Plus de deux cents ans après sa mort sur l'échafaud, Marie-Antoinette est l'héroïne d'un film événement de l'Américaine Sofia Coppola, présenté à Cannes. La princesse autrichienne fut-elle une Lady Di du XVIIIe siècle, victime d'un conte de fées tournant au cauchemar, une apprentie sorcière qui précipita la fin de la monarchie par ses erreurs ou une femme et une mère admirable ? Tandis que le château de Versailles s'apprête à inaugurer le « Domaine de Marie-Antoinette », Le Point a rouvert le dossier de ce destin tragique.
François-Guillaume Lorrain
Une paire de tennis Converse parmi des souliers XVIIIe : ce plan de quelques secondes, presque subliminal, d'un « Marie-Antoinette » par ailleurs magnifiquement habillé par la costumière de « Barry Lyndon », va, c'est certain, faire jaser. On se dit d'abord qu'on a rêvé ou que Sofia Coppola devait s'être assoupie au montage. Mais Sofia infirme : « l'actrice les avait oubliés, on a décidé de les garder. » Comme un peintre qui laisserait sa griffe dans un coin obscur de sa toile. Car cette irruption provocatrice de « shoes » modernes au beau milieu d'escarpins ancien Régime pourrait servir de signature à un film culotté, qui rafraîchit et humanise l'histoire de notre reine décapitée.
