philippe83 a écrit :Explique-toi s'il te plait.

Vous avez répondu que certains avaient voulu "nettoyer" le Nom de l'AT.
Je vous demande donc si, par là, vous entendez supprimer toute trace du nom hébreu tétragrammique יהוה de l'Ancien Testament en hébreu, ou bien de traductions de l'AT.
De ce que j'en sais, יהוה n'a jamais disparu du texte biblique de l'AT en hébreu : il y figurait dans le texte que les Massorètes dotèrent de points-voyelles pour en conserver la prononciation et y reçut les points-voyelles d'Adonaï ou Elohim, à savoir les termes utilisés pour le lire à haute voix ; c'est ainsi qu'au XIIIe siècle, un moine dominicain, au lieu de le lire comme les Juifs le faisaient, le prononça "Jehovah".
Pour que la lecture "Jehovah" ait vu le jour, il fallait non seulement que les quatre lettres hébraïques aient été conservées dans le texte de l'AT, mais aussi que lui aient été adjointes les voyelles d'Adonaï.
En revanche, à l'exception d'une minorité de traductions qui portent יהוה (voire le Tétragramme en paléo-hébreu) dans leur texte non-hébreu, dans la majorité des cas, יהוה ne survécut pas au passage à une autre langue : il ne fut ni translittéré (i.e., les traductions n'en utilisèrent pas un équivalent lettre à lettre : pas de YHWH grec ou latin), ni transcrit (i.e., les traductions n'en utilisèrent pas un équivalent de sa prononciation d'origine : pas de Yahvé, Jéhovah, Yahoo... en grec ou en latin). En lieu et place de יהוה, ce qui fut traduit, ce sont les termes par lesquels les Juifs le prononçaient : Elohim devint theos en grec, deus en latin, Dieu en français et Adonaï kurios / dominus / Seigneur.
Trouver theos ou kurios dans une traduction grecque de l'AT, deus ou dominus en latin, Dieu ou Seigneur en français, ne signifie pas vouloir "nettoyer" l'AT du Tétragramme יהוה que les hellénophones, les latinophones, les francophones ne savent pas lire, c'est fournir une traduction conséquente.
Peut-être voulez-vous opter pour un autre choix, cela ne changera rien au fait que, historiquement, les traducteurs antiques de l'AT l'ont soit traduit par les termes de leur langue signifiant la même chose que les hébraïques Elohim et Adonaï, soit (pour une minorité d'entre eux), l'ont laissé non-traduit, יהוה, à charge pour leurs lecteurs de choisir leur prononciation, au risque d'aboutir à des lectures ignorantes comme le fameux PIPI cité par le traducteur de la Vulgate, Jérôme.