La Septante
Posté : 08 oct.03, 10:21
La Septante
La version des Septante (souvent désignée par LXX) fut en usage chez les Juifs et les chrétiens de langue grecque en Égypte ou ailleurs. Les travaux de traduction auraient commencé en Égypte à l'époque de Ptolémée Philadelphe (285-246 av. n. è.), quand, selon la tradition, le Pentateuque qu'elle comporte fut traduit en grec par 72 érudits juifs. Par la suite, c'est le nombre 70 qui vint à être utilisé pour une raison obscure, et la version du Pentateuque fut appelée Septante, ce qui signifie " Soixante-dix ". Les autres livres des Écritures hébraïques (oeuvre de divers traducteurs dont le style variait entre grande littéralité et traduction plutôt libre) furent progressivement ajoutés jusqu'à ce que soit achevée la traduction des Écritures hébraïques dans leur intégralité au cours du IIe siècle av. n. è. et peut-être vers 150 av. n. è. L'ouvrage tout entier en vint ensuite à être désigné sous le nom de Septante. Cette version est souvent citée par les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes. Des écrits apocryphes furent sans doute insérés dans la Septante quelque temps après son achèvement..
L'un des plus anciens manuscrits de la Septante qui aient traversé les âges est le Papyrus 957, le Papyrus Rylands III. 458, conservé à la Bibliothèque John Rylands à Manchester (Angleterre). Il date du IIe siècle av. n. è. et consiste en fragments du Deutéronome (23:24-24:3 ; 25:1-3 ; 26:12, 17-19 ; 28:31-33). Un autre manuscrit, du Ier siècle av. n. è., le Papyrus Fouad 266 (propriété de la Société Égyptienne de Papyrologie du Caire), contient des parties de la deuxième moitié du Deutéronome selon la Septante. En divers endroits, on y trouve le Tétragramme (YHWH en français) du nom divin sous la forme de caractères hébreux archaïques insérés dans le texte grec. - JÉHOVAH.
Ainsi, la Septante a été conservée dans de nombreux manuscrits, beaucoup étant fragmentaires, mais d'autres relativement complets. Les textes de la Septante sont notamment conservés sur les trois célèbres manuscrits en onciale sur vélin : le Vaticanus 1209 et le Manuscrit sinaïtique, tous deux du IVe siècle de n. è., et l'Alexandrinus, du Ve siècle de n. è. Le Vaticanus 1209 porte une Septante presque complète ; une partie des Écritures hébraïques autrefois incluse dans le Manuscrit sinaïtique a été perdue ; dans l'Alexandrinus, elle est assez complète, mais il lui manque certains passages de la Genèse, de Un Samuel et des Psaumes.
Versions grecques plus tardives. Au IIe siècle, Aquila, prosélyte juif du Pont, fit une traduction nouvelle et très littérale des Écritures hébraïques vers le grec. À l'exception de quelques fragments et de citations faites par des auteurs anciens, elle a disparu. Une autre traduction grecque du même siècle fut l'oeuvre de Théodotion. Il fit apparemment une révision de la Septante ou d'une autre version grecque des Écritures hébraïques, tout en se référant au texte hébreu. Il n'existe plus d'exemplaire complet de la version de Théodotion. Une autre version grecque des Écritures hébraïques dont il ne subsiste aucun exemplaire complet est celle de Symmaque. Sa traduction, probablement réalisée vers 200 de n. è., s'attache plus à l'expression du sens exact qu'à la littéralité.
Vers 245 de n. è., Origène, le fameux érudit d'Alexandrie, en Égypte, acheva une monumentale version multiple des Écritures hébraïques appelée les Hexaples (ce qui signifie " six fois "). Bien qu'il en existe encore certains fragments, aucun manuscrit complet n'a survécu. Origène disposa le texte en six colonnes parallèles présentant : 1) le texte hébreu consonantique ; 2) une transcription grecque du texte hébreu ; 3) la version grecque d'Aquila ; 4) la version grecque de Symmaque ; 5) la Septante, révisée par Origène pour correspondre plus exactement au texte hébreu ; 6) la version grecque de Théodotion. Pour les Psaumes, Origène employa des versions anonymes qu'il appela Quinta, Sexta et Septima. La Quinta et la Sexta furent également employées pour d'autres livres.
Les Écritures grecques chrétiennes. À partir du IIe siècle ont été produites des traductions des Écritures grecques chrétiennes en syriaque (un dialecte araméen). Une version syriaque particulièrement digne d'intérêt est le Diatessaron de Tatien, une harmonie des Évangiles du IIe siècle de n. è. Il se peut qu'à l'origine cette oeuvre ait été écrite en grec à Rome, et que Tatien l'ait ensuite lui-même traduite en syriaque en Syrie, mais ce n'est pas certain. Il reste aujourd'hui une traduction arabe du Diatessaron, outre un petit fragment en grec, du IIIe siècle, sur vélin, et la traduction arménienne d'un commentaire du IVe siècle sur le Diatessaron, qui en cite de larges extraits.
Seuls existent encore des manuscrits incomplets d'une version des Évangiles en syriaque ancien (autre que le Diatessaron), les Évangiles de la version syriaque Cureton et de la version syriaque sinaïtique. Bien que ces manuscrits aient probablement été copiés au Ve siècle, ils reproduisent vraisemblablement un texte syriaque antérieur. La version originale fut peut-être faite d'après le grec vers 200 de n. è. Très probablement, des traductions en syriaque ancien d'autres livres des Écritures grecques chrétiennes ont existé par le passé, mais il ne reste aucun manuscrit. Tous les livres des Écritures grecques chrétiennes, à l'exception de Deux Pierre, de Deux et Trois Jean, de Jude et de la Révélation, furent inclus dans la Peshitta du Ve siècle. Vers 508 de n. è., Philoxène, évêque de Hiérapolis, chargea Polycarpe de faire une révision de la Peshitta des Écritures chrétiennes, et ce fut la première fois que Deux Pierre, Deux et Trois Jean, Jude et la Révélation furent ajoutés à une version syriaque.
Les Écritures grecques chrétiennes avaient déjà été traduites en latin à la fin du IIe siècle de n. è. Elles étaient aussi disponibles en égyptien vers la moitié du IIIe siècle.
Les versions anciennes de la Bible entière. La Peshitta qu'employaient les personnes d'expression syriaque qui professaient le christianisme fut d'un usage répandu à partir du Ve siècle de n. è. Le mot " Peshitta " signifie " simple ". La partie des Écritures hébraïques était essentiellement une traduction de l'hébreu, faite probablement au cours du IIe ou du IIIe siècle de n. è., mais une révision postérieure comportait des rapprochements avec la Septante. Il existe de nombreux manuscrits de la Peshitta, le plus précieux étant un codex du VIe ou du VIIe siècle conservé à la Bibliothèque ambrosienne de Milan (Italie). Un manuscrit de la Peshitta qui contient le Pentateuque (à l'exception du Lévitique) porte une date correspondant à environ 464 de n. è., ce qui en fait le plus ancien manuscrit de la Bible daté, toutes langues confondues.
Les versions Vieille Latine. Elles ont probablement fait leur apparition à partir de la deuxième moitié du IIe siècle de n. è. La Bible entière en latin semble déjà avoir été en usage à Carthage, en Afrique du Nord, au plus tard en 250 de n. è. On traduisit les Écritures hébraïques en Vieille Latine d'après la Septante (non encore révisée par Origène), mais les Écritures chrétiennes furent préparées, non à partir d'une traduction, mais à partir du grec. Il se peut que diverses traductions aient été faites, ou tout au moins qu'un certain nombre de traducteurs aient participé à l'élaboration de la Vieille latine. Les biblistes consultent habituellement deux types fondamentaux du texte de la Vieille Latine : l'africain et l'européen. On connaît actuellement plus de 50 manuscrits (ou fragments) du Nouveau Testament de la Vieille Latine.
La version des Septante (souvent désignée par LXX) fut en usage chez les Juifs et les chrétiens de langue grecque en Égypte ou ailleurs. Les travaux de traduction auraient commencé en Égypte à l'époque de Ptolémée Philadelphe (285-246 av. n. è.), quand, selon la tradition, le Pentateuque qu'elle comporte fut traduit en grec par 72 érudits juifs. Par la suite, c'est le nombre 70 qui vint à être utilisé pour une raison obscure, et la version du Pentateuque fut appelée Septante, ce qui signifie " Soixante-dix ". Les autres livres des Écritures hébraïques (oeuvre de divers traducteurs dont le style variait entre grande littéralité et traduction plutôt libre) furent progressivement ajoutés jusqu'à ce que soit achevée la traduction des Écritures hébraïques dans leur intégralité au cours du IIe siècle av. n. è. et peut-être vers 150 av. n. è. L'ouvrage tout entier en vint ensuite à être désigné sous le nom de Septante. Cette version est souvent citée par les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes. Des écrits apocryphes furent sans doute insérés dans la Septante quelque temps après son achèvement..
L'un des plus anciens manuscrits de la Septante qui aient traversé les âges est le Papyrus 957, le Papyrus Rylands III. 458, conservé à la Bibliothèque John Rylands à Manchester (Angleterre). Il date du IIe siècle av. n. è. et consiste en fragments du Deutéronome (23:24-24:3 ; 25:1-3 ; 26:12, 17-19 ; 28:31-33). Un autre manuscrit, du Ier siècle av. n. è., le Papyrus Fouad 266 (propriété de la Société Égyptienne de Papyrologie du Caire), contient des parties de la deuxième moitié du Deutéronome selon la Septante. En divers endroits, on y trouve le Tétragramme (YHWH en français) du nom divin sous la forme de caractères hébreux archaïques insérés dans le texte grec. - JÉHOVAH.
Ainsi, la Septante a été conservée dans de nombreux manuscrits, beaucoup étant fragmentaires, mais d'autres relativement complets. Les textes de la Septante sont notamment conservés sur les trois célèbres manuscrits en onciale sur vélin : le Vaticanus 1209 et le Manuscrit sinaïtique, tous deux du IVe siècle de n. è., et l'Alexandrinus, du Ve siècle de n. è. Le Vaticanus 1209 porte une Septante presque complète ; une partie des Écritures hébraïques autrefois incluse dans le Manuscrit sinaïtique a été perdue ; dans l'Alexandrinus, elle est assez complète, mais il lui manque certains passages de la Genèse, de Un Samuel et des Psaumes.
Versions grecques plus tardives. Au IIe siècle, Aquila, prosélyte juif du Pont, fit une traduction nouvelle et très littérale des Écritures hébraïques vers le grec. À l'exception de quelques fragments et de citations faites par des auteurs anciens, elle a disparu. Une autre traduction grecque du même siècle fut l'oeuvre de Théodotion. Il fit apparemment une révision de la Septante ou d'une autre version grecque des Écritures hébraïques, tout en se référant au texte hébreu. Il n'existe plus d'exemplaire complet de la version de Théodotion. Une autre version grecque des Écritures hébraïques dont il ne subsiste aucun exemplaire complet est celle de Symmaque. Sa traduction, probablement réalisée vers 200 de n. è., s'attache plus à l'expression du sens exact qu'à la littéralité.
Vers 245 de n. è., Origène, le fameux érudit d'Alexandrie, en Égypte, acheva une monumentale version multiple des Écritures hébraïques appelée les Hexaples (ce qui signifie " six fois "). Bien qu'il en existe encore certains fragments, aucun manuscrit complet n'a survécu. Origène disposa le texte en six colonnes parallèles présentant : 1) le texte hébreu consonantique ; 2) une transcription grecque du texte hébreu ; 3) la version grecque d'Aquila ; 4) la version grecque de Symmaque ; 5) la Septante, révisée par Origène pour correspondre plus exactement au texte hébreu ; 6) la version grecque de Théodotion. Pour les Psaumes, Origène employa des versions anonymes qu'il appela Quinta, Sexta et Septima. La Quinta et la Sexta furent également employées pour d'autres livres.
Les Écritures grecques chrétiennes. À partir du IIe siècle ont été produites des traductions des Écritures grecques chrétiennes en syriaque (un dialecte araméen). Une version syriaque particulièrement digne d'intérêt est le Diatessaron de Tatien, une harmonie des Évangiles du IIe siècle de n. è. Il se peut qu'à l'origine cette oeuvre ait été écrite en grec à Rome, et que Tatien l'ait ensuite lui-même traduite en syriaque en Syrie, mais ce n'est pas certain. Il reste aujourd'hui une traduction arabe du Diatessaron, outre un petit fragment en grec, du IIIe siècle, sur vélin, et la traduction arménienne d'un commentaire du IVe siècle sur le Diatessaron, qui en cite de larges extraits.
Seuls existent encore des manuscrits incomplets d'une version des Évangiles en syriaque ancien (autre que le Diatessaron), les Évangiles de la version syriaque Cureton et de la version syriaque sinaïtique. Bien que ces manuscrits aient probablement été copiés au Ve siècle, ils reproduisent vraisemblablement un texte syriaque antérieur. La version originale fut peut-être faite d'après le grec vers 200 de n. è. Très probablement, des traductions en syriaque ancien d'autres livres des Écritures grecques chrétiennes ont existé par le passé, mais il ne reste aucun manuscrit. Tous les livres des Écritures grecques chrétiennes, à l'exception de Deux Pierre, de Deux et Trois Jean, de Jude et de la Révélation, furent inclus dans la Peshitta du Ve siècle. Vers 508 de n. è., Philoxène, évêque de Hiérapolis, chargea Polycarpe de faire une révision de la Peshitta des Écritures chrétiennes, et ce fut la première fois que Deux Pierre, Deux et Trois Jean, Jude et la Révélation furent ajoutés à une version syriaque.
Les Écritures grecques chrétiennes avaient déjà été traduites en latin à la fin du IIe siècle de n. è. Elles étaient aussi disponibles en égyptien vers la moitié du IIIe siècle.
Les versions anciennes de la Bible entière. La Peshitta qu'employaient les personnes d'expression syriaque qui professaient le christianisme fut d'un usage répandu à partir du Ve siècle de n. è. Le mot " Peshitta " signifie " simple ". La partie des Écritures hébraïques était essentiellement une traduction de l'hébreu, faite probablement au cours du IIe ou du IIIe siècle de n. è., mais une révision postérieure comportait des rapprochements avec la Septante. Il existe de nombreux manuscrits de la Peshitta, le plus précieux étant un codex du VIe ou du VIIe siècle conservé à la Bibliothèque ambrosienne de Milan (Italie). Un manuscrit de la Peshitta qui contient le Pentateuque (à l'exception du Lévitique) porte une date correspondant à environ 464 de n. è., ce qui en fait le plus ancien manuscrit de la Bible daté, toutes langues confondues.
Les versions Vieille Latine. Elles ont probablement fait leur apparition à partir de la deuxième moitié du IIe siècle de n. è. La Bible entière en latin semble déjà avoir été en usage à Carthage, en Afrique du Nord, au plus tard en 250 de n. è. On traduisit les Écritures hébraïques en Vieille Latine d'après la Septante (non encore révisée par Origène), mais les Écritures chrétiennes furent préparées, non à partir d'une traduction, mais à partir du grec. Il se peut que diverses traductions aient été faites, ou tout au moins qu'un certain nombre de traducteurs aient participé à l'élaboration de la Vieille latine. Les biblistes consultent habituellement deux types fondamentaux du texte de la Vieille Latine : l'africain et l'européen. On connaît actuellement plus de 50 manuscrits (ou fragments) du Nouveau Testament de la Vieille Latine.