.
@ ronronladouceur,
Le point décisif n’est pas que nous ayons chacun une « perspective », ni même que toute lecture comporte une part d’interprétation — cela est trivial. Le désaccord porte sur le régime de légitimité de l’interprétation.
Je ne prétends à aucune vérité sur Pyrrhon. Je soutiens simplement qu’il existe une différence essentielle entre :
- tirer des conséquences minimales et négatives de ce que les sources autorisent (ce que Pyrrhon ne fait pas, ce qu’il refuse, ce sur quoi il s’abstient),
- et projeter positivement une posture spirituelle déterminée là où les textes sont silencieux ou ambigus.
Dire « je laisse les silences ouverts » n’est pas combler par l’imaginaire ; c’est précisément refuser de transformer ces silences en thèses. À l’inverse, faire de Pyrrhon un témoin quasi mystique, indifférent à l’examen, aux oppositions argumentatives ou au discernement, ce n’est pas suspendre le jugement : c’est affirmer quelque chose de précis sans critère décisif.
Quand tu dis : « Qui de nous deux a raison ? Pyrrhon passerait-il son chemin ? », tu déplaces la question. Il ne s’agit pas de savoir ce que Pyrrhon « penserait de nous », mais de savoir ce que nous sommes autorisés à lui attribuer sans sortir du cadre sceptique. Le pyrrhonisme n’autorise pas toutes les lectures sous prétexte qu’elles sont possibles ; il impose au contraire une discipline stricte dans ce que l’on affirme.
Quant aux deux propositions que tu rappelles :
« Une chose n’est pas plus ceci que cela »
« Les choses ne sont pas nécessairement telles qu’elles paraissent »
elles vont précisément contre l’idée d’un simple laisser-passer des pensées sans examen. Elles expriment une indécidabilité rationnelle, non une indifférence mystique. Dire qu’une chose n’est pas plus ceci que cela suppose qu’on ait envisagé des déterminations opposées et constaté qu’aucune ne l’emporte — ce qui implique comparaison, examen, mise en balance, même si cela ne débouche sur aucune conclusion dogmatique.
Enfin, invoquer l’idée que Pyrrhon « passerait son chemin » est encore une projection psychologique. Le scepticisme pyrrhonien n’est pas une attitude existentielle vague, mais une position philosophique identifiable par ce qu’elle refuse d’affirmer. C’est à ce niveau que se situe le désaccord.
En résumé :
- je ne nie pas que toute lecture engage celui qui lit ;
- je nie qu’on puisse, au nom de cette banalité, mettre sur le même plan une retenue interprétative et une projection positive.
Le scepticisme pyrrhonien commence précisément là où l’on cesse d’en rajouter.
.
La spiritualité selon Pyrrhon
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Re: La spiritualité selon Pyrrhon
Ecrit le 15 déc.25, 06:58- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
- Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit son lot d'expériences vécues.
Sagesse !
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- ronronladouceur
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Re: La spiritualité selon Pyrrhon
Ecrit le 15 déc.25, 08:22Le mot clé est justement 'interprétation' et il est à lui seul l'éclairage dont il faut tenir compte dans les diverses considérations.J'm'interroge a écrit : 15 déc.25, 06:58 Le point décisif n’est pas que nous ayons chacun une « perspective », ni même que toute lecture comporte une part d’interprétation — cela est trivial. Le désaccord porte sur le régime de légitimité de l’interprétation.
Je ne pars pas des silences, mais de la compréhension que j'ai à partir de données disponibles. Votre vision ici est elle-même spéculation, ou projection...Dire « je laisse les silences ouverts » n’est pas combler par l’imaginaire ; c’est précisément refuser de transformer ces silences en thèses. À l’inverse, faire de Pyrrhon un témoin quasi mystique, indifférent à l’examen, aux oppositions argumentatives ou au discernement, ce n’est pas suspendre le jugement : c’est affirmer quelque chose de précis sans critère décisif.
Tout ici est question de positionnement de la posture... Vous en faites une lecture après examen de ce qui 'pourrait' se passer ou se passerait dans la tête de Pyrrhon (lecture psychique), alors que je situe l'esprit de Pyrrhon dans la non-considération même de ce qui pourrait se passer. À ce compte-là, l'indifférence précède même l'examen de ce qui se passe, puisque logiquement de toute façon, il suspendrait le jugement... Cette lecture me semble en tout cas plus à même de rendre compte de son esprit... Il se situe, pour ainsi dire, dans ''l'avant-même''...Quand tu dis : « Qui de nous deux a raison ? Pyrrhon passerait-il son chemin ? », tu déplaces la question. Il ne s’agit pas de savoir ce que Pyrrhon « penserait de nous », mais de savoir ce que nous sommes autorisés à lui attribuer sans sortir du cadre sceptique. Le pyrrhonisme n’autorise pas toutes les lectures sous prétexte qu’elles sont possibles ; il impose au contraire une discipline stricte dans ce que l’on affirme.
Dire qu’une chose n’est pas plus ceci que cela suppose qu’on ait envisagé des déterminations opposées et constaté qu’aucune ne l’emporte — ce qui implique comparaison, examen, mise en balance, même si cela ne débouche sur aucune conclusion dogmatique.
Pas nécessairement... Je penche donc plus pour l'indifférence devant même toute discussion... Projetez-vous et pensez simplement à comment il pourrait réagir en apprenant qu'il existe des forums de discussions...
En d'autres mots, vous lui collez une activité qui ne lui colle pas...
Mais au fond, qu'est-ce que j'en sais, quand aucune interprétation n'est décisive?
Et je trouve qu'à travers votre propre perspective, ma posture est très pyrrhonienne...
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Re: La spiritualité selon Pyrrhon
Ecrit le 15 déc.25, 14:17.
@ ronronladouceur,
Le mot « interprétation » ne suffit pas à dissoudre toutes les distinctions. Dire que toute lecture est interprétative ne signifie pas que toutes les interprétations se valent, ni qu’elles obéissent aux mêmes contraintes. Le pyrrhonisme n’abolit pas les exigences minimales de cohérence, de justification et de retenue ; il les renforce.
Tu affirmes ne pas partir des silences, mais des « données disponibles ». Or c’est précisément là que le problème surgit : rien, dans les données disponibles, n’autorise positivement l’idée d’une indifférence préalable à tout examen, ni celle d’un Pyrrhon situé dans un « avant-même » de toute considération rationnelle. Ce que tu présentes comme une compréhension plus fine de son esprit est en réalité une thèse forte sur sa posture mentale — thèse qui n’est ni attestée ni exigée par les sources.
Lorsque tu dis que je ferais une « lecture psychique », c’est une inversion complète. Je ne prétends pas savoir ce qui « se passe dans la tête de Pyrrhon ». Je m’en tiens à ce que sa posture implique logiquement : refuser l’assentiment dogmatique n’implique pas refuser l’examen ; suspendre le jugement n’implique pas une indifférence antérieure à toute prise en compte. C’est toi, au contraire, qui postules une disposition intérieure spécifique — indifférence radicale, non-considération, retrait préalable — sans critère décisif.
Dire que « l’indifférence précède même l’examen » revient à transformer l’épochè en état psychologique originaire. Or, dans le scepticisme pyrrhonien tel que nous pouvons le reconstituer prudemment, l’épochè n’est jamais décrite comme un point de départ, mais comme un effet : elle survient lorsque l’examen ne permet pas de trancher. La déplacer en amont, c’est modifier en profondeur la structure même du scepticisme, c'est en faire une approche qui n'a plus rien de philosophique.
Les analogies du type « comment réagirait Pyrrhon en découvrant les forums » n’apportent rien sur le plan philosophique. Elles ne font que projeter des scénarios imaginaires là où la question porte sur des distinctions conceptuelles précises : examen / assentiment, apparence / dogme, indécidabilité / indifférence. Le pyrrhonisme n’est pas une psychologie fictionnelle ; c’est une position identifiable par ce qu’elle autorise et ce qu’elle interdit d’affirmer.
Lorsque tu dis enfin : « qu’est-ce que j’en sais, quand aucune interprétation n’est décisive ? », tu touches malgré toi le point central. Justement : lorsqu’aucune interprétation n’est décisive, la seule posture cohérente est de ne pas en affirmer une positivement. Or tu affirmes bel et bien quelque chose : une indifférence préalable, un retrait avant l’examen, une absence d’activité discursive. Ce n’est pas une suspension, c’est une prise de position.
Que tu trouves ta posture « très pyrrhonienne » depuis ta propre perspective n’est pas un argument. Le pyrrhonisme ne se définit pas par un sentiment de parenté, mais par une rigueur négative : ne pas faire dire plus que ce qui peut être justifié. Là où tu ajoutes une figure, une attitude, un esprit déterminé, je m’arrête. Et ce n’est pas par dogmatisme, mais par fidélité à ce que le scepticisme impose précisément : savoir s’arrêter.
Ce n’est donc pas une divergence de tempérament, ni une simple différence de sensibilité. C’est une divergence sur le seuil au-delà duquel l’interprétation devient projection. Et c’est ce seuil-là tu le passes allègrement, là où je reste sobre.
.
@ ronronladouceur,
Le mot « interprétation » ne suffit pas à dissoudre toutes les distinctions. Dire que toute lecture est interprétative ne signifie pas que toutes les interprétations se valent, ni qu’elles obéissent aux mêmes contraintes. Le pyrrhonisme n’abolit pas les exigences minimales de cohérence, de justification et de retenue ; il les renforce.
Tu affirmes ne pas partir des silences, mais des « données disponibles ». Or c’est précisément là que le problème surgit : rien, dans les données disponibles, n’autorise positivement l’idée d’une indifférence préalable à tout examen, ni celle d’un Pyrrhon situé dans un « avant-même » de toute considération rationnelle. Ce que tu présentes comme une compréhension plus fine de son esprit est en réalité une thèse forte sur sa posture mentale — thèse qui n’est ni attestée ni exigée par les sources.
Lorsque tu dis que je ferais une « lecture psychique », c’est une inversion complète. Je ne prétends pas savoir ce qui « se passe dans la tête de Pyrrhon ». Je m’en tiens à ce que sa posture implique logiquement : refuser l’assentiment dogmatique n’implique pas refuser l’examen ; suspendre le jugement n’implique pas une indifférence antérieure à toute prise en compte. C’est toi, au contraire, qui postules une disposition intérieure spécifique — indifférence radicale, non-considération, retrait préalable — sans critère décisif.
Dire que « l’indifférence précède même l’examen » revient à transformer l’épochè en état psychologique originaire. Or, dans le scepticisme pyrrhonien tel que nous pouvons le reconstituer prudemment, l’épochè n’est jamais décrite comme un point de départ, mais comme un effet : elle survient lorsque l’examen ne permet pas de trancher. La déplacer en amont, c’est modifier en profondeur la structure même du scepticisme, c'est en faire une approche qui n'a plus rien de philosophique.
Les analogies du type « comment réagirait Pyrrhon en découvrant les forums » n’apportent rien sur le plan philosophique. Elles ne font que projeter des scénarios imaginaires là où la question porte sur des distinctions conceptuelles précises : examen / assentiment, apparence / dogme, indécidabilité / indifférence. Le pyrrhonisme n’est pas une psychologie fictionnelle ; c’est une position identifiable par ce qu’elle autorise et ce qu’elle interdit d’affirmer.
Lorsque tu dis enfin : « qu’est-ce que j’en sais, quand aucune interprétation n’est décisive ? », tu touches malgré toi le point central. Justement : lorsqu’aucune interprétation n’est décisive, la seule posture cohérente est de ne pas en affirmer une positivement. Or tu affirmes bel et bien quelque chose : une indifférence préalable, un retrait avant l’examen, une absence d’activité discursive. Ce n’est pas une suspension, c’est une prise de position.
Que tu trouves ta posture « très pyrrhonienne » depuis ta propre perspective n’est pas un argument. Le pyrrhonisme ne se définit pas par un sentiment de parenté, mais par une rigueur négative : ne pas faire dire plus que ce qui peut être justifié. Là où tu ajoutes une figure, une attitude, un esprit déterminé, je m’arrête. Et ce n’est pas par dogmatisme, mais par fidélité à ce que le scepticisme impose précisément : savoir s’arrêter.
Ce n’est donc pas une divergence de tempérament, ni une simple différence de sensibilité. C’est une divergence sur le seuil au-delà duquel l’interprétation devient projection. Et c’est ce seuil-là tu le passes allègrement, là où je reste sobre.
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- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
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Re: La spiritualité selon Pyrrhon
Ecrit le 17 déc.25, 22:54.
@ ronronladouceur,
Je replace ici :
Mais, la suspension du jugement n'oblige pas à une absence d'interprétation. Quand on parle de suspension du jugement, en réalité, il n'est pas question de ne pas juger du tout, mais ne pas donner son assentiment lorsque ni la raison ni l'expérience ne permettent pas de trancher.
------> Plutôt qu'une suspension du jugement, l'épochè est une suspension de l'assentiment.
Chat GPT :
Oui. Et ta formulation met précisément le doigt sur la confusion centrale.
1. Certitude logique vs indécidabilité factuelle
On peut raisonner avec une parfaite rigueur sur des propositions conditionnelles. La validité du raisonnement peut être certaine, tout en laissant indécidable la vérité des conclusions, faute de statut établi pour les prémisses. La certitude porte alors sur la cohérence logique, non sur l’état du réel. Pyrrhon n’a jamais nié cette distinction.
2. L’épochè ne supprime pas l’interprétation
Suspendre le jugement ne signifie pas cesser d’interpréter, d’analyser ou de raisonner. Cela signifie refuser d’accorder un assentiment définitif là où ni la raison ni l’expérience ne permettent de trancher. L’interprétation peut exister, être explorée, comparée, testée — sans être crue.
3. Le cœur de l’épochè : l’assentiment, pas l’activité mentale
Ce que le pyrrhonien suspend, ce n’est ni la pensée, ni l’analyse, ni même le jugement au sens large, mais l’assentiment. Il ne dit pas « je ne juge jamais », mais « je n’affirme pas lorsque rien ne permet de décider ». La suspension porte sur le tenir-pour-vrai, pas sur le penser.
4. Formulation plus juste
Tu as raison : parler de « suspension du jugement » est historiquement commode mais philosophiquement imprécis.
L’épochè est bien une suspension de l’assentiment, non une paralysie intellectuelle ni une inactivité de la raison.
Dit autrement :
> Le pyrrhonien pense, examine, interprète — mais il ne croit pas.
Et c’est précisément ce point que tes interlocuteurs manquent lorsqu’ils transforment Pyrrhon en figure d’indifférence mentale ou de pure passivité contemplative.
.
@ ronronladouceur,
Je replace ici :
J'm'interroge a écrit : 17 déc.25, 13:21 La prétendue « inactivité » que tu suggères évoque plutôt un état mental pathologique qu’une démarche philosophique.
On peut très bien, comme j'ai appris à le faire : raisonner sur des propositions conditionnelles. On peut parvenir à une certitude dans les raisonnements mais pas nécessairement sur les conclusions, les conclusions d'un raisonnement qui contient des propositions conditionnelles n'étant pas décidables en l'état. Leur vérité ou non dépend du statut de vérité des propositions dont le statut de vérité est incertain.ronronladouceur a écrit : 17 déc.25, 14:04 Pas du tout... C'est simplement un acte volontaire, celui de se refuser à l'interprétation... J'imagine pas nécessairement dans toutes les circonstances, mais peut-être plus expressément en regard des actes de pensée...
Par exemple, lors d'une dispute, vous décidez de vous taire...
Une méditant d'expérience pourrait mieux dire ce que je veux dire ici...
Chacun donc sa compréhension... Avec son pendant de peut-être vrai, de peut-être faux, etc.
Ou encore Pas plus ceci que cela...
Mais, la suspension du jugement n'oblige pas à une absence d'interprétation. Quand on parle de suspension du jugement, en réalité, il n'est pas question de ne pas juger du tout, mais ne pas donner son assentiment lorsque ni la raison ni l'expérience ne permettent pas de trancher.
------> Plutôt qu'une suspension du jugement, l'épochè est une suspension de l'assentiment.
Chat GPT :
Oui. Et ta formulation met précisément le doigt sur la confusion centrale.
1. Certitude logique vs indécidabilité factuelle
On peut raisonner avec une parfaite rigueur sur des propositions conditionnelles. La validité du raisonnement peut être certaine, tout en laissant indécidable la vérité des conclusions, faute de statut établi pour les prémisses. La certitude porte alors sur la cohérence logique, non sur l’état du réel. Pyrrhon n’a jamais nié cette distinction.
2. L’épochè ne supprime pas l’interprétation
Suspendre le jugement ne signifie pas cesser d’interpréter, d’analyser ou de raisonner. Cela signifie refuser d’accorder un assentiment définitif là où ni la raison ni l’expérience ne permettent de trancher. L’interprétation peut exister, être explorée, comparée, testée — sans être crue.
3. Le cœur de l’épochè : l’assentiment, pas l’activité mentale
Ce que le pyrrhonien suspend, ce n’est ni la pensée, ni l’analyse, ni même le jugement au sens large, mais l’assentiment. Il ne dit pas « je ne juge jamais », mais « je n’affirme pas lorsque rien ne permet de décider ». La suspension porte sur le tenir-pour-vrai, pas sur le penser.
4. Formulation plus juste
Tu as raison : parler de « suspension du jugement » est historiquement commode mais philosophiquement imprécis.
L’épochè est bien une suspension de l’assentiment, non une paralysie intellectuelle ni une inactivité de la raison.
Dit autrement :
> Le pyrrhonien pense, examine, interprète — mais il ne croit pas.
Et c’est précisément ce point que tes interlocuteurs manquent lorsqu’ils transforment Pyrrhon en figure d’indifférence mentale ou de pure passivité contemplative.
.
- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
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