D'abord, il n'y a pas de physique Indéterministe au sein de l'univers. Une physique Indéterministe implique un néant et non pas de l'étant. Un déterminisme compose et détermine un fait de nature. Il permet ce qui est. l'ADN est un déterminisme génétique, biologique.
Ensuite il n'y a aucune réalité qui a besoin d'être perçue, constatée, mesurée, captée pour être fondé objectivement. La perception n'entre en jeu qu'au travers les interactions physiques, physiologiques. On peut même penser qu'une forme de perception atomique et électromagnétique existe au sein de la mécanique quantique et relativité. En formalisme quantique la mesure devient plus une cause déterminante qu'un effet interactif sur la cause physique. Difficile de ne pas lier une mesure à l'établissement d'une connaissance sur le système même si la rhétorique quantique insiste pour signifier que l'observation ou captation n'implique pas nécessairement un facteur conscient mais une réceptivité.
Un constat est le fondement d'une connaissance mais la connaissance n'est pas le fondement du monde objectif sauf si on emprunte la voie platonicienne d'un Monde spirituel supérieur gouvernant le monde inférieur.
C'est là que la physique quantique comme fait de nature avec ses comportements insolites et à contre sens des apparences se mêle avec le positivisme comme grille de lecture et son dogme d'une réalité dépendante d'une perception, cause intelligence ou facteur spirituel tel un savant observateur, un appareil de mesure ou une crevette et son système nerveux.
Ce dogme découle directement du préjugé métaphysique voulant que la connaissance humaine, le Monde des idées, bref les formes intelligibles de Platon ( sont) le véritable fondement immuable et stable de la réalité universelle ( monde sensible et mouvant).
Le spirituel comme principe supérieur à la matière. La question est face à un réalisme modèle dépendant... Est ce que la connaissance humaine du réel dépend de nos constats ou le réel fondamental dépend de nos constats pour se déterminer? En réalisme philosophique on admet aisément que le spatio temporel a précédé toute interprétation ou théorisation peu importe la possibilité que l'univers connaisse des cycles de formation et déformation. En positivisme comme en métaphysique c'est la perception ( mesure quantique), la conscience ( théologie), la connaissance humaine ( métaphysique) qui devient le principe et fondement supérieur de la réalité et objectivité physique du matérialisme universel.
Maintenir qu'il existe une physique Indétermiste en porte à faux avec la physique classique tout en décrétant qu'il n'existe pas de réalité objective et physique indépendante d'une perception mécanique ou sensorielle ( mesure, observateur) est un imbroglio purement philosophique qui n'a rien à voir avec le caractère singulier des comportements et composantes quantiques.
D'autant plus que chacun voit midi à sa porte. Les mystiques voient dans la nécessité de l'observateur la confirmation d'une cause intelligente ou facteur spirituel comme source d'explication du monde naturel : le spirituel précède ou gouverne le matériel. Et les plus sceptiques, réfractaires au dessein intelligent, y verront la confirmation d'une physique dite indéterministe, aléatoire, hasardeuse pour infirmer toute prétention créationniste. Mais le formalisme quantique porte sa propre contradiction en déclarant une physique dite aléatoire et probabiliste qui fait de la perception et son émergence un déterminisme essentiel pour l'objectivité du monde. Bref derrière tous ces sparages sur l'observation, l'observateur, la mesure qui embrasse tout le monde du vivant ( classes d'observateurs) on voit bien que c'est de la connaissance humaine ou monde des idées comme seul et vrai fondement du réel fondamental dont on parle. Le positivisme est un sous produit de la métaphysique qui croyait s'en affranchir en faisant de l'empirisme scientifique la ligne de démarcation imparable entre le réel ( physique) et l'irréel ( métaphysique).
Le positivisme quantique est au mieux un idéalisme scientifique et au pire un anti réalisme philosophique qui perpétue la confusion théorique sur un "physicalisme dualiste, dichotomique".
Dans la gradation d'une démarche vers une meilleure théorie de la connaissance je place, au niveau de notre réalité macroscopique, le positivisme au bas de l'échelle de l'entendement, la métaphysique au milieu et le réalisme philosophique au dernier échelon du haut quant à la relation entre monde objectif et monde subjectif. Platon aurait dit " entre monde sensible et formes intelligibles". Pour un idéaliste quantique ou anti réaliste c'est l'intersubjectivité ( classes d'observateurs) qui donne sens et formes au monde naturel. C'est vrai en ce qui concerne la condition humaine et l'état de nos connaissances, croyances, ignorances. La métaphysique a le défaut de placer très haut le phénomène de la connaissance et conscience, bien au dessus du monde physique et naturel duquel elles sont issues. En réalité l'univers n'a jamais eu besoin de nos constats, mythes et légendes, subjectivité ou intersubjectivité pour se déployer, se composer et créer selon des déterminismes universels qui lui sont propres et intrinsèques. Il y a donc bel et bien une réalité universelle indépendante de toute carte théorique, scientifique ou esprit pensant. Que les dieux jouent ou non aux dés ne concerne en rien le spatio temporel dans ses déterminismes naturels, physiques voire biologiques. Le positivisme quantique s'est inventé sa propre logique en circuit fermé: la réalité d'un phénomène passe par sa captation ( en d'autres mots sans sophismes, par la connaissance). Ici il faut recourir à un certain surréalisme ontologique pour admettre qu'une physique dite fondamentale a eu besoin d'une perception et déterminismes biologiques du niveau macroscopique pour devenir un fait objectif fondé. C'est assez flagrant que toute cette logique formelle n'est qu'un copié collé du platonisme et un monde des idées ( intersubjectivité) comme fondement du réel. Faut vouloir continuer à rêver du cantique du quantique pour ne pas voir un spiritualisme traditionnel reprit par le positivisme qui dit s'opposer au "réalisme naïf" d'Einstein. Einstein aurait aimé pouvoir déchirer ce positivisme quantique ... Inutile, le positivisme se déchire lui même entre une physique aléatoire et la nécessité des déterminismes biologiques capables de perception et cérébralité pour que la réalité soit... déterminée. On a pu confirmer le caractère d'indétermination des états quantiques et intrication non locale mais il demeure que la grille d'analyse positiviste comporte ses incongruités et vice logique.
Pour l'instant, le formalisme quantique est beaucoup trop anthropocentrique pour constituer un paradigme viable à long terme. Faudra discerner la physique quantique comme fait de nature insolite et singulier de la physique quantique comme fait de culture positiviste.
Positivisme et métaphysique. C'est une culture scientifique qui croyait pouvoir tasser toute culture philosophique ( =métaphysique) et se substituer comme gage de rationalisme abouti sur le réel et irréel. Faut voir Homo scepticus brandir le catéchisme scientifique devant tout questionnement philosophique. Philosopher serait un acte surnaturel en partant...
En conclusion et par conséquent si par réalisme philosophique à notre niveau macroscopique on admet qu'il existe logiquement une réalité universelle indépendante de tout facteur conscient ou spirituel, fait anthropique, théorie de la connaissance et que le matérialisme intégral et universel est fait de déterminismes physiques et pouvoir structurant qui permettent l'émergence possible de ce qui est, on réalise très vite que le schisme conceptuelle entre une physique dite Indéterministe et déterministe et la contradiction entre réalité objective et réalité subjective ( physique et métaphysique) sont perpétués par le positivisme et son cantique du quantique.
Rendre la physique du tout, à la fois, Indéterministe et intersubjective pour le fondement du réel fondamental au travers le paradigme "anti réaliste " c'est jeter encore plus de confusion sur le rapport naturel et spirituel dans un mélange étrange de scientisme et surréalisme ontologique. Avec le positivisme quantique l'univers ne devient qu'une construction mentale et non plus une réalité physique objective. L'univers? Prenez-sur vous, et acceptez la conclusion incontestable. "L’univers est immatériel-mental et spirituel". Il n'y a plus de physique seulement de l'esprit et de l'énergie sans substance, ni solide.
« Si la mécanique quantique ne vous a pas encore profondément choqué, alors vous ne l’avez pas encore comprise. Tout ce que nous appelons réel est fait de choses qui ne peuvent pas être considérées comme étant réelles. » – Niels Bohr.
Bref l'univers serait plus métaphysique que physique. Ainsi la physique quantique vient confirmer toutes les prétentions de la philosophie première et projections philosophico-religieuses. Que veut dire « notre réalité matérielle physique n’est pas vraiment physique » ?
Physicalisme ou spiritualisme?