La traduction que vous utilisez ne fait pas apparaitre les points de contact qui existent dans le raisonnement de Paul des chapitres 9 à 11.Zouzouspetals a écrit :Romains 10 : 8-13 : "Que dit-elle donc ? La parole est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur. Or cette parole est celle de la foi, que nous prêchons. Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité, tu seras sauvé. En effet, c'est avec le coeur que l'on croit et parvient à la justice, et c'est avec la bouche que l'on affirme une conviction et parvient au salut, comme le dit l'Ecriture : Celui qui croit en lui ne sera pas couvert de honte.
Ainsi, il n'y a aucune différence entre le Juif et le non-Juif, puisqu'ils ont tous le même Seigneur, qui se montre généreux pour tous ceux qui font appel à lui. En effet, toute personne qui fera appel au nom du Seigneur sera sauvée. "
Dans les chapitres 9-11, Paul développe l'idée que les Juifs ne sont plus seuls à être le peuple de Dieu, qu'il faut désormais composer avec les gens des nations. Je reprends votre traduction en y faisant apparaitre les mots grecs employés dans le texte source :
9:22 Que dire si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère tout prêts pour la perdition? 23 Et que dire s'il a voulu faire connaître la richesse [gr. ploutos] de sa gloire envers des vases de compassion qu'il a d'avance préparés pour la gloire? 24 Ainsi il nous a appelés non seulement d'entre les Juifs, mais encore d'entre les non-Juifs. 25 C'est aussi ce qu'il dit dans le livre d'Osée: J'appellerai ‘mon peuple’ celui qui n'était pas mon peuple, et ‘bien-aimée’ celle qui n'était pas la bien- aimée. 26 Et là où on leur disait: ‘Vous n'êtes pas mon peuple’, ils seront appelés fils du Dieu vivant. (...) 10:10 En effet, c'est avec le cœur que l'on croit et parvient à la justice, et c'est avec la bouche que l'on affirme une conviction et parvient au salut, comme le dit l'Ecriture: 11 Celui qui croit en lui ne sera pas couvert de honte. 12 Ainsi, il n'y a aucune différence entre le Juif et le non-Juif, puisqu'ils ont tous le même Seigneur, qui se montre généreux [gr. plouteō] pour tous ceux qui font appel à lui. 13 En effet, toute personne qui fera appel au nom du Seigneur sera sauvée. (...) 11:11 Je demande donc: «Serait-ce pour tomber que les Israélites ont trébuché?» Certainement pas! Mais grâce à leur faux pas, les non-Juifs ont eu accès au salut afin de provoquer leur jalousie. 12 Or, si leur faux pas a fait la richesse [gr. ploutos] du monde et leur déchéance la richesse [gr. ploutos] des non-Juifs, cela sera d’autant plus le cas avec leur complet rétablissement. 13 Je vous le dis, à vous qui êtes d'origine non juive: en tant qu'apôtre des non-Juifs, je me montre fier de mon ministère 14 afin, si possible, de provoquer la jalousie de mon peuple et d'en sauver quelques- uns. (...) 33 Quelle profondeur ont la richesse [gr. ploutos], la sagesse et la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables, et ses voies impénétrables! En effet, 34 qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller?c 35 Qui lui a donné le premier, pour être payé en retour ? - Rm 9:22-11:33
En Rm 9:23, 11:12 et 33, celui qui fait preuve de richesse, du grec ploutos, c'est Dieu. Par conséquent, le Seigneur qui est riche du grec plouteō en Rm 10:12, c'est en toute logique Dieu aussi. Et par voie de conséquence, en Rm 10:13 il est question de Dieu aussi. Cela est d'ailleurs conforme au texte original de l'AT que l'apôtre Paul a cité dans ce verset.
La traduction Segond 21 rend le verset 12 par : "Ainsi, il n'y a aucune différence entre le Juif et le non-Juif, puisqu'ils ont tous le même Seigneur, qui se montre généreux pour tous ceux qui font appel à lui." Soit l'idée que le Seigneur, dont il est fait mention explicitement au verset 9, n'est pas chiche pour ce qui est de sauver les hommes ; il ne tient pas compte de leur appartenance à un peuple spécifique, il sauve "tous ceux qui font appel à lui".
Qui n'a pas été partial pour offrir le salut à toute sorte d'homme, "Juif comme Grec" ? Qui s'est montré 'généreux' en offrant à tous la perspective du salut ? C'est Dieu.
Votre explication de Romains 10:13 est à la fois biaisée et alambiquée. Biaisée, car vous vous obstinez à le lire "Car “ tout homme qui invoquera le nom de YHWH sera sauvé ”.", alors que le texte grec porte Kurios et non pas יהוה. Et alambiquée, car, cherchant à déterminer qui serait le "Seigneur" des versets 12 et 13, il vous faut remonter 22 versets plus haut alors que Paul établit clairement son identité dans le contexte immédiat : "Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur".
Mais Zouzouspetals ma compréhension ne dépend pas de la présence du tétragramme. J'arrive à la même conclusion sans. J'ai examiné ce passage dans deux traductions différentes avant d'en tirer une conclusion.
En outre, là où Paul, au verset 9, dit explicitement qui est le Seigneur dont il parle, vous allez, vous, chercher une idée seconde, celle de richesse, pour assimiler Dieu au Seigneur. A noter d'ailleurs que, en l'absence de Tétragramme dans ce passage, ce sont Dieu et le Seigneur qui sont riches, et non pas Jéhovah, pour Paul.
La question se pose à vous qui voulez voir Jésus comme seul Seigneur. Or si Dieu est Seigneur dans tous les passages de l'AT que les rédacteurs du NT citent, alors il est Seigneur comme son Fils (et même avant son Fils), et là, vous devez trancher : de quel Seigneur parle-t-on en Rm 10:12 et 10:13 sachant que l'un contient une prophétie qui s'applique explicitement au Seigneur YHWH ?
En bref, vous êtes en train de nous dire que, pour identifier le Seigneur dont il est question en Rom. 10: 13, il faut comprendre que ce Seigneur n'est pas Jésus, autour duquel pourtant Paul bâtit toute son argumentation dans ce passage, mais celui dont fait allusion l'apôtre des nations 22 versets plus haut quand il parle de sa richesse. Comme si la "richesse" était un attribut distinctif de Dieu, qu'il ne partageait pas avec son Fils.
C'est la seule façon de ne pas projeter en Rm 10:13 ce que l'on voudrait y voir. Et le contexte est sans appel. Le Seigneur qui est "riche", c'est le Dieu impartial qui a accorder à tous de devenir son peuple et de l'invoquer.
Tout cela pour justifier l'introduction de "Jéhovah" par la TMN dans ce verset. Or, si Paul avait, comme vous le croyez, écrit יהוה à l'origine, alors tout ce beau raisonnement que vous nous servez n'aurait pas lieu d'être : il serait inutile de rechercher qui pourrait être le Seigneur (riche) auquel Paul ferait référence au verset 13, puisqu'il n'y aurait pas de "Seigneur" au verset 13.
Rien à voir. Vous êtes fatiguée car vous ne distinguez pas ce fil d'un autre où nous débattons de la présence du tétragramme dans le NT. La question comme je l'ai posée ici c'est de savoir qui est le Seigneur, qualifié de "riche", en Rm 10:12.
Non, à partir du verset 12, c'est-à-dire après que Paul est établi qu'il fallait confesser que Jésus et Seigneur et avoir foi que Dieu l'a ressuscité, le raisonnement prend une autre tournure, "il n'y a pas de distinction", et s'intéresse au peuple de Dieu dans sonensemble, Juifs et non-Juifs, qui peuvent désormais tous invoquer Dieu (et plus seulement les Juifs) en vue d'obtenir le salut.Selon votre thèse, Paul aurait expliqué que Jésus est le Seigneur qu'il faut reconnaître publiquement pour être sauvé car, selon les dires du prophète : "tout homme qui invoquera le nom de יהוה sera sauvé." Vous y comprenez quelque chose, Mr Feynman ? En quoi, si Paul avait écrit יהוה au verset 13, le texte de Joël lui serait-il utile ? Où plutôt, si tout le passage de Romains 9-11 avait pour but de montrer que יהוה, le Dieu riche, est le sauveur des Juifs et non-Juifs, que viendrait donc faire Jésus dans cette argumentation ?
Les versets suivants confirment ce point. Je pense notamment aux citations de la prophétie d'Isaïe que Paul fait en Rm 10:20.