Re: La Bible dit "incrédulité" en parlant de la mécréance
Posté : 19 août25, 01:55
Bonjour à toutes et à tous,
Première partie de votre message.
Au sujet du grec "apeitheo"
Au début de ce fil concernant l’incrédulité, nous parlions de απιστος ; απιστια et απιστεω de la famille de πιστεύω = croire, avec le préfixe privatif.
Or à présent vous nous parlez de απειθης ; απειθεια et ἀπειθέω de la famille de πειθώ = persuader.
Certes, apparemment ces deux familles sont liées, πειθώ ressemble à un passif de πιστεύω mais en πειθώ il y a une dimension d’intention qui est absente de πιστεύω comme en témoigne l’adjectif ἀπειθής = désobéissant, indocile ; difficile à manier, résistant.
Cette racine est employée dans la LXX par exemple ; Exode 23:21 Prends garde à toi en sa présence, et écoute sa voix, ne lui sois point rebelle (ἀπειθέω) ; car il ne pardonnera point votre péché, parce que mon nom est en lui.
Ou
Lévitique 26:15 Et que vous rejetiez (ἀπειθέω) mes ordonnances, et que votre âme ait mes jugements à contrecœur, pour ne point faire tous mes commandements, et pour enfreindre mon alliance ;
Mais cette racine est rare dans le Très Saint Évangile.
Luc 1:17 il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Elie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles (απειθης) à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé.
Jean 3:36 Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéita (ἀπειθέω) au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.
En changeant de verbe grec vous passez de l'incrédulité à l'indocilité.
Néanmoins je vous remercie d'avoir attiré notre attention sur un parti pris de traduction.
En effet, la traduction ci-dessus révèle un point souvent invisibilisé par les traducteurs au risque d’un biais de compréhension.
Par exemple Louis Segond : 36 Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.
La compréhension est orientée vers la parfaite symétrie et la dichotomie : il y a les croyants et les incroyants.
alors que le texte grec ne dit pas ça du tout.
Le premier verbe est πιστευω, au participe présent, la traduction par le verbe croire est classique,
mais contrairement à ce que suggère Segond et les autres, l’autre formule n’est pas une négation de la première (ce qui accréditerait la dichotomie) et elle n’emploie pas non plus le verbe de l’incrédulité formé sur πιστευω avec un préfixe privatif, à savoir notre bon vieux α-πιστεω.
Non !
la deuxième formule emploie le verbe de l'indocilité, de la désobéissance et de la rébellion : πειθώ.
Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ne sépare pas les humains en deux catégories mais énonce un avertissement somme toute assez logique : ceux qui font un choix reçoivent selon leur choix : "Vous refusez de croire en la vie éternelle promise par le Fils, eh bien, qu'il soit fait selon votre volonté, vous n'aurez pas la vie éternelle promise par le Fils".
Mais qui résiste, refuse et désobéit en toute connaissance de cause ?
Très cordialement
Votre sœur pauline
Première partie de votre message.
Au sujet du grec "apeitheo"
J’ai dû louper quelque chose…
Au début de ce fil concernant l’incrédulité, nous parlions de απιστος ; απιστια et απιστεω de la famille de πιστεύω = croire, avec le préfixe privatif.
Or à présent vous nous parlez de απειθης ; απειθεια et ἀπειθέω de la famille de πειθώ = persuader.
Certes, apparemment ces deux familles sont liées, πειθώ ressemble à un passif de πιστεύω mais en πειθώ il y a une dimension d’intention qui est absente de πιστεύω comme en témoigne l’adjectif ἀπειθής = désobéissant, indocile ; difficile à manier, résistant.
Cette racine est employée dans la LXX par exemple ; Exode 23:21 Prends garde à toi en sa présence, et écoute sa voix, ne lui sois point rebelle (ἀπειθέω) ; car il ne pardonnera point votre péché, parce que mon nom est en lui.
Ou
Lévitique 26:15 Et que vous rejetiez (ἀπειθέω) mes ordonnances, et que votre âme ait mes jugements à contrecœur, pour ne point faire tous mes commandements, et pour enfreindre mon alliance ;
Mais cette racine est rare dans le Très Saint Évangile.
Luc 1:17 il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Elie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles (απειθης) à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé.
Jean 3:36 Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéita (ἀπειθέω) au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.
En changeant de verbe grec vous passez de l'incrédulité à l'indocilité.
Néanmoins je vous remercie d'avoir attiré notre attention sur un parti pris de traduction.
En effet, la traduction ci-dessus révèle un point souvent invisibilisé par les traducteurs au risque d’un biais de compréhension.
Par exemple Louis Segond : 36 Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.
La compréhension est orientée vers la parfaite symétrie et la dichotomie : il y a les croyants et les incroyants.
alors que le texte grec ne dit pas ça du tout.
Le premier verbe est πιστευω, au participe présent, la traduction par le verbe croire est classique,
mais contrairement à ce que suggère Segond et les autres, l’autre formule n’est pas une négation de la première (ce qui accréditerait la dichotomie) et elle n’emploie pas non plus le verbe de l’incrédulité formé sur πιστευω avec un préfixe privatif, à savoir notre bon vieux α-πιστεω.
Non !
la deuxième formule emploie le verbe de l'indocilité, de la désobéissance et de la rébellion : πειθώ.
Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ne sépare pas les humains en deux catégories mais énonce un avertissement somme toute assez logique : ceux qui font un choix reçoivent selon leur choix : "Vous refusez de croire en la vie éternelle promise par le Fils, eh bien, qu'il soit fait selon votre volonté, vous n'aurez pas la vie éternelle promise par le Fils".
Bien sûr, "apeitheo" dénote l'attitude volontaire et, à cet égard, Jean 3:36 nous rappelle fort à propos que "ne pas croire" n’est pas synonyme de "refuser de croire".prisca a écrit : Mais aussi le mot "apeitheo" concerne aussi les croyants
…
Ce mot 'apeitheo" exprime une attitude de résistance volontaire à la vérité ou à l'autorité divine, ce qui en fait un concept central dans la théologie du salut et de la foi.
Mais qui résiste, refuse et désobéit en toute connaissance de cause ?
Très cordialement
Votre sœur pauline