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question sur l'incardination des prêtres-religieux

Posté : 28 sept.08, 23:35
par Thomas d'Aquin
Quelqu'un a-t-il la réponse à cette question de droit canon : "un évêque peut-il incardiner et donner les pouvoirs à un religieux-prêtres qui a demandé sa dispense de voeux, mais ne l'a pas obtenu ?"

Re: question sur l'incardination des prêtres-religieux

Posté : 30 sept.08, 22:51
par Bryand
Thomas d'Aquin a écrit :Quelqu'un a-t-il la réponse à cette question de droit canon : "un évêque peut-il incardiner et donner les pouvoirs à un religieux-prêtres qui a demandé sa dispense de voeux, mais ne l'a pas obtenu ?"
C'est là une curieuse de question Thomas----- Si tu nous donnais des détails sur tes motifs à poser une telle question-----
Tout prêtre peut être et doit être incardiné à un diocèse---- Il passe que par l'évêque ou son représentant------ Que vient faire "la dispense de voeux" là dedans?

Posté : 01 oct.08, 21:15
par Thomas d'Aquin
Je précise. Supposons un religieux-prêtre, pour des motivations personnelles qu'ils jugent graves et sérieuses, croyant obéir à sa conscience, alors que ses supérieurs religieux pensent le contraire, souhaitent quitter son institut religieux et fait une demande officielle de displense de voeux.

Il doit bien sûr s'assurer qu'un évêque est d'accord pour l'incardiner.

Ma question est celle-ci : "Si le religieux n'obtient pas sa dispense de voeux (que ses supérieurs et la Congrégation des religieux jugent illégitime de lui donner), l'évêque peut-il l'incardiner et lui donner les pouvoirs.

Merci à tout canoniste de sa réponse

Posté : 01 oct.08, 23:06
par sceptique
Je ne suis pas "canoniste", mais je vais tout de même vous dire ce que j'en pense.

D'après ce que je peux comprendre de votre question, il ne s'agit là que d'une prescription humain dont s'est dotée l'Église Catholique afin de reconnaître ceux qui ont été ordonnés prêtres dans l'une de ses nombreuses communautés religieuses. Nous pouvons lire dans le Wikipédia que "Dans le Code de droit canonique de 1917, l'incardination se concrétise par la tonsure..."... une opération qui consiste ni plus ni moins à couper des mèches de cheveux de façon à former un cercle dénudé sur le sommet de la tête du religieux en question.

Maintenant, si le religieux en question aimerait bien pouvoir être dispensé de ses voeux, éh bien j'imagine que c'est essentiellement parce que ce dernier les considère un peu trop exigeants pour sa propre personne. Qu'en pensez-vous? :roll:

Pour ma part, et là je ne parle qu'à titre personnel, je suis de l'avis que les hommes de Dieu n'ont aucunement à se soumettre à des règles aussi strictes. Le fait de vouloir être dispensé (exempté) de ses voeux (de chasteté, entre autre), en tant que prêtre catholique, tendrait à démontrer que l'individu en question aimerait tout simplement avoir la possibilité de pouvoir se marier et d'avoir des enfants!.. deux choses que le Nouveau Testament autorise même aux évêques en 1 Tim 3,2-4.

Posté : 02 oct.08, 00:10
par Bryand
Thomas d'Aquin a écrit :Je précise. Supposons un religieux-prêtre, pour des motivations personnelles qu'ils jugent graves et sérieuses, croyant obéir à sa conscience, alors que ses supérieurs religieux pensent le contraire, souhaitent quitter son institut religieux et fait une demande officielle de displense de voeux.

Il doit bien sûr s'assurer qu'un évêque est d'accord pour l'incardiner.

Ma question est celle-ci : "Si le religieux n'obtient pas sa dispense de voeux (que ses supérieurs et la Congrégation des religieux jugent illégitime de lui donner), l'évêque peut-il l'incardiner et lui donner les pouvoirs.

Merci à tout canoniste de sa réponse
Avant que tu retrouves un canoniste de profession sur ce forum, il serait plus souhaitable que tu appelles l'évêcher de ta région------ Eux te mettrais en contact avec un canoniste------
Mais

j'essaie de bien comprendre ta question car je connais des gens dans le mileiu et de telles questions m'intéressent--------
En essayant de comprendre ton point d'interrogation: tu parles d'un individu membre d'une communauté religieuse, comme un moine prêtre par exemple, qui voudrait sortir de sa communauté pour devenir prêtre séculier------

Je ne crois pas qu'une communauté retienne de force quelqu'un qui désire vraiment quitter la communauté---- À partir de ce moment l'autorisation sera donnée par le Père directeur en charge (lui d'abord, car le Père Directeur a préséance sur l'évêque) de la communauté et son cas sera expliqué à l'évêque d'un diocèse qui le reconnaîtra dans le clergé séculier, si telle est la demande------ Les voeux d'obédience faite aux autorités de la communauté sont alors dispensés (par le Père en charge de la communauté), ainsi que les voeux selon les règles qui l'y reliaient-----

Dans le clergé séculier dépendant d'un évêcher, les voeux sont différents--- Je crois qu'il n'y a que celui d'obéissance, car celui-là se retrouve partout, quelque soit le choix de l'appartenance-----

C'est comme cela que je comprends ta question-------
Si c'est plutôt quelqu'un qui désirerait quitter définitivement la prêtrise (ce que l'on appelle "défroquer"), le directeur de conscience sera plus apte à discerner si c'est bien une intention définitive avec le prêtre en question------ Je ne crois pas que d'une façon comme d'une autre on retienne de force un religieux------- Sauf si c'est un genre de secte----
Ai-je bien répondu?

Posté : 03 oct.08, 01:50
par Thomas d'Aquin
Salut sceptique,
sceptique a écrit :Je ne suis pas "canoniste", mais je vais tout de même vous dire ce que j'en pense.
tu nous lances sur une discussion que je ne pensais pas aborder, car je recherchais en effet une réponse de canoniste.
sceptique a écrit :D'après ce que je peux comprendre de votre question, il ne s'agit là que d'une prescription humain dont s'est dotée l'Église Catholique afin de reconnaître ceux qui ont été ordonnés prêtres dans l'une de ses nombreuses communautés religieuses. Nous pouvons lire dans le Wikipédia que "Dans le Code de droit canonique de 1917, l'incardination se concrétise par la tonsure..."... une opération qui consiste ni plus ni moins à couper des mèches de cheveux de façon à former un cercle dénudé sur le sommet de la tête du religieux en question..
En effet, tu ne peux comprendre tout cela que comme une sorte de prescription humaine, dans la mesure où l'Eglise catholique n'est pas pour toi une institution divine. Personne ne peut t'obliger à le croire. Mais la réponse à ma question se situait dans ce cadre.
sceptique a écrit :Maintenant, si le religieux en question aimerait bien pouvoir être dispensé de ses voeux, éh bien j'imagine que c'est essentiellement parce que ce dernier les considère un peu trop exigeants pour sa propre personne. Qu'en pensez-vous?
Pas forcément. Il y a d'autres cas. Pas le temps d'entrer dans les détail.
sceptique a écrit :Pour ma part, et là je ne parle qu'à titre personnel, je suis de l'avis que les hommes de Dieu n'ont aucunement à se soumettre à des règles aussi strictes. Le fait de vouloir être dispensé (exempté) de ses voeux (de chasteté, entre autre), en tant que prêtre catholique, tendrait à démontrer que l'individu en question aimerait tout simplement avoir la possibilité de pouvoir se marier et d'avoir des enfants!.. deux choses que le Nouveau Testament autorise même aux évêques en 1 Tim 3,2-4.
Si "les hommes de Dieu", comme tu dis, veulent se soumettrent à des règles "aussi strictes", c'est leur problème. J'aimerai faire une remarque en passant sur le voeu de chasteté. Quand on est marié on fait voeu de continence et de chasteté envers toutes les autres femmes que la sienne. Ce qui n'est pas forcément plus facile que pour une religieux

Posté : 03 oct.08, 01:59
par Thomas d'Aquin
Bryand a écrit :Avant que tu retrouves un canoniste de profession sur ce forum, il serait plus souhaitable que tu appelles l'évêcher de ta région------ Eux te mettrais en contact avec un canoniste------
Les canonistes ne sont pas d'accord avec mon cas précis. Je me suis rendu compte sur ce site qu'il y avait de grosses pointures en philo, théologie, et même en droit canon...
Bryand a écrit :Mais j'essaie de bien comprendre ta question car je connais des gens dans le mileiu et de telles questions m'intéressent--------
En essayant de comprendre ton point d'interrogation: tu parles d'un individu membre d'une communauté religieuse, comme un moine prêtre par exemple, qui voudrait sortir de sa communauté pour devenir prêtre séculier------------
Pas forcément, cela peut être avec le projet de fonder une nouvelle congrégation religieuse (genre son ancienne mais réformée à son sens)
Bryand a écrit :Les voeux d'obédience faite aux autorités de la communauté sont alors dispensés (par le Père en charge de la communauté), ainsi que les voeux selon les règles qui l'y reliaient-----------------
Justement dans mon cas les supérieurs de sa communauté ni la congrégation des religieux (à Rome) ne lui donnent sa dispense. D'où ma question : l'évêque peut-il les incardiner quand même et leur donner les pouvoirs ? On m'a assuré qu'un canoniste aurait dit : valide mais illicite.

Posté : 03 oct.08, 08:02
par Bryand
Thomas d'Aquin a écrit : Les canonistes ne sont pas d'accord avec mon cas précis. Je me suis rendu compte sur ce site qu'il y avait de grosses pointures en philo, théologie, et même en droit canon...
Moi je crois Thomas que les canonistes de l'évêché où se situe un tel cas auront préséance--- Car c'est plus qu'un avis qu'il faut mais une autorisation------ Et dans le cas auquel tu sembles te référer, ce serait un cas très précis, qui demande une attention très particulière-------- Un cas ne ressemble pas bien souvent à un autre cas et demande une estimation spécifique----

Si c'est l'exemple d'une nouvelle fondation de communauté ce pourrait même être une double autorisation qu'il faudrait--------: celle des supérieurs immédiats du membre de la communauté et celle de l'évêché----- Comme par exemple, toujours selon ce cas, peut-il exister deux communautés semblables (portant le même nom) sur un même territoire?---- Cela s'est vu dans l'histoire au temps des grandes fondations----- et pour les mêmes raisons que tu sembles avoir---- Ce n'est pas impossible encore aujourd'hui-----

Mais ça me semble tellement particulier, surtout que tu mentionnes que déjà des canonistes sembles indécis sur le cas dont nous ne connaissons pas toutes les données------ Ce n'est pas sans me rappeler la réforme d'un certain Mgr Lefebvre qui voulait des régles strictes, ce qui a été une sorte de rébellion au sein de l'Église----- Si ce n'est pas le cas de ton cas, il faut s'en remettre à la Providence et espérer, et reformuler la demande avec des mots et des angles différents---- Alors beaucoup de prières!
Bonne chance!

Posté : 03 oct.08, 23:21
par Thomas d'Aquin
Merci pour tes conseils de prudence et de sagesse.

Je suis aussi touché par le ton fraterinel de la réponse.

En effet dans le cas que je décris, il y a besoin de prière...

A la grâce de Dieu.