Ma traduction du Coran
Posté : 13 janv.14, 22:42
Bonjour,
Je suis en train de traduire le Coran depuis quelques mois. Je vais poster ici quelques sourates choisies afin que vous puissiez donner votre avis avant que je ne finalise ma modeste traduction. Mon but est de transmettre fidèlement le sens du Coran en un français correct ; à vous de me dire si ce but est atteint !
On va commencer par la sourate al-Alaq ("le Suspendu"), la première révélation donnée à Muhammad selon la Tradition. Les mots entre crochets ne figurent pas dans le texte arabe, mais permettent d'éclaircir le sens du texte traduit. Quelques notes faites par mes soins vous informeront du contexte de la sourate ainsi que quelques explications quant aux mots choisis pour traduire le texte.
Cette sourate aurait été la première à avoir été révélée selon la Tradition, vers l'an 611 ou 609 selon d'autres sources. Mohammed ibn Abdellah, alors âgé de quarante ans, était un caravanier marié à Khadidja, une riche marchande de la Mecque. Il faisait partie du clan des Hichamites, réputés comme étant descendants d'Abraham et gardiens de la Kaaba, temple sacré qui aurait été construit par Adam et rénové par Abraham et son fils Ismaël.
A l'époque de Mohammed, l'Arabie était plongée dans l'idolâtrie qui avait commencé à se propager vers le 4e siècle après Jésus-Christ. La présence des juifs et des chrétiens et leurs enseignements étaient tolérés : il y avait un temple Juif où les enfants juifs et même les fétichistes allaient écouter les enseignements du rabbin, et plusieurs églises et monastères. Les fétichises avaient même incorporé dans leur religion idolâtre quelques croyances chrétiennes ; en effet, dans la Kaaba, parmi d'autres dieux et déesses (environ trois-cent), était adorée une statue de la vierge Marie portant l'enfant Jésus dans ses bras.
Donc, à part la présence de quelques groupes monothéistes à tendance chrétienne et juive, l'Arabie était presque totalement peuplée d'idolâtres et de fétichistes. Mais vers 611, Mohammed va recevoir une révélation de la part de Dieu, au sommet du mont Hira. Selon les Hadiths, l'ange Gabriel va lui apparaître dans une grotte au sommet de la montagne d'Hira, alors qu'il méditait sur la Création. Il va lui réciter la premièsre sourate du Coran qui va être prêchée à sa famille secrètement, puis aux hommes du monde entier.
Selon certaines versions modernes désirant retracer fidèlement la vie de Mohammed, cette histoire d'apparition de Gabriel est tardive et fictive. En effet, selon des sources plus anciennes exploitées par les orientalistes, en 611, la Mecque, alors divisée, était sur le point d'éclater en guerre entre tribus ; mais Mohammed, divinement averti par un ange, se retira avec son entourage à l'aube du massacre. La famille de Mohammed et ses amis furent envoyés à Médine, ainsi que tous les justes que Dieu voulait sauver de la punition divine. Après le départ en secret de sa famille, Mohammed, le dernier resté, reçut l'ordre de gravir le mont Hira pour être formé par Dieu et préparé à sa mission divine. Aussitôt après son départ, les conflits qui divisaient la Mecque aboutirent à des émeutes sanglantes qui s'abattirent en tant que punition divine sur les idolâtres ; la Mecque sera presque entièrement détruite et ravagée. Mohammed restera dix ans sur le mont Hira, recevant un enseignement continu de la part de Dieu.
SOURATE 96
AL-˒ALAQ (le Suspendu)
19 versets
Au nom de Dieu, le Magnificent, le Magnanime.
1. Récite [le Coran] au nom de ton Seigneur qui a créé [toute chose]* !
* Le mot "iqrâ'" peut signifier "lire", mais aussi "réciter", et étant donné que le Coran était de transmission orale, le mot "réciter" convient mieux dans ce cas.
2. Il a créé l’être humain à partir d'un [embryon] suspendu...
* Littéralement : il a créé l'homme à partir de ce qui est suspendu (alâqa). Ce terme peut avoir plusieurs significations. Nous avons compris le verset comme faisant allusion à l'embryon suspendu dans l'utérus de la femme. Attention, contrairement à ce qu'affirment les concordistes, ce verset n'a rien d'un miracle : ce fait était connu depuis longtemps à l'époque de Mohammed.
3. Récite [le Coran] ! Ton Seigneur est le Plus Saint ;
4. il est celui qui a instruit [l'homme] par le moyen de la plume*,
* Sans doute est-ce une allusion aux révélations antérieures au Coran : Tawrat (Torah) et Injil (évangiles) par lesquels Dieu a instruit l'homme. Le mot "instruit" ('âlama) est au passé.
5. il lui a appris ce dont il n'avait auparavant aucune connaissance.
6. Malgré cela, voyez : l'homme n'est pas obéissant [à Dieu],
7. car il pense pouvoir subvenir lui-même à ses besoins [grâce à ses richesses].
8. Assurément, il retournera à ton Seigneur* !
* Première allusion voilée à une vie après la mort. Celui qui n'est pas obéissant à Dieu "retournera à son Seigneur" pour être donc jugé par Dieu.
9. As-tu vu celui qui interdit
10. aux gens de prier* ?
* Le mot traduit par "gens" est "âbd", ce qui signifie littéralement "serviteur [de Dieu]", mais dans le Coran ou plutôt dans toute la langue arabe, l'expression "ibâd (pluriel de âbd) Allah" fait allusion aux hommes, car selon la théologie coranique, nous sommes tous, par nature, des serviteurs de Dieu ; ou alors nous pouvons comprendre cette expression comme faisant allusion aux musulmans seuls, car ils font la volonté de Dieu et sont donc ses serviteurs selon le Coran.
11. As-tu vu s'il était sur une guidée [de Dieu],
12. ou s’il prône la piété ?
13. As-tu vu s'il mécroit et se détourne [de Dieu] ?
14. Ne sait-il pas que Dieu le voit ?
15. Gare à lui ! A moins qu'il ne cesse, Nous nous saisirons de lui par le haut de sa tête.
16. ce haut de tête d'un menteur dans l'erreur.
17. Qu’il appelle donc son peuple à son secours
18. Nous appellerons les anges chargés de garder l'Enfer,
19. Gare à lui ! Ne lui obéis pas, mais prosterne-toi et rapproche-toi [de ton Seigneur]*.
* En ce qui concerne les versets 10 à 19. Les Hadiths prétendent que ces versets s'adressent à Mohammed et qu'ils font allusion à son oncle Abu Lahab, qui ne laisserait pas son neveu prier. Or, c'est faux : ce passage fait sans doute allusion à toute personne qui persécute les musulmans et les empêchent de prier ; rien ne permet de le rattacher à un évènement particulier de la vie de Mohammed.
Je suis en train de traduire le Coran depuis quelques mois. Je vais poster ici quelques sourates choisies afin que vous puissiez donner votre avis avant que je ne finalise ma modeste traduction. Mon but est de transmettre fidèlement le sens du Coran en un français correct ; à vous de me dire si ce but est atteint !

On va commencer par la sourate al-Alaq ("le Suspendu"), la première révélation donnée à Muhammad selon la Tradition. Les mots entre crochets ne figurent pas dans le texte arabe, mais permettent d'éclaircir le sens du texte traduit. Quelques notes faites par mes soins vous informeront du contexte de la sourate ainsi que quelques explications quant aux mots choisis pour traduire le texte.
Cette sourate aurait été la première à avoir été révélée selon la Tradition, vers l'an 611 ou 609 selon d'autres sources. Mohammed ibn Abdellah, alors âgé de quarante ans, était un caravanier marié à Khadidja, une riche marchande de la Mecque. Il faisait partie du clan des Hichamites, réputés comme étant descendants d'Abraham et gardiens de la Kaaba, temple sacré qui aurait été construit par Adam et rénové par Abraham et son fils Ismaël.
A l'époque de Mohammed, l'Arabie était plongée dans l'idolâtrie qui avait commencé à se propager vers le 4e siècle après Jésus-Christ. La présence des juifs et des chrétiens et leurs enseignements étaient tolérés : il y avait un temple Juif où les enfants juifs et même les fétichistes allaient écouter les enseignements du rabbin, et plusieurs églises et monastères. Les fétichises avaient même incorporé dans leur religion idolâtre quelques croyances chrétiennes ; en effet, dans la Kaaba, parmi d'autres dieux et déesses (environ trois-cent), était adorée une statue de la vierge Marie portant l'enfant Jésus dans ses bras.
Donc, à part la présence de quelques groupes monothéistes à tendance chrétienne et juive, l'Arabie était presque totalement peuplée d'idolâtres et de fétichistes. Mais vers 611, Mohammed va recevoir une révélation de la part de Dieu, au sommet du mont Hira. Selon les Hadiths, l'ange Gabriel va lui apparaître dans une grotte au sommet de la montagne d'Hira, alors qu'il méditait sur la Création. Il va lui réciter la premièsre sourate du Coran qui va être prêchée à sa famille secrètement, puis aux hommes du monde entier.
Selon certaines versions modernes désirant retracer fidèlement la vie de Mohammed, cette histoire d'apparition de Gabriel est tardive et fictive. En effet, selon des sources plus anciennes exploitées par les orientalistes, en 611, la Mecque, alors divisée, était sur le point d'éclater en guerre entre tribus ; mais Mohammed, divinement averti par un ange, se retira avec son entourage à l'aube du massacre. La famille de Mohammed et ses amis furent envoyés à Médine, ainsi que tous les justes que Dieu voulait sauver de la punition divine. Après le départ en secret de sa famille, Mohammed, le dernier resté, reçut l'ordre de gravir le mont Hira pour être formé par Dieu et préparé à sa mission divine. Aussitôt après son départ, les conflits qui divisaient la Mecque aboutirent à des émeutes sanglantes qui s'abattirent en tant que punition divine sur les idolâtres ; la Mecque sera presque entièrement détruite et ravagée. Mohammed restera dix ans sur le mont Hira, recevant un enseignement continu de la part de Dieu.
SOURATE 96
AL-˒ALAQ (le Suspendu)
19 versets
Au nom de Dieu, le Magnificent, le Magnanime.
1. Récite [le Coran] au nom de ton Seigneur qui a créé [toute chose]* !
* Le mot "iqrâ'" peut signifier "lire", mais aussi "réciter", et étant donné que le Coran était de transmission orale, le mot "réciter" convient mieux dans ce cas.
2. Il a créé l’être humain à partir d'un [embryon] suspendu...
* Littéralement : il a créé l'homme à partir de ce qui est suspendu (alâqa). Ce terme peut avoir plusieurs significations. Nous avons compris le verset comme faisant allusion à l'embryon suspendu dans l'utérus de la femme. Attention, contrairement à ce qu'affirment les concordistes, ce verset n'a rien d'un miracle : ce fait était connu depuis longtemps à l'époque de Mohammed.
3. Récite [le Coran] ! Ton Seigneur est le Plus Saint ;
4. il est celui qui a instruit [l'homme] par le moyen de la plume*,
* Sans doute est-ce une allusion aux révélations antérieures au Coran : Tawrat (Torah) et Injil (évangiles) par lesquels Dieu a instruit l'homme. Le mot "instruit" ('âlama) est au passé.
5. il lui a appris ce dont il n'avait auparavant aucune connaissance.
6. Malgré cela, voyez : l'homme n'est pas obéissant [à Dieu],
7. car il pense pouvoir subvenir lui-même à ses besoins [grâce à ses richesses].
8. Assurément, il retournera à ton Seigneur* !
* Première allusion voilée à une vie après la mort. Celui qui n'est pas obéissant à Dieu "retournera à son Seigneur" pour être donc jugé par Dieu.
9. As-tu vu celui qui interdit
10. aux gens de prier* ?
* Le mot traduit par "gens" est "âbd", ce qui signifie littéralement "serviteur [de Dieu]", mais dans le Coran ou plutôt dans toute la langue arabe, l'expression "ibâd (pluriel de âbd) Allah" fait allusion aux hommes, car selon la théologie coranique, nous sommes tous, par nature, des serviteurs de Dieu ; ou alors nous pouvons comprendre cette expression comme faisant allusion aux musulmans seuls, car ils font la volonté de Dieu et sont donc ses serviteurs selon le Coran.
11. As-tu vu s'il était sur une guidée [de Dieu],
12. ou s’il prône la piété ?
13. As-tu vu s'il mécroit et se détourne [de Dieu] ?
14. Ne sait-il pas que Dieu le voit ?
15. Gare à lui ! A moins qu'il ne cesse, Nous nous saisirons de lui par le haut de sa tête.
16. ce haut de tête d'un menteur dans l'erreur.
17. Qu’il appelle donc son peuple à son secours
18. Nous appellerons les anges chargés de garder l'Enfer,
19. Gare à lui ! Ne lui obéis pas, mais prosterne-toi et rapproche-toi [de ton Seigneur]*.
* En ce qui concerne les versets 10 à 19. Les Hadiths prétendent que ces versets s'adressent à Mohammed et qu'ils font allusion à son oncle Abu Lahab, qui ne laisserait pas son neveu prier. Or, c'est faux : ce passage fait sans doute allusion à toute personne qui persécute les musulmans et les empêchent de prier ; rien ne permet de le rattacher à un évènement particulier de la vie de Mohammed.