J'imagine que vous vous êtes déjà aperçue que j'avais de curieuses idées, et que je n'hésitais pas à les exprimer ici. Je suis empathique, et je ne crois pas que le mensonge ait quoi que ce soit d'empathique, alors j'ai développé la fâcheuse manie d'être trop direct.
J'ai développé une thèse sur le mouvement qui me laisse croire que nous serions tous fous, car aux yeux des autres, nous en aurions tous l'air par moment. La difficulté, mais aussi l'avantage, serait de reconnaître que nous le sommes nous-mêmes, et c'est ce que je fais d'entrée de jeu dans mes discussions, mais en insistant sur le fait que nous le serions tous. Ne soyez donc pas surprise si je pointe du doigt chez vous ce qui serait une folie pour moi. Bienvenue dans le merveilleux monde des croyances personnelles.pauline.px a écrit :Et je me souviens de contributions qui n'hésitaient pas devant le diagnostic de maladie mentale à l'égard de ceux qui optaient pour telle ou telle réponse.
Selon ma thèse, il y aurait trois causes à nos croyances, celle dont vous parlez ici-bas qui concerne le futur et son incertitude, celle qui concerne nos sensations dont nos sentiments, et celle qui concerne notre résistance au changement.
Vous auriez raison de trouver que le quotidien ramène le doute puisque, quand nous sommes éveillés, nous serions continuellement à essayer d'imaginer le futur, un futur parfois tout près et fort probable sauf malchance, mais parfois si loin que très improbable malgré toute la chance du monde. La première cause de nos croyances serait donc notre imagination, qui procéderait au hasard à la manière de celui de l'évolution pour s'adapter au changement. Si je procède au hasard pour prévoir l'avenir, je vais imaginer des possibilités et les tenter, mais à condition qu'elles me plaisent, car il faut bien que j'y «croie» un moment pour prendre le risque de les tenter. En imaginant d'avance l'avenir et en le vérifiant à mesure qu'il se présente, je peux apprendre plus rapidement qu'un animal, mais si cet avenir est trop éloigné pour être vérifiable, et que je continue de croire ce que j'imagine, je m'engage dans une dépendance intellectuelle. Comme vous pouvez le constater, avec ce genre d'idée, il n'y aurait plus grand chose de certain ici-bas.pauline.px a écrit :A contrario, j'ai le sentiment que si des questions turlupinent depuis des lustres l'intelligence humaine c'est bien parce que notre expérience quotidienne ne cesse de nous faire effleurer des réponses possibles qui raniment en permanence et le doute et l'interrogation.
La deuxième cause de nos croyances serait inhérente au besoin que nous aurions de nous soulager de nos erreurs régulièrement, et elle serait directement reliée au doute induit par l'imagination quand elle essaye de prévoir l'avenir, car elle le pourrait de deux manières : soit dans le but de développer du nouveau, soit dans le but de conserver l'ancien. Pour tenter de développer du nouveau je n'ai pas besoin de me confronter aux autres, mais pour tenter de conserver un automatisme oui, et je peux très bien me tromper dans les deux cas, malheureusement, si je me trompe dans le deuxième, je fais involontairement du tord aux autres. Les religions avaient justement trouvé la parade à ce genre de sentiment: «Le pardon de Dieu».
La troisième cause de nos croyance aurait trait à la manière de procéder pour nous pardonner nous-même nos fautes, car nous n'aurions effectivement pas absolument besoin de Dieu pour y arriver. En imaginant Dieu, je me soumets à lui, et j'efface ainsi l'orgueil induit par la résistance au changement qui me permet de conserver un automatisme au lieu de la changer, car tout en étant subconsciente, cette résistance fait régulièrement du tord aux autres. Selon ce principe, il suffirait de s'humilier volontairement et toute idée de causalité serait effacée, et c'est ce que je fais quand je me sens quelque peu angoissé, mais en imaginant que mes pensées sont issues du hasard de mon imagination. J'ai même entrepris de reconnaître ma propre résistance subconsciente dès que je remarque celle des autres, ce qui me permet d'extirper immédiatement toute forme de causalité dans un différent et ce, pour les deux partis.
Selon moi, la raison si chère à la philosophie se trouverait uniquement dans nos règles de comportement : il n'y aurait pas de raison existentielle absolue, personne n'aurait raison, et la raison du plus fort serait une mauvaise interprétation d'un instinct. Pour s'entendre entre nous, il suffirait d'établir des règles que tous peuvent facilement observer, y compris entre deux individus.
J'espère que je vous intéresse toujours autant malgré ma rugosité!