Rendons lui hommage.
Voicki son testament:
« Pesez bien les raisons qu’il y a de croire ou de ne pas croire, ce que votre religion vous enseigne, et vous oblige si absolument de croire. Je m’assure que si vous suivez bien les lumières naturelles de votre esprit, vous verrez au moins aussi bien, et aussi certainement que moi, que toutes les religions du monde ne sont que des inventions humaines, et que tout ce que votre religion vous enseigne, et vous oblige de croire, comme surnaturel et divin, n’est dans le fond qu’erreur, que mensonge, qu’illusion et imposture. »
Meslier est conscient du caractère paradoxal de sa vie, pourquoi déclarer à sa mort son athéisme ? Meslier avoue sa peur, mais présente tout de même le caractère véridique de sa pensée athée, selon lui, ceux qui devront le lire devront tenter de le réfuter, s’ils ne le peuvent, ils doivent se ranger de son avis, et si ces derniers ont peur de se ranger du côté de Meslier de leur vivant, ils devront le faire à leur mort :
« … (intervenez) en faveur de la vérité même en faveur des peuples qui gémissent comme vous le voyez tous les jours, sous le joug insupportable de la tyrannie et des vaines superstitions. Et si vous n’osez non plus que moi vous déclarer ouvertement pendant votre vie contre tant de si détestables erreurs, et tant de si pernicieux abus qui règnent si puissamment dans le monde, vous devez au moins demeurer maintenant dans le silence et vous déclarer au moins à la fin de vos jours en faveur de la vérité. »
Le caractère vain de l’idolâtrie, l’attitude des prêtres, exégètes pouvant faire dire ce qu’ils veulent aux « saintes » Écritures, maintenant leur emprise sur le peuple grâce à l’usage de la peur et porteur d’un silence complice face à l’abus des grands ne voilà que quelques éléments écorchés par Meslier :
« …vous adorez effectivement des faibles petites images de pâte et de farine, et vous honorez les images de bois et de plâtre, et les images d’Or et d’Argent. Vous vous amusez, Messieurs, à interpréter et à expliquer figurativement, allégoriquement et mystiquement des vaines écritures que vous appelez néanmoins saintes, et divines ; vous leur donnez tel sens que vous voulez ; vous leur faites dire tout ce que vous voulez par le moyen de ces beaux prétendus sens spirituels et allégoriques que vous leur forgez, et que vous affectez de leur donner, afin d’y trouver, et d’y faire trouver des prétendues vérités qui n’y sont point, et qui n’y furent jamais. Vous vous échauffez à discuter de vaines questions de grâce suffisante et efficace. Et en plus, vous vilipendez de pauvre peuple, vous le menacez de l’enfer éternel pour des peccadilles, et vous ne dites rien contre les voleries publiques, ni contre les injustices criantes de ceux qui gouvernent les peuples, qui les pillent, qui les foulent, qui les ruinent, qui les oppriment et qui sont la cause de tous les maux, et de toutes les misères qui les accablent. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Meslier