L'artichaut sans cœur.
Posté : 02 déc.23, 12:27
« Tatonga, le calcaire est bien une matière, n’est-ce pas ?
-Si tu veux.
-Comment ça, si je veux. ?
-Les hommes appellent matière certaines choses qui leur semblent avoir la même apparence, mais ils ne savent pas ce qu’est la matière. Donc dire qu’une chose est matière, c’est ne rien dire.
-Mais si, Tatonga, la matière, c’est des atomes, des…
-Les hommes ne font que passer d’une apparence à une autre, à mesure qu’ils creusent. Ils ne voient pas les atomes, puis voient des atomes et plus tard des électrons, etc., des apparences qui se superposent comme les feuilles d’un artichaut. Mais si au fond de l’artichaut tu peux trouver un cœur d’artichaut, au fond de la matière il n’y a rien, elle n’a même pas de fond.
-Il n’y a rien au fond ?
-Rien, pas même un fond, alors parler de matière ne veut rien dire, on ne sait pas ce que c’est, et on ne sait pas davantage ce qu’est l’esprit et ce qu’est la vie, cette chose sensible qui palpite et frémit.
-On ne sait rien ?
-On ne sait rien parce qu’il n’y a rien à savoir, parce qu’on ne peut rien savoir, parce qu’au fond il n’y a rien à découvrir. Même la question « c’est quoi, c’est quoi ça ?» ne devrait pas être posée, puisqu’au fond, à la base, il n’y a rien.
-Mais si, Tatonga, il y a une énergie, une énergie sans apparence, sans forme, sans consistance, sans couleur, sans odeur.
-Une énergie ? Peut-être, Tictoc, une énergie qui génère tout à la fois matière, esprit, vie. Peut-être, Tictoc, une énergie qui devient sel, eau, air, paroles, sentiments, émotions, une fabuleuse énergie à la base de tout et sans rien derrière. Et c’est quoi l’énergie ? C’est l’énergie.»
-Si tu veux.
-Comment ça, si je veux. ?
-Les hommes appellent matière certaines choses qui leur semblent avoir la même apparence, mais ils ne savent pas ce qu’est la matière. Donc dire qu’une chose est matière, c’est ne rien dire.
-Mais si, Tatonga, la matière, c’est des atomes, des…
-Les hommes ne font que passer d’une apparence à une autre, à mesure qu’ils creusent. Ils ne voient pas les atomes, puis voient des atomes et plus tard des électrons, etc., des apparences qui se superposent comme les feuilles d’un artichaut. Mais si au fond de l’artichaut tu peux trouver un cœur d’artichaut, au fond de la matière il n’y a rien, elle n’a même pas de fond.
-Il n’y a rien au fond ?
-Rien, pas même un fond, alors parler de matière ne veut rien dire, on ne sait pas ce que c’est, et on ne sait pas davantage ce qu’est l’esprit et ce qu’est la vie, cette chose sensible qui palpite et frémit.
-On ne sait rien ?
-On ne sait rien parce qu’il n’y a rien à savoir, parce qu’on ne peut rien savoir, parce qu’au fond il n’y a rien à découvrir. Même la question « c’est quoi, c’est quoi ça ?» ne devrait pas être posée, puisqu’au fond, à la base, il n’y a rien.
-Mais si, Tatonga, il y a une énergie, une énergie sans apparence, sans forme, sans consistance, sans couleur, sans odeur.
-Une énergie ? Peut-être, Tictoc, une énergie qui génère tout à la fois matière, esprit, vie. Peut-être, Tictoc, une énergie qui devient sel, eau, air, paroles, sentiments, émotions, une fabuleuse énergie à la base de tout et sans rien derrière. Et c’est quoi l’énergie ? C’est l’énergie.»