Salut Mustapha,

Je pense que les schismes et les guerres de succession pour la place du Calife n'ont pas de rapport avec les "hypocrites" que tu dénonçais. Comme tu le dis, l'important c'est ce qui rapproche les courants :
reconnaissance sincère de Mohammed comme unique prophète de l'Islam, reconnaissance sincère du Coran comme Parole de Dieu. A partir de là, le reste est secondaire.
Mais chez les hyppocrites, il ne peut pas y avoir ce genre
d'union minimaliste : puisqu'ils sont hypocrites, cela veut dire qu'ils ne reconnaissent aucun des 2 principaux points (pas de façon sincère en tout cas).
Donc moi je ne parlais pas des courants religieux liés à la succession, mais bien de la façon dont on les pratique.
Je pense que le véritable obstacle à cette épuration des hypocrites porte sur le fait (corrige-moi si je me trompe) que l'Islam revendique sa volonté de direction politique. Alors que le christianisme a résolu le problème en renonçant à ce pouvoir : ne pas mélanger les deux c'est la garantie que les "hypocrites" ne pourront pas tirer un pouvoir personnel de leur religion. Mais en Islam, le risque est énorme : chaque dirigeant religieux est un dirigeant politique et est donc soumis à la suspicion légitime de savoir s'il est "hypocrite" ou pas.
Je pense que la solution pour éradiquer ce danger "d'ennemi intérieur" serait d'abord que l'Islam renonce à sa dimension politique. Mais est-ce possible ? C'est l'un des principes de l'Islam de diriger et organiser la vie civile (quand c'est possible), non ?
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Néanmoins, merci pour la précision de ta réponse :
Abdoullah Bin Saba est donc un des responsables majeurs de beaucoup des malheurs de l'Islam. Mais n'est-ce pas le système musulman "politique" qui a permis, favorisé et amplifié sa nuisance ?
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