Marie est un modèle pour tous les croyants
Dans l’islam, Marie est une figure fortement respectée. Le Coran insiste beaucoup sur sa pureté, son humilité ainsi que sa piété. «Les musulmans n’utilisent pas le mot « sainte », mais elle est mise sur un véritable piédestal», précise Jean-Claude Basset. «D’ailleurs, elle n’est pas seulement un modèle pour les femmes, mais pour tous les croyants. Ses qualités portées en exemple ne se cantonnent pas à la gent féminine!» Et le professeur lausannois d’ajouter qu’il existe même un hadith (ces paroles rapportées de Mahomet, ndlr) selon lequel «il n’y a pas de nouveau-né qui soit mis au monde sans que Satan ne le pique et que l’enfant crie sous la piqûre, la seule exception est celle du fils de Marie et de sa mère.»
Elle aurait accouché seule, sous un palmier
Le récit de la naissance de Jésus est quant à lui fortement différent. Dans la tradition musulmane, on ne retrouve ni Joseph, ni étable: Marie, chassée par les siens parce qu’elle aurait fauté, accouche seule, sous un palmier – probablement en Egypte, précise le spécialiste. Et c’est en ces termes que le Coran relate cet épisode: «Les douleurs de l’enfantement l’amenèrent au tronc du palmier, et elle dit: « Malheur à moi! Que je fusse morte avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée! » Alors, il (l’ange ou l’enfant) l’appela d’au-dessous d’elle: « Ne t’afflige pas. Ton Seigneur a placé à tes pieds une source. Secoue vers toi le tronc du palmier: il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. Mange donc et bois et que ton œil se réjouisse! Si tu vois quelqu’un d’entre les humains, dis: « Assurément, j’ai voué un jeûne au Tout Miséricordieux: je ne parlerai donc aujourd’hui à aucun être humain »« (Sourate Maryam, 19, 23-26).
Dans le texte coranique, c’est le nouveau-né même qui prend la parole pour défendre l’honneur de sa mère face à cette injure. Et le spécialiste de l’UNIL de citer la suite de la Sourate Maryam (v. 27-30): «Puis elle vint auprès des siens en le portant (le bébé). Ils dirent: « Ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse! Sœur de Hâroûn, ton père n’était pas un homme de mal et ta mère n’était pas une prostituée. » Elle fit alors un signe vers lui (le bébé). Ils dirent: « Comment parlerions-nous à un bébé au berceau? » Mais (le bébé) dit: « Je suis vraiment le serviteur
L'histoire du discours de Jésus dans le berceau est mentionnée, comme l'histoire est mentionnée par Luc et attribuée à Zacharie dans la Bible
(Luc 1: 57-66
Luc 1:57-66
La Parole de Dieu
Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter,
elle mit au monde un fils.
Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur
lui avait montré la grandeur de sa miséricorde,
et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant.
Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père.
Mais sa mère prit la parole et déclara :
« Non, il s’appellera Jean. »
On lui dit :
« Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père
comment il voulait l’appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit :
« Jean est son nom. »
Et tout le monde en fut étonné.
À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia :
il parlait et il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors tous les gens du voisinage
et, dans toute la région montagneuse de Judée,
on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient
les conservaient dans leur cœur et disaient :
« Que sera donc cet enfant ? »
En effet, la main du Seigneur était avec lui.
Luc 1:57-66