivez toujours pas à comprendre ce qu'il faut comprendre. Je ne peux rien faire de plus... Ou peut être "nommer le nom de Jéhovah"... Ca marche ?
Et comme je suis précise, je vous ferais remarquer que "nommer le nom" n'est pas la même chose que "Nommer qqn, qqc.
par,
de son nom". La différence tient à peu, mais elle existe cependant.
Et non, nommer quelqu'un, ce n'est pas nécessairement prononcer son nom. Cela peut vouloir dire lui donner un nom (qu'il n'avait pas avant qu'on lui donne, donc) : "je te nomme Pierre" ; ou bien dénoncer quelqu'un : "il a donné son nom aux flics" ; ou encore qualifier quelque chose d'un nom : "il l'a invité dans ce qu'il nomme sa tanière" ; ou enfin, comme dit plus haut, nommer à un poste, une fonction.
En outre, dans le cas du nom divin dans la Bible, il ne s'agit pas tant de nommer quelqu'un que de faire allusion à son nom. Si je vous dis, "je parle au nom de mon père", "je ne fais rien qui puisse déshonorer le nom de ma mère", "au nom de la plus haute autorité qui soit, je vous arrête", quels sont donc, d'après vous, les noms de mon père, de ma mère, de la plus haute autorité qui soit ?
Votre logique est bien faible ici. Pourquoi יהוה serait-il présent plus de 6500 fois dans l'AT ? Il aurait suffi qu'il soit révélé dans le livre de la Genèse, voire, si vous voulez, dans le Pentateuque, pour que tous les livres suivants soient dispensés de le répéter.
De plus, votre dernière phrase n'est pas assez précise. Il n'y a que ceux qui ignorent le contenu de l'AT en hébreu, qui a révélé ce nom, יהוה, qui aurait (sic : auraient) besoin qu'on le leur dévoile. Etes-vous sûrs que les Romains, les Corinthiens, les Ephésiens, les Galates, convertis des nations, à qui Paul écrivait, n'aurait pas eu besoin au minimum d'une petite piqûre de rappel ? Si tant est qu'ils connaissaient et savaient lire יהוה.
BuddyRainbow a écrit :Bah vous venez de le dire vous même "Il aurait suffi qu'il soit révélé" une fois dans un livre pour que les livres suivants "soient dispensés de le répéter". Pourquoi faudrait-il donc une "piqure de rappel" dans le NT ?
Parce que le NT n'est pas rédigé dans la même langue, dans la même culture et pour les mêmes lecteurs que l'AT. Un "dans les épisodes précédents" aurait été de rigueur, si l'on voulait que les nouveaux puissent suivre.
En outre, ne venez-vous pas de reconnaître que la "piqure de rappel" au sujet du nom divin n'a pas été faite dans le NT ? Autrement dit que le texte néo-testamentaire originel ne contenait pas le nom divin parce qu'il n'en avait pas besoin, le Nom ayant été écrit une fois (ou plutôt 6500 fois) pour toutes dans l'AT ?
Donc, selon vous, Jésus nommait Dieu יהוה, les évangélistes ont écrit יהוה, l'apôtre Paul a parlé de יהוה aux Corinthiens, Thessaloniciens... ? Vous êtes prêt à le soutenir mordicus même si יהוה n'apparaît pas une seule fois dans les manuscrits du NT par lesquels les paroles de Jésus, les écrits des évangélistes ou de Paul sont parvenus jusqu'à nous ?
BuddyRainbow a écrit :Pas selon moi, selon vous...
Donc, selon vous, Jésus ne nommait pas Dieu יהוה, les évangélistes n'ont pas écrit יהוה, l'apôtre Paul n'a pas parlé de יהוה aux Corinthiens, Thessaloniciens... ?
Qui sait alors si, finalement, la mère de Pierre ne s'appelait pas Florence Audrey Uranie Xanthippe ? Le Nouveau Testament ne le dit pas ? Mais faut-il vraiment que cela soit inscrit noir sur blanc dans le Nouveau Testament pour que nous puissions le soutenir mordicus ? Je ne crois pas. D'autant qu'attention, le Nouveau Testament que nous lisons n'est pas du tout celui qui a été écrit à l'origine. La tradition manuscrite chrétienne qui visiblement n'aimait pas les noms personnels, s'est remarquablement débrouillée pour effacer toute trace du Nom Suprême ; pensez donc comme il lui aura été aisée de faire disparaître les quelques malheureuses occurrences du nom de la mère de Pierre, à savoir l'humble Florence Audrey Uranie Xanthippe.
BuddyRainbow a écrit :Encore une fois votre comparaison fait pétard mouillé. Il n'est donc pas nécessaire que le nom divin apparaisse dans le NT pour le faire connaître car il nous est dévoilé dans l'AT qui précède le nouveau. Suivant d'ailleurs votre logique, que le nom a besoin d'être révélé une fois, le NT se suffit amplement de l'AT et ses nombreuses mention du nom pour faire connaître le nom divin à qui ne le connait pas encore.
Ce n'est pas ma logique, c'est la vôtre. Je dis que, dans le Nouveau Testament écrit en grec, Dieu n'y apparaît plus sous son nom tétragrammique hébreu de יהוה mais sous les appellations grecques Kurios, Theos et Pater. C'est vous qui soutenez que le nom divin n'apparaît pas dans le NT parce qu'il a suffisamment été écrit dans l'AT.
Et donc, puisque vous soutenez que יהוה n'apparaît pas dans le Nouveau Testament (qui est quand même le sujet de ce fil), par quel(s) nom(s) Dieu y est-il désigné, selon vous ?
C'est aussi grâce à cette ingénieuse et opportuniste logique que l'on peut soutenir mordicus que Jésus était marié, qu'il venait des Pléiades, qu'il fut le dernier exterminateur de dragon en Palestine et le premier à boire du café liégeois. Toutes choses qui étaient mentionnées dans le texte original du Nouveau Testament, particulièrement dans l'Evangile de Marie-Madeleine et l'Epître de Pierre à sa mère (c'est grâce à cette épître perdue mais dont le souvenir est encore vivace chez certains que nous connaissons notamment, avec certitude, le nom de Florence Audrey Uranie Xanthippe).

BuddyRainbow a écrit :Si la discussion portait sur une fable, le fil qui lui est dédié n'atteindrait pas les presque deux cents pages et vous n'y seriez pas un des principaux contributeurs...

Merci pour ce compliment, un peu tarabiscoté, mais néanmoins apprécié.
