[Catholique]De l'Eglise en général et du Pape en particulier
Posté : 26 nov.05, 00:18
Il y a quelque chose de pourri dans l'Eglise de France. Rien de sensationnel jusqu'ici. Précisons.
Je souhaiterais, dans un esprit de correction fraternelle, faire part de mon énervement face à une attitude aujourd'hui courante chez beaucoup d'ecclésiastiques et de fidèles : le Pape et le Magistère exerceraient une censure démesurée, n'accepteraient aucune polyphonie dans la théologie catholique.
Il me semble qu'il y a de la part de ces personnes une certaine mauvaise foi. Quand on se déclare catholique, on est tenu d'adopter -au minimum- une attitude de bienveillance à l'égard du Saint-Siège, partant du principe que le Pape veut le bien de l'Eglise dans son sens étroit comme dans son sens large, et admettant également que le Saint-Esprit est pour quelque chose dans son élection. Dès lors, si l'on croit se trouver en désaccord avec le Magistère, ce sont nos positions qu'il faut commencer par remettre en question et non celles de l'Eglise, quelle que soit le degré d'autorité que celle-ci leur imprime. Si, après un long examen et de nombreuses demandes d'éclaircissements, on se trouve toujours en désaccord, il serait particulièrement méritoire de suspendre son jugement et d'attendre que l'avancée du temps montre qui avait raison, sans se lancer dans une contre-propagande de mauvais aloi.
On pourra me dire : le Magistère peut se tromper. Certes ; cela est possible canoniquement parlant, dès lors qu'une affirmation n'a pas été faite dans le cadre de l'infaillibilité : c'est d'ailleurs le cas de la très grande majorité des affirmations du Magistère. Néanmoins, il me semble que jamais d'affirmation contestable par un catholique qui adopterait cette attitude de bienveillance n'ait été émise. Peut-être suis-je dans l'erreur. Le fait est que, paradoxalement, les personnes qui se montrent critiques vis-à-vis du Magistère s'inquiètent de ce qu'aucune discussion ne soit possible. Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ; qu'elles se rassurent.
Par exemple, des encycliques comme Fides et Ratio ou Splendor Veritatis on été la cible de remarques acerbes venant de nombreux théologiens, notamment français ou allemands. Mais qu'est-ce qu'une encyclique ? Pour ceux qui les critiquent, on a l'impression qu'il s'agirait d'une série d'affirmations, toutes vraies indépendemment l'une de l'autre, expression de la dictature odieuse que prétendrait exercer le Vatican. Le problème est qu'une encyclique n'est pas cela, et Jean-Paul II l'a d'ailleurs très bien explicité : une encyclique se présente comme un support pour les discussions des théologiens, qui donne une orientation d'ordre général ; bien sûr, un théologien en désaccord avec cette orientation générale ne pourrait pas publier ou enseigner en tant que catholique. Mais cela ne veut pas dire qu'il ne puisse y avoir de discussion sur des points particuliers, ou même sur la définition précise de l'orientation générale.
Quand le Vatican publie un Abrégé du Catéchisme de l'Eglise catholique, entend-il publier un catalogue de vérités incontestables ? ( Je n'y ai pas trouvé d'affirmations scandaleuses, d'ailleurs) . Absolument pas. Il s'agit (je cite, Abrégé, quatrième article) "de proposer à nouveau un dialogue idéal entre le maître et le disciple, par une série incessante de questions qui attirent le lecteur, l'invitant à avancer dans la découverte d'aspects toujours nouveaux de la vérité de sa foi". Rien de totalitaire là-dedans. Certains schismatiques de ma connaissance y verraient même une preuve supplémentaire de l'invasion du Vatican par l'esprit moderniste. L'Abrégé se présente de fait avant tout comme un outil pour la réflexion personnelle et la pastorale.
Alors, de grâce, à tous les évêques, les prêtres, et à mes frères dans la foi, cette prière :
L'Eglise connaît aujourd'hui suffisamment de difficultés pour que nous n'en rajoutions pas par notre refus d'avoir une attitude bienveillante à l'égard du Magistère, que nous n'ergotions pas sur chaque affirmation de notre Pape, et que nous avancions dans un esprit d'unité, unité qui peut et doit permettre le dialogue, dialogue que le Vatican n'a jamais prétendu interdire.
On ne rappellera jamais assez le vieil adage : "in necessariis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas".
Vos réactions sont les bienvenues.
Source : http://d-cortes.blogspot.com/
Je souhaiterais, dans un esprit de correction fraternelle, faire part de mon énervement face à une attitude aujourd'hui courante chez beaucoup d'ecclésiastiques et de fidèles : le Pape et le Magistère exerceraient une censure démesurée, n'accepteraient aucune polyphonie dans la théologie catholique.
Il me semble qu'il y a de la part de ces personnes une certaine mauvaise foi. Quand on se déclare catholique, on est tenu d'adopter -au minimum- une attitude de bienveillance à l'égard du Saint-Siège, partant du principe que le Pape veut le bien de l'Eglise dans son sens étroit comme dans son sens large, et admettant également que le Saint-Esprit est pour quelque chose dans son élection. Dès lors, si l'on croit se trouver en désaccord avec le Magistère, ce sont nos positions qu'il faut commencer par remettre en question et non celles de l'Eglise, quelle que soit le degré d'autorité que celle-ci leur imprime. Si, après un long examen et de nombreuses demandes d'éclaircissements, on se trouve toujours en désaccord, il serait particulièrement méritoire de suspendre son jugement et d'attendre que l'avancée du temps montre qui avait raison, sans se lancer dans une contre-propagande de mauvais aloi.
On pourra me dire : le Magistère peut se tromper. Certes ; cela est possible canoniquement parlant, dès lors qu'une affirmation n'a pas été faite dans le cadre de l'infaillibilité : c'est d'ailleurs le cas de la très grande majorité des affirmations du Magistère. Néanmoins, il me semble que jamais d'affirmation contestable par un catholique qui adopterait cette attitude de bienveillance n'ait été émise. Peut-être suis-je dans l'erreur. Le fait est que, paradoxalement, les personnes qui se montrent critiques vis-à-vis du Magistère s'inquiètent de ce qu'aucune discussion ne soit possible. Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ; qu'elles se rassurent.
Par exemple, des encycliques comme Fides et Ratio ou Splendor Veritatis on été la cible de remarques acerbes venant de nombreux théologiens, notamment français ou allemands. Mais qu'est-ce qu'une encyclique ? Pour ceux qui les critiquent, on a l'impression qu'il s'agirait d'une série d'affirmations, toutes vraies indépendemment l'une de l'autre, expression de la dictature odieuse que prétendrait exercer le Vatican. Le problème est qu'une encyclique n'est pas cela, et Jean-Paul II l'a d'ailleurs très bien explicité : une encyclique se présente comme un support pour les discussions des théologiens, qui donne une orientation d'ordre général ; bien sûr, un théologien en désaccord avec cette orientation générale ne pourrait pas publier ou enseigner en tant que catholique. Mais cela ne veut pas dire qu'il ne puisse y avoir de discussion sur des points particuliers, ou même sur la définition précise de l'orientation générale.
Quand le Vatican publie un Abrégé du Catéchisme de l'Eglise catholique, entend-il publier un catalogue de vérités incontestables ? ( Je n'y ai pas trouvé d'affirmations scandaleuses, d'ailleurs) . Absolument pas. Il s'agit (je cite, Abrégé, quatrième article) "de proposer à nouveau un dialogue idéal entre le maître et le disciple, par une série incessante de questions qui attirent le lecteur, l'invitant à avancer dans la découverte d'aspects toujours nouveaux de la vérité de sa foi". Rien de totalitaire là-dedans. Certains schismatiques de ma connaissance y verraient même une preuve supplémentaire de l'invasion du Vatican par l'esprit moderniste. L'Abrégé se présente de fait avant tout comme un outil pour la réflexion personnelle et la pastorale.
Alors, de grâce, à tous les évêques, les prêtres, et à mes frères dans la foi, cette prière :
L'Eglise connaît aujourd'hui suffisamment de difficultés pour que nous n'en rajoutions pas par notre refus d'avoir une attitude bienveillante à l'égard du Magistère, que nous n'ergotions pas sur chaque affirmation de notre Pape, et que nous avancions dans un esprit d'unité, unité qui peut et doit permettre le dialogue, dialogue que le Vatican n'a jamais prétendu interdire.
On ne rappellera jamais assez le vieil adage : "in necessariis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas".
Vos réactions sont les bienvenues.
Source : http://d-cortes.blogspot.com/