Peut-on voter pour MLP quand on est un électeur de JLM ?
Posté : 27 avr.17, 05:09
Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se laisseront-ils tenter par Marine Le Pen ? Alors que le leader de la France insoumise n'a donné aucune consigne de vote (en précisant qu'il ne voterait pas Le Pen), la candidate frontiste multiplie les appels du pied en direction des 19,58% d'électeurs mélenchonistes au premier tour de la présidentielle. Et sur les réseaux sociaux circule un tract destiné à convaincre les "insoumis" de voter Marine Le Pen.
Selon les sondages publiés depuis dimanche soir, entre 10 et 20% d'entre eux envisagent de glisser un bulletin FN dans l'urne le 7 mai, une grosse moitié voterait Emmanuel Macron et un tiers s'abstiendrait ou voterait blanc ou nul. Les électeurs mélenchonistes peuvent-ils se retrouver dans le programme du FN ?
Oui, parce qu'ils incarnent tous deux le "dégagisme" ambiant
En 2011, un dessin de Plantu dans L'Express avait suscité une vive polémique. On y voyait Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, chacun derrière un pupitre, lisant un même slogan : "Tous pourris !" Deux campagnes présidentielles sont passées par là, mais la caricature pourrait encore être d'actualité.
Rangés aux deux extrémités de l'échiquier, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen partagent le désir de bouleverser le paysage politique français. Tous deux autoproclamés "anti-système", ils s'en prennent depuis plusieurs années aux gouvernants de droite comme de gauche, même si la patronne du FN ne s'en prend plus directement aux "affaires" de ses concurrents, étant elle-même mise en cause.
Quand Marine Le Pen vilipende "l'UMPS", Jean-Luc Mélenchon, lui, se réjouit du "dégagisme" qui a poussé les électeurs de la primaire à gauche à faire chuter Manuel Valls, ou ceux de la primaire à droite à mettre hors jeu Nicolas Sarkozy.
Par ailleurs, relevait le politologue Gaël Brustier sur Slate avant le premier tour, le positionnement de Jean-Luc Mélenchon a sensiblement évolué depuis la dernière élection. Désormais animé d'une stratégie "populiste", il ne serait plus seulement le représentant de la gauche radicale, mais un candidat s'adressant "à 'tous ceux qui ne sont pas là', c’est-à-dire aux abstentionnistes et à ce volant d'électeurs perdus dans le désordre idéologique d’une crise protéiforme". Un créneau qui peut rappeler celui de Marine Le Pen, qui se présente régulièrement comme la "candidate du peuple".
Oui, parce qu'ils ont en apparence des points communs sur l'Europe et l'économie
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont les principaux pourfendeurs de l'Europe de Bruxelles, de la dérégulation financière et de la mainmise supposée de l'Allemagne sur la politique économique menée sur le continent. "Personne n'a jamais tenu tête à Madame Merkel", déplorait le leader de la France insoumise pendant la campagne. En version Marine Le Pen, cela donne : "Nos dirigeants passent leur vie à aller voir Madame Merkel pour obtenir l'onction." Mardi soir, sur TF1, la candidate FN a poussé très loin la tentative de récupération.
Dans leurs programmes respectifs, les deux responsables politiques disent vouloir redonner à la France sa souveraineté face aux exigences de Bruxelles. Ils proposent tous les deux de renégocier les traités avec nos partenaires européens, après quoi un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne serait organisé, à l'image de ce qu'a fait David Cameron au Royaume-Uni. En cas d'échec des négociations, Jean-Luc Mélenchon promet, lui, de sortir unilatéralement des traités.
L'un comme l'autre sont opposés à la directive "travailleurs détachés" – mais avec des objectifs différents : préférence nationale pour Marine Le Pen, harmonisation sociale par le haut pour Jean-Luc Mélenchon – ou à l'indépendance de la Banque centrale européenne, et sont favorables à des mesures protectionnistes pour sauver l'industrie.
Sur le plan intérieur, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon plaident pour l'abrogation de la loi El Khomri et pour un soutien accru aux PME. Quant aux retraites, ils se rejoignent pour un retour de l'âge légal de départ à 60 ans, avec 40 années de cotisation pour un taux plein.
.../...
France Info
Selon les sondages publiés depuis dimanche soir, entre 10 et 20% d'entre eux envisagent de glisser un bulletin FN dans l'urne le 7 mai, une grosse moitié voterait Emmanuel Macron et un tiers s'abstiendrait ou voterait blanc ou nul. Les électeurs mélenchonistes peuvent-ils se retrouver dans le programme du FN ?
Oui, parce qu'ils incarnent tous deux le "dégagisme" ambiant
En 2011, un dessin de Plantu dans L'Express avait suscité une vive polémique. On y voyait Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, chacun derrière un pupitre, lisant un même slogan : "Tous pourris !" Deux campagnes présidentielles sont passées par là, mais la caricature pourrait encore être d'actualité.
Rangés aux deux extrémités de l'échiquier, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen partagent le désir de bouleverser le paysage politique français. Tous deux autoproclamés "anti-système", ils s'en prennent depuis plusieurs années aux gouvernants de droite comme de gauche, même si la patronne du FN ne s'en prend plus directement aux "affaires" de ses concurrents, étant elle-même mise en cause.
Quand Marine Le Pen vilipende "l'UMPS", Jean-Luc Mélenchon, lui, se réjouit du "dégagisme" qui a poussé les électeurs de la primaire à gauche à faire chuter Manuel Valls, ou ceux de la primaire à droite à mettre hors jeu Nicolas Sarkozy.
Par ailleurs, relevait le politologue Gaël Brustier sur Slate avant le premier tour, le positionnement de Jean-Luc Mélenchon a sensiblement évolué depuis la dernière élection. Désormais animé d'une stratégie "populiste", il ne serait plus seulement le représentant de la gauche radicale, mais un candidat s'adressant "à 'tous ceux qui ne sont pas là', c’est-à-dire aux abstentionnistes et à ce volant d'électeurs perdus dans le désordre idéologique d’une crise protéiforme". Un créneau qui peut rappeler celui de Marine Le Pen, qui se présente régulièrement comme la "candidate du peuple".
Oui, parce qu'ils ont en apparence des points communs sur l'Europe et l'économie
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont les principaux pourfendeurs de l'Europe de Bruxelles, de la dérégulation financière et de la mainmise supposée de l'Allemagne sur la politique économique menée sur le continent. "Personne n'a jamais tenu tête à Madame Merkel", déplorait le leader de la France insoumise pendant la campagne. En version Marine Le Pen, cela donne : "Nos dirigeants passent leur vie à aller voir Madame Merkel pour obtenir l'onction." Mardi soir, sur TF1, la candidate FN a poussé très loin la tentative de récupération.
Dans leurs programmes respectifs, les deux responsables politiques disent vouloir redonner à la France sa souveraineté face aux exigences de Bruxelles. Ils proposent tous les deux de renégocier les traités avec nos partenaires européens, après quoi un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne serait organisé, à l'image de ce qu'a fait David Cameron au Royaume-Uni. En cas d'échec des négociations, Jean-Luc Mélenchon promet, lui, de sortir unilatéralement des traités.
L'un comme l'autre sont opposés à la directive "travailleurs détachés" – mais avec des objectifs différents : préférence nationale pour Marine Le Pen, harmonisation sociale par le haut pour Jean-Luc Mélenchon – ou à l'indépendance de la Banque centrale européenne, et sont favorables à des mesures protectionnistes pour sauver l'industrie.
Sur le plan intérieur, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon plaident pour l'abrogation de la loi El Khomri et pour un soutien accru aux PME. Quant aux retraites, ils se rejoignent pour un retour de l'âge légal de départ à 60 ans, avec 40 années de cotisation pour un taux plein.
.../...
France Info