Tue ta fille pour "l'honneur" et évite la prison
Posté : 25 oct.09, 12:30
Mardi, un Marocain vivant dans le nord de l’Italie a poignardé à mort sa fille de 18 ans. Le motif du crime : elle entretenait une relation avec un Italien catholique de 31 ans. Ce type de "crime d’honneur" fait figure de fait divers en Italie, mais il est relativement courant dans certains pays du Maghreb, en Asie du Sud et surtout au Moyen-Orient.
Les "crimes d’honneur" sont ceux commis, selon la définition de l’ONG Human Rights Watch, "par les membres masculins d’une famille à l’encontre de ses membres féminins, lorsque celles-ci sont perçues comme une cause de déshonneur pour la famille tout entière".
Dans un rapport de 2002, le rapporteur spécial de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU précise que des crimes d’honneur ont été répertoriés en Egypte, en Iran, en Jordanie, en Syrie, au Liban, au Maroc, au Pakistan, en Turquie, au Yémen, ainsi que dans d’autres pays méditerranéens et du Golfe. Selon ce rapport, des crimes d’honneur sont également commis en France, en Allemagne et au Royaume-Uni au sein des communautés d’immigrants. La liste onusienne n’est pourtant pas exhaustive. On pourrait y ajouter le Kurdistan irakien, les Territoires palestiniens, le Bangladesh, régions où le crime d’honneur est même de plus en plus pratiqué.
Il n’existe pas de statistiques complètes sur ce phénomène, car les crimes d’honneur sont commis dans le cadre privé de la famille et sont souvent maquillés en accidents. Toutefois, chaque année, entre 25 et 50 femmes et jeunes filles seraient victimes de crimes "d’honneur" en Jordanie; près de 200 en Syrie, 500 au Yémen et plus de 1 000 au Pakistan. Dans les Territoires palestiniens, 70 % des crimes perpétrés contre les femmes seraient liés à "l’honneur", bien qu’attribués le plus souvent à d’autres motifs.
Contrairement au crime passionnel, le crime dit d’honneur est prémédité. Pourtant les peines encourues en cas de "crimes d’honneur" sont très légères (de quelques mois à deux ans maximum). L’auteur du crime bénéficie en effet de circonstances atténuantes, voire dans certains cas d’une excuse absolutoire, c’est-à-dire qui le dispense de peine.
En Jordanie, la reine Rania s’est prononcée ouvertement pour un durcissement des peines contre les auteurs de crimes d’honneur. Mais le Parlement jordanien a déjà refusé à deux reprises l’abolition de l’article 340 du Code pénal jordanien et s'est contenté de le modifier : l’auteur du crime d’honneur peut désormais être condamné, mais il n'écope que d'une peine de quelques mois de prison.
Les législations évoluent également dans d'autres pays. En 2006, le Pakistan a voté une loi qui rend les auteurs de crimes d’honneur passibles de la peine de mort. La Turquie qui réduisait, en vertu de l’article 462 de son Code pénal, la peine du coupable au huitième de sa peine normale, voire plus s’il était mineur, le condamne désormais à la perpétuité.
Les "crimes d’honneur" sont ceux commis, selon la définition de l’ONG Human Rights Watch, "par les membres masculins d’une famille à l’encontre de ses membres féminins, lorsque celles-ci sont perçues comme une cause de déshonneur pour la famille tout entière".
Dans un rapport de 2002, le rapporteur spécial de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU précise que des crimes d’honneur ont été répertoriés en Egypte, en Iran, en Jordanie, en Syrie, au Liban, au Maroc, au Pakistan, en Turquie, au Yémen, ainsi que dans d’autres pays méditerranéens et du Golfe. Selon ce rapport, des crimes d’honneur sont également commis en France, en Allemagne et au Royaume-Uni au sein des communautés d’immigrants. La liste onusienne n’est pourtant pas exhaustive. On pourrait y ajouter le Kurdistan irakien, les Territoires palestiniens, le Bangladesh, régions où le crime d’honneur est même de plus en plus pratiqué.
Il n’existe pas de statistiques complètes sur ce phénomène, car les crimes d’honneur sont commis dans le cadre privé de la famille et sont souvent maquillés en accidents. Toutefois, chaque année, entre 25 et 50 femmes et jeunes filles seraient victimes de crimes "d’honneur" en Jordanie; près de 200 en Syrie, 500 au Yémen et plus de 1 000 au Pakistan. Dans les Territoires palestiniens, 70 % des crimes perpétrés contre les femmes seraient liés à "l’honneur", bien qu’attribués le plus souvent à d’autres motifs.
Contrairement au crime passionnel, le crime dit d’honneur est prémédité. Pourtant les peines encourues en cas de "crimes d’honneur" sont très légères (de quelques mois à deux ans maximum). L’auteur du crime bénéficie en effet de circonstances atténuantes, voire dans certains cas d’une excuse absolutoire, c’est-à-dire qui le dispense de peine.
En Jordanie, la reine Rania s’est prononcée ouvertement pour un durcissement des peines contre les auteurs de crimes d’honneur. Mais le Parlement jordanien a déjà refusé à deux reprises l’abolition de l’article 340 du Code pénal jordanien et s'est contenté de le modifier : l’auteur du crime d’honneur peut désormais être condamné, mais il n'écope que d'une peine de quelques mois de prison.
Les législations évoluent également dans d'autres pays. En 2006, le Pakistan a voté une loi qui rend les auteurs de crimes d’honneur passibles de la peine de mort. La Turquie qui réduisait, en vertu de l’article 462 de son Code pénal, la peine du coupable au huitième de sa peine normale, voire plus s’il était mineur, le condamne désormais à la perpétuité.