Le "compromis bulgare"
Communiqué du Secrétaire de la Commission européenne des Droits de l'Homme
Mars 1998 - Rendu public mi-avril 1998.
Note d'information n° 148 - II - (i) - (a) - T.J. contre Bulgarie.
L'association requérante = Association chrétienne "Les Témoins de Jéhovah"
"L'affaire portait sur le refus de réenregister l'association requérante en vertu d'une loi de 1994, et sur les mesures visant prétendument à mettre fin à ses activités et à celle de ses membres.
En règlement de l'affaire, le Gouvernement (bulgare) a accepté de faire adopter dès que possible une législation prévoyant, pour les objecteurs de conscience, un service civil destiné à remplacer le service militaire, et d'enregistrer l'association requérante en tant que religion.
La requérante s'est engagée, quant à sa position sur les transfusions sanguines, à intégrer dans les statuts une déclaration laissant à ses membres le libre choix en la matière s'agissant d'eux-mêmes et de leurs enfants, sans aucun contrôle ou sanction de la part de l'association."
A l'époque, beaucoup se posèrent la question : Que signifiait en réalité ce "libre choix" ? Que voulait dire la phrase "sans aucun contrôle ou sanction de la part de l'association" ?
Quelques mois plus tard, on obtint la réponse, lorsque la Société appliqua le "compromis bulgare" au monde entier.
A cette occasion, plusieurs journaux publièrent un communiqué annonçant un assouplissement de la doctrine des Témoins de Jéhovah quant aux transfusions sanguines. Ces articles de presse laissaient entendre que la Société Watch Tower ne prononcerait plus aucune sanction envers l'adepte qui accepterait une transfusion.
En fait, cette organisation ne faisait qu'utiliser un subterfuge extrêmement répréhensible. Elle trompait non seulement ses membres, mais aussi les personnes de l'extérieur. C'est de la même façon qu'elle avait berné les autorités bulgares et la Commission européenne des Droits de l'homme.
Auparavent, le Témoin qui acceptait une transfusion avait deux alternatives :
1) soit "confesser" sa faute devant un comité judiciaire de responsables de la congrégation à laquelle il appartenait. Si son repentir était jugé sincère (il pouvait avoir été victime d'un moment de "faiblesse"), il n'était pas exclu mais réprimandé et "aidé spirituellement" . S'il s'agissait d'un homme, les fonctions de responsabilité lui étaient enlevées au sein du groupe, parce qu'il ne n'offrait plus l'image d'un bon exemple parmi le "troupeau" des fidèles.
2) soit ne pas se repentir, jugeant par exemple qu'il n'avait rien fait de mal. Dans ce cas, le Témoin était exclu de la communauté, avec toutes les conséquences que cela comporte (rejet total de la part de la congrégation, des membres de la famille n'habitant pas sous le même toit, avec d'immanquables frustrations et moments très difficiles à vivre).
Qu'en est-il actuellement ?
Apprécions la subtilité ! Le Témoin qui accepte une transfusion à toujours deux alternatives :
1) soit "confesser" sa faute (procédure inchangée : voir ci-dessus).
2) soit ne pas se repentir, jugeant par exemple qu'il n'a rien fait de mal.
Dans ce cas, automatiquement, l'adepte ne fait plus partie de la communauté, car par ses agissements, il démontre qu'il n'est plus un Témoin de Jéhovah. Il se retire volontairement.
Or, cette procédure, aussi appelée "retrait volontaire", équivaut à l'exclusion, avec les mêmes conséquences que celles citées au point 2) précédent.
On constate donc clairement que la Société Watch Tower trompe les autorités, les médias, et particulièrement le corps médical. Elle ment en affirmant qu'il n'y a plus de sanction envers celui qui accepte une transfusion. Pour elle, c'est bien simple, il n'y a plus de sanction puisqu'elle n'exclut plus le coupable !