Natty a écrit :Les Chrétiens répliquent que Jésus accomplira celles-ci lors de sa deuxième venue, mais les sources juives assurent que c'est d'emblée que le Messie accomplira ses prophéties, sans avoir besoin de venir une deuxième fois.
Et ce sont les sources juives qui ont bien raison. Car, on ne voit pas comment Jésus pourrait être le Messie d'IHWH s'il n'était pas en adéquation avec les textes prophétiques.
Cependant, si en hébreu, les verbes et les actions sont toujours en relation avec une durée dans le temps futur ou dans le temps passé, il n'existe pas réellement de durée au présent, et le présent est alors comme un point instantané et non une durée. Il est donc difficile dans la langue hébraïque d'évoquer un présent durable, sans passé et sans futur, qui serait réellement équivalent à l'éternité, par opposition à ce qui est temporel. C'est pourquoi, dans le NT, les actions de Jésus sont souvent au présent et cela est la trace de l'éternité, de sorte que les points A à D de votre première observation, sont réalisés dans l'éternité et non dans le temps.
A- Le 3° temple. Ainsi, Jésus
a bien
réalisé,
réalise et
réalisera le 3° temple, car ce qui est éternel ne peut se traduire en langage temporel que de cette façon-là. Cette action du Messie est en effet liée au pacte d'éternité d'IHWH et non au pacte temporel. Ainsi Ezéchiel le dit :
Ez 37,26 Je trancherai avec eux un pacte de pérennité.
Il s'agit donc bien ici d'éternité (
'olam). Et donc, il n'y a pas de considération historique possible derrière cette réalité. Aussi, il n'est pas exact d'affirmer :
Il est de fait historique que Jésus n'a accompli aucune de ces prophéties messianiques.
Ce qui est éternel ne peut pas être historique. Dans les sources juives, le mode prophétique exprime nécessairement au futur des réalités qui sont éternelles, car les écritures s'adressent à des hommes dans le temps, et que pour ces hommes, l'étape messianique est donc la voie de l'éternité, et qu'une voie est toujours définie par la distance que l'on doit parcourir. C'est pour cela que IHWH est en devenir (en format inaccompli), dans le texte juif. Par contre, en grec, Jésus
est au présent.
B. Rassemblement des Juifs en terre d'Israêl.
Ce rassemblement n'est autre que l'Eglise, qui est la communauté matérielle et énergétique de son corps mystique.
C- ère de paix universelle, et fin à toute haine, oppression, souffrance et maladie.
Ici aussi, le problème est délicat à expliquer. Cette paix universelle ne peut être que la paix de l'âme. Et cette paix de l'âme n'existe que dans des états de conscience où l'on n'est plus conscient du monde. Il s'agit alors de percées dans l'éternité, liées à la méditation, et cela préfigure l'état de l'âme en dehors de la vie terrestre temporelle. Aussi, toutes les haines, souffrances liées aux dualités imposées par le Serpent de la Genèse, lequel sépare tous les contraires en les soumettant à un jugement, toutes ces dualités cessent par une opération de complémentarité des contraires, c'est-à-dire la considération inverse de celle du Serpent où les contraires fusionnent et se marient entre eux. Ainsi, le masculin et le féminin deviennent Un. Dans les écrits chrétiens, Jésus donne plusieurs éléments indiquant sa lutte contre le Serpent dualiste. Le christianisme est un réel non-dualisme. Mais là encore, si l'on supprime les contraires, alors on supprime les distinctions temporelles (entre passé et futur), et donc cette logique de la complémentarité des contraires est aussi celle de la complémentarité entre le divin et l'humain, l'esprit et le corps, et comme le passé et le futur n'ont plus de dimension, on est bien dans le présent éternel. C'est une situation transcendante de l'âme.
D- Propager la connaissance universelle du D.ieu d'Israël
Il est curieux de parler d'universalité pour un dieu qui avoue n'être que celui d'Israêl et non celui des goïms. Comment peut-on être universel et divisé (ou partisan) ? Le dieu du christianisme (dieu est un mot substantif commun) est universel en ce sens que la dualité Juif et Non-Juif n'est plus en opposition, mais en complémentarité, en fusion. Et le Messie est cet état particulier qui unifie Israêl en lui rattachant les goïms. Ainsi, il y a réellement universalité, et ce qui est universel est le contraire de ce qui est individuel. C'est d'ailleurs ce qui explique le péché d'Israêl que lui reprochent tant les prophètes. En effet, la tendance de voir en Israêl la seule réalité de dieu est trop marquée, et si l'on regarde de près le chapitre 1 de la Genèse, Elohim réalise sa création sans qu'il n'y ait une partie qui soit élue comme préférentielle. Ainsi, Elohim est bien Dieu de tous et non celui d'une portion élue.
Aussi, il existe des juifs messianistes qui reconnaissent Jésus (ils ne sont pas bien nombreux). Mais il faut reconnaître que si vous voyez les prophéties comme des annonces temporelles, alors vous devez bien être logique et ne pas accepter Jésus. Mais si vous vous en tenez à ce qui est écrit, alors vous savez bien que les prophéties sont des messages de l'Eternel, et donc, il n'y a pour les juifs plus aucune raison valide de douter que Jésus est bien le Messie d'IHWH, agissant en tous temps, attirant les âmes vers l'Eden éternel, le royaume céleste et éternel d'Elohim.
Avec Jésus, le principe divin IHWH-Elohim des chapitres 2 et 3 de la genèse réapparait en Apocalypse, mais également dans les évangiles, et ce principe est le Verbe divin dont la vérité et l'efficience ne sont ni au passé, ni au futur, mais d'une logique permanente et éternelle. Ce principe IHWH-Elohim va être divisé en deux lors du chapitre 3 de la genèse, par l'action dualiste du serpent. IHWH se retrouve d'un côté, et Elohim de l'autre, et les deux sont en opposition, en adversité et Elohim devient alors le Satân d'IHWH. Seul le Messie permet de restituer l'universalité d'IHWH-Elohim, par un dépassement de l'individualité d'IHWH.
J'ai hâte de voir les observations n° 2 à 7, bien que je m'en doute quelque peu.
Merci infiniment pour ce thème.
Il me reste à examiner la question des chrétiens qui voient les réalisations messianiques lors de la seconde venue de Jésus. Dans la mesure où c'est dans l'éternité que cette manifestation est seulement possible, il faut donc rechercher quel évènement de la vie humaine peut à coup sûr et certain mettre fin à la conscience temporelle, car cette seconde venue est décrite comme inévitable et obligatoire et toute homme la verra. Or il existe à la fin d'un cycle d'existence temporelle et avant que ne démarre un nouveau cycle temporel, une sorte de zone intercyclique dont la particularité est que l'âme n'a plus de corps physique, et qu'elle est donc sans moyen de connaissance et de conscience temporelle, puisque le corps physique est le moyen de cette connaissance de l'individu vivant. La seconde venue de Jésus ne peut donc se produire dans l'âme que lors de la mort physique, et dans l'intervalle entre deux cycles d'existence temporelle. Cette mort physique est certaine, et donc tout être vivant la verra.