Violé par trois Emiriens à Dubaï
Posté : 01 nov.07, 07:43
Violé par trois Emiriens à Dubaï en juillet dernier, Alex, 15 ans, se retrouve sur le banc des accusés, révélait hier le journal «Libération». Sa mère, révoltée, dénonce un mensonge d'Etat. Samedi 14 juillet, Dubaï, fin d'après-midi. Alex sort du Beach Center, un club de jeux renommé. Ibrahim, un camarade, lui propose de le raccompagner en voiture avec deux autres individus inconnus. Le véhicule change de direction. Ibrahim et ses acolytes entraînent l'adolescent dans le désert. Alex est violé par les trois hommes, puis abandonné au bord de la route.
Le soir même, le jeune Franco-Suisse se rend au commissariat de Bur Dubaï avec son père pour porter plainte. Pas d'examen médico-judiciaire, juste une observation et quelques prélèvements parfaitement fantaisistes, précise sa mère, Véronique Robert. Le médecin légiste, lui, décrète qu'Alex est homosexuel, et qu'il était consentant. «Alex s'est fâché, mais ça n'a servi à rien», explique Véronique.
De retour à Paris, l'ambassade de France conseille à la famille de prendre un avocat et de refaire des examens médicaux. Pendant ce temps, la mère d'Alex, journaliste indépendante, remue ciel et terre. Elle fait même intervenir l'Elysée et le Quai d'Orsay. L'affaire est évoquée en hauts lieux, mais rien n'y fait.
Aux Emirats, on se veut rassurant. Les violeurs ont été identifiés et arrêtés. Les traces de leurs trois ADN ont été retrouvées dans l'anus d'Alex. «A 35 ans, le plus âgé a onze condamnations à son actif. Trafic de drogue, viol, vol avec violence. Les deux autres respectivement 18 ans et 17 ans et demi n'en sont pas non plus à leur première agression. Mais en tant que mineurs, ils n'ont jamais purgé leur peine», tonne la journaliste.
Violeur séropositif
Véronique s'inquiète pour son fils et multiplie les demandes d'analyses sanguines. Elle reçoit finalement l'assurance que les sérologies des trois hommes sont négatives. Début septembre, retournement de situation. Elle apprend que l'un des trois accusés, qui nie le viol, est séropositif. «Le pire, c'est que les autorités des Emirats le savaient puisqu'ils l'avaient placé en isolement en prison», ajoute Véronique, preuves écrites à l'appui. Le cauchemar ne s'arrête pas là. Peu après, l'homme en question révèle qu'il est également atteint de l'hépatite C.
Puis, c'est au tour du procureur de revenir sur ses propos, en assurant que seul Ibrahim (le mineur du groupe) a commis le viol. Les trois individus seront désormais poursuivis pour kidnapping et homosexualité, un délit passible d'un an de prison, qui pourrait se retourner contre Alex, s'il est considéré comme consentant. Dans le droit émirien, le viol n'existe pas, on ne parle que d'«homosexualité forcée».
Dernier coup de massue en date, le rapport du médecin légiste estime qu'il y a eu «pénétration sans violence» et conclut à une «utilisation fréquente antérieure» de l'anus.
Véronique Robert est révoltée. Depuis l'agression, elle se heurte à ce qu'elle dénonce comme un mensonge d'Etat. Si elle dit ne rien attendre du procès qui commence aujourd'hui, elle ne baisse pas les bras pour autant. Son combat continue pour que ça n'arrive pas à d'autres. Hier matin, elle a lancé un site, boycottdubai.com qui vise à appeler des soutiens pour que les Emirats reconnaissent le délit de viol et se dotent de structures adéquates pour les victimes. Alex, lui, va rester à l'abri en Suisse. En plus de se reconstruire psychologiquement, il devra attendre jusqu'au 15 janvier pour savoir s'il a contracté le virus du sida et l'hépatite C.
http://www.tdg.ch/pages/home/tribune_de ... nu)/150151
Le soir même, le jeune Franco-Suisse se rend au commissariat de Bur Dubaï avec son père pour porter plainte. Pas d'examen médico-judiciaire, juste une observation et quelques prélèvements parfaitement fantaisistes, précise sa mère, Véronique Robert. Le médecin légiste, lui, décrète qu'Alex est homosexuel, et qu'il était consentant. «Alex s'est fâché, mais ça n'a servi à rien», explique Véronique.
De retour à Paris, l'ambassade de France conseille à la famille de prendre un avocat et de refaire des examens médicaux. Pendant ce temps, la mère d'Alex, journaliste indépendante, remue ciel et terre. Elle fait même intervenir l'Elysée et le Quai d'Orsay. L'affaire est évoquée en hauts lieux, mais rien n'y fait.
Aux Emirats, on se veut rassurant. Les violeurs ont été identifiés et arrêtés. Les traces de leurs trois ADN ont été retrouvées dans l'anus d'Alex. «A 35 ans, le plus âgé a onze condamnations à son actif. Trafic de drogue, viol, vol avec violence. Les deux autres respectivement 18 ans et 17 ans et demi n'en sont pas non plus à leur première agression. Mais en tant que mineurs, ils n'ont jamais purgé leur peine», tonne la journaliste.
Violeur séropositif
Véronique s'inquiète pour son fils et multiplie les demandes d'analyses sanguines. Elle reçoit finalement l'assurance que les sérologies des trois hommes sont négatives. Début septembre, retournement de situation. Elle apprend que l'un des trois accusés, qui nie le viol, est séropositif. «Le pire, c'est que les autorités des Emirats le savaient puisqu'ils l'avaient placé en isolement en prison», ajoute Véronique, preuves écrites à l'appui. Le cauchemar ne s'arrête pas là. Peu après, l'homme en question révèle qu'il est également atteint de l'hépatite C.
Puis, c'est au tour du procureur de revenir sur ses propos, en assurant que seul Ibrahim (le mineur du groupe) a commis le viol. Les trois individus seront désormais poursuivis pour kidnapping et homosexualité, un délit passible d'un an de prison, qui pourrait se retourner contre Alex, s'il est considéré comme consentant. Dans le droit émirien, le viol n'existe pas, on ne parle que d'«homosexualité forcée».
Dernier coup de massue en date, le rapport du médecin légiste estime qu'il y a eu «pénétration sans violence» et conclut à une «utilisation fréquente antérieure» de l'anus.
Véronique Robert est révoltée. Depuis l'agression, elle se heurte à ce qu'elle dénonce comme un mensonge d'Etat. Si elle dit ne rien attendre du procès qui commence aujourd'hui, elle ne baisse pas les bras pour autant. Son combat continue pour que ça n'arrive pas à d'autres. Hier matin, elle a lancé un site, boycottdubai.com qui vise à appeler des soutiens pour que les Emirats reconnaissent le délit de viol et se dotent de structures adéquates pour les victimes. Alex, lui, va rester à l'abri en Suisse. En plus de se reconstruire psychologiquement, il devra attendre jusqu'au 15 janvier pour savoir s'il a contracté le virus du sida et l'hépatite C.
http://www.tdg.ch/pages/home/tribune_de ... nu)/150151