La laicité et les médias
Posté : 11 mars04, 10:05
Par Bernier.
Le mythe de l'objectivité des médias
Les médias, c'est une chose connue depuis longtemps, appartienne à des intérêts financiers, lucratifs ou idéologiques qui en influencent, du moins en partie, le contenu. Par exemple, les proprétaires de réseaux ont évidemment des préférences politiques, religieuses (ou irréligieuses), éthiques ou du moins des intérêts pécuniaires. Les cotes d'écoutes ou les ventes de publicité y jouent certainement aussi pour une bonne part, mais sont-elles assurance de vérité et de justice?
Quand un peuple entier s'unit pour accorder à un dictateur un mandat pour un génocide, l'union est-elle une démonstration de justice? Certainement pas. De même, si un peuple fait, par une cote d'écoute, un quasi-consensus sur une position, ceci n'en est pas plus une garantie. Au temps du minitère terrestre de Jésus, Pilate écoutant la foule laissa Jésus être crucifié sans avoir reconnu d'accusation contre lui. Aujourd'hui, Pilate écouterait les médias et les sondages.
Mais ce qui est plus nouveau, c'est la concentration des médias imprimés et électroniques. Et cela amène à se poser de sérieuses questions.
Le film L'Initié de Michal Mann (1999) raconte la saga vécue par le docteur Jeffrey Wigand, ancien cadre de l'industrie du tabac américaine. C'est son témoignage qui a mis au jour la non-objectivité des grandes sociétés de tabac en Amérique et les manipulations chimiques en vue de créer ou maintenir la dépendance chez les consommateurs sans augmenter le taux de nicotine. Ici encore, l'objectivité de la recherche est mise en doute.
Mais le film, racontant ces faits vécus par un Docteur en chimie, fait ressortir une autre réalité aussi troublante: le pouvoir de l'argent et des intérêts des hautes sphères sur un réseau de télévision. Lorsqu'une entrevue révélatrice sur ces minipulation chimiques sans aucun souci de la santé publique, est sur le point d'être diffusée à la célèbre émission 60 Minutes, on assiste à un revirement soudain. C'est-à-dire, à partir du moment où des intérêts économiques sont en jeu, par le moyen de menace de poursuites ou d'achat du réseau, sous-entendus de restructuration future du personnel et dans l'immédiat de congédiement ou réaffectation du journaliste d'enqète affecté au dossier.
Chers amis, ne faites pas aveuglément confiance aux médias pour toujours être Robin-des-bois et justiciers. remercions leurs héros de jouer parfois ce rôle dans une société moderne où la justice n'est pas devenue accessible à tous. Mais la plupart des emplyés des médias, comme la plupart du commun des mortels, sont plus sensibles à l'argument économique et à la carrière. Il est beaucoup plus facile d'aller dans le sens du courant et de retionaliser sa décision que de faire face à une tempête.
Il va sans dire que selon ce que nous venons de décrire, l'objectivité de la presse ou des réseaux électroniques doit se prouver au cas par cas et non pas être créditée d'office ou par défaut, comme allant de soi.
Réfléchissons-y. Purquoi par exemple, dans les médias du Québec, le philosophe Jacques Languirand tantôt sotériste, tantôt de tendance bouddhiste avouée (1), est-il présent pour donner sur toutes les tribunes culturelles, son heure prétendument "juste" du portrait religieux québécois? Pourquoi un philosophe de tendance bouddhiste donnerait-il une heure plus juste qu'un chrétien professant foi vivante ? Malgré le respect et l'admiration que nous avons pour lui, la réponse est qu'en plus de ses qualités, il prend la place que veulent bien lui donner les médias.
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1. Claude Paquette. L'avenir de la transcendance, Entretien avec Jacques Languirand, Guide Ressources, juillet-août 2000, p. 10-13. "Personnellement, j'ai été attiré par le bouddhisme (...) Cependant, je ne prétends pas que le bouddhisme est la voie pour tous."
Le mythe de l'objectivité des médias
Les médias, c'est une chose connue depuis longtemps, appartienne à des intérêts financiers, lucratifs ou idéologiques qui en influencent, du moins en partie, le contenu. Par exemple, les proprétaires de réseaux ont évidemment des préférences politiques, religieuses (ou irréligieuses), éthiques ou du moins des intérêts pécuniaires. Les cotes d'écoutes ou les ventes de publicité y jouent certainement aussi pour une bonne part, mais sont-elles assurance de vérité et de justice?
Quand un peuple entier s'unit pour accorder à un dictateur un mandat pour un génocide, l'union est-elle une démonstration de justice? Certainement pas. De même, si un peuple fait, par une cote d'écoute, un quasi-consensus sur une position, ceci n'en est pas plus une garantie. Au temps du minitère terrestre de Jésus, Pilate écoutant la foule laissa Jésus être crucifié sans avoir reconnu d'accusation contre lui. Aujourd'hui, Pilate écouterait les médias et les sondages.
Mais ce qui est plus nouveau, c'est la concentration des médias imprimés et électroniques. Et cela amène à se poser de sérieuses questions.
Le film L'Initié de Michal Mann (1999) raconte la saga vécue par le docteur Jeffrey Wigand, ancien cadre de l'industrie du tabac américaine. C'est son témoignage qui a mis au jour la non-objectivité des grandes sociétés de tabac en Amérique et les manipulations chimiques en vue de créer ou maintenir la dépendance chez les consommateurs sans augmenter le taux de nicotine. Ici encore, l'objectivité de la recherche est mise en doute.
Mais le film, racontant ces faits vécus par un Docteur en chimie, fait ressortir une autre réalité aussi troublante: le pouvoir de l'argent et des intérêts des hautes sphères sur un réseau de télévision. Lorsqu'une entrevue révélatrice sur ces minipulation chimiques sans aucun souci de la santé publique, est sur le point d'être diffusée à la célèbre émission 60 Minutes, on assiste à un revirement soudain. C'est-à-dire, à partir du moment où des intérêts économiques sont en jeu, par le moyen de menace de poursuites ou d'achat du réseau, sous-entendus de restructuration future du personnel et dans l'immédiat de congédiement ou réaffectation du journaliste d'enqète affecté au dossier.
Chers amis, ne faites pas aveuglément confiance aux médias pour toujours être Robin-des-bois et justiciers. remercions leurs héros de jouer parfois ce rôle dans une société moderne où la justice n'est pas devenue accessible à tous. Mais la plupart des emplyés des médias, comme la plupart du commun des mortels, sont plus sensibles à l'argument économique et à la carrière. Il est beaucoup plus facile d'aller dans le sens du courant et de retionaliser sa décision que de faire face à une tempête.
Il va sans dire que selon ce que nous venons de décrire, l'objectivité de la presse ou des réseaux électroniques doit se prouver au cas par cas et non pas être créditée d'office ou par défaut, comme allant de soi.
Réfléchissons-y. Purquoi par exemple, dans les médias du Québec, le philosophe Jacques Languirand tantôt sotériste, tantôt de tendance bouddhiste avouée (1), est-il présent pour donner sur toutes les tribunes culturelles, son heure prétendument "juste" du portrait religieux québécois? Pourquoi un philosophe de tendance bouddhiste donnerait-il une heure plus juste qu'un chrétien professant foi vivante ? Malgré le respect et l'admiration que nous avons pour lui, la réponse est qu'en plus de ses qualités, il prend la place que veulent bien lui donner les médias.
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1. Claude Paquette. L'avenir de la transcendance, Entretien avec Jacques Languirand, Guide Ressources, juillet-août 2000, p. 10-13. "Personnellement, j'ai été attiré par le bouddhisme (...) Cependant, je ne prétends pas que le bouddhisme est la voie pour tous."