André Frossard est né le 14 janvier 1915 dans le Doubs. Il est le fils de Louis-Oscar Frossard, l'un des fondateurs historiques du Parti communiste français, qui fut à 31 ans le premier secrétaire général du PCF, puis ministre dans les gouvernements du Front populaire.
Précisons qu'André Frossard fut élevé dans l'athéisme parfait, « celui où la question de l'existence de Dieu ne se pose même plus.
La conversion devant le Saint Sacrement de cet écrivain athée eut un grand retentissement dans le monde entier.
Lui-même écrit dans son livre Dieu existe, je l’ai rencontré (1969) comment eut lieu cette conversion.
Jusqu’à ces derniers jours il n’a fait que dire : « Depuis que j’ai rencontré Dieu, je ne puis m’habituer à Son mystère.
Chaque jour est une nouveauté pour moi.
Dieu existe, je dois le dire,
En entrant à 5h10 dans une chapelle du Quartier Latin de Paris pour rencontrer un ami, j’en suis sorti cinq minutes plus tard en compagnie d’une amitié qui n’était pas de ce monde.
En entrant j’étais sceptique et athée, mais plus encore indifférent et préoccupé par bien d’autres choses que par un Dieu que je ne cherchais même plus à nier...
Debout, devant la porte, je cherchais des yeux mon ami sans arriver à le reconnaître... mon regard passait de l’ombre à la lumière...des fidèles aux religieuses, à l’autel...
Il s’arrêta sur la deuxième bougie qui brûlait à gauche de la Croix (j’ignorais de me trouver en face du Saint Sacrement). Et voilà que tout à coup se déchainent une série de prodiges d’une violence inépuisable qui vont démolir en un instant l’être absurde que je suis, pour faire naître le garçon stupéfié que je n’ai jamais été...
D’abord je me sentis souffler ces mots “Vie Spirituelle”...comme s’ils étaient prononcés à voix basse...
puis une grande lumière... un monde, un autre monde d’une splendeur et d’une richesse qui, du coup, renvoient le nôtre parmi les ombres fragiles des rêves non réalisés... l’évidence de Dieu... duquel je sens toute la douceur... une douceur active, bouleversante, bien au-delà de la violence, capable de briser la pierre la plus dure et plus dure que la pierre, le coeur humain.
Son irruption débordante et totale s’accompagnait de la joyeuse allégresse de celui qui est sauvé d’un naufrage juste à temps.
Ces sensations que j’ai de la peine à traduire dans un langage inadapté aux idées et aux images, se suivent en même temps... Tout est dominé par la présence de Celui dont je ne pourrai plus jamais écrire le nom sans avoir la crainte de blesser sa tendresse.
Celui devant qui j’ai la chance d’être un fils pardonné qui se réveille pour apprendre que tout est don. »
Frossard commentait :
« Dieu existe et il était présent, révélé, caché par cette lumière qui sans discours ni images faisait comprendre l’Amour... Une seule chose me surprend : l’Eucharistie. J’étais stupéfait que la charité divine ait trouvé ce moyen inoui pour communiquer et surtout qu’il ait choisi le pain pour le faire. Le pain qui est l’aliment du pauvre et celui préféré des enfants... »
Frossard termina sa confession avec ces très belles paroles :
« Amour, pour parler de toi l’Éternité sera trop courte. »


