Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

L'Église catholique est à la fois une communion de communautés et d'Églises ainsi qu'une institution et un clergé organisés de façon hiérarchique.
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Marmhonie

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Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

Ecrit le 14 déc.16, 01:53

Message par Marmhonie »

Le codex Bezæ Cantabrigiensis est le plus ancien au monde par sa copie du texte grec, qui était inutile puisqu'il est bilingue grec latin et que ce fut le latin étudié.
Ce codex fut apporté par Saint Irénée au II siècle sur roseau et recopié sur papier pour le sauver au V siècle dans le monastère de St Irénée. Ce dernier l'avait d'origine présenté à Polycarpe, alors qu'il revenait de la première communauté johannique. Théodore de Bèze le vola durant les guerres de religions en France entre protestants & catholiques, & l'offre aux protestants de Cambridge où il réside toujours depuis. Ainsi son nom actuel : Bezae Catabrigiensis.
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Mais le scribe avait certainement reçu mission de sauver ce texte grec qui est considéré comme le plus ancien texte grec au plus proche de l'araméen d'origine dans lequel fut écrit cet évangile selon Jean.

Or, dans ce codex, Saint Irénée et saint Polycarpe, le disciple préféré de Jean, le disciple préféré de Jésus, le passage de la femme adultère est de Luc. C'est certain.

Aujourd'hui, il a été mis dans Jean au débit du chapitre 8, ce qui importe peu, ce texte est un des plus anciens qui soit, et le plus célèbre du NT.

8-2 : "et il s’assit et se mit à les enseigner." Cette traduction de la TMN 1974 est très juste. Or, jamais dans Jean, n'enseigne assis... Luc par contre présente le Christ enseignant souvent assis.

Idem,
8-3 : "les scribes et les Pharisiens" : c'est une expression typique des synoptiques. Les "scribes" ne se trouvent pas ailleurs dans Jean. Autrement dit, si on enlève ce passage ajouté à Jean, Jean ne parle jamais des "scribes". Vu ?
8-4 : "Enseignant, cette femme...", non surtout pas, il faut traduire le grec exact, c'est "Maître". Voir Jean 1-38 et Jean 20-16 qui usent encore du terme grec à traduire par "Maître".

Autre situation unique dans le NT et dans les évangiles, Jésus ECRIT ! Si c'est selon Jean, on ne comprend rien. C'est c'est de Luc, comme lui écrivait d'origine en grec attique, cela veut dire simplement que Jésus a pris l'attitude d'un homme qui ne prêtait aucune attention à son entourage (Voir les commentaires d'Osty).
8-9 : "il resta seul avec la femme". Les TMN consdèrent à priori que c'est un faux passage, et donc l'ont négligé en traduction. En réalité, c'est à la suite de Luc 22-22, et St Augustin commente remarquablement Luc : "Ils ne restèrent que deux : la misère & la miséricorde".
8-11 : Les TMN zappent carrément un mot grec qui signifie "désormais" : ”Va, désormais ne pèche plus". C'est l'expression préférée de Luc. Jean n'utilise jamais cette expression, mais une autre : "dès à présent", voir Jean 13-19 et 14-7 & dans Apocalypse 14-13.

Aucun doute, c'est un passage de Luc, & authentique car Pierre (dans l’évangile selon Saint Matthieu XVI, 15-19) l'enseigne, tout simplement.

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Saint Glinglin

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis et Nom divin

Ecrit le 14 déc.16, 02:39

Message par Saint Glinglin »

Marmhonie a écrit :Aucun doute, c'est un passage de Luc, & authentique car Pierre (dans l’évangile selon Saint Matthieu XVI, 15-19) l'enseigne, tout simplement.
Où est le rapport ?

Marmhonie

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis et Nom divin

Ecrit le 14 déc.16, 02:50

Message par Marmhonie »

Je vais expliquer le rapport, bien sûr, et pour cela je dois bien présenter ce codex unique en tous points. Un peu de patience et n'hésitez justement pas à poser toutes les questions, j'y répondrai.
Voici la suite, et après je signalerai où se trouve le Nom divin en hébreu.

Luc l'évangéliste dans le codex Bezæ


On dit habituellement que saint Luc n’était pas un témoin direct de la vie du Christ, et qu’il rapporte dans son évangile ce dont il s’est soigneusement enquis auprès des témoins et des acteurs des événements. Cette idée reçue vient du prologue de son évangile, traduit ainsi : « après m’être informé exactement de tout depuis les origines », ou « après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis le commencement »

Sylvie Chabert d’Hyères, spécialiste du Codex Bezae, qui contient sans doute le plus ancien texte grec connu et l’un des plus anciens textes latins des Evangiles et des Actes, montre que ces traductions sont fautives.
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Saint Luc, qui connaissait bien le grec, utilise une expression que l’on trouve chez Démosthène (et aussi chez Flavius Josèphe), dont le verbe, παρηκολουθηκότι, parikolouthikoti, a le sens d’« accompagner de près » : on le trouve aussi, et ainsi traduit, dans deux épîtres de saint Paul (la différence est que chez Démosthène il s’agit comme chez saint Luc d’avoir accompagné les événements, d’avoir suivi de près ce qui s’est passé, tandis que chez saint Paul il s’agit d’accompagner quelqu’un).  

Le sens du prologue de Luc est donc le contraire de ce que l’on dit.
Saint Luc affirme solennellement qu’il a décidé d’écrire cet évangile parce qu’il a « accompagné tous ces événements de près depuis le début », parce qu’il les a suivis en personne depuis la naissance de saint Jean Baptiste.  

Dans la Vulgate (et dans le texte latin du Codex Bezae), le mot est assecuto. En latin classique, adsequere veut dire atteindre, et l’on ne peut pas le traduire ainsi dans la phrase de saint Luc. Mais si l’on oublie le préfixe ad, il reste secuto, de sequere : suivre. Or on trouve précisément ce verbe, avec le préfixe, dans le sens de suivre, dans la notice sur saint Luc du Canon de Muratori (2e siècle) : « à la mesure de ce qu’il avait pu suivre (asequi) il commença à le dire à partir de la nativité de Jean ».  

S’il en est ainsi
Les deux premiers chapitres de l’évangile de saint Luc (annonciation et conception de saint Jean Baptiste, Annonciation et conception du Christ, Visitation, nativité de saint Jean Baptiste, Nativité du Christ, circoncision, Présentation au Temple, Jésus face aux docteurs : il y a là les cinq mystères joyeux du Rosaire) sont encore plus bouleversants.  

Mais ce codex Bezæ reste très différent des autres
Pour séduisantes qu'elle soient, ses suggestions sur ce que voulait dire Luc dans son introduction restent une hypothèse. Elle repose sur une formule grecque que Luc utilise et qui est utilisée par l'orateur Démosthène. C'est trop peu pour pouvoir affirmer à la critique littéraire que Luc voulût signifier qu'il avait été témoin des évènements.

Cependant, si on admet que les Evangiles ont leur source dans les textes araméens anciens, et qui ont été transmis jusqu'à aujourd'hui avec beaucoup plus de stabilité que les diverses traductions et transmissions de textes grecs, ( CF Pierre Perrier ) on s'aperçoit que le codex de Bèze est une traduction particulièrement fidèle à la Pshytta (Bible araméenne transmise), davantage en tout cas, à de nombreuses occasions, que les textes communément utilisés aujourd'hui.
Or, le texte araméen est précis : Luc ne parle pas de son propre témoignage des faits, mais de son rapprochement vers les témoins directs de ces faits.

Le prologue de Luc pourrait se traduire de la sorte
"Puisque beaucoup de gens ont voulu que soient mis par écrits les récitatifs des choses accomplies parmi nous et bien connues de nous,
d'après la tradition de ceux qui furent dès le début les témoins oculaires puis qui ont été mis au service de la Parole, il m'a paru bon à moi aussi, puisque j'ai mis mon application à être proche d'eux, de mettre tout par écrit ordré pour toi sage Théophile..."


Ce qui signifie, en plus clair :
Puisque beaucoup de gens ont demandé une mise par écrit des récits oraux (structurés selon le savoir faire traditionnel d'Israël) des évènements qui se sont passés parmi nous et que nous connaissons tous, selon le témoignage de ceux qui ont tout vu depuis le début et qui depuis, sont devenus les responsables de la Parole (dans le culte judéo-chrétien) , j'ai cru bon d'en faire, moi aussi, un récit organisé par écrit, ayant moi-même pris le soin de les rencontrer...

Source :
http://christianisme.skynetblogs.be/tag ... t+d+hyeres
&
http://www.editions-harmattan.fr/index. ... e&no=28368

medico

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis et Nom divin

Ecrit le 14 déc.16, 05:18

Message par medico »

Je suis preneur de savoir tout ça ! :mains:
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah

Marmhonie

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis et Nom divin

Ecrit le 14 déc.16, 05:29

Message par Marmhonie »

medico a écrit :Je suis preneur de savoir tout ça ! :mains:
C'est énorme, tu vas voir. On n'a jamais atteint une telle exégèse dans un forum francophone.

Le Nom divin dans Luc I-28 du Codex Bezae


Luc I-28
"και εισελθων o αγγελος πρoς αυτην ειπεν, χαιρε κεχαριτωμενη o Κς μετα σου ευλογημενη συ εν γυναιξίν"
Traduction : Et l'ange étant entré chez elle lui dit :
- Réjouis-toi plénitude de grâce, le Seigneur avec toi ! Tu es bénie parmi des femmes.”

L'ange peut-il ignorer qu'il s'agit de Image ? Sylvie Chabert d’Hyères ne le pense pas possible, ni votre serviteur. Car l'enfant divin n'est pas encore né, engendré non pas créé, consubstantiel au Dieu Unique Image

Le Seigneur avec toi !
Cette parole pourrait clôturer la prière de Kippour où le fidèle par le jeûne et la prière communautaire adresse à Dieu une demande de pardon et de l'inscrire au livre de Vie. On peut se demander si l'Annonciation n'a pas eu lieu ce jour là et si la salutation de l'Ange Gabriel n'est pas comme une réponse à la prière de Marie.

"Yom Kippour, יום הכיפורים, le jour le plus saint de l'année, est, d'une certaine manière, l'un des plus heureux. C'est qu'à Yom Kippour יום הכיפורים nous recevons ce qui est peut-être le don le plus sublime de Dieu, Son pardon. Lorsqu'un homme accorde son pardon, il exprime un sentiment profond d'amitié, d'amour, qui efface dans sa relation à l'autre les effets du mal subi. Le pardon que Dieu nous accorde est l'expression de Son amour éternel et inconditionnel. Yom Kippour יום הכיפורים est ce jour unique de l'année où Dieu révèle plus clairement l'unité de Son Essence avec notre âme. Pendant 24 heures les portes du ciel restent ouvertes et au moment de la Neïla, l'ultime prière, Dieu apporte Son sceau final au grand livre de la vie."

Kipour était alors le jour où le Grand-Prêtre entrant dans le Saint des Saints prononçait le tétragramme sacré Image comme l'évoque ici la parole de l'Ange: "le Seigneur avec toi !"

On retrouvera cela à la fin de Luc, quand les femmes voient la pierre du tombeau roulée, lors que dans le codex Bezae il est noté qu'il fallait être 20 hommes pour la rouler. Or ces 20 hommes, sont le nombre exact des serviteurs du temple pour en ouvrir la porte du Saint des Saints ! Vertigineux !
On va le voir dans le Codex Bezae, Luc 23-53 !

Trotmany

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

Ecrit le 14 déc.16, 09:31

Message par Trotmany »

Bonjour Marmhonie,

Je ne comprends pas trop votre exaltation.
N'est-ce pas la traduction commune "le Seigneur soit avec toi" ?
C'est d'ailleurs ainsi que Chouraqui l'a reconduit : "Shalôm, toi qui as reçu la paix ! Image est avec toi !"

Qu'est-ce qui rend cette traduction plus intéressante à vos yeux ?

Saint Glinglin

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

Ecrit le 15 déc.16, 04:39

Message par Saint Glinglin »

Marmhonie a écrit :8-2 : "et il s’assit et se mit à les enseigner." Cette traduction de la TMN 1974 est très juste. Or, jamais dans Jean, n'enseigne assis... Luc par contre présente le Christ enseignant souvent assis.
Je viens d'aller faire un tour dans Luc et je n'ai pas trouvé cela. Vous confondez avec les auditeurs assis :

5.17 Un jour Jésus enseignait. Des pharisiens et des docteurs de la loi étaient là assis, venus de tous les villages de la Galilée, de la Judée et de Jérusalem; et la puissance du Seigneur se manifestait par des guérisons.

Marmhonie

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

Ecrit le 15 déc.16, 07:51

Message par Marmhonie »

Trotmany a écrit :Je ne comprends pas trop votre exaltation.
Votre explication, nuance.
Trotmany a écrit :N'est-ce pas la traduction commune "le Seigneur soit avec toi" ?
Non.
Trotmany a écrit :C'est d'ailleurs ainsi que Chouraqui l'a reconduit : "Shalôm, toi qui as reçu la paix ! Image est avec toi !"
C'est une thèse simplement chez feu Chouraqui, qui n'a pas travaillé sur ce Codex.
Trotmany a écrit :Qu'est-ce qui rend cette traduction plus intéressante à vos yeux ?
Je l'explique, n'est-ce pas : le plus vieux codex au monde qui date du II siècle, recopié identique au V siècle, est d'origine hébraïque et non pas grecque. Dans ces conditions, un hébreu qui était témoin de tous les faits, ne pouvait qu'écrire Image.

Image

Le Nom divin dans Luc I-31 du Codex Bezae


Luc I-32 : IHVH entre en action !
Luc I-32 : "ουτος εσται μεγας και υιoς υψιστου κληθησεται και δωσει αυτω Κς o Θς τoν θρoνον Δαυιδ του πατρὸς αυτου"
Traduction : Lui sera grand et fils du Très-Haut sera appelé, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père

Fils du Très-Haut ou Fils de Dieu ?
Les deux expressions étaient-elles équivalentes d'origine ?

Elles se retrouvent toutes deux dans le document 4Q246 de Qumrân :
“Il sera appelé Fils de Dieu, ils l'appelleront Fils du Très-Haut.”  désignant peut-être Antiochus V Eupator, fils d’Antiochus IV qui se considérait comme “épiphanie” d’Apollon, exerçant un rôle non seulement royal mais semi-divin.

En Luc 1-32  - Il sera appelé Fils du Très-Haut, qui a pour sujet Jésus, IH-Sauve c’est à dire Image dans son action de salut reconnaissant en Jésus son fils. L’expression est un “passif divin”, où Image est l'auteur de l’action : avec le trône de David Jésus recevait du Très-Haut sa fonction royale !

En Luc 1-35 - Il sera appelé Fils de Dieu qui a pour sujet “l’engendré”, qualifié de “Saint”, un terme fréquent dans les textes de la Mer Morte désignant soit les prêtres soit  les consacrés membres de l'assemblée. Par exemple :
Colossiens 3-22 : "Paroles des bénédictions de l'Instructeur , pour bénir les Fils de Sadoq, les prêtres élus par Dieu pour garder son alliance à jamais... Que le Seigneur vous bénisse de sa sainte demeure, qu'il vous place comblés d'honneur au milieu des Saints ; qu'il renouvelle pour vous l'alliance éternelle du sacerdoce..."
Colossiens 4-22 : "Il vous a élus et pour vous placer à la tête des Saints et par vous bénir par votre main les hommes du conseil de Dieu...Puisse-t'il vous établir comme saints parmi son peuple." (Source de Qumrân 1Q28b/1QSb).

C’est donc à la fonction sacerdotale du Messie que renverrait cette parole de l’Ange
Marie était prise sous l’ombre de l’Esprit Saint de la même manière que la Shekina couvrait la tente, la demeure du Très-Haut ; le titre Fils de Dieu renvoie à la fonction sacerdotale du Messie (cf 21-8 & 22-70, ou encore Hébreux 4-14). L'ange s'annonce au Nom de Image !

Nous verrons prochainement dans le Codex Bezae que "toute Parole vient de Image".

Trotmany

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

Ecrit le 15 déc.16, 08:31

Message par Trotmany »

"Le Seigneur soit avec toi" est la traduction privilégiée par la Traduction Officielle Liturgique, la Bible de Jérusalem, la Bible Osty, la Nouvelle traduction par sœur Jeanne d'Arc, la Traduction œcuménique de la Bible.

Je n'ai pas poussé ma recherche plus loin, mais il me semble que c'est une formule assez commune pour un catholique. D'où mon étonnement. Je ne comprends pas trop ce que le Codex Bezae implique de nouveau ici. Mais encore une fois, j'ai peut-être manqué une étape de votre réflexion. Je tiens simplement à m'assurer de ma bonne compréhension.

Il me semble, mais je peux me tromper, que les noms divins sont toujours traduits par "Seigneur". Maintenant, de savoir s'il s'agit d'Elohim, de YHVH ou d'un autre, je ne peux me prononcer. Peut-être est-ce cela que le codex

Marmhonie

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

Ecrit le 15 déc.16, 21:37

Message par Marmhonie »

20 hommes pour rouler la pierre ronde du tombeau du Christ


Image
On retrouvera cela à la fin de Luc, quand les femmes voient la pierre du tombeau roulée, lors que dans le codex Bezae il est noté qu'il fallait être 20 hommes pour la rouler. Or ces 20 hommes, sont le nombre exact des serviteurs du temple pour en ouvrir la porte du Saint des Saints ! Vertigineux !
Image

Codex Bezae, Luc 23-53 !
Luc 23-53 : "και καθελων ενετυλιξεν τo σωμα του Iηυ εν σινδoνι,
και εθηκεν αυτoν εν μνημειω λελατομημενω ου ουκ ην ουπω ουδεις κειμενος. Kαι θεντος αυτου επεθηκεν τω μνημειω λειθον oν μoγις εικοσι εκυλιον"

Traduction : Et après l'avoir déposé, il enveloppa le corps de Jésus dans une étoffe de lin et le mit dans un tombeau creusé dans le roc où personne encore n'avait été couché. Et l'ayant mis, il posa sur le tombeau une pierre que péniblement, à vingt ils roulaient.
Ce passage est perdu dans les autres codex qui ont choisi une voie simple sans plus de liens avec les précisions sur les rites du second Temple. Luc sait qu'il faut 20 hommes pour en ouvrir la dernière porte du Saint des Saints, un grec n'en sait rien.

Un tombeau taillé dans le roc
Ce n'est plus une sépulture chez Luc.
Selon les coutumes bibliques (Ex 21-33, 2Ch 26-10,  Né 9-25, Is 22-16) , le tombeau était creusé à la manière d’un puits ou d’une citerne. Luc différenciait bien mnêmeiô, le tombeau, de mnêma, la sépulture ou le mode d’ensevelissement.  

- Et l’ayant mis, il apposa sur le tombeau une pierre qu’ils roulaient péniblement à vingt.
Une précision, retenue par aucun des parallèles et qui fut ensuite  oubliée, gommée dans les manuscrits successifs, mis à part la série f13 et quelques autres. Un lien est à faire avec les portes du Temple, selon la relation de Flavius Josèphe : “ la porte orientale de la cour intérieure, qui était en bronze et tout à fait massive, que vingt hommes le soir fermaient avec peine” (Guerre des Juifs,VI,293)

Une pierre qu’ils roulaient péniblement à vingt
Comment un grec aurait-il pu savoir que c'est l'exacte description des prêtres sacrés du temple d'Hérode le Grand, dans sa dernière porte de pierre, qui ouvre au Saint des Saints, là où descend Image ? Là où est l'Arche d'Alliance ?
Chabert d'Hyère signale qu'en constituant le corpus canonique du Novum Testamentum autour du V siècle, les sources écrites ont été harmonisées pour être accessibles à tout le monde, juifs et non-juifs qui ignorent tout de la liturgie sacrée des grands prêtres du Temple d'Hérode.

Ici, seul le Codex Bezæ donne cette information cruciale, c'était la pierre du Saint des Saints, celle où vient Image. Autrement dit, non seulement Jésus est Image, mais Il vient en homme engendré, non pas créé, et ayant pour les humains condamnés à mort par le péché originel, vaincu la mort : Il est ressuscité !

Saint Glinglin

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

Ecrit le 15 déc.16, 23:36

Message par Saint Glinglin »

Marmhonie a écrit :Comment un grec aurait-il pu savoir que c'est l'exacte description des prêtres sacrés du temple d'Hérode le Grand,
En lisant Josèphe.

Marmhonie

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

Ecrit le 16 déc.16, 08:05

Message par Marmhonie »

Toute parole de la part de Image, le Nom divin


Luc I-37 : IHVH est Parole de l'ange !
Luc I-37 : "oτι ουκ αδυνατησει παν ρημα παρα του Θυ"
Traduction : Parce que ne sera pas sans puissance toute parole d'auprès de Dieu

Que signifie "Ne sera pas sans puissance toute parole de la part de Dieu" ?
Traduisons plus simplement : Ne sera pas sans puissance auprès de Dieu toute parole.

Ceci signifie que toute parole est à la place médiane, et la préposition para, παρα, commande un génitif. παρα του Θυ, para tou qeou, signifie : "d'auprès de Dieu" ou plus littérairement, "de la part de Dieu".

Cette formulation retranscrit avec exactitude l'hébreu correspondant qu'on a dans Genèse XVIII-14 :
Genèse 18-14 : ''הֲיִפָּלֵא מֵיְהוָה, דָּבָר; לַמּוֹעֵד אָשׁוּב אֵלֶיךָ, כָּעֵת חַיָּה--וּלְשָׂרָה בֵן. ''
Traduction : "est-ce que serait sans puissance de la part de Dieu une parole ?" ou "est-il rien d'impossible au Seigneur ?"

Le proverbe dans Genèse 18-14 הֲיִפָּלֵא מֵיְהוָה, דָּבָר, "rien n'est impossible à Dieu" est une lecture interprétative exacte de ces versets de Luc 1-37.

Dès le premier chapitre de la Genèse Dieu n'était-il pas présenté comme agissant non point directement, mais par Sa Parole ? On retrouve cette partie dans les autres manuscrits avec para et le datif parce que les scribes ont simplement recopié la Septante. C'est ce qu'on a dans Genèse 18-14.

Luc n'est pas un hellène d'origine comme je le pensais. C'est un hébreu qui parle mieux l'hébreu que l'araméen, et qui fut un témoin de la première heure jusqu’à la fin de la vie de Jésus.  

Comment concilier ce Luc dans son Evangile, et le Luc dans les Actes qui suivit Paul jusqu’à son naufrage ? L'unité de texte entre ceux 2 livres nous oblige maintenant à cherche son identification, constatant que ce fut un disciple de Jésus et un suivant, médecin de Paul.

Je ne pense pas qu'on ait atteint dans un forum un tel niveau d’exégèse, honnêtement. Et je ne trouve pas de réponse. Mais c'est certain que Luc a repris de l'hébreu de la Torah et qu'il était savant. L'original de Luc est donc bien un hébreu, comme Chabert d'Hyères l'a découvert dans ce Codex Bezae, le plus ancien codex puisqu'il date du II siècle, recopié du papyrus sur parchemin au IV-V siècle.

Toute la structure du Coran s'effondre aussi !
Ce codex Bezae confirme de son auteur, Luc, que ses écrits sont restés intouchables. Tout le contraire d'une série de corans dont les premiers étaient issus de la Syrie de par leur écriture et leur contexte.

Image

Ne pouvant poster à la suite mes travaux les uns après les autres sans un long délai, mes posts complets en temps direct sont ici :
http://meilleurforum-net.meilleurforum. ... t-d-hyeres
&
http://arlitto.forumprod.com/codex-bez- ... b4ddf5adc9

Marmhonie

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

Ecrit le 17 déc.16, 18:44

Message par Marmhonie »

Le prologue de Luc selon le codex Bezae


"Il a semblé bon à moi aussi qui ai tout suivi de près, depuis l’origine"
Luc dans donc pas, comme dans la Bible standard, consulté des témoins oculaires selon ce qu'on retrouve partout dans Luc 1-3 :
- "C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi" (Bible de la Nouvelle Liturgie 2013)
- "J’ai décidé, moi aussi, après m’être informé exactement de tout depuis le début, d’en écrire pour toi l’exposé suivi, excellent Théophile" (Bible Osty 2000)
- "J’ai décidé, moi aussi, parce que j’ai recherché toutes choses avec exactitude depuis le début, de te les écrire dans un ordre logique, très excellent Théophile" (TMN 1995)
- "J'ai décidé, moi aussi, après m'être informé exactement de tout depuis les origines d'en écrire pour toi l'exposé suivi, excellent Théophile" (Bible de Jérisalem 2013)
Luc avait tout suivi de près, depuis l’origine, personnellement ! Cela CHANGE TOUT !

Le Prologue s’étend sur une phrase
Cette première phrase est longue, classique, imprégnée du style de Démosthène ; en effet le verbe "suivre", sous cette forme au parfait, revient comme un leitmotiv dans les lettres ses lettres et les discours de cet orateur lorsqu'il mettait en relief sa responsabilité d’homme politique, conscient des dangers les plus imminents qu’il s’interdisait de fuir, faisant acte de présence dans les situations les plus délicates et parlant de lui à la troisième personne :

"Pour engager une guerre le plus adéquatement possible, il ne faut pas suivre le cours des évènements mais le devancer." Discours 4-39
"l'homme qui du début jusqu'à la fin avait étroitement suivi les opérations" Discours18-172  
"il a prêté une oreille attentive aux rapports oraux durant le déroulement de tous ces évènements et à ceux qui les avaient suivis de près depuis le début". Discours 48-40
"J'ai permis ces choses pour avoir eu ainsi une exacte connaissance et avoir suivi quelques uns de ses méfaits". Discours 23-187
"sachant suivre de près les évènements". Lettre I-4

Démosthène était une référence littéraire incontournable que Plutarque avait mis en parallèle avec Cicéron et au II siècle Lucien de Samosate avec Homère.

Lui empruntant l’expression, Flavius Josèphe en explicitait le sens en l'opposant à "s’informer" :
"Quiconque s'engage à transmettre le récit d' actions véritables se doit avant tout de les connaître exactement lui-même, soit pour avoir suivi lui-même les événements, soit pour s'être informé auprès de ceux qui savent" Contre Apion 1/10,53-54 .

L’historien avait écrit sa Guerre des juifs après en avoir suivi de près le déroulement, mais il avait rédigé les Antiquités, en s’informant consciencieusement auprès d’anciens, puisant conjointement aux sources scripturaires.

Luc a bien vécu les événements auprès de Jésus de son vivant !
Comment l'évangéliste en effet, en parlant de lui-même, aurait-il pu faire ce même emprunt à Démosthène, dont il connaissait forcément l'oeuvre, pour parler d'évènements qu’il n’aurait pas vécus ? Le champ sémantique du verbe est clair en lui-même, puisqu'il signifie "accompagner sur le chemin".

Aussi la traduction ayant suivi par la pensée, ou bien m’étant informé, est un abus de langage qui laisse entendre que Luc n’avait pas pris part aux événements consignés, mais qu’il les avait seulement scrutés à travers le rapport d’autrui. Se serait-il mal exprimé ? Non, évidemment !

Comment un telle erreur dans la Bible standard reste ?
C'est le pli indéfroissable des habitudes, sinon les réflexes conditionnés, dès la fin du premier siècle, ont confiné l’évangéliste dans un rôle de rédacteur, de manière à le distancer des faits rapportés. Mais les exemples littéraires obligent à conclure qu’il prit part aux événements rapportés, comme Démosthène de son temps ou Flavius Josèphe dans la guerre contre Rome.

L'évangéliste ne suivait pas l'ordonnancement littéraire que d'autres avaient adopté après avoir récolté  le témoignage des "gardiens la parole". Il avait opté pour un ordre chronologique évitant d'intervertir les faits, de manière à ne pas confondre les conséquences avec les causes. Selon une tradition orale communiquée par Grégoire le Grand, il accompagnait Cléopas sur le chemin dit d'Emmaus, et là encore, couvert par l'anonymat. Pour respecter l’ordonnancement de son livre, c'est en arrivant à ce point, qu'il conviendra de lever le voile sur son identité.

A suivre...

Patrice1633

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

Ecrit le 29 juin17, 04:06

Message par Patrice1633 »

Mais, mais, mais????
Tû dit le nom divin, mais où l'a tû ecrit??

Ou as tu mis le nom JEHOVAH que toutes les bibles ancienne portait?
Meme la bible AB Crampon 1905, ma mère en a une, et JEHOVAH le nom Divin y est inscrit ...

JEHOVAH, as tû peur de le mentionner???
🍿 POPCORN 🍿
https://youtu.be/M2c1pvZ1cVY
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l'hirondelle

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Re: Codex Bezæ Cantabrigiensis: Luc & Nom divin

Ecrit le 27 juil.17, 00:31

Message par l'hirondelle »

LE «NOM DE DIEU» DANS LA LITURGIE CATHOLIQUE ROMAINE. 2008 a écrit :II – Directives

À la lumière de ce qui vient d’être exposé, les directives suivantes devront être observées:

Dans les célébrations liturgiques, dans les chants et les prières, le nom de Dieu ne doit être ni employé ni prononcé sous la forme du tétragramme YHWH.
Pour la traduction du texte biblique en langues modernes en vue de leur usage liturgique dans l’Église, ce qui est déjà prescrit par la disposition n° 41 de l’Instruction «Pour la correcte application de la constitution sur La sainte liturgie» doit être observé; c’est-à-dire que le tétragramme divin doit être rendu par les équivalents des termes Adonai/Kyrios: «Seigneur», «Lord», «Signore», «Herr», «Señor», etc.
Lorsque l’on traduit, dans un contexte liturgique, des textes où se trouvent, dans cet ordre, le terme hébraïque Adonai ou le tétragramme YHWH, il faut traduire Adonai par «Seigneur» et le tétragramme YHWH par «Dieu», comme cela est le cas dans la traduction grecque des Septante et dans la traduction latine de la Vulgate.

De la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le 29 juin 2008.

+ Cardinal Francis Arinze, Préfet
+ Albert Malcolm Ranjith, Archevêque secrétaire
http://www.jcrelations.net/Le___Nom_de_ ... 0.html?L=6
On emploie pas de Jéhovah dans les versions officielles, dans le catholicisme.

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