l'hirondelle a écrit :Les interdits alimentaires ont ( et pas avaient ; le peuple juif existe toujours et n'appartient pas au passé) bel et bien cette fonction de distinction de "mise à part" des autres peuples.
Nous sommes d'accord. Le peuple juif a une légitimité éternelle dans le plan de Dieu. A eux a été donné l'Ancienne Alliance. Or, "
les dons de Dieu sont sans repentance " (Romains 11, 29).
Aujourd'hui, nous abordons le deuxième grand chapitre de notre enseignement.
B/ JÉSUS EST LA VÉRITÉ.
Rappel du plan avec renvoi en lien vers les enseignements déjà mis en ligne :
A/ JESUS EST LE CHEMIN.
Préambule : Écrits non chrétiens qui témoignent de Jésus au premier siècle.
I/ Je crois en Jésus Christ
II/ Son Fils unique, Notre Seigneur.
III/ Il a été conçu du Saint Esprit.
IV/ Il est né de la Vierge Marie
VI/ Il a souffert sous Ponce Pilate.
B/ JÉSUS EST LA VÉRITÉ.
VII/ Il a été crucifié.
1/ Qui a livré Jésus-Christ ?
2/ Cène et Agonie.
3/ Le sacrifice parfait.
1/ Qui a livré Jésus-Christ ?
Jésus-Christ a été crucifié, ce qui est la condamnation à mort la pire qui soit, la plus douloureuse et la plus infamante.
On ne peut donc pas exclure du christianisme le mystère de la souffrance : «
Je n'ai rien voulu savoir parmi vous que Jésus-christ et Jésus crucifié » (1 Co 2, 2) dit Paul.
Qui a livré Jésus :
- Les juifs ?
Effectivement, les grands-prêtres ont voulu sa mort pour blasphème, puisqu'il s'était dit
Dieu : «
Ils lui répondirent : « Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider, mais c’est pour un blasphème : tu n’es qu’un homme, et tu te fais Dieu. » » (Jean 10, 33).
Or, dans la Palestine sous domination romaine, les autorités juives n'ont pas le droit de mettre à mort quelqu'un. Ils livrent donc Jésus aux romains qui sont les seuls en capacité de décider d'une condamnation à mort. Puisque le blasphème de polythéisme n'est pas reconnu par les romains, les grands-prêtres vont dire aux romains que Jésus a commis un crime politique en se prétendant
roi. Les Grands prêtres vont même aller jusqu'à dire que seul
César est leur roi, ce qui est une apostasie, puisque, pour Israël, seul Dieu est leur roi (Jean 19, 15).
- Qui a livré Jésus ? Judas ?
Judas était-il libre de trahir Jésus ? «
Satan entra en lui » dit Jean (Jean 13, 27)…. Jésus avait annoncé sa trahison. «
Cela s'accomplit selon les écritures »... c'est un peu comme si Judas n'avait pas eu le choix.
On dit qu'il s'agit de la prescience de Dieu. Dieu sait d'avance ce que les hommes vont choisir librement de faire. Dieu ne prédestine (ne choisit pas à leur place) pas les hommes aux péchés, mais Il sait d'avance ce qu'ils vont choisir librement de faire. C'est la prescience de Dieu.
Jésus semble savoir qu'il va trahir. En sa personne divine, il sait donc certaines choses, alors que d'autres lui demeurent inconnues du fait de son humanité. En fait, Jésus sait ce qui est utile à sa vocation. Il ignore ce qui est du ressort du Père, et surtout ce qui n'a pas d'utilité immédiate. Par exemple, il ignore «
l'heure de la fin des temps » (Mat 24, 36). Tout au long des Evangiles, nous contemplons la double articulation entre l'humanité totale de Jésus, et sa parfaite divinité.
Que savait Jésus à l'avance ? Il prédit la trahison de Judas (jean 17, 12) et la défection de Pierre (Jean 13, 38). Jésus savait donc certainement ce qui allait lui arriver (Jean 17, 1).
La mort de Jésus n'est pas un malheureux accident. Sa mort a été voulue par Dieu pour notre salut.
- Qui a livré Jésus ? Dieu le Père ?
Jésus a été condamné par certains juifs, par les autorités romaines, mais également par Dieu, effectivement.
- Jésus a «
été livré selon le dessein bien arrêté de la science de Dieu » (Acte 2, 23).
- «
Dieu n'a pas épargné son propre fils, mais il l'a livré pour nous tous » (Romains 8, 32).
- Son sacrifice avait été annoncé par le sacrifice d'Abraham, et dans la prophétie du serviteur souffrant d’Isaïe.
Les idées de
réparation, de sacrifices d'expiations, sont sous-jacentes à la présentation biblique de la mort de Jésus !
Dieu a donné ainsi la preuve de son amour : «
Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés le premier, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés. » (1 Je 4, 9-10).
Le Père a livré son fils de trois manières :
- par un décret éternel (Jean 12, 27).
- En ne protégeant pas son Fils. Jésus disposait de légions d'anges pour le protéger (Mat 26, 53). Or ils n'ont pas bougé lors de sa passion.
- En inspirant à son Fils la volonté de souffrir pour nous (Jean 10, 18).
Le concile de Trente (au XVIIe siècle) est clair : ce sont nos péchés et tout particulièrement ceux accomplis après notre baptême qui crucifient Jésus-Christ. Contrairement à un préjugé établi, l'Eglise ne rend pas les juifs responsables de la mort de Jésus.
Jésus a subit sa passion librement.
Il a été trahi par Juda, livré par les Juifs, condamné par les romains, mais c'est lui qui a donné sa vie librement : «
Ma vie nul ne la prend, mais c'est moi qui la donne » (Jean 10, 18).
Jésus boit le calice de la volonté paternelle (Luc 22, 42).
Jésus n'est pas un héro qui se sacrifie pour ses semblables, dans une dimension uniquement horizontale, comme un résistant se sacrifiant pour ses camarades. Il s'offre d'abord à son Père dans une dimension verticale. Il est le Fils obéissant, l'agneau immolé (Jean 1, 29). Il offre sa vie à son Père. C'est dans un esprit éternel que le Christ s'est offert lui-même à Dieu, c'est pour cela qu'il est venu sur terre par son incarnation (Jean 12, 27).
2/ Cène et Agonie.
Jésus est donc entré librement dans sa passion. C'est
pour cette heure qu'il est venu (Jean 12, 27).
Lors de deux épisodes, Jésus a signalé qu'il savait ce qui l'attendait : Il s'agit du moment du dernier repas, appelé la Cène, et quelques heures après, du moment de son agonie, au jardin de Gethsémani, juste avant son arrestation.
2. 1. La Cène, le dernier repas, le jeudi soir, juste avant le vendredi de sa mort.
Jésus fait alors deux gestes riches en enseignements prophétiques :
a) il lave les pieds de ses apôtres,
et il donne le commandement d
'aimer notre prochain comme lui nous a aimé (Jean 13, 1-15).
b) La consécration eucharistique.
Jésus institue l'Eucharistie en mémoire de son sacrifice à venir. Il sait donc parfaitement ce qui l'attend.
Il est totalement libre de se livrer ou de fuir. Il a donc parfaitement obéi à sa vocation de Rédempteur de l’humanité par la souffrance de la croix.
Jésus est
l’agneau de la pâque juive. Il meurt en croix à l'instant précis où l'agneau pascal est égorgé au Temple (Jean 19, 31). On n'a pas cassé les os de Jésus sur la croix, comme on ne brise pas les os de l’agneau pascal.
Par l'Eucharistie, le vin devient son sang, comme le sang de l’agneau avait protégé les hébreux au moment de l'Exode conduit par Moise. Le sang sur les montants de la porte avait alors protégé les hébreux de la colère de Dieu. Communier nous protège pareillement de la juste colère de Dieu motivée par nos péchés.
Qui mange ma chair et boit mon sang, aura la vie éternelle, avait averti Jésus bien avant sa passion (Jean 6, 54).
2. 2. Ensuite lors de l'agonie à Gethsémani, Jésus a montré qu'il savait ce qui l'attendait.
Gethsémani signifie
pressoir à huile en hébreu. Effectivement, Jésus a été pressé par la souffrance morale en attendant son arrestation :
«
Pendant les jours de sa vie dans la chair, il offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect. Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéisse la cause du salut éternel » (He 5, 7-8).
Jésus vrai homme a engagé sa liberté humaine pour accepter la passion.
«
Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne. » (Luc 22, 42).
Y -a t-il plusieurs volontés en Jésus, une volonté divine et une humaine ?
En fait, il y a bien deux volontés en Jésus, comme il y a deux natures. C'est pas l'obéissance du Christ que nous sommes sauvés. La volonté humaine de Jésus se soumet librement à la volonté du Père. La volonté humaine de Jésus est parfaitement accordée, soumise, à la volonté du Père. Si Jésus vrai homme n'avait pas une volonté humaine indépendante de sa volonté divine, il ne serait pas saint. En effet c'est parce qu'il a réussi à accorder parfaitement sa volonté humaine à la volonté divine qu'il est saint. Il a obéit jusqu'au bout au Père :«
en se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. » (Ph 2, 8).
Jésus n'est venu dans le monde que pour cette heure.
Il savait en tant que Dieu qu'il s'agissait de sa vocation. Sa volonté humaine a dû manifester son obéissance à la volonté du Père. Il y a donc deux volonté en Jésus : une volonté divine, et une volonté humaine qui agit selon son libre arbitre. Jésus étant saint, il conforme parfaitement sa volonté humaine à la volonté du Père. Il n'y a donc aucune différence entre ce que veulent ces deux volontés, elles sont pourtant disjointes, différentes.
Jésus étant saint, il a choisi librement d'obéir parfaitement à Dieu. Le monothélisme, au VIIe siècle, niait qu'il y ait eu deux volonté en Jésus. La question de la coexistence de deux volontés en Jésus a donc été tranchée à ce moment là, lors du 3e concile de Constantinople, en 680.
Il y a plusieurs volontés humaines : une volonté sensible, et une volonté sensible.
On peut avoir un désir de confort, de plaisir,
mais choisir un désagrément par choix de volonté.
Jésus par sa volonté sensible a repoussé de toutes ses forces la souffrance de la croix, mais il a accepté par
sa volonté rationnelle la souffrance comme moyen approprié au salut.
3/ Le sacrifice parfait.
Actuellement, on ne comprend plus la valeur spirituelle des sacrifices.
Pourtant offrir un bien matériel (dont on se dessaisie) afin d'accéder à des biens immatériels, est très utile à notre croissance spirituelle.
Jésus se montre parfait, saint, dans les plus atroces souffrances. Il se dessaisie du bien matériel le plus sensible, celui auquel chacun tient le plus : lui-même.
Or, dans la souffrance, Jésus intercède pour ces bourreaux : «
Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34).
Jésus est l'autel, le prêtre et la victime :
L'autel, car en tant que Dieu, il reçoit le sacrifice. Il est la victime, car il est sacrifié. Il est le prêtre, car il s'offre
lui-même à Dieu.
Son sacrifice est donc parfait, et indépassable.
Un sacrifice consiste à se détacher d'un bien fini, matériel, pour s'attacher à un bien infini, divin.
C'est le contraire du péché.
L'obéissance du Christ vient défaire ce qu'avait noué la désobéissance d'Adam :
«
En effet, de même que par la désobéissance d’un seul être humain la multitude a été rendue pécheresse, de même par l’obéissance d’un seul la multitude sera-t-elle rendue juste. » Rom 5, 19
Jésus corrige donc par sa mort le péché originel provenant d'Adam.
Adam a écouté le serpent qui l'avait tenté ainsi : «
vous serez comme des dieux » (Genèse 3, 5).
Jésus, lui, s'est dépouillé de sa condition divine, pour descendre au rang d’esclave (Ph 2, 6-11). Il a fait le chemin exactement inverse à celui d'Adam.
En cela Jésus est le Nouvel Adam, celui qui rachète les hommes.
Il fallait à la rédemption le sang du juste et l'humilité de Dieu, dit Saint Augustin (de
Trinidate IV, 4).
Jésus est accablé du péché des hommes : «
Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu. » (2 Co 5, 21).
Jésus-Christ a assumé toute nos misères, jusqu'à la plus grande des misères : l’éloignement de Dieu : «
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné. » (Mat 27, 46).
Pourquoi un tel moyen était-il nécessaire ?
En fait, la passion remplit plusieurs critères qui justifie sa nécessité :
- la passion de Jésus permet de connaître l'amour de Dieu : «
voyez comme est grand l'amour de Dieu, il a donné son Fils pour nous » (1 Jean 3, 1).
- la victoire sur le diable. L'homme Dieu Jésus a vaincu le diable pour nous. Jésus a triomphé du diable (Jean 14, 30, Jean 16, 11), alors que nous en sommes incapables (Luc 22, 31).
- la passion du christ nous donne l'horreur du péché. Quand on considère le prix de notre rachat, nous avons horreur du péché.
- la passion du Seigneur donne l'exemple de toutes les vertus :
«
C’est bien à cela que vous avez été appelés, car C’est pour vous que le Christ, lui aussi, a souffert ; il vous a laissé un modèle afin que vous suiviez ses traces. » (21 Pi 2, 21).
C'est par son obéissance, par sa charité que Jésus nous a sauvé, bien plus que par ses souffrances. Une seule goutte de son sang aurait subit pour sauver l'humanité, dit Saint Thomas d'Aquin,
notre monde et même d'autres mondes, s'il en existe.
Vierge Marie est le plus beau modèle des disciples : elle a souffert moralement avec Jésus jusqu'au bout.
Jésus l'a donnée pour mère au dernier disciple présent au pied de la croix (Jean 19, 25-27). La Vierge s'ouvre à sa maternité spirituelle au pied de la croix.
Jésus fait de Marie la nouvelle Ève, la mère de toute l'humanité, au pied de la croix, quand Jésus l'a confiée à son disciple et qu'elle a accepté d'être sa mère.
Actuellement nous avons tendance à limiter le christianisme à l'amitié, à la joie, à la communion amicale, et on oublie le sacrifice offert dans la souffrance pour le salut du monde !
Il faut tenir ensemble ces deux extrémités - la souffrance et la résurrection - pour connaître la vérité de la foi chrétienne.
Jésus élevé sur la croix, mourant en croix, rend l'Esprit, et monte au ciel, cela résume l’ascension et la Pentecôte.
Rappel du plan avec renvoi en lien vers les enseignements déjà mis en ligne :
A/ JESUS EST LE CHEMIN.
Préambule : Écrits non chrétiens qui témoignent de Jésus au premier siècle.
I/ Je crois en Jésus Christ
II/ Son Fils unique, Notre Seigneur.
III/ Il a été conçu du Saint Esprit.
IV/ Il est né de la Vierge Marie
VI/ Il a souffert sous Ponce Pilate.
B/ JÉSUS EST LA VÉRITÉ.
VII/ Il a été crucifié.