Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

La tradition du Mahayana, met l’accent sur la pratique altruiste du bodhisattva comme moyen pour parvenir à l’éveil, à la fois pour soi-même et pour les autres.
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Le courant bouddhisme mahāyāna, terme sanskrit signifiant « Grand Véhicule » apparaît vers le 1er siècle de notre ère dans le Nord de l’Inde. Actuellement le bouddhisme mahayana a une forte présence en Chine, au Tibet, au Japon au ve siècle, en Corée en 372, au Viêtnam, à Singapour et Taïwan. La tradition du Mahayana, met l’accent sur la pratique altruiste du bodhisattva comme moyen pour parvenir à l’éveil, à la fois pour soi-même et pour les autres.
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algol-x

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 28 déc.17, 04:51

Message par algol-x »

Shonin a écrit :Algol-x, j'ai été fouiner dans tes messages hier. Dis donc, on t'a missionné sur la Soka ou bien??? ou bien tu ne t’intéresse à rien d'autre. Si ce que tu as écris vers tes tout premiers messages est vrai, alors tu as pratiquer la Loi une dizaine d'années??
Yvon, votre coreligionnaire m'a posé les même questions, vous devez avoir des modes de fonctionnement similaires. Pour ma part, je partage des infos que vous avez toute latitude de réfuter, ce dont vous semblez incapable. De plus, votre "conviction toute puissante" à l'air de vous priver des facultés nécessaires à tout échange sur le sujet.

Bien à vous.

================

20 février 2017

Il est de notoriété publique que le parti Komei, actuellement au pouvoir avec le Parti libéral démocrate, est intrinsèquement lié à l'organisation religieuse Soka Gakkai en violation du principe constitutionnel de «séparation de l'État et de la religion».

L'article 20 de la Constitution stipule que «la liberté de religion est garantie à tous», mais déclare également: «Aucune organisation religieuse ne bénéficie d'aucun privilège de la part de l'État et n'exerce aucune autorité politique».

En outre, l'article 89 de la Constitution stipule: "Aucune denrée publique ou aucun autre bien ne doit être dépensé ou utilisé pour l'utilisation, le bénéfice ou l'entretien de toute institution ou association religieuse, ou pour toute entreprise charitable, éducative ou bienveillante non contrôlée autorité."

Cependant, le parti Komei a été au pouvoir avec le PLD. Cela signifie sûrement que Soka Gakkai, le principal partisan de Komei, a reçu des privilèges de l'État et exercé une autorité politique.

Le fait que le parti Komei ne soit que le bras politique de la Soka Gakkai a souvent été démontré.

Récemment, ceux qui avaient l'habitude de croire ou de travailler pour Sokka Gakkai ont publié un livre révélateur utilisant leurs propres noms concernant les relations Komei-Soka Gakkai. Ces personnes ont été expulsées du culte religieux après avoir critiqué le parti Komei pour avoir permis l'utilisation du droit à l'autodéfense collective en vertu de la législation sur la sécurité nationale.

https://japan-press.co.jp/modules/news/ ... p?id=10345
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Yvon

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 15 févr.18, 02:20

Message par Yvon »

Le bouddhisme de Nichiren Daïshonin part du principe que tous les êtres humains ont la possibilité d'atteindre l'illumination. Cette idée est la caractéristique même du bouddhisme du Mahayana. Le bouddhisme Mahayana, l'une des deux principales branches qui se développa en Inde après la mort de Shakyamuni, fut d'abord un mouvement pour rendre accessibles au plus grand nombre les enseignements du Bouddha.
A la différence de certains groupes du bouddhisme antérieur, ses adeptes ne se coupaient pas de la société mais choisissaient de travailler à répandre le bouddhisme dans le peuple et d'aider les autres à trouver la voie qui mène à l'illumination. La caractéristique essentielle du Mahayana est donc l'esprit de compassion et l'altruisme.

Le Bouddhisme Mahayana fut introduit en Chine où il donna naissance à diverses écoles. L'une des plus importantes fut fondée par T'ien t'aï (538-597) et on la désigne du nom de T'ien t'aï ou école Tendaï. Elle enseigne que le Sûtra du Lotus est le plus élevé de tous les sûtras du Mahayana et que tout - les êtres animés commes les choses inanimées - possède à l'état latent la possibilité d'illumination.
Cette théorie est résumée dans le principe d'Ichinen Sanzen. Les principes de cette école furent par la suite développés et systématisés par Miao-lo (711-782), le neuvième patriarche de cette tradition.

Le Bouddhisme de T'ien t'aï, comme nous l'avons vu, fut introduit au Japon au IX° siècle par Dengyo Daïshi, qui avait étudié ces doctrines en Chine. Plus tard, au XIII° siècle, Nichiren Daïshonin étudia au mont Hiei, centre de l'école Tendaï au Japon, et en vint à réaliser que le Sûtra du Lotus constitue vraiment le coeur de tous les enseignements bouddhiques. Peu après, il commença à enseigner la vérité à laquelle il était parvenu.

Selon son enseignement, les multiples lois qui régissent l'Univers obéissent toutes à un principe unique ou une Loi. En comprenant cette Loi, une personne peut libérer le potentiel caché dans sa propre vie et réaliser une harmonie parfaite avec son environnement. Nichiren Daïshonin a défini la Loi universelle comme étant Nam Myoho Renge Kyo, formule qui représente l'essence du Sûtra du Lotus. De plus, il lui donna une forme concrète en inscrivant le parchemin appelé Gohonzon afin que tous les hommes puissent mettre en pratique l'essence de la sagesse bouddhique et parvenir à l'illumination.

Dans le traité intitulé "Sur le véritable objet de vénération ", il conclut que croire en Nam Myoho Renge Kyo et adresser cette invocation au Gohonzon, qui est la cristallisation de la loi universelle, permet de révéler la nature de bouddha inhérente à chaque être humain.

Tous les phénomènes sont soumis à la stricte loi de cause et d'effet. Par conséquent, l'état dans lequel se trouve la vie d'une personne - autrement dit sa destinée - est le résultat de toutes les causes précédemment créées. En récitant Nam Myoho Renge Kyo, une personne crée la cause suprême, une cause qui dépasse de beaucoup en importance les effets négatifs résultant du passé.

L'illumination n'est pas un état mystique ou transcendantal, comme on pourrait être tentés de le croire. C'est plutôt l'état de la plus grande sagesse, vitalité et bonne fortune, dans lequel une personne peut diriger sa propre destinée, être pleinement satisfaite dans ses activités quotidiennes et parvenir à comprendre la raison pour laquelle elle est en vie.

-- 15 Fév 2018, 08:20 --

Le bouddhisme de Nichiren Daïshonin part du principe que tous les êtres humains ont la possibilité d'atteindre l'illumination. Cette idée est la caractéristique même du bouddhisme du Mahayana. Le bouddhisme Mahayana, l'une des deux principales branches qui se développa en Inde après la mort de Shakyamuni, fut d'abord un mouvement pour rendre accessibles au plus grand nombre les enseignements du Bouddha.
A la différence de certains groupes du bouddhisme antérieur, ses adeptes ne se coupaient pas de la société mais choisissaient de travailler à répandre le bouddhisme dans le peuple et d'aider les autres à trouver la voie qui mène à l'illumination. La caractéristique essentielle du Mahayana est donc l'esprit de compassion et l'altruisme.

Le Bouddhisme Mahayana fut introduit en Chine où il donna naissance à diverses écoles. L'une des plus importantes fut fondée par T'ien t'aï (538-597) et on la désigne du nom de T'ien t'aï ou école Tendaï. Elle enseigne que le Sûtra du Lotus est le plus élevé de tous les sûtras du Mahayana et que tout - les êtres animés commes les choses inanimées - possède à l'état latent la possibilité d'illumination.
Cette théorie est résumée dans le principe d'Ichinen Sanzen. Les principes de cette école furent par la suite développés et systématisés par Miao-lo (711-782), le neuvième patriarche de cette tradition.

Le Bouddhisme de T'ien t'aï, comme nous l'avons vu, fut introduit au Japon au IX° siècle par Dengyo Daïshi, qui avait étudié ces doctrines en Chine. Plus tard, au XIII° siècle, Nichiren Daïshonin étudia au mont Hiei, centre de l'école Tendaï au Japon, et en vint à réaliser que le Sûtra du Lotus constitue vraiment le coeur de tous les enseignements bouddhiques. Peu après, il commença à enseigner la vérité à laquelle il était parvenu.

Selon son enseignement, les multiples lois qui régissent l'Univers obéissent toutes à un principe unique ou une Loi. En comprenant cette Loi, une personne peut libérer le potentiel caché dans sa propre vie et réaliser une harmonie parfaite avec son environnement. Nichiren Daïshonin a défini la Loi universelle comme étant Nam Myoho Renge Kyo, formule qui représente l'essence du Sûtra du Lotus. De plus, il lui donna une forme concrète en inscrivant le parchemin appelé Gohonzon afin que tous les hommes puissent mettre en pratique l'essence de la sagesse bouddhique et parvenir à l'illumination.

Dans le traité intitulé "Sur le véritable objet de vénération ", il conclut que croire en Nam Myoho Renge Kyo et adresser cette invocation au Gohonzon, qui est la cristallisation de la loi universelle, permet de révéler la nature de bouddha inhérente à chaque être humain.

Tous les phénomènes sont soumis à la stricte loi de cause et d'effet. Par conséquent, l'état dans lequel se trouve la vie d'une personne - autrement dit sa destinée - est le résultat de toutes les causes précédemment créées. En récitant Nam Myoho Renge Kyo, une personne crée la cause suprême, une cause qui dépasse de beaucoup en importance les effets négatifs résultant du passé.

L'illumination n'est pas un état mystique ou transcendantal, comme on pourrait être tentés de le croire. C'est plutôt l'état de la plus grande sagesse, vitalité et bonne fortune, dans lequel une personne peut diriger sa propre destinée, être pleinement satisfaite dans ses activités quotidiennes et parvenir à comprendre la raison pour laquelle elle est en vie.
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

zeste de savoir

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 15 févr.18, 21:54

Message par zeste de savoir »

bla, bla religieux hors sujet !

vous avez déjà fait plusieurs posts de pub, pardon présentation du bouddhisme nichiren a votre sauce.

Retournez dessus et répondez plutôt si vous y arrivez, aux critiques faites sur nichiren, violence, intransigeance, étroitesse d esprit,
fanatisme, etc

Bien que l'un soit a l'origine de l'autre, le sujet ici porte sur la soka gakkai !

:Bye:

Yvon

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 15 févr.18, 22:23

Message par Yvon »

Voir

http://www.forum-religion.org/bouddhism ... 58599.html

Par Jacqueline I Stone Professeur de Religions du Japon au Départment des Religions à l’Université de Princeton (U.S.A.)


Le maître bouddhiste Nichiren (1222–1282) a souvent été marginalisé par de nombreux spécialistes du bouddhisme, qui le considéraient comme intolérant pour avoir proclamé de façon exclusive qu’à l’époque des Derniers jours du Dharma (mappo), seul le Sutra du Lotus pouvait mener au salut.

Comme la tradition du bouddhisme nichirénien a souvent été agressive, en affirmant sa vérité exclusive et en s’opposant aux autres formes du bouddhisme, le qualificatif d’intolérance est inadéquat pour s’appliquer à cette tendance qui perdura à l’intérieur de la tradition, à la fois comme force unificatrice et comme stratégie de légitimation.

Cette brève esquisse historique cherchera :
- à remonter à l’origine de l’ « exclusivisme du Lotus » dans la pensée de Nichiren,
- à analyser comment cette revendication de propager le « Seul Vrai Dharma » a permis aux premières communautés nichiréniennes de s’imposer face à des institutions plus puissantes,
- à montrer la constante reconfiguration de ces déclarations, depuis le Moyen Age jusqu’à nos jours, en réponse au changement des circonstances.

L’article examinera également la question des conflits constants à l’intérieur des Ecoles nichiréniennes pour savoir si, et dans quelle mesure, il fallait poursuivre cette confrontation avec d’autres traditions bouddhistes.

----------------------------------------------------------------

Le Maître bouddhiste Nichiren (1222-1282) et l’Ecole bouddhiste qu’il fonda furent souvent marginalisés par les érudits tant japonais qu’occidentaux. Même si cela est dû, en partie, à l’amalgame qui, pendant la guerre, avait été fait entre certains aspects de la rhétorique de Nichiren et l’aile droite militariste, à un niveau plus profond on retrouve un malaise fondamental quant à l’opposition, souvent radicale, de la tradition nichirénienne envers les autres religions.

George Sansom, par exemple, affirme que Nichiren « rompit la tradition de tolérance religieuse au Japon », (réf.) tandis que Watanabe Shoko dit que Nichiren affichait « une confiance en soi jamais vue dans toute l’histoire du bouddhisme » et que, « du point de vue de la tolérance bouddhiste, on devrait qualifier son attitude de totalement non-bouddhique.» (réf.)

Selon Edward Conze :

« Le bouddhisme de Nichiren diffère de toutes les autres Ecoles bouddhistes par ses tendances nationalistes, agressives et intolérantes, et l’on peut se demander si, ayant développé à l’extrême son antithèse, il appartient encore à l’histoire du bouddhisme ». (réf.)

De telles critiques nous en disent plus sur les spéculations savantes modernes que sur la tradition nichirénienne. Il est vrai que de nombreux bouddhistes nichiréniens ont affiché un exclusivisme féroce (mot préférable à « intolérance » dans notre contexte car moins associé à l’histoire des religions européennes modernes) mais cette intransigeance est un phénomène complexe qui mériterait une étude plus poussée.

Le présent article décrit comment certaines affirmations de Nichiren au sujet du « seul vrai Dharma» s’inscrivent dans un environnement social et historique spécifique et comment elles furent adaptées lorsque ces circonstances changèrent. On abordera également la question récurrente à l’intérieur de sa lignée sur l’opportunité de poursuivre la confrontation avec les autres religions.


1 - Origines de l’exclusivisme dans la pensée de Nichiren

Examinons tout d’abord la proclamation fondamentale de Nichiren que seul le Sutra du Lotus peut conduire à la bodhéité ou au salut, durant les Derniers jours du Dharma (mappo). De telles prétentions exclusives n’étaient pas rares dans le bouddhisme japonais de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle. A cette époque, la grande institution Tendai au Mont Hiei s’est divisée en plusieurs Ecoles et lignées rivales, chacune se prétendant l’unique possesseur du savoir le plus profond. (réf.) Les nouvelles écoles bouddhistes de Kamakura adoptèrent souvent une forme unique de pratique, celle-ci acquérant de ce fait un statut d’absolu.

Le premier maître bouddhiste à mettre en pratique cette notion fut Honen (1133–1212), le Maître de l’Ecole Jodo (Terre Pure), qui insista pour psalmodier exclusivement le nom d’Amida (senju nembutsu). Nichiren qui, comme Honen, était à l’origine un moine tendai, proclama que réciter le Daimoku (Titre du Sutra du Lotus) sous la forme du mantra Namu-myoho-renge-kyo était la seule voie vers la délivrance et que combiner le Daimoku avec d’autres pratiques, serait, selon ses paroles, comme

« introduire des ordures dans du riz ».

et :

« Même quand un récipient contient de l'eau pure, si l'on y déverse des immondices, son contenu devient inutilisable. » (Lettre à Akimoto)

Les raisons pour lesquelles certaines pratiques et traditions du bouddhisme du haut Moyen Age japonais furent abandonnées ne sont pas très claires. Lors des premières périodes médiévales, la diversité des enseignements et des pratiques était considérée comme un « hoben », moyens appopriés, à l’opposé de l’institutionnalisation d’une voie unique. Il pourrait s’agir, au moins pour une part, d’une réponse aux troubles politiques et sociaux qui accompagnèrent le déclin des règles de l’aristocratie et la montée en puissance de la culture des guerriers. L’anxiété provoquée par la notion des Derniers jours du Dharma (mappo) joua également un rôle non négligeable. Nichiren se distingue des autres non pas par ses proclamations exclusivistes mais par l’intégration dans son enseignement du principe de confrontation avec d’autres Ecoles, notamment à travers son exhortation à faire ‘‘shakubuku’’.

Les sources bouddhistes canoniques définissent deux méthodes d’enseigner le Dharma :
- Shoju, ‘‘comprendre et accepter”, la méthode douce, consistant à guider les autres graduellement, sans critiquer leurs croyances.
- Shakubuku, “briser et soumettre”, la méthode sévère, réfutant ouvertement les vues erronées. (note)

Le rejet par Nichiren des autres Ecoles bouddhistes fut résumé par ses successeurs à partir de ses différents écrits sous la forme de ce qu’on appela ‘‘shika kakugen’’ (les quatre maximes) :

« Les enseignements du Nembutsu mènent à l’enfer des souffrances incessantes, le bouddhisme Zen est l’œuvre du démon, le Shingondétruit le pays et le Ritsu est déloyal ». (réf.)

Démentant la nature simpliste de ces formulations qui résonnent comme des slogans, shakubuku, tel qu’il fut pratiqué par Nichiren, requérait une maîtrise considérable de la théorie, ses critiques des autres Ecoles reposant sur des arguments précis tirés des sutras et de leurs commentaires. Nichiren adopta la doctrine de classification du Tian-tai/Tendai qui définissait le Sutra du Lotus comme ‘‘le sommet des enseignements du bouddhisme’’ - le Sutra du Lotus étant l’enseignement véritable (jitsu), tous les autres n’étant que provisoires (gon).

Nichiren intégra également certaines tendances herméneutiques du Tendai pour qui le Sutra du Lotus était non seulement la somme de toutes les doctrines précédentes mais s’en distinguait par un enseignement qualitativement supérieur. Selon lui, dans les Derniers Jours du Dharma, les gens n’avaient plus la capacité d’atteindre la délivrance grâce à des enseignements provisoires et par conséquent ces enseignements étaient des ennemis du Véhicule unique ; ils devaient donc être sévèrement réfutés par shakubuku. (Voir Nyosetsu shugyo sho - La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne.)

Nichiren et ses successeurs pratiquèrent shakubuku par des sermons et des débats, ainsi qu’en soumettant des remontrances aux autorités gouvernementales. Nichiren cependant se garda d’affirmer que shakubuku était approprié en tout temps et en tous lieux. Tout en estimant que shakubuku convenait mieux aux Derniers Jours du Dharma, il concéda que shoju pouvait rester une méthode appropriée en fonction des gens et des lieux. Il établit une distinction entre ‘‘les pays mauvais’’ (simplement parce que les habitants ignoraient le Sutra du Lotus) et où shoju convenait davantage, et les ‘‘pays qui détruisent le Dharma’’ où seul shakubuku serait efficace. Nichiren voyait dans le Japon de son temps un pays de la seconde catégorie. (Voir Kaimoku sho, Traité qui ouvre les yeux). Cette distinction autorisait une souplesse d’interprétation, en même temps qu’elle ouvrait la voie à des controverses doctrinales parmi les successeurs de Nichiren.

D’autres aspects de la prise de position de Nichiren en faveur de l’exclusivisme du Sutra du Lotus eurent une influence tout aussi importante sur ses continuateurs. Premièrement, Nichiren affirma que les rétributions pour l’acceptation ou le rejet de Sutra du Lotus se répercutaient matériellement dans l’environnement. Les souffrances collectives qu’il observait autour de lui - famines, épidémies, le grand tremblement de terre de 1258 qui détruisit la majeure partie de Kamakura et tout particulièrement la menace de l’invasion mongole - étaient à ses yeux des preuves d’une « offense au Dharma » généralisée (hobo), c'est-à-dire le rejet du Sutra du Lotus, seul enseignement conduisant encore à la bodhéité dans les Derniers Jours du Dharma, rejet au profit de l’amidisme, du Zen, du bouddhisme ésotérique et d’autres pratiques ‘‘déviées’’. Fort de cette conviction, Nichiren soumit en 1260 son célèbre traité Rissho Ankoku ron (Traité pour la pacification du pays par l'établissement du vrai bouddhisme) au régent retiré Hojo Tokiyori, la personnalité la plus influente dans le bakufu de Kamakura. Il y insistait sur la nécessité de rejeter l’amidisme et sur l’urgence de se vouer exclusivement au Sutra du Lotus.

A suivre ....
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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 01 mars18, 10:12

Message par zeste de savoir »

Yvon a écrit : D’autres aspects de la prise de position de Nichiren en faveur de l’exclusivisme du Sutra du Lotus eurent une influence tout aussi importante sur ses continuateurs. Premièrement, Nichiren affirma que les rétributions pour l’acceptation ou le rejet de Sutra du Lotus se répercutaient matériellement dans l’environnement. Les souffrances collectives qu’il observait autour de lui - famines, épidémies, le grand tremblement de terre de 1258 qui détruisit la majeure partie de Kamakura et tout particulièrement la menace de l’invasion mongole - étaient à ses yeux des preuves d’une « offense au Dharma » généralisée (hobo), c'est-à-dire le rejet du Sutra du Lotus, seul enseignement conduisant encore à la bodhéité dans les Derniers Jours du Dharma, rejet au profit de l’amidisme, du Zen, du bouddhisme ésotérique et d’autres pratiques ‘‘déviées’’. Fort de cette conviction, Nichiren soumit en 1260 son célèbre traité Rissho Ankoku ron (Traité pour la pacification du pays par l'établissement du vrai bouddhisme) au régent retiré Hojo Tokiyori, la personnalité la plus influente dans le bakufu de Kamakura. Il y insistait sur la nécessité de rejeter l’amidisme et sur l’urgence de se vouer exclusivement au Sutra du Lotus.

A suivre ....
On sait que les phénomènes naturels n'ont aucun rapport avec le fait de prier ou de ne pas prier ceci ou cela, c'est aussi primitif que de penser qu'un démon, ou un sort, ou le mauvais oeil sont à l'origine d'un rhume ou d'une maladie !
Si en plus de faire des prédictions qui ne se sont pas réalisés, il avait une vision aussi arrièrée des rapports de cause a effets...
C'est pas gagné pour le reste !
! :interroge: :sourcils:
Modifié en dernier par zeste de savoir le 01 mars18, 10:18, modifié 1 fois.

Yvon

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 01 mars18, 10:17

Message par Yvon »

La suite :

Deuxièmement, Nichiren estimait que la fidélité au Sutra du Lotus devait primer sur celle due au pays et au gouvernant. En 1274, par exemple, il s’abstint de répondre à la requête officielle du bakufu d’offrir des prières pour la défaite des Mongols, estimant mal venu de fournir un service rituel à un gouvernement hostile au Sutra du Lotus et parce que ladite invasion pourrait jouer un rôle nécessaire à l’éveil du peuple qui négligeait ses enseignements. Ainsi, en accordant au Sutra du Lotus une priorité absolue, Nichiren instituait pour lui-même, comme pour ses disciples, une source d’autorité morale susceptible de défier l’ordre politique existant.

Troisièmement, selon Nichiren, les persécutions résultant de l’action de shakubuku légitimaient son enseignement. Ses écrits montrent une conscience très affirmée de ce que ses conflits récurrents avec les autorités, ses exils et les atteintes à sa vie étaient directement liés à ses critiques incessantes à l’égard des autres enseignements ; il alla même jusqu’à se présenter comme « la personne la plus contrariante du Japon » (Yagenta-dono gohenji - Les Sabres du Bien et du Mal). Dans sa pensée, shakubuku n’était pas une auto-affirmation partisane, mais la pratique de bodhisattva dans les Derniers Jours du Dharma, un acte de compassion et d’expiation. Il ne servait pas seulement à éveiller les autres au fait qu’ils offensaient le Dharma (action qui les mènerait en enfer), ce qui entrainait inévitablement les persécutions, lui permettant ainsi d’expier de semblables offenses qu’il pensait avoir commises dans le passé. Il était même convaincu que donner sa vie au Sutra du Lotus était la garantie d’une bodhéité future. Ainsi qu’il l’écrivit à ses disciples en 1273 :

« La vie s'écoule en un instant. Si nombreux et féroces que soient les ennemis que nous rencontrerons, n'ayons aucune peur et ne pensons jamais à reculer. Même si l'on menaçait de nous couper la tête avec une scie, de nous empaler sur une lance, de nous mettre aux fers et de nous transpercer les pieds avec une vrille, aussi longtemps que nous serons en vie, nous devrons continuer à réciter Namu Myoho Renge Kyo, Namu Myoho Renge. Si nous récitons cette phrase jusqu'au moment ultime de notre mort, immédiatement, Shakyamuni, Taho, tous les autres bouddhas de l'univers viendront à notre rescousse, tenant ainsi fidèlement la promesse faite lors de la cérémonie du Pic du Vautour. […] Tandis que toutes les divinités bouddhiques nous escorteront pour nous protéger jusqu'à la Terre de Bouddha. Comment décrire la joie que nous ressentirons alors ? » (Nyosetsu shugyo sho, - La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne)

Le Sutra du Lotus lui-même relaterait les épreuves que ses adeptes devront endurer « dans les âges démoniaques » après le parinirvana du Bouddha. Le fait de rencontrer de telles difficultés était pour Nichiren la confirmation qu’il avait raison. Cette légitimation de l’opposition a joué un rôle profondément ambivalent dans l’histoire du bouddhisme de Nichiren. De nombreux adeptes y puisèrent le courage pour supporter d’effroyables persécutions; d’autres, une raison pour entrer délibérément en conflit avec les autorités.
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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 01 mars18, 10:20

Message par zeste de savoir »

Yvon a écrit :La suite :

Deuxièmement, Nichiren estimait que la fidélité au Sutra du Lotus devait primer sur celle due au pays et au gouvernant. En 1274, par exemple, il s’abstint de répondre à la requête officielle du bakufu d’offrir des prières pour la défaite des Mongols, estimant mal venu de fournir un service rituel à un gouvernement hostile au Sutra du Lotus et parce que ladite invasion pourrait jouer un rôle nécessaire à l’éveil du peuple qui négligeait ses enseignements. Ainsi, en accordant au Sutra du Lotus une priorité absolue, Nichiren instituait pour lui-même, comme pour ses disciples, une source d’autorité morale susceptible de défier l’ordre politique existant.

Troisièmement, selon Nichiren, les persécutions résultant de l’action de shakubuku légitimaient son enseignement. Ses écrits montrent une conscience très affirmée de ce que ses conflits récurrents avec les autorités, ses exils et les atteintes à sa vie étaient directement liés à ses critiques incessantes à l’égard des autres enseignements ; il alla même jusqu’à se présenter comme « la personne la plus contrariante du Japon » (Yagenta-dono gohenji - Les Sabres du Bien et du Mal). Dans sa pensée, shakubuku n’était pas une auto-affirmation partisane, mais la pratique de bodhisattva dans les Derniers Jours du Dharma, un acte de compassion et d’expiation. Il ne servait pas seulement à éveiller les autres au fait qu’ils offensaient le Dharma (action qui les mènerait en enfer), ce qui entrainait inévitablement les persécutions, lui permettant ainsi d’expier de semblables offenses qu’il pensait avoir commises dans le passé. Il était même convaincu que donner sa vie au Sutra du Lotus était la garantie d’une bodhéité future. Ainsi qu’il l’écrivit à ses disciples en 1273 :

« La vie s'écoule en un instant. Si nombreux et féroces que soient les ennemis que nous rencontrerons, n'ayons aucune peur et ne pensons jamais à reculer. Même si l'on menaçait de nous couper la tête avec une scie, de nous empaler sur une lance, de nous mettre aux fers et de nous transpercer les pieds avec une vrille, aussi longtemps que nous serons en vie, nous devrons continuer à réciter Namu Myoho Renge Kyo, Namu Myoho Renge. Si nous récitons cette phrase jusqu'au moment ultime de notre mort, immédiatement, Shakyamuni, Taho, tous les autres bouddhas de l'univers viendront à notre rescousse, tenant ainsi fidèlement la promesse faite lors de la cérémonie du Pic du Vautour. […] Tandis que toutes les divinités bouddhiques nous escorteront pour nous protéger jusqu'à la Terre de Bouddha. Comment décrire la joie que nous ressentirons alors ? » (Nyosetsu shugyo sho, - La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne)

Le Sutra du Lotus lui-même relaterait les épreuves que ses adeptes devront endurer « dans les âges démoniaques » après le parinirvana du Bouddha. Le fait de rencontrer de telles difficultés était pour Nichiren la confirmation qu’il avait raison. Cette légitimation de l’opposition a joué un rôle profondément ambivalent dans l’histoire du bouddhisme de Nichiren. De nombreux adeptes y puisèrent le courage pour supporter d’effroyables persécutions; d’autres, une raison pour entrer délibérément en conflit avec les autorités.

copier coller qui ne change rien au coté complètement irrationnel et pour tout dire un peu paranoïde, des relations qu'il effectuait entre les phénomènes naturels et sa prédication. A notre époque on en rigolerait, ou on l'enfermerait ! :sourcils:

Yvon

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 01 mars18, 10:24

Message par Yvon »

A notre époque il y a le président Ikéda et il est calomnié par les incultes et à fait beaucoup pour la paix .
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

zeste de savoir

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 01 mars18, 22:04

Message par zeste de savoir »

Yvon a écrit :A notre époque il y a le président Ikéda et il est calomnié par les incultes et à fait beaucoup pour la paix .
Ah oui, celui qui a viré la prêtrise et s'est auto intronisé comme pape guidant ses fidèles, (le mentor ;) ) ce qui lui a permis de devenir multi milliardaire et puissant politiquement au Japon.
Vous faites bien de me le rappeler, je l'avais oublié ! :Bye:

Yvon

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 01 mars18, 22:13

Message par Yvon »

Le bouddhisme de la Soka Gakkai

En ce début de xxie siècle, grâce au développement de la Soka Gakkai internationale (SGI) qui en est l'héritière, le bouddhisme de Nichiren est, à ce jour, présent dans 192 pays et régions du monde. Cet enseignement offre à chaque personne qui le met en pratique le moyen de trouver en elle-même la force de transformer sa vie. De nombreux observateurs s'intéressent au mouvement bouddhiste Soka, mouvement s'efforçant de créer des liens profonds entre les gens par-delà les différences de culture et de nationalité. Ils y voient une lumière d'espoir pour l'instauration d'une paix durable.
Le bouddhisme de Nichiren a pour fondement le Sûtra du Lotus, texte sacré du bouddhisme Mahayana, qui met en lumière les principes permettant à tout être humain de manifester sa nature de bouddha. Ce bouddhisme constitue la raison d'être du mouvement Soka; il enseigne à ses pratiquants les moyens de s'éveiller au sens et à la valeur de leur vie. La SGI a hérité de cet enseignement et de la possibilité de le mettre en pratique. Elle déploie ainsi des activités fondées sur l'idéal de dignité de la vie et sur sa concrétisation.
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

zeste de savoir

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 08 avr.18, 07:48

Message par zeste de savoir »

Dede 95 a écrit : Ikeda une sangsue de salon

Ikeda veut se faire passer pour un militant de la paix. Mais on ne risque pas de le voir dans un pays en guerre. Non, ce qu'il aime, ce sont les salons d'ambassades, où il peut ressasser avec succès des phrases comme " Laissons donc entrer en nos cœurs et jour après jour le nouveau soleil". C'est un mégalo qui passe son temps à se faire photographier en serrant la pogne de célébrités, chaque cliché étant reproduit dans la revue de la Soka Gakkai Internationale... Laquelle n'a rien à envier aux plus grandes heures du stalinisme : à chaque page, Ikeda sous tous les angles en train de serrer des mains. Il a réussi à séduire des gens comme Nelson Mandela, Mikhaïl Gorbatchev (dont il paie certains voyages), le footballeur Roberto Baggio, Yehudi Menuhin , Danielle Mitterrand et sa Fondation France-Libertés, qui a reçu de l'argent de la secte, et même André Malraux, dont la photo est aujourd'hui encore placardée en guise de pub pour la Soka dans le métro japonais. Efficace dans son genre, Ikeda. Il a récolté 250 titres de citoyen honoraire dans le monde. Son lobbying est particulièrement actif à l'ONU, qui a accordé un statut consultatif à la secte, et, en 1983, la médaille de la Paix à son gourou.

Yvon

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 08 avr.18, 07:49

Message par Yvon »

Ah ! les jaloux :lol:
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

zeste de savoir

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 08 avr.18, 07:50

Message par zeste de savoir »

Yvon a écrit :Ah ! les jaloux :lol:
D'un individu qui a été puni par le bouddha en ayant la tête éclatée en 7 morceaux, pas vraiment ! :Bye:

Yvon

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 08 avr.18, 08:08

Message par Yvon »

Dede 95 une sacrée réf :wink:
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

algol-x

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Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 08 avr.18, 08:51

Message par algol-x »

Yvon a écrit :Dede 95 une sacrée réf :wink:
C'est un un article de Charlie Hebdo (Hors série n°18)

Le fascisme souriant de la Soka Gakkai

La Soka Gakkai se définit comme une branche du bouddhisme. Mais son vrai but est ailleurs. Elle a des ministres au gouvernement, et elle contrôle le Komeito, troisième parti politique du Japon. Sous des atours " pacifistes ", l'organisation du gourou Daisaku Ikeda est une secte totalitaire qui rêve de prendre le pouvoir.

Dès la sortie du métro Shinano Machi, la présence de la Soka saute aux yeux. Les enseignes de la secte se pavanent sur les immeubles alentour : Soka des femmes, Soka International, centre culturel de la Soka, centre des jeunes, etc. Il faut dire que ce quartier de Tokyo est le fief de l'organisation du gourou Daisaku Ikeda. Même les magasins, librairies et restaurants ont été achetés par des adeptes, comme l'atteste la cocarde rouge-jaune-bleu de la secte sur toutes les devantures. A l'intérieur, pas un bâtiment sans le portrait du gourou. On y vend de tout : stylos-billes aux couleurs de la secte, cadres pour mettre la photo d'Ikeda (vénéré comme un dieu vivant par les adeptes), jusqu'aux autels domestiques de luxe à 100 000 euros. Très vite, le regard est attiré par une rue gardée par des policiers. La vraie nature de la Soka Gakkai, qui veut faire passer son gourou pour un grand militant de la paix dans la lignée de Gandhi et de Martin Luther King […], tient plutôt de l'univers guerrier. Caméras, barbelés, mirador, le quartier n'est qu'un blockhaus. Au-delà de cette limite, il ne se passera pas une fraction de seconde sans que je ne sois surveillé par un vigile avec oreillette et blouson de la secte. Si je m'accroupis pour lacer mes chaussures, aussitôt des têtes inquiètes se tournent dans ma direction. Je profite d'un groupe pour me glisser à l'intérieur. L'air interrogatif, le vigile joint les mains en un geste de prière. Je fais oui de la tête. Reste à décliner nom et adresse. Me voilà dans le cœur de la secte.

L'encens dans une main, le flingue dans l'autre...

Partout, sur les murs, des portraits d'Ikeda. Imaginez un bon millier de personnes, les mains jointes, en train de réciter à haute voix le "Nam myo renge kyo", ce mantra que les adeptes de la Soka rabâchent des centaines de fois par jour. On le récite le matin dans sa voiture pour trouver une place de parking, en faisant ses courses pour dénicher la robe de ses rêves, pour réussir à un examen, etc. Le mantra induit une véritable dépendance de l'adepte, qui est ligoté d'un côté par l'obligation d'en réciter le plus possible pour réaliser ses désirs, et de l'autre par la frayeur de tout perdre s'il ralentit son rythme.
Je m'assieds, et remue vaguement les lèvres en faisant semblant de psalmodier tant bien que mal les mots magiques. Les vigiles sont partout dans la salle. Devant, au milieu, au fond. Ils passent dans les rangs, scrutent longuement chaque visage. Qu'y a-t-il à surveiller ? Des personnes en train de prier. C'est quand même bizarre de s'en méfier ainsi.
Il m'est arrivé d'entrer dans une église, une mosquée ou un temple bouddhiste. A aucun moment je n'ai eu l'impression de me retrouver dans une caserne. Seule la Soka cultive la parano guerrière à ce point. Et pourquoi donc ? Parce qu'elle poursuit un tout autre but que la diffusion du bouddhisme dont elle se targue.

Komeito, le ver sectaire dans le fruit démocratique...

En vérité, l'alibi religieux est secondaire pour la Soka. On découvre bien vite que son véritable objectif est tout simplement politique. Pour ce faire, elle a son propre parti, appelé Komeito. Avec 20 % des électeurs et une trentaine de députés, c'est le troisième parti politique du Japon. Mais ce n'est pas parce qu'on a du succès qu'on a des idées. Le Komeito n'est qu'un parti opportuniste qui veut seulement être au chaud dans la majorité, et qui pour cela s'aligne sur le Jimito, le parti au pouvoir.
Le Komeito permet en tout cas à la Soka d'arbitrer le jeu politique. En effet, le Jimito ne peut pas gouverner sans le soutien du parti sectaire. D'où, en remerciements, l'octroi de postes ministériels à la Soka. En ce moment, elle contrôle le ministère de la Santé et du Travail.
Mais le poids politique de la Soka Gakkai va bien au-delà. En fait, l'appui du Komeito étant nécessaire au gouvernement, il est impossible de promulguer une nouvelle loi au Japon sans l'aval de la secte. Par exemple, à la suite de l'attentat d'Aum dans le métro de Tokyo, beaucoup de députés, de gauche comme de droite, se sont exprimés en faveur d'une loi contre les sectes. Mais les adeptes d'Ikeda, via le Komeito, s'y sont fermement opposés. Alors, si demain des tarés balancent du gaz ou une bombe dans le métro, il faudra bien se souvenir de mettre aussi en prison les dirigeants de la Soka et ses valets en costard de député.

Plus riche que Toyota...

Pas de puissance politique sans trésor de guerre. Selon la chercheuse Florence Lacroix, qui fait une thèse sur la Soka Gakkai, "cette secte dispose d'une fortune supérieure à celle du groupe Toyota ". La Soka puise d'abord dans les cotisations de ses 5 à 7 millions d'adeptes japonais (2 autres millions dans le reste du monde)... Ensuite, dans ses activités d'édition : un quotidien vendu à 5 millions d'exemplaires et dont l'achat est obligatoire pour chaque adepte, un bimensuel, trois mensuels, sans compter les nouveaux livres et vidéos à la gloire du gourou qui sortent chaque mois... Il y aussi le marché funéraire et religieux. Autels, pierres tombales... Au Japon, le coût moyen d'une cérémonie funéraire avoisine 10 000 euros. " La Soka Gakkai gagne énormément d'argent sur la vente de pierres tombales. Elle possède onze cimetières et 300 000 tombes ", poursuit Florence Lacroix.
Avec tout ça, on se doute que le gourou Ikeda vit plutôt confortablement. " En 2000, il a payé plus de 1 million d'euros d'impôt sur le revenu." Sans oublier que l'argent fait des petits. "La Soka possède 100 milliards de liquidités, qui sont investis dans différentes banques qui s'en servent comme fonds de roulement. " C'est surtout la banque Mitsubishi qui reçoit les faveurs de la secte. Échange de bons procédés, le groupe Mitsubishi recrute les étudiants sortis de l'université de la Soka Gakkai.

Voilà l'exemple type d'une secte parfaitement intégrée dans la société. Chaque maillon est optimisé. Pour les adeptes : les apparences d'une religion. Pour la communauté internationale : un discours pacifiste. Pour infiltrer le pouvoir : un parti politique. Pour le fric : le soutien d'un important groupe financier... Toutes ces respectables facettes pourraient créer l'illusion d'une honnête institution. Mais au fond, si Ikeda avait le pouvoir dont il rêve, qu'en ferait-il ? Demandons à Seigo, un ex-adepte de la secte : " À coup sûr, ce serait une dictature. Au japon, on dit que la Soka Gakkai, c'est le fascisme souriant, et Ikeda, c'est Hitler qui chante le Soutra. "

La vraie nature de la secte, ce n'est pas dans le miel de son discours faussement spirituel qu'on la comprend, mais dans l'œil militaire des vigiles du quartier de Shinano Machi.

Ikeda une sangsue de salon...

Ikeda veut se faire passer pour un militant de la paix. Mais on ne risque pas de le voir dans un pays en guerre. Non, ce qu'il aime, ce sont les salons d'ambassades, où il peut ressasser avec succès des phrases comme " Laissons donc entrer en nos cœurs et jour après jour le nouveau soleil". C'est un mégalo qui passe son temps à se faire photographier en serrant la pogne de célébrités, chaque cliché étant reproduit dans la revue de la Soka Gakkai Internationale... Laquelle n'a rien à envier aux plus grandes heures du stalinisme : à chaque page, Ikeda sous tous les angles en train de serrer des mains. Il a réussi à séduire des gens comme Nelson Mandela, Mikhaïl Gorbatchev (dont il paie certains voyages), le footballeur Roberto Baggio, Yehudi Menuhin , Danielle Mitterrand et sa Fondation France-Libertés, qui a reçu de l'argent de la secte, et même André Malraux, dont la photo est aujourd'hui encore placardée en guise de pub pour la Soka dans le métro japonais. Efficace dans son genre, Ikeda. Il a récolté 250 titres de citoyen honoraire dans le monde. Son lobbying est particulièrement actif à l'ONU, qui a accordé un statut consultatif à la secte, et, en 1983, la médaille de la Paix à son gourou.

source: Charlie Hebdo , Hors série n°18 par par Antonio Fischetti et Tignous, mai 2004.

C'est factuel contrairement à vos références Soka Gakkai ! :)
"Une carte n'est pas le territoire" Alfred Korzybski

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