L'enseignement est structuré à partir du texte du Credo, la profession de foi des chrétiens.
Préambule : Écrits non chrétiens qui témoignent de Jésus au premier siècle.
I/ Je crois en Jésus Christ (cliquer sur le lien pour voir le cours, qui est plus haut).
II/ Je crois en Jésus-Christ, Son Fils unique, Notre Seigneur.
Plan :
1/ Jésus, le Verbe et le Fils de l'homme.
2/ Jésus a-t-il dit qu'il était Dieu ? La prétention de Jésus au rang divin.
3/ Jésus : le Fils unique de Dieu ?
1/ Jésus, le Verbe et le Fils de l'homme.
La christologie d'en bas, doit être complétée par la christologie d'en haut.
Jésus, vrai homme, comme il est expliqué dans le
premier enseignement,
était le Messie, c'est à dire
prêtre, prophète et
roi. C'est un homme de la terre, un
authentique homme. C'est ce qu'on appelle la
christologie d'en bas, ... de la terre :
Jésus est homme.
La pleine connaissance de la personne de Jésus est complétée par la
christologie d'en haut :
Jésus est Dieu.
L'analyse de la
divinité de Jésus - au travers des
Saintes Écritures de la Bible - est le but de cet enseignement.
La divinité de Jésus est annoncée dans l'Ancien Testament.
a) Dans l'Ancien Testament, l'ange du Seigneur est assimilé à Dieu lui-même.
Dans l'Ancien Testament, le vocabulaire à propos du
messie s'est inspiré du vocabulaire de l'angiologie (des anges). Un prophète de l'Ancien Testament, Malachie, parle de la venue de Dieu comme s'Il était un ange :
Oracle de Malachie (3, 1) : "
Voici que j’envoie mon messager (mon ange) pour qu’il prépare le chemin devant moi ; et soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez. Le messager (l'ange) de l’Alliance que vous désirez, le voici qui vient, – dit le Seigneur de l’univers. "
Cependant Jésus n'est pas un ange, mais le
Seigneur lui-même, c'est pour cela que la lettre aux Hébreux (dans le Nouveau Testament) le précise clairement :
Hébreux 1, 5-13 :
03 Rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être, le Fils, qui porte l’univers par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les hauteurs des cieux ;
04 et il est devenu bien supérieur aux anges, dans la mesure même où il a reçu en héritage un nom si différent du leur.
05 En effet, Dieu déclara-t-il jamais à un ange : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ? Ou bien encore : Moi, je serai pour lui un père, et lui sera pour moi un fils ?
06 À l’inverse, au moment d’introduire le Premier-né dans le monde à venir, il dit : Que se prosternent devant lui tous les anges de Dieu.
07 À l’adresse des anges, il dit : Il fait de ses anges des esprits, et de ses serviteurs des flammes ardentes.
08 Mais à l’adresse du Fils, il dit : Ton trône à toi, Dieu, est pour les siècles des siècles, le sceptre de la droiture est ton sceptre royal ;
09 tu as aimé la justice, tu as réprouvé le mal, c’est pourquoi, toi, Dieu, ton Dieu t’a consacré d’une onction de joie, de préférence à tes compagnons ;
10 et encore : C’est toi, Seigneur, qui, au commencement, as fondé la terre, et le ciel est l’ouvrage de tes mains.
11 Ils passeront, mais toi, tu demeures ; ils s’useront comme un habit, l’un et l’autre ;
12 comme un manteau, tu les enrouleras, comme un habit, ils seront remplacés ; mais toi, tu es le même, tes années n’auront pas de fin.
13 Dieu a-t-il jamais dit à l’adresse d’un ange : Siège à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis le marchepied de ton trône ?
b) La Sagesse dans l'Ancien Testament a des traits divins :
- La Sagesse est l'ouvrière de toutes choses.
- La Sagesse servait avant la création du monde (Siracide 1, 9-10),
- Le Siracide (Siracide 24) dit que
la sagesse a été envoyée par Dieu pour planter sa tente parmi les hommes.
Cette expression reprise exactement par le
prologue de Saint Jean (Jean 1, 14) pour décrire Jésus.
- La Sagesse sort de la bouche du Très Haut (Isaïe 551 11 ; Siracide 1, 3), tout comme le Verbe (la Parole de Dieu) qui est Jésus (Jean 1, 1-2).
- Cependant, le
Fils de Dieu est engendré -non pas créé- il n'est pas exactement comme la
sagesse qui est créée (Siracice 1, 9).
Le discours sur la Sagesse dans l'Ancien Testament est donc une
annonce encore voilée de la venue de Dieu en Jésus. La Sagesse évoque donc la préexistence du
Fils, et son rôle cosmique de Créateur. La Sagesse est une préfiguration de la divinité de Jésus.
c) La Parole de Dieu a des caractères personnels et divins, dans l'Ancien Testament.
La Parole de Dieu subsiste à jamais. Elle sort de la bouche du Très haut. Elle accomplit indéfectiblement son oeuvre sur la terre (Isaïe 55,11) comme si elle était vivante et personnifiée. On retrouve naturellement la
Parole de Dieu personnifiée en Jésus, dans le prologue de Saint Jean :
"
Au commenencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu " (Jean 1, 1).
Dans l'Ancien Testament, Dieu envoie donc son
ange, sa
Sagesse, et
Sa parole : il s'agit de médiations qui descendent du ciel de Dieu vers les hommes. Nous avons là des
médiations descendantes, de Dieu vers les hommes.
Par ailleurs, l'Ancien Testament (enseignement I/) attend également un Messie bien humain, qui sera
prêtre, prophète et
roi. Ce Messie part de l'humanité pour se tourner vers Dieu. Il s'agit là de
médiations ascendantes.
Au croisement de ces médiations ascendantes et descendantes, on trouve le titre étrange de Fils de l' Homme.
Plus de 80 fois dans les Évangiles Jésus parle de lui en disant le
Fils de L'homme.
Cela signifie qu'il est un
homme, effectivement,
mais cela est également une allusion à une prophétie du prophète Daniel (Daniel 7, 13-14), qui a vécu 6 siècle avant Jésus.
d) La notion de Fils d'homme décrit donc un concept bien plus complexe :
"
Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui.
Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. " (Daniel 7, 13-14).
Quand Jésus se nomme le
Fils d'homme, Jésus annonce donc sa royauté éternelle et sa domination universelle.
Des écrits inter-testamentaires (écrits entre l'Ancien et le Nouveau Testament), et particulièrement dans Hénoch, le
Fils de l'homme est la
Lumière des nations, et le
consolateur.
Jésus choisit ce vocable disponible dans la mystique juive, moins marqué politiquement que le titre de
Messie. Cependant, se dire
Fils d'homme ne retire rien à sa gloire, ou à sa divinité. Ainsi Jésus annonce-t-il à ses premiers apôtres : «
il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. » (Jean 1, 51).
2/ La prétention de Jésus au rang divin ?
Jésus est le Fils unique de Dieu, notre Seigneur.
Certains prétendent que c'est l'Eglise qui a divinisé Jésus, au concile de Nicée en 325.
Or, lors des conciles, la foi a trouvé une
expression verbale correcte, mais la foi elle-même en la divinité de Jésus est apparue dans l'Eglise des origines.
L'Eglise a exprimé de mieux en mieux le mystère divin de Jésus, mais elle n'a pas divinisé Dieu.
Les premiers chrétiens, pourtant tous issus du judaïsme et farouchement monothéistes, ont toujours considéré Jésus comme Dieu.
Par exemple, dès sa conversion,
Paul a parlé du «
Christ notre Dieu béni éternellement » (Romains 9, 5). Il a parlé de Jésus «
notre grand Dieu et sauveur Jésus-Christ » (Tite 2, 13),
en qui «
habite corporellement la plénitude de la divinité » (Colossiens 2, 9).
Pierre porte le même témoignage, quand il parle de
" la justice de notre Dieu et sauveur Jésus-Christ " (2 Pi 1, 1).
Jean dit simplement de Jésus : "
celui-là est le Dieu véritable " (1 Je,5, 20) .
Dans l'Apocalypse (écrite à la fin du premier siècle), le
vieillard et l'agneau reçoivent la même adoration et la même gloire (Ap 5, 5).
Le vieillard est une représentation du Père,
et l'agneau est une représentation du Fils, Jésus, «
l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean 1, 29).
Pierre accomplit des miracles, juste après la Pentecôte, "
au seul nom de Jésus " (Ac 3,1-10).
Jésus reçoit le titre de Seigneur.
Du temps de Jésus, les écritures saintes des juifs avaient été traduites en grec. Or, le Tétragramme sacré YHWH (en hébreu יהוה ) qui représente le
saint nom de Dieu, avait parfois été traduit par
Kyrios, Seigneur, dans la version grecque de la Bible (La Septante). On retrouve cette appellation attribuée à Jésus dans tout le nouveau Testament :
Le titre de
Seigneur est appliqué aussi bien à Dieu le Père, qu'à son Fils Jésus :
«
C’est pourquoi je vous le rappelle : Si quelqu’un parle sous l’action de l’Esprit de Dieu, il ne dira jamais : « Jésus est anathème » ; et personne n’est capable de dire : « Jésus est Seigneur » sinon dans l’Esprit Saint » (1 Co 12, 3).
Mais Jésus lui même a revendiqué le titre divin :
«
Vous m’appelez “ Maître ” et “ Seigneur ”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. » (Jean 13, 13).
L'Eglise primitive volontiers conservé le titre de
Seigneur pour Jésus,
avec une piété pleine de tendresse pour leur Dieu, typique de la foi chrétienne.
Ni Socrate ni Bouddha, ni Mahomet n'ont revendiqué le rang divin,
mais Jésus si.
Jésus a revendiqué le rang divin par différentes actions, différents gestes, différentes paroles.
Jésus se met au rang de Dieu :
- quand il corrige la Thora, la Loi divine, de sa seule autorité (Matthieu 5, 38-48) :
«
On vous a dit.... ceci...., et bien, moi, je vous dis... cela »
- quand il nomme Dieu, son Père, son Abba.
- quand il affirme une proximité totale avec le Père : «
Qui me voit, voit le Père » (Jean 14, 10) : ou «
Le Père et moi, nous sommes un » (Jean 14, 30).
- quand il affirme l'éternité de ses paroles «
La terre et le ciel passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Luc 21,33).
- quand il se désigne comme le «
Bon Pasteur» (Jean 10, 1-21), alors qu’Ézéchiel avait prophétisé sur Dieu qui viendrait lui-même se faire le «
Berger de son peuple » (Ez 34, 1-12).
- quand il dit avoir «
existé avant Abraham» (Jean 8, 58).
La prétention de Jésus a se dire Dieu est la cause déterminante de sa mort.
«
C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu. » (Jean 5, 18).
Les juifs expliquent très clairement pourquoi ils veulent tuer Jésus : il a prétendu à la divinité : «
Ils lui répondirent : « Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider, mais c’est pour un blasphème : tu n’es qu’un homme, et tu te fais Dieu. » (Jean 10, 33).
Jésus a fait des gestes, qui appartiennent au seul Dieu.
Jésus commande à la maladie, aux morts, aux démons, à la mer, au vent, et sans avoir recours à la prière. C'est de
sa propre autorité qu'il accomplit des miracles incroyables.
Il s'arroge le
droit de pardonner les péchés (Marc 2, 10), ce qui est une prérogative divine.
Jésus parle aux démons avec l'autorité de Dieu. Il ne dit pas
au nom de Dieu, sors de cet homme, mais simplement «
sors de cet homme » (Marc 1, 25)... etc.
«
Qui perd sa vie à cause de moi, la gagne » (Marc 8, 35). Cette prétention que notre comportement à son égard sera la condition de notre salut éternel serait délirante d’arrogance si Jésus n'était pas Dieu.
Or, son comportement est par ailleurs d'une extrême humilité.
Il ne fait rien, si ce n'est le Père qui le lui a enseigné (Jean 8, 38).
Jésus est ressuscité !
Jésus a attesté de sa divinité en
ressuscitant d'entre les morts. Cela conduit Thomas, face au Christ ressuscité, a attester de sa foi en sa divinité : «
mon Seigneur et mon Dieu, » dit Thomas (Jean 20, 28).
3/ Jésus : le Fils UNIQUE de Dieu, notre Seigneur !
Dans l'Ancien Testament, quoique rarement, plusieurs personnes sont pourtant qualifiées de
fils de Dieu:
- les anges sont
fils de Dieu (Job 1, 6),
- le Peuple élu d’Israël est
fils de Dieu (Ps 29,1 ; Ps 82, 6),
- les justes sont
fils de Dieu (Genèse 6, 2).
- le Messie serait
fils de Dieu, selon ce que croit Pierre (Mat 16, 16) ,... Or, dans la bouche des prophètes, ce n'est pas une annonce de sa divinité. Cela signifie davantage sa sainteté.
Donc, y compris dans les Evangiles, quand Jésus est qualifié de
Fils de Dieu, cela n'est pas suffisant pour affirmer sa divinité.
Ainsi le centurion, au pied de la Croix, qui s’exclame : «
Vraiment celui -ci est le Fils de Dieu » (Mat 27, 54). Cela signifie que Jésus est un homme juste.
Donc, l'Eglise ne professe pas uniquement que Jésus est Fils de Dieu,
mais qu'il est LE FILS UNIQUE DE DIEU.
Marc en témoigne, quand il parle de «
Jésus-Christ LE fils de Dieu » (Marc 1, 1)
Pierre quand il dit à Jésus qu'il est le «
Christ LE fils du Dieu vivant » (Mat 16, 16).
Paul parle de «
Jésus LE Fils de Dieu » dès sa conversion (Actes 9, 20),
devant le Sanhédrin, Jésus affirme être le «
Fils unique de Dieu » (Luc 22, 66-71).
Jésus est le seul engendré. Il est le Fils Unique de Dieu. Dire qu'il est le Fils UNIQUE de Dieu dit la divinité de Jésus. La nature de sa filiation est unique. Personne n'est Fils de Dieu comme il l'est lui-même. Le prologue de Saint Jean en atteste.
Le Credo de Nicée Constantinople est bien plus précis que le symbole des apôtres à ce sujet.
Au IVe siècle, les théologiens ont pris en compte les affirmations explicites du Nouveau Testament en la filiation très particulière et unique de Jésus envers son Père.
Jésus est le Fils UNIQUE de Dieu.
Au IVe siècle, confrontés aux païens polythéistes, les chrétiens ont eu besoin de réaffirmer l'absolue Unicité de Dieu,
en expliquant que la divinité de Jésus n'était pas un polythéiste.
Jésus et le Père sont comme un nénuphar sur un lac. Dès qu'un nénuphar apparaît sur un lac, son reflet existe en même temps.
Cela a fait dire à Saint Augustin : "
montre moi un nénuphar sans son reflet et je te montre le Fils sans le Père ".
Arius au IVe siècle va nier que Jésus soit Dieu.
Arius a trouvé des arguments dans la Bible :
- «
Le Père est le plus grand que moi » (Jean 14, 28).
- Jésus ne veut pas qu'on le dise
bon, car «
Dieu seul est bon » (Luc 18, 19).
- Paul a pu écrire que Jésus est le «
premier d'une multitude de créature » (Colossiens 1, 15).
Or, la divinité de Jésus est pourtant explicite ailleurs : «
et le Verbe était Dieu » a dit Jean (Jean 1, 1-2).
Il y a donc une double nature en Jésus,
une nature humaine, qui fait parfois dire à Jésus son infériorité et sa dépendance à son Père,
et une nature divine, qui fait parfois dire à Jésus son absolue égalité avec son Père.
L'affirmation de la profonde et parfaite humanité dans la Bible,
ne suffit pas pour refuser sa profonde et parfaite divinité.
Jésus est A LA FOIS Dieu et homme.