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REJET de l'institutionalisme religieux

Posté : 06 mars04, 02:59
par Nickie
Texte d'après: Gilles Bernier.




Chat échaudé craint l'eau froide

Chat échaudé craint l'eau froide, dit le dicton. L'indigestion amène souvent la mise de côté d'un aliment pour une bonne période. De même, après une longue main-mise du Catholicisme romain au Québec, lequel il ne faut pas se le cacher, fut en pratique élevé au statut de religion d'État, la société a réagi comme il fallait s'y attendre.

En réaction au Catholicisme en tant que règle de vie imposée à tous, indisctinctement de la volonté individuelle, une partie importante de la société québécoise de l'après seconde guerre mondiale ne se contentât pas de remiser peu à peu cette institution au statut d'iption parmi d'autres, mais en même temps elle fermait généralement la porte à tout approche du Christianisme vécu comme option organisée. Seul un rejet peut expliquer l'écart entre ceux qui se déclarent catholiques ou prtestants et ceux qui assistent en réalité è la messe ou aux offices religieux de façon régulière.

En fait, on croit de moins en moins qu'il existe une vérité. Paradox: que cherche t-on alors en Orient ou dans son "remake" à travers le New Age ou Nouvel âge? C'est qu'avec la forte influence de l'ésotérisme, on considère que plusieurs options essentiellement différentes (ex. vole chrétienne, hindouisme, bouddhisme) peuvent conduire à une même destinée. Dans le Catholicisme par exemple, ceci explique en partie qu'on puisse:

. perpétuer les sacrements et en même temps renier la confession de foi au point de rejeter le principe du commencement de notre univers par un acte de création,

. ou de croire en la réincarnation selon la loi du karma... tout en reniant la résurrection de Christ et la résurrection des morts pour le jugement dernier,

. ou de rejeter toute participation régulière à une Église chrétienne structure mais en se jetant corps et âme dans les alternatives orientales ou occultes revampées.

Le vide laissé par le rejet de l'institutionnalisme

Le vide laissé par le rejet d'une institution qu'on croyait représenter tout le Christianisme et ressentie par plusieurs personnes comme trop imposée, a souvent été comblé par des spiritualités orientales ou d'autres encore, puisant plus ou même leur origine dans l'occultisme, le gnosticisme ancien (gnose = libération par une élévation de conscience supérieure et fruit d'une initiation ou expérience) ou l'ésotérisme (puiser à divers conrants religieux où la vérité se serait diffuse, pour tenter de reconstituer la vérité première).

Paradoxalement au rejet du Christianisme en Occident, de leur côté, l'une et l'autre des voies orientales ou autres, se modernisaient et s'occidentalisaient. Elles se mirent à parler le langage que les gens voulaient et veulent entendre, comme la santé, me Moi, l'épanouissement du Soi (mots efficaces dans une société en bonne partie individualis), ou encore de "ce qui me fait du bien". On préfèra parler d'énergie cosmique ou énergie première et de réussite, de relaxation, de yoga, de zen, d'arts martiaux ou de direction personnelle à l'aide de l'astrologie, de la voyance, face à la complexité des choix (formation, carrière, conjoint, solution aux problèmes et autres) avec un agenda initiatique plus ou moins caché. Le spiritisme, par exemple, a souvent délaissé les pièces sombres avec chandelle pour performer à la lumière du jour dans les Talk shows. Pour atténuer la mauvaise image que véhiculait cette science occulte, on appelle maintenant une voie populaire moderne du spritisme, le chanelling qui est l'art ou le don d'être le canal transmetteur des messages des esprits, entités ou anges. C'est ce qu'on avait appelé jusque là être un médium. Mais changer l'étiquette ne change pas le contenu.

Et, pour la société québécoise, médias aidant, Catholicisme et Christianisme sont encore souvent perçus à tors comme des termes équivalents.

Mais selon la définition séculière plus universellement reconnue, il nous faut réaliser que le Christianisme est un vaste ensemble général où il y a une diversité énormer pour autant qu'il y ait Christ au moins au centre des confessions de foi et des pratiques, et le Catholicisme est un élément de cet ensemble; non pas l'ensemble lui-même.

Mais lorsqu'un fort pourcentage de la population a choisi de rejeter tout (ou presque) du Christianisme catholique sans se demander s'il y a d'autres approches chrétiennes, on s'est bien gardé d'expliquer les implications et contradictions de croyances.

Par exemple:

. L'ascétisme et la discipline qui deviennent de plus en plus radicaux à mesure qu'on progresse dans l'initiation des voies orientales comme le yoga (ie "pratique du yoga prénatl" proposé même dans les centres de prénatalité n'est qu'un prétexte d'endoctrinement à l'orientale);

. La voie trop facile qui consiste à laisser les circonstances ou une autre personne décider à sa place (ex. croyance dans l'astrologie, la numérologie, ou la voyance);

. L'échec des diverses approches nommées précédemment, dans leur tentation pour amener une paix intérieure et sociale durable et le respect des droits de base. Qu'en est-il par exemple des droits humains et libertés religieuses dans les pays qui sont les berceaux de ces croyances? Le résultat est-il à la hauteur des aspirations en Inde et en Chine par exemple? Le résultat est-il supérieur des aspirations en Inde et en Chine par exemple? Le résultat est-il supérieur à la voie chrétienne la plus ordinaire?

. Que dire des conséquences de la loi du karma (de karman = oeuvres) selon laquelle une femme naîtrait au Stade de femme, un malade naît malade ou un pauvre naît pauvre, celà par leur propre faute en raison de leur choix de leur échec de progresser dans leurs vies antérieures? Ce à quoi on aimerait échapper là-bas, on l'achète ici.

. Les centaines de milliers, voire millions (selon la voie suivie) de réincarnations dans des vies de douleurs pour échapper à la terrible loi de renaissances découlant du karma. Selon la GAghvad-Gitâ, une souce écoulée de l'hindouisme, par exemple, il faut des millions de réincarnations. Mais la tentative même échouée dans la voie du yoga, une spiritualité contenant plusieurs degrés initiatiques avec un ascétisme croissant, permettrait, prétend t-on, au minimum de renaître dans une famille riche... Beaucoup mieux que l'évangile de la prospéité? Pas si sûr...

. La croyance dans l'illusion (maya) des sens et de la souffrance, d'où la nécessité d'échapper à notre perception trompeuse, tandis que les plus grands leaders de l'une de ces voies ont fuit le Tibet l'un après l'autre(1) en raison de la persécution chinoise. Si la souffrance n'est qu'une illusion ou maya, pourquoi les plus grands leaders, dont le Dalai Lama et le Bouddha vivant ont-ils fuit une réalité (répression) qui est une illusion?

. Il y a aussi la réinterprétation orientée pas les leaders de telles croyances anciennes devant le regard critique d'occidentaux plus prudents; réponse résumant à peu près à: "Nous avons été mal interprétés par les missions occidentaux..." et autres du genre. Pourtant, ces missionnaires ont vécu plusieurs années dans ces cultures. Se seraient-ils totalement trompés, tout qu point que l'ensemble ne saisisse pas l'essentiel des philosophie religieuses rencontrées? Peu probable.

Et tantôt en opposition tantôt en alliance avec celà, la laicité moins militante, semble ne pas voir l'aspect religieux de ces choses qui ont véritablement des croyances religieuses et qui traitent de la vie ou de la réalité après notre vie dans notre corps actuel et des conséquences sur nous-même dans l'au-delà, de nos décisions individuelles. Le m^me principe actions-conséquences qu'on a collectivement vomi en Occident, en rejetant la notion de pché se retrouve dans les lois philosophiques religieuses orientales, par exemple dans la loi du karma (la loi karmique) qui exige des réincarnations pour payer et retourner à l'état idéal.

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1. Si la souffrance est hors de la réalité, pourquoi deux grands leaders religieux: du Tibet ont-ils fui l'illusion depuis 1959? Il est ici question de la fuite du 17e Gyalw Kamarpa qui a été reconnu à la fois par le Dalai Lama et par Pékin en 1992, comme la réincarnation d'un bouddha vivant selon la voie kagyu, troisième plus influente branche du bouddhisme tibétain. Le bouddha vivant, prétendûment la réincarnation du 16e Karmarpa décédé en 1981, a fuit la répression pour rejoindre le Dalai Lama en Inde. Le Dalai Lam avait lui-même fuit le Tibet en 1959. Il faut savoir que selon le bouddhisme, les 5 sens et la souffrance sont illusion.

Sources: AP et AFP, Tibet: Le "bouddha vivant" fait défection en Inde, Le Soleil, janvier 2000, p. A 17.

David Rennie, Head of Tebetan sect treks 1,500 km to escape Communist Chines rule, Nation Post, Vol. 2, No 63, vendredi 7 janvier 2000, p. A1, A12.