Engendrements
La Shékhinah ou la Présence divine ne s'attache qu'à des "champs labourés, semés et cultivés" (âmes jointes ayant procréé).
La Shékhinah n'habite pas la maison d'un homme si celui-ci n'est pas marié et si celui-ci n'est pas uni avec sa femme dans le but de procréer.
Dieu a créé l'homme à son image. Toute action de l'homme ici-bas a des répercussions là Haut. En vidant le Réservoir de son contenu, l'objectif est de reconstituer l'âme de l'Adam primordial et d'accélérer la venue du Messie. Pour cela, il faut que des âmes soient appelées par les accouplements terrestres, de préférence entre les aspects masculin et féminin d'âmes prédestinées, afin de ne pas retarder le retour.
"Celui qui déracine l'arbre volontairement, jetant ses feuilles, gâchant ses fruits", est chassé du monde d'en Haut. Il est destiné à errer indéfiniment jusqu'à la résurrection des corps et à disparaître, à moins de trouver un "rédempteur", ou à moins de réparer ce manque lors d'une révolution.
Ainsi le deuxième cas de transmigration de l'âme est celui de l'homme qui refuse de procréer ou qui meurt sans avoir procréer. La femme n'étant pas tenue de procréer, son âme ne transmigre pas en cas de stérilité naturelle ou forcée.
Lors des transmigrations, les âmes "roulent" comme une pierre lancée du fond d'une fronde. La néshamah venant d'un défunt qui n'a pas procréé doit trouver un "rédempteur" qui la ramène dans le "vase" initial d'où elle vient, le vase étant l'image du réceptacle de l'âme dans sa globalité. Lorsqu'il engendre, le rédempteur reconstruit l'âme errante ou perdue. S'il n'y a pas de rédempteur, l'âme est amenée à transmigrer, puis à errer jusqu'à sa disparition.
Pour l'âme de celui qui meurt sans descendance vivante, même involontairement (stérilité, enfants décédés..), sa femme est néanmoins invitée à suivre le même processus appelé lévirat: l'âme du rédempteur viendra alors racheter non plus l'âme du mari mais celle d'un autre, peut-être un Juste, qui n'a pu bénéficier du lévirat qui apparaît alors comme une véritable rédemption.
Deux âmes sœurs qui se rencontrent et ne peuvent procréer pour des raisons indépendantes de leur volonté, se rencontrent à nouveau lors d'une révolution suivante pour engendrer.
Un garçon naît du "côté droit", une fille du "côté gauche". Quand il y a inversion dans la conception, le garçon naît efféminé et la fille "garçon manqué"!
Le lévirat
Pour jouir de la vision du Trône de gloire, la néshamah a besoin d'avoir un vêtement: elle se revêt de rouah' comme on l'a vu plus haut à propos de la lumière "ner" ou de l'âme d'un prosélyte. En effet la néshamah qui circule ou qui se promène en certaines occasions veut déjà jouir des délices du "Gan E'den". Là elle rencontre l'âme rouah' d'un prosélyte. Elle s'en revêt aussitôt, car cette âme est "parfumée" et permet de jouir pleinement de la splendeur de ce Paradis. La néshamah s'en revêt aussi comme d'une armure pour se prémunir contre les essences impures. Elle redescend avec ce vêtement dans son enveloppe terrestre et s'affiche avec lui car il attire le bien. La néshamah profite ainsi de son vêtement "prosélyte".
Dans le cas d'un lévirat, l'âme rouah' du Rédempteur (frère ou père du défunt) vient couvrir la néshamah nue du défunt. L'âme du défunt est en effet nue, car ayant péché en ne procréant pas, elle ne s'est pas repentie. Ses différents aspects vont errer chacun en son lieu. Mais le Rédempteur peut avoir revêtu l'âme d'un prosélyte. En attendant la reconstruction de l'âme du défunt, c'est à dire un engendrement, le Rédempteur quitte le vêtement du prosélyte. Quand cela est réalisé, l'âme du défunt reconstruite revient alors au Réservoir, dans l'attente de la résurrection des corps. Et le rédempteur récupère son vêtement prosélyte.
Celui qui refuse de procréer quitte son univers, c'est à dire "l'univers du masculin" (configuration séfirotique regroupant six séphirot ou partsouf appelé "tséi'r anpin", petit visage ou l'Impatient). Ne dominant plus le féminin, il rejoint ainsi "l'univers du féminin" (configuration de la séfira malkhout ou Royaume, appelée aussi "nouqvah"), où il est permis de ne pas procréer. Par substitution, sa femme devient sa mère et le rédempteur récupère sa place dans l'univers du masculin. Par la même substitution, il devient aussi son père: après avoir été déraciné, l'arbre est ainsi "renversé".
S'il n'y a pas de rédempteur, si l'âme du défunt a transmigré six fois, après être passée entre les mains de Métatron, préposé à l'enseignement, et si le refus de réparer persiste, l'âme bascule de l'Autre Côté, car il y a à la fois séparation du masculin et du féminin et refus de réparer. Au Jubilé, l'âme est libérée de l'Autre Côté et recommence une nouvelle transmigration. S'il y a repentir, la progéniture est du côté féminin (malkhout). Si à la résurrection des corps, il n'y a pas eu de réparation, l'âme est retranchée. Elle disparaît !
Source :
http://www.chez.com/soued/ame.htm