Dominique Talib a écrit : 26 févr.22, 01:41
"pas de conscience sans cerveau."
Et pourtant
les arbres par exemple ont une forme de conscience. Ils luttent pour vivre et communiquent avec
les autres quand il y a un danger ...
Mais est-ce que c'est le cerveau qui a une conscience ou est-ce que c'est une conscience qui prend un cerveau comme support ?
Bon matin, Dominique.
Question: de quel niveau de conscience parle-t-on ici?
Un arbre pourrait-il se reconnaître devant un miroir?
Une blatte pourrait-elle pondre un
Réquiem ou un hippopotame
L'Être et le néant?
Je suis parfaitement d'accord avec votre première affirmation, à savoir que tout être vivant doté d'organes de sensation mêmes
les plus rudimentaires, et que ces êtres soient issus du monde animal ou végétal, ont plus ou moins conscience de leur environnement. Mais est-ce dont on parle ici?
Pour reprendre
la grille d'analyse mise de l'avant par le théoricien de
la physique et populaire vulgarisateur des sciences, Michio Kaku (lors d'un entretien sur
la nature possible de
la conscience chez des êtres créés de façon artificielle, qu'il s'agisse de robots, d'androïdes, ou du fictif SkyNet), selon qui
la conscience, telle que l'on en discute ici, repose sur trois pillers:
-
la perception de l'environnement au moyen des sens
-
la perception de soi (ou l'appréhension de son propre étant)
-
la capacité de planifier et de gérer l'avenir en le simulant afin d'accroître le potentiel de survie et d'essor
(Physics of the Future, Kaku, Michio. 2011, Random House, Inc., NY, NY. (p. 111)
Oui, l'arbre réagira naturellement aux conditions qui l'entourent. Tout être vivant en fera de même. Mais peut-on parler de conscience (au sens établi ci-dessus)? Non.
Que
les animaux dotés d'un cerveau moins bien développé que celui des humains éprouvent, pour
la plupart, tant de mal à se reconnaître devant une glace est un signe que
la conscience et le cerveau sont bel et bien liés.
Et, soit,
la fourmi engrange (alors que
la cigale, elle, préfère passer son été à chanter), mais le boulot est lié à l'instinct et non pas à
la capacité de simuler l'avenir, on s'entend.
Et, avant que l'on ne m'accuse de verser dans l'anthropocentrisme, je m'avoue toujours étonné (et ce, de façon plaisante) en regardant
les vidéos de ces corneilles déjouant des puzzles dont
la solution requière de multiples étapes éloignées
les unes des autres, ou encore de cet éléphant qui, pinceau à
la trompe, peint un paysage d'une beauté surprenante, ou même de ce dauphin qui s'élance vers le fond de
la mer pour récupérer un iPhone échappé par un passager sur un bateau avant de revenir à
la surface pour le lui remettre en mains propres. Il y a de
la conscience, là. J'en suis sûr. Mais toujours est-il qu'il y a là aussi des cervelles. Quiconque traite un autre de "cervelle d'oiseau" ne s'est jamais pâmé devant l'agilité surprenante (pour ne pas dire intellectuelle) d'une corneille, qu'elle tienne ou non en son bec un fromage.
Pour ce qui est du reste, c'est-à-dire de l'idée que
la Conscience universelle ne se serve du cerveau humain que comme support ou comme courroie de transmission, je le dis bien: tout est possible. J'en attends tout de même
la preuve indéniable. N'oubliez pas, Dominique, que vous avez affaire ici à quelqu'un qui se plaît à imaginer que nous sommes toutes et tous poussière d'étoiles venue à prendre conscience d'elle-même. Le pas à franchir est court entre votre vision et
la mienne.
Sur ce, bonne journée!