Ren a écrit :Et après quelques années de réflexion ?

Aujourd'hui, par ignorance, beaucoup de personnes voient le chabbat plus comme une contrainte. Or dans le chabbat, il y a une autre facette tout aussi importante: c'est ce qu'on appelle Oneg Chabbat c'est-à-dire de faire du chabbat un délice afin que celui-ci soit réellement un jour particulier en tout point.
Pour souligner l'importance de cette mitsva Le Choulhan Aroukh débute l'énonciation des règles concernant le chabbat (Orah Haim 242) par celle-ci. Pour son auteur Rabbi Yossef Karo, le chabbat ne doit absolument pas être vécu comme une contrainte mais comme un plaisir.
La source de la mitsva de se délecter du chabbat, est explicitée dans le livre d'Isaie "et tu appelleras le chabbat un délice" (Isaie LVIII,13). Certains décisionnaires pensent que sa source est dans la torah parce que le chabbat est généralement appelé saint (en hébreu kodesh), comme il est dit "et le septième jour sera un chabbat de repos déclaré saint" (Lévitique XXIII,3) et les sages d'interpréter dans le sifra que "déclaré saint" signifie le sanctifier et l'honorer avec des vêtements propres et en faire un délice avec de la nourriture et de la boisson savoureuses.
Les sages discutent également de cette mitsva dans le talmud (chabbat 118a) et disent que celui qui fait du chabbat un délice, il lui sera donné un héritage sans limites, il sera sauvé de l'asservissement des nations et mérite pour cela la richesse.
Voici le cadre de cette mitsva d'après les sages (chabbat 118b):
- On doit faire du chabbat un délice avec des grands poissons, des têtes d'ail et un ragoût d'épinards, qui étaient à l'époque talmudique des aliments distingués. Ainsi dans tous les endroits, selon les coutumes on en fera un délice avec des nourritures et des boissons considérées comme délicieuses.
- Il faut faire un tant soit peu en l'honneur du chabbat, et si on n'a pas d'argent pour acheter toute cette nourriture alors juste une petite chose qui sort de l'ordinaire suffit. Le talmud enseigne qu'il suffit de petits poissons frits (à mon avis ça doit être une sorte de friture d'éperlans): un mets moins cher mais qui sort de l'ordinaire.
- Rabbi Akiva nous dit également (Pessahim 113): "fais de ton chabbat un jour de semaine et tu n'auras pas besoin des gens". Cela signifie que chacun doit accomplir cette mitsva selon ses ressources et que s'il a juste de quoi manger 2 repas non festifs (alors que normalement il doit en faire 3) sans avoir besoin de mendier alors il ne devra mendier et il prendra ces repas comme les jours de semaine.Il ne sera alors pas obligé de manger les 3 repas ni un aliment distingué. Mais celui qui a de quoi s'acheter les 3 repas et un peu plus, il est obligé de le dépenser pour chabbat.
- Et de même celui qui ne vit que de la charité, les responsables de la charité doivent lui fournir de quoi manger les 3 repas ainsi qu'un aliment distingué.
L'idée du chabbat est donc bien de rompre avec son quotidien. Libéré de toutes ses préoccupations quotidiennes, le juif observant peut enfin trouver la quiétude et le repos véritable qu'il a amplement mérité après une semaine de dur labeur. Ce repos lui permettra de récupérer toutes ses forces nécessaires à l'accomplissement de toutes les tâches de la semaine à venir. Le chabbat est également un moment privilégié où l'on peut enfin se retrouver avec tous ses proches et consacrer du temps pour eux, ce qui n'est pas forcément le cas en semaine, où épuisé par une pénible journée, on ne rêve que d'aller dormir une fois rentré chez soi. C'est pourquoi D.ieu nous a fait un cadeau inestimable en nous donnant le chabbat.