Les femmes n'ont pas de voix
Posté : 07 juil.06, 09:06
Koweit
Les femmes n'ont pas de voix
Nicolas Hénin (à Amman)
Des candidatures sans grand espoir. Les 29 femmes (sur 249 candidats) qui briguaient des sièges dans la nouvelle assemblée koweïtienne savaient que leurs chances étaient limitées. Pour la première fois, les femmes pouvaient voter et être élues. Une avancée obtenue de haute lutte l'an dernier. Mais les candidates se sont retrouvées face à deux rouleaux compresseurs : une alliance d'opposition très masculine, réunissant libéraux et islamistes, et une corruption bien sentie de la vie politique, avec l'achat des votes érigé en sport national. Malgré la supériorité démographique des femmes (elles pèsent 58 % du corps électoral), aucune de ces candidates n'a donc franchi le seuil de l'hémicycle. La candidate de tête n'obtient que 1 500 petites voix. « Si seulement les femmes de ma circonscription avaient voté pour moi, j'aurais remporté la première place », déplore Fatima Al-Abdali, l'une des candidates les plus emblématiques de ces « suffragettes » arabes.
Le camp islamiste, divisé entre des courants réformateurs et réactionnaires, a renforcé sa position, enfonçant un peu plus les mouvements progouvernementaux. Il a su rassurer un électorat conservateur traversé par une grave crise morale. L'ouverture sera peut-être au rendez-vous, mais pas le changement : c'est le Premier ministre sortant, cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad al-Sabah, qui a été chargé de former le nouveau gouvernement.
© le point 06/07/06 - N°1764 - Page 41 - 210 mots
Les femmes n'ont pas de voix
Nicolas Hénin (à Amman)
Des candidatures sans grand espoir. Les 29 femmes (sur 249 candidats) qui briguaient des sièges dans la nouvelle assemblée koweïtienne savaient que leurs chances étaient limitées. Pour la première fois, les femmes pouvaient voter et être élues. Une avancée obtenue de haute lutte l'an dernier. Mais les candidates se sont retrouvées face à deux rouleaux compresseurs : une alliance d'opposition très masculine, réunissant libéraux et islamistes, et une corruption bien sentie de la vie politique, avec l'achat des votes érigé en sport national. Malgré la supériorité démographique des femmes (elles pèsent 58 % du corps électoral), aucune de ces candidates n'a donc franchi le seuil de l'hémicycle. La candidate de tête n'obtient que 1 500 petites voix. « Si seulement les femmes de ma circonscription avaient voté pour moi, j'aurais remporté la première place », déplore Fatima Al-Abdali, l'une des candidates les plus emblématiques de ces « suffragettes » arabes.
Le camp islamiste, divisé entre des courants réformateurs et réactionnaires, a renforcé sa position, enfonçant un peu plus les mouvements progouvernementaux. Il a su rassurer un électorat conservateur traversé par une grave crise morale. L'ouverture sera peut-être au rendez-vous, mais pas le changement : c'est le Premier ministre sortant, cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad al-Sabah, qui a été chargé de former le nouveau gouvernement.
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