judybrooks a écrit :
Avez-vous peur de la mort?
Non. J'ai juste peur de mourir trop tôt; c'est à dire avant que mes enfants ne puissent subvenir eux-mêmes à leurs besoins matériels ou de laisser ma femme dans la solitude trop longtemps. J'ai peur pour tous ceux que j'aime plus que pour moi.
judybrooks a écrit :
Qu'est-ce que vous changeriez si vous saviez que vous ne pourrez jamais mourir?
Etant donné que j'ai complétement accepté l'idée de ma propre mort, cette question est très difficile à répondre.
Je pense néanmoins que la vie éternelle n'est pas souhaitable. Je ne peux imaginer une vie éternelle telle que décrite dans les évangiles ou dans le coran, ça deviendrait très vite insupportable au point de souhaiter la mort véritable, c'est à dire le néant.
Je ne peux concevoir la vie éternelle que dans un état de "béatitude inconsciente". Si je suis dans cet état, je ne suis plus moi-même, donc je ne suis plus moi, donc c'est comme si j'étais mort.
Donc, si la vie éternelle existe et qu'on reste soi-même, avec son identité et sa conscience, qu'on retrouve les proches qu'on a aimé un jour (comme beaucoup de gens l'espèrent) on pourra être heureux un certain temps. Peut-être 100 ans ? Personnellement je doute l'être plus de 50 ans si je n'ai plus aucun objectif à atteindre. En tout cas, au bout d'un certain temps, ce status quo va devenir un ennui éternel. Autrement dit c'est l'enfer.
Le paradis tel que décrit dans les textes abrahamiques révèle une telle platitude, une telle absence de réflexion sur le concept de vie éternelle qu'il est une preuve à lui tout seul que ces textes ne découlent en rien d'une révélation divine.
judybrooks a écrit :
Si vous croyez en Dieu, quelle serait votre réaction si on vous disait avec certitude que Dieu est en fait «elle» ?
Je ne crois pas en dieu. Franchement, vous pouvez imaginer dieu avec un zizi ? Un dieu singe ? Moi pas.
judybrooks a écrit :
Quel est le sens de la vie? Pourquoi vivre?
Ici il y a deux questions regroupées qui chacune prise séparément mériterait un bouquin entier.
Le sens de la vie ? Aucun. Il y a t'il un sens au fait que l'univers tout entier existe ? Aucun. Arrêter de chercher un sens à l'univers c'est arrêter de se torturer. Pourquoi l'univers devrait-il avoir un sens ? C'est difficile à accepter parce que nous sommes trop attachés au principe de causalité mais chercher un sens à l'univers et croire qu'on en a trouvé un parce qu'on a inventé un dieu créateur ce n'est que repousser le problème plus loin. Pourquoi y a t'il un dieu créateur plutôt que rien ? Et où vivait ce dieu avant qu'il ne crée l'univers puisque ça ne pouvait être dedans et que ça ne pouvait être vide puisqu'il était là ?
Le sens de la vie, cette question l'homme se la pose depuis la nuit des temps et n'a pas fini de se la poser en vain.
Pourquoi vivre ?
J'ai déjà répondu plusieurs fois à cette question sur ce forum. Il faut savoir que cette question m'a poussé dans mes derniers retranchements et a failli me tuer. La perte de l'envie de vivre et son remplacement par des pulsions suicidaires quotidiennes est un enfer que je ne souhaite à personne et il faut l'avoir vécu pour se rendre compte de ce que c'est. Pendant deux ans, j'ai vomi quotidiennement. Mon corps a transpiré et tremblé pendant des heures de jour comme de nuit en luttant contre le suicide parce que je ne pouvais tout simplement pas faire ça à ma mère. Un an avant que ces pulsions morbides ne s'espacent. Deux ans avant que ça devienne vivable.
Il y a dans les cimetières assez de mamans qui continuent à fleurir la tombe de leur enfants 20 ans après sa mort en se demandant pourquoi ça leur est arrivé à elle. En se demandant ce qu'elles ont pu rater et si c'est leur faute. Alors elles prient dieu en cherchant un réconfort dans une hypothétique vie éternelle que nous, méchants athées, voulont voir voler en éclats. Je voudrais leur dire qu'elles n'y pouvaient rien, que c'est la fatalité.
Je ne pouvais pas faire ça à ma mère alors j'ai tenu bon. J'ai survécu et j'ai fini bien plus tard, quand repenser à cette période ne m'était plus insupportable, que votre propre existence ne vous appartient pas à moins d'être une personne totalement égoïste. La vie a repris en moi progressivement. En plus d'une mère j'ai aussi des enfants maintenant et je vis pour eux (même si parfois j'ai envie de les étrangler

) J'ai arrêté de me poser des questions existentielles. Je vis, c'est tout.
judybrooks a écrit :
Pourquoi être honnête?
Si tu es malhonnête tu ne vis que pour toi-même et ta vie est une vie de m****.
J'ai volé un bonbon dans une épicerie quand j'étais gamin. Juste pour voir si j'en étais capable. Je l'ai regretté tout de suite et je le regrette encore maintenant. C'est sans doute ce qui fait que je sois resté honnête par la suite.
Pour moi, être honnête c'est simplement pouvoir vivre sans remords.
judybrooks a écrit :
Le karma est-il réel? Devrions-nous toujours laisser agir le karma?
Le karma est un truc qui n'existe pas.
judybrooks a écrit :
Est-ce que la peine de mort devrait être une peine applicable par le Code criminel?
Mitigé sur cette question.
Il y a des gens que je considère tout simplement comme nuisibles, comme des rats ou des insectes qu'on élimine. On peut les enfermer à vie mais ça coute cher et c'est cruel. On peut les éliminer purement et simplement parce qu'on sait que ce sont des fous furieux qui recommenceront à coup sûr. Maintenant... une exécution capitale c'est pas joli joli et malheureusement la justice se trompe ou décapite des inofensifs apostats. Donc finalement, je dirais qu'à défaut de se mettre d'accord sur ce qui mérite vraiment "l'élimination", il faut s'abstenir.
Les considérations religieuses ne devraient rien à voir là-dedans.
judybrooks a écrit :
Est-il acceptable de faire des test/expérimentations sur les animaux?
Ça depend de leur endurance. Je pense qu'une mouche ne souffre pas comme un chien.
Personnellement, je me considère comme faisant partie du règne animal, donc j'ai un peu de mal à voir souffrir un autre mammifère parce que je sais ce qu'il ressent.
judybrooks a écrit :
Devrions-nous avoir recours à l'avortement?
Oui jusqu'à un certain nombre de semaines de grossesse. Le foetus n'est pas un être conscient. Il ne m'est pas permis de juger la femme qui décide d'avorter. Il ne m'est pas permis de décider à sa place ce qu'elle veut faire de son corps. C'est un choix qui lui appartient à elle et à elle seule et je suis certain que ce n'est pas un choix toujours facile et qu'elle est mieux placée que n'importe quel donneur de leçon de morale pour faire ce choix.
Désolé d'avoir répondu vu que je suis athée. Mais bon, mon avis n'a sans doute pas beaucoup de poids face aux certitudes simplistes et basiques de ton prof de "morale religieuse".