Histoire - Les falsifications de R. Faurisson

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marco ducercle

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Re: Histoire - Les falsifications de R. Faurisson

Ecrit le 02 janv.21, 22:54

Message par marco ducercle »

Comment Faurisson faisait du Hors contexte

Allons sur son blog, et analysons son article sur l'insurrection du ghetto de Varsovie
On va voir comment il manipule un témoignage fait dans la presse lors d'une interview=> Marek Edelman Libération, le 18 avril 1988

« Il n’y a jamais eu d’insurrection ». Cette réplique, vieille de cinq ans, est de Marek Edelman, qui fut l’un des principaux responsables des groupes armés juifs du ghetto. M. Edelman ajoutait : « Nous n’avons pas même choisi le jour ; les Allemands l’ont imposé en pénétrant dans le ghetto pour chercher les derniers juifs. » Il précisait que le nombre des juifs qui combattirent les armes à la main ne dépassa jamais le chiffre de deux cent vingt.

Jusqu'ici, il ne fait que citer. C'est maintenant que ça va se corser:

Il n’y eut pas d’insurrection de tout un peuple pour obtenir sa liberté ou se défendre contre la déportation ; il n’y eut que la réaction d’une poignée de jeunes juifs qui, voyant les troupes allemandes pénétrer dans leur sanctuaire, essayèrent d’abord de s’y opposer puis tentèrent de fuir le troisième jour et, enfin, encerclés, se défendirent les armes à la main.

Qui était cette poignée de jeunes juifs? D'après Faurisson de véritables mafiosos!!!

De petits groupes armés, ne représentant pas plus de deux cent vingt personnes, dont le programme comportait l’usage de « la terreur et du sabotage », se livraient à des exactions contre la police juive, contre les Conseils juifs et contre les gardes d’usines et d’ateliers. Ces « terroristes » tiraient profit de l’activité industrielle et commerciale du ghetto, rackettaient les commerçants ou les habitants, exerçaient sur eux menaces et chantages, allant, par exemple, jusqu’à les emprisonner dans leurs maisons pour en obtenir les sommes d’argent exigées

Bref, Faurisson s'appuie sur un bout d'interview, pour nous démontrer, que ce n'était qu'une opération de police pour déloger des criminels d'une zone de non droit.
Or, il détourne les phrases originales en les coupant:
« Il n’y a jamais eu d’insurrection. Il y avait bien quelque chose mais ce n’était pas une insurrection. Une insurrection a un début, une fin et, surtout, un espoir de victoire. En avril 1943, il n’y avait pas de début et surtout il n’y avait aucun espoir ! »
« Nous n’avions même pas choisi le jour. Les Allemands l’ont imposé en pénétrant dans le ghetto pour chercher les derniers juifs. Nous n’avions que le choix de la manière de mourir. »
.

'mazalée'

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Re: Histoire - Les falsifications de R. Faurisson

Ecrit le 03 janv.21, 10:56

Message par 'mazalée' »

marco ducercle a écrit : 02 janv.21, 22:54 Comment Faurisson faisait du Hors contexte

Allons sur son blog, et analysons son article sur l'insurrection du ghetto de Varsovie
Tiens, encore une contestation historique de Faurisson impliquant des juifs :hum: A part ça la question juive ne l'intéresse pas.
On va voir comment il manipule un témoignage fait dans la presse lors d'une interview=> Marek Edelman Libération, le 18 avril 1988

« Il n’y a jamais eu d’insurrection ». Cette réplique, vieille de cinq ans, est de Marek Edelman, qui fut l’un des principaux responsables des groupes armés juifs du ghetto. M. Edelman ajoutait : « Nous n’avons pas même choisi le jour ; les Allemands l’ont imposé en pénétrant dans le ghetto pour chercher les derniers juifs. » Il précisait que le nombre des juifs qui combattirent les armes à la main ne dépassa jamais le chiffre de deux cent vingt.

Jusqu'ici, il ne fait que citer. C'est maintenant que ça va se corser:

Il n’y eut pas d’insurrection de tout un peuple pour obtenir sa liberté ou se défendre contre la déportation ; il n’y eut que la réaction d’une poignée de jeunes juifs qui, voyant les troupes allemandes pénétrer dans leur sanctuaire, essayèrent d’abord de s’y opposer puis tentèrent de fuir le troisième jour et, enfin, encerclés, se défendirent les armes à la main.
Leur sanctuaire ! (doh) Faut oser...
Qui était cette poignée de jeunes juifs? D'après Faurisson de véritables mafiosos!!!

De petits groupes armés, ne représentant pas plus de deux cent vingt personnes, dont le programme comportait l’usage de « la terreur et du sabotage », se livraient à des exactions contre la police juive, contre les Conseils juifs et contre les gardes d’usines et d’ateliers. Ces « terroristes » tiraient profit de l’activité industrielle et commerciale du ghetto, rackettaient les commerçants ou les habitants, exerçaient sur eux menaces et chantages, allant, par exemple, jusqu’à les emprisonner dans leurs maisons pour en obtenir les sommes d’argent exigées
Il ne doute de rien :non:
Bref, Faurisson s'appuie sur un bout d'interview, pour nous démontrer, que ce n'était qu'une opération de police pour déloger des criminels d'une zone de non droit.
Or, il détourne les phrases originales en les coupant:
« Il n’y a jamais eu d’insurrection. Il y avait bien quelque chose mais ce n’était pas une insurrection. Une insurrection a un début, une fin et, surtout, un espoir de victoire. En avril 1943, il n’y avait pas de début et surtout il n’y avait aucun espoir ! »
« Nous n’avions même pas choisi le jour. Les Allemands l’ont imposé en pénétrant dans le ghetto pour chercher les derniers juifs. Nous n’avions que le choix de la manière de mourir. »
.
Après Faurisson s'étonne que les historiens ne veuillent pas débattre avec lui. Pourquoi irait on se rabaisser pour discuter avec un... (j'ai pas de mot) pareil.
A chaque jour suffit sa peine.

'mazalée'

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Re: Histoire - Les falsifications de R. Faurisson

Ecrit le 05 janv.21, 21:24

Message par 'mazalée' »

Autre manipulation manifeste de Faurisson.

Primo Levi - Si c'est un homme.

Image

Faurisson fait l'analyse, toujours sur son blog https://robertfaurisson.blogspot.com/se ... primo+levi, de tout ce qui ne dit pas (selon lui) la vérité sur les chambres à gaz. La "vérité" étant qu'elles n'ont pas existées et il fait étalage de son pauvre (car il n’est même pas subtil) art de manipuler les textes pour leur faire dire ce qu'ils ne disent pas, quand ce n'est pas leur faire dire l'inverse.

Concernant le livre de Primo Levi voilà ce que dit Faurisson :

"Encore P. Levi a-t-il eu «la chance», comme il le dit dans la première phrase de sa préface, de n'être déporté à Auschwitz qu'en février 1944, c'est-à-dire à une époque où les conditions de vie s'étaient améliorées par rapport à l'année 1942 où le camp avait été ravagé par de graves épidémies de typhus."

Primo Levi ne dit pas ça, voici le texte :

"J'ai eu la chance de n'être déporté à Auschwitz qu'en 1944, alors que le gouvernement allemand, en raison de la pénurie croissante de main-d'oeuvre, avait déjà décidé d'allonger la moyenne de vie des prisonniers à éliminer, améliorant sensiblement leurs conditions de vie et suspendant provisoirement les exécutions arbitraires individuelles".

Que révèlent les propos de Primo Levi ?
1. Que les allemands en 44 n'éliminaient pas tout de suite leurs prisonniers parce qu'ils en avaient besoin,
2. Que du fait de ce besoin en main d'oeuvre, la vie des prisonniers s'en trouvait améliorée et rallongée.

Où fait-il un rapport avec 1942 et le typhus ? Nulle part !

Pourquoi Faurisson choisit-il de manipuler cet extrait dans lequel il ne retient que les mots "chance" et "conditions de vie améliorées" ?

Parce que ça lui permet de placer son leitmotiv des épidémies de typhus de 1942 qui sont pour lui l'explication des fours crématoires, des morts, des sélections, des actions spéciales... de tout.

Le problème est que Primo Lévi n'en parle pas, il parle d'autre chose. Du manque de main d'oeuvre et du fait que jusque-là les prisonniers avaient une espérance de vie largement limitée. Point.

Faurisson dit :

"On sait que, le 18 janvier, les Allemands ont évacué le camp, emmenant avec eux vers l'intérieur de l'Allemagne tous les prisonniers valides (pour éviter que les Soviétiques ne les enrôlent dans l'armée ou dans l'industrie) ; ils ont également évacué, parmi les malades ou les bouches inutiles, tous les volontaires, y compris les juifs, qui préféraient partir avec les Allemands plutôt que d'attendre les Soviétiques".

Il faut le lire pour le croire !

Les soviétiques auraient enrôlé les prisonniers dans l'Armée Rouge ou dans l'industrie !

C'est sûr que des civils morts de faim et de fatigue auraient fait des soldats redoutables en comparaison de qui les vétérans endurcis de Stalingrad et de Koursk auraient fait pâle figure... :non:

Quant à l'industrie, les russes trimbalaient avec eux leurs usines et c'est sûr qu'en 1945, 4 mois avant l'écrasement total de l'Allemagne, un retournement général de la situation ne tenait qu'à ça... :non:

Quant à "préférer partir avec les allemands plutôt qu'attendre les soviétiques" (et admirons au passage le vocabulaire honteux de cette ordure quand il dit "bouches inutiles", "volontaires" ou "y compris les juifs", comme s'il s'agissait d'une fleur que les Allemands faisaient), voilà ce que dit Primo Levi dans le même "Si c'est un homme" p. 150 :

"Car les russes arriveront. Le sol tremble jour et nuit sous nos pieds ; dans le silence vide de la Buna, le grondement sourd et étouffé de l'artillerie résonne maintenant sans interruption. L'atmosphère est tendue, on sent que la fin est proche. Les Polonais ne travaillent plus, les Français marchent de nouveau la tête haute. Les Anglais nous fond des clins d'oeil et nous saluent en cachette avec le "V" de la victoire, médius et index écartés ; et pas toujours en cachette".

On sent en effet que tout le monde dans le camps a l'air terrorisé à l'idée de voir un soviétique débarquer... :non: La protection allemande est tellement préférable !

Plus loin, Primo Lévi est malade au moment de l'évacuation du camps, les valides partent, les malades trop faibles ne peuvent que rester. Les malades demandent à un médecin grec ce qu'il va advenir d'eux :

"Il répondit que probablement les Allemands nous abandonneraient à nous-mêmes : non, il ne pensait pas qu'ils nous tueraient. Il ne faisait pas d'effort pour cacher qu'il pensait le contraire, sa gaieté était significative."

Le médecin grec "a préféré" parti avec les Allemands et Primo Lévi ne dit pas ce qu'il est devenu... En revanche il parle de son ami Alberto parti dans les marches qui lui en est mort.

Enfin p. 167 :

"Tous les hommes valides (à l'exception de quelques individus bien conseillés qui, au dernier moment, s'étaient déshabillés et glissé dans des couchettes d'infirmerie) partirent dans la nuit du 17 janvier 1945. 20 000 hommes environ, provenant de différents camps. Presque tous disparurent durant la marche d'évacuation...".

Donc : ceux qui sont partis avec les Allemands sont morts, ceux qui ont attendu les Russes ont pu survivre. Voilà ce que dit P. Levi. Et pourquoi sont-ils partis, ceux qui ont "préféré", mais uniquement pour ceux comme les malades qui pouvaient choisir de partir ou rester ou pour ceux qui auraient pu se cacher, car les valides eux ont été amenés d'office ? Parce qu'ils pensaient que les Allemands les élimineraient tous une fois le camp évacué. Tous les rescapés l'ont confirmé.

Voir ce court témoignage de 3 minutes : https://www.youtube.com/watch?v=WVr2OCibh5w

Conclusion : On remarque que la prose de notre faussaire n'a encore rien à voir avec l'auteur qu'il s'"amuse" à falsifier mais aussi avec la réalité des faits. Dans les deux cas, et preuves à l'appui, auteur et réalité révèlent à la face de Faurisson exactement le contraire de ce qu'il présente.

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Mais pour en finir, le plus grave en la matière face à l'évidence des manipulations de ce minable professeur c'est qu'il soit suivi par un nombre considérable d'individus qui pensent par là faire acte de rébellion à un système, à un ordre occulte qui nous ment. La fameuse théorie du complot qui fleurit sur internet et qu'il suffit d'agréer pour se croire très intelligent.

Voyons les commentaires youtubesques sous l'annonce par l'APF du décès de ce personnage :

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Sous une autre vidéo du bonhomme :

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(doh) (doh) (doh)
A chaque jour suffit sa peine.

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