La date du retour de Jésus en gloire est inconnue. Il viendra soudain... comme un voleur !
Il faudrait également se demander ce que signifie le "retour de Jésus".
Jésus à souvent déconcerté les hommes de son époque, en leur arrachant leurs conceptions courantes, ceci afin de leur permettre de réaliser une autre dimension d'eux-mêmes.
Cet épisode de Jean 11, 24 est intéressant à ce sujet : cet épisode de la résurrection de Lazare laisse entrevoir que Marthe adhère à la croyance de la résurrection à la fin des temps. Elle considère que cette résurrection est un phénomène à venir. Elle épouse la croyance juive d'une ère messianique (le Yabaoth ha-Machia’h) annoncée par les prophètes.
Mais que lui répond Jésus ? Jean 11, 25 montre que Jésus l'en détrompe. Il lui dit "Je suis la résurrection et la vie". Il dit par ailleurs, également, que le Royaume est déjà-là (Jean 4, 23 et Jean 5, 25 et Luc 14, 17).
On peut ainsi se demander ce qu'est ce royaume à venir ? Il est intéressant de noter que trois cas sur quatre, lorsque Jésus parle du royaume, les évangiles synoptiques utilisent le présent de l'indicatif plutôt que le futur. Et qu'en ce qui concerne les signes des temps à venir, Jésus s'y est opposé (Luc 17, 20 et Luc 12, 16-21)
Jésus, tout au long des évangiles, offre une nouvelle possibilité, l'espérance d'une réalisation intérieure ceci suite à la reddition de l'ego. Il enseigne dans les évangiles le thème de l'éveil, thème commun aux traditions orientales. Il introduit ceux qui l'écoutent à la Vie de l'esprit (Mathieu 18, 8, Marc 9, 43) ce que Jean appelle la Vie éternelle. Il leur explique que la résurrection correspond à l'émergence d'une conscience toute autre, jusque-là recouverte, endormie (Jean 11, 11). Il les (nous) appelle à cette Résurrection de soi.
Même si le NT offre six récits différents de la résurrection, l'important ne doit pas être perdue de vue : l'éveil des êtres (les mots grecs "egeiro" et "anistemi" renvoient au fait de se s'éveiller, de se lever, de sortir du doux ronron qui nous habite tous). Citons à ce sujet l'hymne des premiers-chrétiens se trouvant dans l’épître des éphésiens 5, 14 "éveille-toi, toi qui dors, lève-toi d'entre les morts, et sur toi luira le Christ". Peut-on être plus clair ?
Dans cette perspective, ne peut-on pas se demander si la radicalité de cet éveil de la conscience ne surgit-elle pas en nous comme le ferait un voleur ?