MON CHEMIN SPIRITUEL VERS LA MEQUE partie I
Ecrit par : Cheikh Saleh Ibn Abd Arrahmane Al Hassine
Très jeune de son âge, Lion Paul Devais suivait journellement, sous la tutelle et l’appui de son père, des études et des lectures religieuses pendant de très longues heures, c’est ainsi qu’il s’est trouvé à l’âge de treize ans se dotant d’une parfaite maîtrise de l’Hébreu lu et écrit. Il s’est penché, dés lors, sur l’étude des textes d’origines de la Torah et est devenu savant de Talmud et son interprétation, puis il s’est tourné vers l’interprétation profonde de la Torah connue sous l’appellation de « Tourjmoun » pour l’analyser comme s’il se préparait pour occuper un poste religieux.
Ses réalisations et ses efforts se berçaient par sa volonté de vouloir concrétiser le rêve de son grand-père – l’Autrichien rabbin orthodoxe – de faire partie de cette chaîne de ses ascendants rabbins.
Toutefois, ce rêve n’a pas eu cette chance de voir le jour vu que la maturité religieuse du jeune Devais a reproduit chez lui de multiples pensées négatives vis à vis de la croyance juive et ses fondements. Ceci est surtout parce que son esprit et son bon sens n’arrivaient pas à assimiler ce que prétendent les textes de la Torah et du Talmud quant à la préoccupation de Dieu de la seule race juive et de son bien être, faisant de Dieu de ce mode, un Dieu Discriminatoire (ce qui ne convient d’être un qualificatif de Dieu Le Très Haut).
A l’époque, cette déception de la croyance juive ne l’avait pas poussé à se pencher sur la découverte de d’autres substituts spirituels, car l’environnement au sein du quel il vivait l’initiait beaucoup plus à refuser la réalité religieuse et à vouloir vivre la vie d’aventures comme nombreux de son âge.
Alors que Lion Paul Devais vivait cette période de sa vie, éclata la 2ème guerre mondiale (1914- 1918). Après la fin de la guerre et durant deux années, Devais étudiait l’histoire de l’art et de la philosophie (à l’université de Vienne) sans sentir que son vide spirituel se remplissait de jours en jours car il était bel et bien en quête des parfaits principes spirituels ; des principes dont il ne se doutait pas de l’existence mais auxquels il n’était pas encore arrivé !
Dans ce sens, au début des premières décennies du 20ème siècle, la société européenne s’est caractérisé par un sérieux vide spirituel et une séparation de la communauté des bonnes mœurs et valeurs; la guerre avait marqué l’esprit des gens et avait laissé des empreintes profondes d’insécurité et de peur, la population sentait continuellement les effets de la catastrophe sociale et de la pensée humaine qui les avaient poussé à se douter de tout y compris la continuité de la pensée humaine et leur propres buts et finalités. La déstabilisation spirituelle était le quotidien des jeunes et l’absence des bons indicateurs comportementaux et des bonnes valeurs, qui donnent des réponses convaincantes à leurs doutes, ne faisait que compliquer leur état.
Les sciences de l’analyse psychologique, qui formaient partie des études du jeune Devais, généraient à l’époque une vraie révolution de la pensée humaine. Devais était très convaincu de leur apport bénéfique qui permet à l’individu de connaître son âme profonde à travers le concept psychanalytique de « l’inconscient » et nombreuses sont les soirées qu’il a passées en écoutant les débats qui s’éclataient entre les piliers de l’analyse psychanalytique comme « Alfred Hidrl » et « Hermon sitkl ».
Très contradictoirement, ceci n’a fait qu’augmenter ses doutes et ses perturbations. Il voyait en les efforts de la science moderne à vouloir expliquer et dévoiler tous les secrets de l’âme et l’esprit humain, une certaine arrogance et ce en voulant les transformer en une simple série de réactions du système nerveux. C’est ainsi, que son état d’âme a fait de la perspective de la poursuite de ses études à l’université une perspective inconcevable. De ce fait il a décidé de quitter l’université et se dédier au journalisme comme métier.
Sa nomination autant que journaliste au sein de la « United telegram » était la première étape du succès de cette nouvelle expérience. Grâce à sa maîtrise de différentes langues, il a pu, en peu de temps, devenir le vice président du pôle des « informations scandinaves » malgré que son âge ne dépassait pas les vingt deux ans. Ceci, lui avait ouvert les portes des plus prestigieux des mondes : celui des salons - Café de « Dine Vistne » et de « Roumanchia », lieu de rencontre des piliers de la pensée humaine et les célébrités, écrivains et journalistes. Ces lieux présentaient pour le jeune de vingt deux ans un « foyer de la pensée humaine » où il a noué de multiples relations d’amitié et de concurrence.
Lors de cette phase de sa vie, Devais sentait la joie professionnelle grâce à ses grandioses réalisations mais pas au point de sentir la vraie satisfaction de soi, sans pour autant savoir et comprendre ses besoins et nécessités. Tel était le cas de tous les jeunes de sa génération déchirés entre la tristesse et l’insatisfaction personnelle.
S’il savait à ce moment là, que sa rencontre spirituelle avec l’Islam serait le point de grands changements dans sa vie, il aurait dit que c’est une plaisanterie. Ceci n’est pas parce qu’il est capable de résister aux tentations de l’Orient qui est associé dans l’esprit de l’Européen au romantisme des histoires de mille et une nuits, mais parce qu’il n’a jamais pensé que son voyage va compter des aventures spirituelles.
Tout ce qu’il avait à l’esprit dédier à ce voyage, était des visions étranges. La seule idée qu’il avait de l’Islam et tous ses signes était celle d’un jeune européen qui voyait en lui une désorientation spirituelle, religieuse et sociétale qui ne mérite même pas le respect ou encore l’évocation ; et ce vu, selon lui, que les seules deux religions qui en mérite (le respect) sont celles chrétienne et juive.
Il est clair que son esprit était complètement rempli par de noires pensées occidentales sur tous les concepts de l’Islam. Dans ce sens il réplique : « si je me juge de manière juste, je dirais que je me baignais, aussi, jusqu’au cou dans la auto-vision européenne arrogante qui était une caractéristique de l’occident le long de l’histoire »[104]. Cependant, après quatre ans il se voyait entrain de prononcé la chahada de La Ilaha Ila Allah, Mohammed est son prophète et se donnait le nom de Mohammed Assad.
Malgré que sa vie était une vraie histoire d’aventures et de surprises, sa conversion à l’Islam n’a pas été le fruit de l’une d’elles, mais grâce à la maturité de longues années de voyage dans le monde islamique, le mesclun avec ses populations, l’approfondissement dans sa culture et la découverte de sa vaste histoire après avoir appris l’Arabe et la langue perse.
Son désenchantement et sa déception des fondements de la croyance juive depuis le tout début de sa jeunesse, l’avait surtout orienté vers la pensée chrétienne, après avoir noté qu’elle donne des notions différentes de la Divinité que celles juives. Il avait principalement souligné que la croyance chrétienne n’assigne pas à Dieu (Le Très Haut) le qualificatif de discrimination en la faveur du peuple élu [juif]. Toutefois, il n’était pas insensible aux limites de la pensée chrétienne quant à son incapacité d’être universelle et de servir de référence à tous ; ceci particulièrement, parce qu’elle sépare entre le concept de l’esprit et du corps ou, autrement dit, entre la vie spirituelle et la vie matérielle.
Dans ce sens et à cause de l’inertie de l’église dans son rôle d’éclaircissement de l’importance des purs objectifs de la vie humaine, ces derniers avaient cessé, il y a des siècles, d’ordonner les valeurs et les mœurs au sein de la civilisation occidentale. Manifestement, le forgement de l’antique position de l’église en matière de la séparation entre ce qui est dû à Dieu et ce qui est à kaiser [empereur], a engendré le détachement du quotidien social et économique des sources d’orientation et la souffrance d’un atroce vide religieux. Cette morose situation, avait occasionné, naturellement, l’absence des bonnes valeurs dans les pratiques politiques et économiques de l’occident avec le reste du monde, ce qui illustre l’échec dans la concrétisation de la révélation du christ.
Dans ce contexte, il est à préciser que l’objectif principal de la religion est celui d’apprendre à chacun de savoir comment « sentir », comment « comprendre » son entourage, mais surtout comment pouvoir « vivre » une vie saine et équilibrée en organisant et respectant les relations d’échange justes et raisonnables. Ceci dit, le sentiment de mélancolie de l’Homme occidental et la sensation que la religion l’avait abandonné, a causé chez lui une espèce de perte de foi et d’éloignement de la croyance que tout l’univers n’est, en fait, qu’une créature de la puissance Divine.
Depuis sa tendre jeunesse, Devais avait compris que l’esclavage du développement matériel n’est qu’un substitut au profond vide spirituel et de l’absence de croyance en les valeurs absolues. De même, il voyait que la croyance de l’occident en les aspects matériels de la vie et tous les modèles économiques qui dérivaient du concept de la matière qui ont vu le jour pour résoudre leurs difficultés et crises, n’étaient que de beaux déguisements de leur vraie souffrance et misère qui est un amer fruit de l’inexistence de la vie spirituelle. C’est ainsi, que le développement matériel était un remède pour quelques symptômes de la crise, mais jamais il n’était une solution pour la vraie cause de la crise.
Le premier effleurement du jeune Lion Paul avec l’Islam s’était produit lors de son premier voyage à Jérusalem. Il avait aperçu un assemblement de musulmans faisant la prière. « J’ai était très étonné en les voyant entrain de reproduire des mouvements mécaniques de prière » relate t-il. Il ajoute : « J’ai demandé à l’Imam à la fin de la prière : est-ce que vous croyez réellement que Dieu attend de vous la manifestation de la foi en répétant de mouvements précis ? Est-ce que vous ne trouvez pas qu’il est mieux de prier avec votre cœur et une immobilité totale? Il m’a répondu sereinement : Comment croyez-vous qu’il faudrait adorer Dieu alors ? Est-ce que vous ne voyez pas que Dieu a créé l’esprit et le corps ensemble ? Est-ce qu’il n’est pas logique, donc, de prier corps et âme ? …Et il commença à m’expliquer la signification de chacun des gestes de la prière…quelques années plus tard, je me suis rendu compte que cette simple explication m’avait ouvert la première porte de l’Islam ».
Quelques mois par la suite, il se trouva au sein de la mosquée des Ammaoui à Damas lors du moment de la prière. Il a décrit ceci en disant : « les hommes qui étaient venus pour faire la prière s’étaient regroupés en de parfaites droites lignes derrière l’Imam, ils se prosternaient en une parfaite harmonie comme des soldats. Le lieu était envahi par un silence majestueux et la voix de l’Imam se répondait aux profondeurs de la mosquée en récitant des versets du Saint Coran, lorsque l’Imam se prosternait ou s'inclinait tous les hommes le suivirent comme s’ils étaient un seul homme. A ce moment, j’avais compris à quel point ils sont proches de Dieu et lui d’eux et j’avais assimilé que leur prière ne se détache point de leur vie quotidienne mais c’était une partie intégrante d’elle. Elle ne leur fait pas oublier la vie mais les aide à la comprendre en les rappelant toujours de Dieu. Au chemin de retour, j’ai noté à mon ami et mon hôte musulman, à quel point, à la fois, c’était étrange et glorieux ! Je lui avais dit : vous vous sentez que vous êtes si proche de Dieu, j’aurais aimé être envahit par cette sensation…il m’a répondu : comment peut-on ne pas le sentir alors que Dieu parle justement de cet effet dit dans le Saint Coran ! »[166].
Devais, après cette expérience, relate : « Manifestement, les longs mois que j’avais vécu dans le monde arabe m’avaient énormément marqué et avaient produit chez moi une multiplicité d’impacts et de sensations, j’avais trouvé une explication et une signification à la vie, ce qui a été tout à fait étrange pour moi. Chez eux [les musulmans], l’esprit humain passe sereinement de leurs veines à leurs pensées sans les douloureux déchirements qui se manifestent par l’instabilité, la peur et l’amour matériel excessif, des déchirements qui ont fait de la vie européenne une vie affreuse et sans goût » [131].
« J’ai senti, dés lors, que j’ai besoin de comprendre l’âme profonde de ces populations musulmanes, car j’ai touché chez eux une parfaite harmonie et entente organique entre le corps et l’esprit ; cette même harmonie que nous avions perdue, nous les Européens. J’ai cru qu’à travers une bonne compréhension de leur mode de vie, je pourrais enfin trouver l’élément perdu chez la personnalité européenne, c’est ainsi que je me suis rendu compte que c’est l’éloignement du vrai concept de la liberté personnelle avec ses soubassements logiques et raisonnables qui cause dans la société européenne de réelles crises, une liberté dont jouissent les musulmans même dans les ères de leur chute sociale et politique » Ajoute t-il [132].
Il continu en expliquant : « Ce que je sentais au début vis à vis de tout ceci, ne dépassait pas le seuil de la bienveillance vers le mode de vie arabe et la sécurité morale dont ils jouissent. Cependant, ceci se métamorphosa rapidement en une quête personnelle ayant pour finalité de comprendre le secret de cette assurance psychique qui fait de leur vie une vie complètement différente de celle européenne, en outre cette volonté s’était associé de manière obscure avec mes propres profonds problèmes. De ce mode, j’avais commencé à chercher tout moyen pouvant m’aider à comprendre la personnalité arabe et ce qui la rend, spirituellement, si différente de l’Européenne ; j’avais donc débuté par lire, avec beaucoup d’attention, leur histoire, leur culture et leur religion [Islam]. Dans cet envahissement, je sentais que j’ai découvert ce qui oriente leur cœur et leur pensée, je sentais aussi la nécessité de connaître ce pouvoir invisible qui me guidaient, moi même, et faisait fonctionner ma pensée et qui voulait me monter le chemin de droiture » [132].
« J’avais passé une bonne période à Damas pencher sur la lecture de tout ce qui tient relation avec l’Islam. L’Arabe que je connaissais, me permettais d’échanger des propos avec les gens mais pas d’aller plus loin pour lire le Saint Coran, c’est pour ce que je faisais des lectures des livres traduits sur les significations des versets du Saint Coran. Pour mes autres lectures (autres que le Coran) c’étaient celles d’orientalistes européens»
« Je me rendais, progressivement, compte que j’ignorais, auparavant, tout un vaste monde de la pensée islamique. Je n’avais pas perçu l’Islam comme une religion, avec la signification étroite du concept, mais encore plus comme une constitution, un mode de vie, une orientation du comportement humain et un réel quotidien de toute une société qui croit en l’existence d’un seul et unique Dieu. Je n’ai jamais trouvé en aucun verset du Coran ce qui prétend le besoin des Hommes de la « libération spirituelle » ou le concept du « premier péché hérédité » qui se pose comme barrière entre l’individu et le destin que lui a choisi Dieu, mais ce qui est souligné, par contre, est la réalité que chacun ne trouvera [le jour du dernier jugement] que les actions qu’il a entreprises dans cette vie et que personne n’a besoin d’adopter la pléthore religieuse pour qu’on lui ouvre les portes du ciel pour atteindre le degré de « sa libération ». L’Islam affirme que la libération est associée à tout être humain à sa naissance et que l’éloignement du droit chemin qui nous est tracé par Dieu est la vraie source du péché. De ce mode je n’avais, à aucun moment, trouvé en la pensée islamique la notion de duplication séparant le corps de l’esprit car pour l’Islam, ces deux éléments ne constituent, en réalité, qu’un seul ».
« J’étais stupéfait en découvrant que l’Islam ne traite pas que le côté spirituel de l’individu mais aussi toutes les facettes de la vie quotidienne. Petit à petit j’avais appris à comprendre que l’Homme, corps et âme, est une unité homogène, c’est pour ceci que pour l’Islam, rien n’est considéré comme étant marginal car toutes les composantes du quotidien des gens rentrent parmi les préoccupations de la constitution religieuse. Manifestement, l’Islam n’a jamais cessé de souligner et d’affirmer aux musulmans que cette vie [terrestre] n’est qu’une étape vers la plus durable et la plus valeureuse et que le vrai objectif de l’existence est beaucoup plus spirituel. L’Islam insiste qu’il n’y a rien qui interdit l’épanouissement matériel mais il n’est pas pour autant un objectif en lui-même, c’est pour ceci qu’il est très primordial de diriger les impulsions et les ardeurs humaines pour qu’elles soient parfaitement maîtrisées à travers la conscience et les bonnes mœurs. De ce fait cette conscience n’oriente pas seulement l’individu vers Dieu, mais légifère aussi les relations interpersonnelles pour réaliser à la fois la complémentarité religieuse [spirituelle] et sociale permettant de vivre une vie équilibrée et saine ».
« J’avais analysé toutes ces facettes de la pensée Islamique avec beaucoup de respect et de glorification. J’avais clairement noté que la façon dont l’Islam traite l’esprit et l’âme humaine est beaucoup plus profonde que celle présentée par la Torah , ceci en plus de son aspect universel (l’Islam est une religion pour toute l’humanité, il n’est ni discriminatoire ni racial). De même, contrairement à l’évangile, qui se repose sur la séparation entre le corps et l’âme, l’approche de l’Islam, qui fait des deux un ensemble harmonieux, se dresse très positivement. Alors, ceci pourrait t-il être la source de cet équilibre morale et spirituel dont jouissent les Arabes et les musulmans ?». [168-166]
MON CHEMIN SPIRITUEL VERS LA MEQUE
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La religion musulmane l'Islam, se veut une révélation en langue arabe de la religion originelle d'Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi, elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé, en arabe, Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim) c'est-à-dire une soumission exclusive à Allah.
La religion musulmane l'Islam, se veut une révélation en langue arabe de la religion originelle d'Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi, elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé, en arabe, Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim) c'est-à-dire une soumission exclusive à Allah.
MON CHEMIN SPIRITUEL VERS LA MEQUE
Ecrit le 17 févr.07, 09:58Ecrit le 17 févr.07, 10:01
MON CHEMIN SPIRITUEL VERS LA MECQUE partie II
Après avoir quitté la Syrie , il avait séjourné quelques temps, en son chemin de retour en Europe, en Turquie. C’est ainsi que son premier voyage au monde islamique a pris fin.
Il raconte son état d’esprit à travers ses propres mots : « Alors que je prenais le train pour rentrer à Vienne, j’avais commencé à perdre mes souvenirs de mon séjour en Turquie, tout ce dont je me souvenais et m’avait réellement marqué était mes dix huit mois passés au monde arabo-musulman…j’étais choqué en me voyant entrain de voir la vie européenne, au sein de laquelle j’ai vécu toute ma vie, comme si elle m’était étrange. Elle m’avait semblé énormément affreuse et j’avais trouvé le mode de vie européen dénudé de toute raffinerie ou délicatesse. J’avais pris conscience que ce que font les gens n’est pas en entente avec ce qu’ils sentent, j’avais compris que malgré leur apparence à être en harmonie avec leur esprit, ceci n’est, finalement, qu’un beau déguisement dans un monde d’apparences et de frime illusionnées. Mon séjour entre les musulmans m’a permit de changer mon angle de vision et compréhension des choses que je pensais importante et prioritaires. A ce moment là, je commençais à penser que d’autres Européens étaient amenés à vivre au sein de la pensée et la culture musulmane, leurs est-il arrivé la même chose que moi ? Sentaient-ils qu’ils étaient touchés aux profondeurs de leur esprit et âme ? » [178-179]
« Je suis resté quelques jours à vienne. J’ai fêté ma réconciliation avec mon père qui s’était fâché après ma rupture avec mes études universitaires, mais il se trouvait par la suite enchanter grâce à mon sucée et ma réussite comme correspondant au sein d’un des plus prestigieux journaux en Europe à l’époque (Frankfort.T). Il avait trouvé que ces réalisations étaient une concrétisation de mes rêves d’atteindre le sommet de la célébrité » [179].
«Je suis, par la suite, rentré à Frankfort pour se présenter personnellement au siége du journal dont j’étais le représentant à l’étranger le long d’une année. Je faisais ceci avec une large confiance en soi, car toutes les lettres que je recevais de Frankfort me communiquaient la satisfaction et l’enchantement des responsables et des lecteurs de mes articles » [180].
« Être un correspondant célèbre, de mon âge, dans un journal comme celui auquel je m’affiliais, se considérait comme une source d’orgueil et de réussite professionnelle. Tous mes articles sur le Moyen Orient étaient toujours bien accueillis de la part de tous les rapporteurs du journal, cependant je n’avais senti ma vraie réussite que lorsque j’avais écrit un article sur la crise [politique] du Moyen Orient à la Une du journal » [182].
« Parmi les avantages que j’ai recueillis de mon travail au sein de ce journal était, principalement, la maturité de la réflexion et la vision claire de ce qui m’entourait. J’avais, donc, commencé par comparer mon expérience à l’Orient avec les caractéristiques du monde occidental auquel je faisais, de nouveau, partie. Je méditais qu’il y avait seulement des mois, je touchais de près l’équilibre et l’harmonie existante entre la passibilité spirituelle et sentimentale qui règne sur les âmes des musulmans et leur croyance; ceci m’avait permit de saisir que la déstabilisation psychique et le désordre comportemental dont souffre l’occident ne pourraient être que l’amer fruit de l’absence de la religion, fondement sur lequel s’est construite cette civilisation. C’est vrai que le monde occidental n’a pas nié l’existence de Dieu, mais il ne lui a jamais donné une place dans sa pensée humaine » [182].
Après son retour en Europe de son voyage à l’Orient, il sentait un profond ennui. Sa mélancolie était celle d’un chercheur qu’on avait obligé d’interrompre ses investigations avant de goûter le fruit de son exploration.
Il aspirait revenir de nouveau au Moyen Orient et il avait pu réaliser l’objet de son désir vu que son directeur Dr. Henri Simone l’avait chargé, après avoir vu en lui un correspondant de qualité, de l’être encore une fois au Moyen Orient.
Il revint de nouveau au Moyen Orient….il se balança entre les terres et l’air d’Egypte, de Syrie, d’Iraq, d’Afghanistan et d’Iran…
Il passa deux merveilleuses belles années d’exploration spirituelle…
Il goûta la splendide profondeur de sa rencontre avec son âme…la vraie.
Cette fois il revint, mais avec une âme marquée, un esprit posé, un cœur soif et une logique qui réfute les priorités de sa vie passée dans le berceau et la genèse occidentale.
Devais nous explique : « Évidemment, l’Homme Occidental s’est donné corps et âme aux doctrines matérialistes perdant toute homogénéité logique avec les éléments de l’entourage dont il fait partie. La vie est devenue, pour lui, un grand et large mystère. L’individualisme s’est converti, déjà, en sa devise d’existence et la fuite de ses semblables [êtres humains] et fait partie, il y a longtemps, des règles de l’étrange citoyenneté occidentale. L’endurance de cette réalité de solitude très peu consolante, l’a surtout poussé à vouloir maîtriser les éléments qui lui sont extérieurs……pauvre réconciliation pour son échec à maîtriser ceux intérieurs et à atteindre le degré de passibilité spirituelle ! » [373].
« Psychologiquement, cet acharnement à vouloir à tout prix maîtriser les aspects matériels de la vie, vient surtout de l’instabilité et l’insécurité d’âme qu’il ressent de manière persistante. Le revers de la médaille du pacte du développement matériel, expose clairement sa lutte continuelle pour subvenir à la nécessité de se mettre à l’abri de l’inconnu [chose qu’il n’arrivera jamais à se procurer] » [373].
« Très illogiquement, cet homme occidental, a refusé de donner une dimension spirituelle à son âme et a accepté avec tout enchantement de tourner son dos à tout fondement religieux, mais, en revanche, a vu juste de faire de l’essor industriel et robotique un allié lui donnant de la sorte toutes les dimensions de son esprit y compris celles spirituelles et religieuses……Il a mit son âme en des circuits électriques et des combinaisons mécaniques et s’est penché sur toutes les possibilités de leur maîtrise et perfection…… A t-il vu, réellement, juste ?! » [373].
« Arrive t-il à réaliser ses objectifs matériels de la sorte ? Oui, mais douloureuse concrétisation soit t-elle ! Elle ne cessera point de lui créer, cumulativement, d’autres ordres de besoins infinis, la sensation d’incapacité de maîtriser l’inconnu et la soif de l’innovation désorientée……ceci, sans pour autant qu’elle remplisse le rôle basique qu’il lui a imposé……celui de lui produire la sécurité, la stabilité, la tranquillité d’esprit et la quiétude d’âme » [373].
« Dans cette asphyxie alarmante au sein de ce royaume d’alourdissement matériel, l’Homme occidental a désormais perdu toute capacité de réaliser l’équation d’équilibre entre ses besoins matériels et sociaux et ses attentes et espérances spirituelles……il a, si arrogamment, barré toute notion de pensée religieuse de sa vie, tout en étant incapable de se constituer, avec toute la révolution culturelle et la révolte philosophique qu’il a hébergé, un substitut digne de remplacer la constitution Divine [absurde soit t – il ce défi où la créature défie son créateur !]……C’est pour ce, qu’il se voit, douloureusement, l’acteur principal dans la scène journalière du théâtre de la misère spirituelle » [373].
« Quel triste tableau à décrire, lorsqu’on contemple l’occident guidant cette locomotive effrayante d’essor immodéré au sein duquel se perd toute considération des profonds joyaux de l’âme……quel triste tableau à exposer, lorsque cet occident suppose, par conviction, que ce développement matériel ou encore cet anéantissement spirituel guidera l’humanité à l’exultation absolue……quel triste tableau à méditer, lorsqu’il croit, maladroitement, que tous les problèmes de l’humanité peuvent intégrer l’étroite boucle algorithmique ou la myope analyse économique » [373].
Au cours de ce deuxième pèlerinage spirituel, il avait appris à parler, irréprochablement, l’Arabe ; une maîtrise linguistique qui lui a permit de voir l’Islam, cette fois, de l’angle d’origine de tout un patrimoine religieux et culturel. Il avait donc substitué ses références orientalistes par ceux islamiques et arabes.
La maturité dont il se dotait lors de cette phase de transition, l’avait aidé à réaliser que chacun détient la clé de la libéralisation de son esprit du mauvais sort de la sorcellerie occidentale…celle de l’amour excessif de la matière. Il avait compris que toute personne est capable de rencontrer les profonds joyaux spirituels de son âme, si elle se libère de son égocentrisme matériel en mettant sous l’examen de la loupe de la sagesse son mode de vie superficiel……mais surtout il avait inclut que l’averti et le sage est celui qui étudie l’Islam en le neutralisant de toutes les charges négatives que lui a collé l’occident à travers l’histoire.
« Penser en l’Islam, ses bases et fondements, c’est tout ce qui me préoccupait à l’époque...j’étais un explorateur, et mon océan était l’Islam. Chaque jour passé, s’ajoutaient des connaissances à ceux que j’assimilais, chaque jour passé je me trouvais en rencontre avec mon âme et je me rendais compte de l’une des pensées qu’elle berçait depuis bien longtemps et qui s’épousait en parfaite harmonie avec le gant velouteux de la pensée spirituelle islamique » [255].
Sa conviction quant à sa proximité de trouver une réponse guérisseuse aux mille et une questions qui lui hantaient l’esprit, s’agrandissait de jour en jour. Dans ce sens il dit : « Je n’avais jamais senti auparavant la douceur de cette placidité et sérénité d’âme que m’avait procuré l’Islam……cette entente magique entre l’être humain et son entourage …ce qu’avait, péniblement, perdu l’occident » [238.
Dans cette fusion d’entente et de méditation, Jean Paul était, surtout, guidé par Sa volonté d’accepter l’autre sans se référer aux préjugés, de chercher la vérité Divine et de constituer une propre vision de l’Islam.
Jean Paul nous explique :« L’occident voit en l’Islam la source de la détérioration des peuples musulmans……Il imagine que le développement de ces derniers est étroitement lié par la perspective de l’abandon de leur religion. Très contradictoirement, ma propre expérience et mon profond et objectif examen des principes de l’Islam autant que mode de vie, m’avait permit de voir, si clairement, que cette détérioration est, à l’inverse, causée par leur inaptitude à suivre ce qu’était prescrit par l’Islam comme « constitution Divine ». Ceci dit, l’occident doit saisir que ce même Islam, qu’il méprise tant, qui avait ramené les musulmans à travers de longs siècles à toucher les sommets de la civilisation et de la culture……j’avais souligné, encore une fois, que ce que donne l’occident comme image de l’Islam, n’est en fait que celle qu’il veut donner ou qu’il croit comprendre » [243 – 244].
« L’Islam sera toujours un vrai catalyseur du développement humain, culturel et sociétal, comme Il a été derrière toutes les fabuleuses et positives transitions dans l’histoire humaine. L’Islam enseigne toujours aux êtres humains la nécessité de la recherche et du savoir et chasse constamment l’ignorance……encourage le travail et réfute la paresse et la passivité……. dit « oui » à la foi et à la vie et « non » à la pléthore religieuse. Pour toutes ces profondes notions et valeurs, l’Islam a pu, à travers le temps, être la source de vie de plusieurs dans les quatre coins du monde……il a pu capter et capte toujours des peuples qui ont creusé longtemps dans les sources de l’église de saint Augustine, car ils avaient, tout simplement, trouvé en lui, la vraie source spirituelle logique et harmonieuse……c’est pour tout ceci, que la diffusion de l’Islam avait été des plus rapides sous le drapeau du libre choix et non sous la force de l’épais, comme confondent plusieurs ».
« Mon attachement à l’Islam était très spontané, intuitif et pénétrant. Ses principes m’étaient comme propres depuis la nuit des temps et ses valeurs s’épousaient en parfaite combinaison logique avec mon esprit. Ceci se faisait sans le moindre effort, car il est, tout simplement, légiféré [par L’infinie connaissance Divine] pour s’unir avec ma nature d’être humain [sa créature]….…J’avais noté un majestueux équilibre de notions et de pensées, une profonde ingéniosité de législation et une généreuse source de bien être……Enfin, telles étaient les caractéristiques de la religion universelle » [381].
« L’adhésion et l'alignement à l’Islam, comme constitution de vie et civilisation, contrairement à toutes les dimensions de la pensée humaine et les civilisations qu’avait accueilli le globe, était et est toujours, le fruit de la volonté et du plein gré de ses populations et fidèles. Cette sincère volonté et ce pur amour des musulmans de l’Islam, tient, admirablement, comme source leur croyance en Dieu [Allah] concrétisée par l’assiduité dans l’accomplissement de ses prescriptions…….Dieu ne contraint point de suivre son chemin de Droiture, toutefois, l’Islam et les musulmans (dans les quatre coins du monde) constituent un splendide exemple de fidélité et de respect d’un contrat sociétal, spirituel et moral entre eux et Dieu » [380 – 386].
« Comprenant le diamant noyau de l’Islam, je ne me voyais plus étonner lorsque je trouvais que, le long de quelques années, l’Islam s’était largement propagé faisant de milliers et de milliers d’associés dans ce contrat Divin……Toutefois, profonde était ma tristesse, lorsque je me rendais compte que cent ans après que le prophète [que les Bénédictions et la Paix de Dieu soient sur lui] soit décédé, les piliers de la pensée musulmane, génération après génération, commençaient à perdre leur capacité à préserver la pure application des principes et valeurs de l’Islam……Ils ont cessé de faire de l’Islam, en de grandes parties de la vie, leur source d’innovation laissant ainsi la place à d’autres à le faire maladroitement, alors qu’ils sont les mieux placés pour occuper cette place d’orienteur de l’humanité……Dans ce sens, J’avais saisi que la force et la profondeur de la pensée de l’Islam, à elle seule, est une authentique locomotive pour mettre la civilisation musulmane, en tous les temps, au sommet du globe. C’est pour ceci que tous les historiens du monde ont vu dans l’ère du prophète Mohammed et Ses califes, l’ère d’or des musulmans » [380 – 386].
« Accueilli quatre ans par les terres musulmanes, j’avais conclu que les musulmans se sont éloignés, partiellement, du vrai Islam et de sa vraie voie, ce qui a causé un sérieux retard quant à faire renaître ces années d’or de toute l’humanité, mais la source d’optimisme la détiennent toujours : l’Islam et les instructions du prophète (que les Bénédictions et la Paix de Dieu soient sur lui). Dans ce contexte, j’avais vu dans ce valeureux système Divin, non seulement la clé qui fera la renaissance du succès musulman, mais aussi la seul et unique qui est entre les mains de l’humanité pour régler sa foule de crises……des crises dont souffrent notamment mes origines, celles de la parfaite absence d’une vision claire et d’ensemble de la vie, du mal et du bien » [380 – 386].
« J’avais vu sincèrement en l’Islam le vrai contrat humain, spirituel et sociétal qui pourra réunir et unir les individus de ce large espace qu’est la terre……j’avais vu en lui, la solide et la logique vision qui expliquera aux adeptes du mouvement matérialiste désorienté, que l’essor matériel est important mais il n’est pas un objectif en lui même……de la sorte, l’humanité garantira sa guérison de cet asthme spirituel causé par l’asphyxie du monde matériel » [380 – 386].
A ce stade, cet explorateur de l’Islam se dotait d’une large et mûre connaissance lui permettant de pourvoir distinguer entre ce qui est de l’Islam et les phénomènes et comportements qui se font en son nom. De ce mode, il était capable de faire librement de l’objective critique, comme était le cas vis à vis des cercles d’invocation soufies qu’il avait longuement observé lors de son premier voyage en Turquie à la mosquée « Soukutaï ».
Dans ce sens et après avoir eu un profond contact avec les vrais soubassements de l’Islam lors de son deuxième pèlerinage aux terres musulmanes, il expose ses réflexions comme suit : « Je me rappelais ce cercle d’invocation que j’avais observé en Turquie à la mosquée « Soukutaï » il y avait quelques mois et je me rendais compte que l’atmosphère spirituelle qui l’entourait ne tenait aucune relation avec l’Islam. J’avais déduit que ces cultes lui étaient étrangers, elles ressemblaient beaucoup plus aux cérémonies et aux pensées religieuses hindous et chrétiennes…J’avais noté, clairement, qu’alors que ces cultes étaient basés sur l’émotion exagérée, l’Islam nous souligne constamment que l’assise solide de la vraie croyance est celle de la raison, car l’émotion n’est nullement protégée contre les simples changements de l’état d’âme… » [253].
Mohammed Assad (son nom après sa conversion à l’Islam) a écrit après quelques années de cette méditation : « L’Islam, ce Divin édifice…Je le vois comme une fabuleuse construction dont les différents éléments présentent, harmonieusement et en un silence glorieux, une parfaite complémentarité les uns pour les autres……il est une authentique équation spirituelle absolue et équilibrée, c’est cette même harmonie et logique qui m’avait capté depuis le tout début et qui a séduit tout mon être : âme et raison. J’avais apprit le maximum que je pouvais de l’Islam; j’ai lu le Coran et la Sunna Prophétique , son histoire et sa civilisation, les écrits qui étaient pour et contre……J’avais séjourné le long de six années de recherche et de méditation me balançant entre la Mecque , la Médine et leur entourage, pour pouvoir avoir un contact direct et réel avec l’Islam, ses terres et ses fidèles. Ce mesclun d’expériences et de connaissances, m’avait ouvert les yeux sur la réalité selon laquelle cette religion comme voie d’orientation sociétale et morale se manifeste toujours [et le restera] comme la plus puissante et profonde des locomotives spirituelles et civiques qu’a connue l’humanité ». Islam At The Crossroads ED.1982-12.
Ecrit le 17 févr.07, 10:03
MON CHEMIN SPIRITUEL VERS LA MEcQUE partie III
« Je me promenais fréquemment entre les majestueuses blanches chaînes de montagnes iraniennes, cependant je n’avais jamais médité leur imposant panorama qu’après la renaissance de mon esprit et mon âme…..celle que je n’est vécu que sous le règne de l’Islam dans ma vie. Le monde m’avait paru exposé nettement à des milliers de mètres de la surface……j’avais solennellement découvert la majesté du créateur que reconnaît tout l’univers [sauf l’arrogance humaine] et à laquelle s’incline en un silence obéissant……J’avais solennellement compris que cet univers présente, en lui-même, une réponse à toutes les questions que se confectionne l’Homme et à lesquelles ne trouve une suite soignante……J’avais tout simplement saisi que, stupidement et arrogamment, l’Homme espère passivement que les réalités Divines viennent vers lui alors qu’elles lui sont, depuis la nuit des temps, si sagement exposées ». [274-275].
« Au chemin du retour à Kaboul, nous avions rendu, mes compagnons et moi, une visite au village « Dah zanggi ». Nous étions accueillis par le chef de la patrie pour partager un généreux déjeuné comme le recommandent leurs valeurs de la bienvenue. L’un des villageois nous chantait les verres du poème relatant l’histoire de Da’oud ; celle qui retrace la bataille de Da’oud contre l’oppresseur Jalout et sa grande foi. Après avoir terminé, le chef le commenta en disant « Jeune était Da’oud, mais grande et profonde était sa foi !»……Sans me rendre compte, j’avais répliqué en colère : « Alors que vous, vous êtes nombreux et votre foi est minime !». Malgré que mon hôte me regardait surpris j’avais poursuivis : « Comment est ce que vous avez pu, vous et toute la nation musulmane, laisser si facilement se dissiper la gloire de l’Islam ? Comment est ce que vous avez pu perdre toute cette civilisation qu’avaient bâti votre prophète (BP sur lui) et Ses califes en diffusant l’Islam, par la voie de la Paix et du plein gré, jusqu’au profondeurs de la Chine en moins de cent ans ? Comment acceptez-vous, si lâchement, les valeurs et principes matérialistes de l’occident, avec lesquelles il toxique l’âme humaine, au dépend de celles de l’Islam ? Pourquoi ne faites-vous pas renaître la réelle foi et croyance qu’a voulu Dieu pour l’humanité ? Dites-moi, que faites-vous de la vraie et la pure Sunna prophétique ? Pourquoi vous comptez parmi vous des pauvres, alors que votre prophète et l’Islam vous ont enseigné l’altruisme et vous ont recommandé l’aumône ? Pourquoi vous avez marginalisé vos femmes, alors qu’elles étaient des plus actives dans la vie sociétale à l’époque de Mohammed (BP sur lui) ?…
Je me suis ressaisie après avoir remarqué que je me suis laissé trop aller dans les profondeurs de ma tristesse et ma colère….J’attendais une réaction de mon hôte alors qu’il s’était contenté de me dire admirablement : « Etes vous musulman ? »…C’était à mon tour d’être étonné et de lui répondre en souriant : « Non, je ne le suis pas, mais j’admire infiniment l’Islam à travers toutes ses dimensions » J’avais ajouté : « Excusez ma colère, je ne suis pas un ennemi, mais je suis si triste quand je trouve que vous êtes entrain de perdre cette imposante et majestueuse civilisation et religion ». Mon interlocuteur m’avait regardé longuement pour me dire : « Non, laissez moi vous dire que vous êtes musulman et que seulement vous ne vous en rendez pas compte encore. Pourquoi ne prononcez-vous pas la Chahadda de La Illah Ila Allah, Mohammed est son prophète pour l’être effectivement et non uniquement de cœur ? » Je lui avais sereinement souligné : « Je ne la prononcerai que lorsque j’en serai parfaitement prêt »…Dans son déterminisme, il avait ajouté : « Mais vous connaissez de l’Islam plus que connaît un musulman de naissance…qu’est ce qui vous manque pour le faire alors ? » A ce moment j’avais extériorisé la seule et unique raison qui m’empêche, réellement, encore de me convertir : « J’ai tellement besoin de compléter ma certitude que le Coran est authentiquement la parole de Dieu et pas celle d’une ingénieuse pensée humaine ».
Cette conversation est restée gravée le long de plusieurs mois en ma mémoire de méditation ! » [375 – 376].
Quelques mois après cette mémorable conversation, il prononça la Chahadda de La Ilha Ila Allah, Mohammed et son prophète devant le président de l'alliance des musulmans à Berlin….C’était après être rentré de son deuxième voyage au monde islamique qui a duré le long de deux années.
Quant il était rentré de son long voyage, il s’était rendu compte qu’il était devenu une vraie célébrité journalistique en Europe. Il ne manquait pas d’être invité d’intervenir dans les plus importants des séminaires de la prestigieuse Académie des Sciences Géopolitique de Berlin et ses articles remplissaient les pages de tous les journaux de l’époque……Tout ceci était une des premières grandes et solennelles réussites pour un jeune de vingt six ans.
Son retour parmi ses siens et ses compagnons, le mode de pensée occidentale et leur vision de l’Islam lui était très douloureux. Il venait de voir clairement que la scène de sa vie ancienne et ses acteurs rejètent toutes les révélations célestes et les religions et les considèrent comme étant les restes d’une période d’antiquité bien éloignée …Quant à la minorité de ceux qui consacre une petite marge encore de leur vie à la religion, voient en l’Islam une religion incomplète qui ne se préoccupe du coté spirituel…… étrange vision était pour lui, quand il trouve que c’était justement ce coté spirituel qui l’avait attiré le plus à l’Islam !
« L’idée de me convertir en Islam ne me quittait point…La conversion était le seul pont qui me séparait encore entre deux mondes…celui du matérialisme et celui de la tranquillité spirituelle, je savais que ma conversion en Islam sera, sûrement, le point de ma séparation totale avec ce mode de vie dont je puisais il y a plus que vingt ans…Mon âme ne pouvait, désormais, appartenir aux deux à la fois ! La seule et unique question qui se présentait encore à cette époque était : Est-ce que le Coran est réellement le message d’Allah الله aux hommes ou encore est – il le fruit d’une ingéniosité humaine ? » [287 – 289]
Par miséricorde d’Allah (Que son Nom soit Exalté), la réponse à cette question n’a pas beaucoup tardé à se présentait. Son retour à la vie occidentale lui a permit de la comprendre et de la saisir……une vie pleine de tristesse profonde d’âme, d’individualisme et de vide spirituel dont les concernés ne le sentent que trop tard.
Comme très souvent il se trouvait dans le train, mais c’était la première fois qu’il toucha de très près la tristesse sociétale de l’occident : « Dans le train, je commença à observer attentivement les visages des hommes et des femmes qui m’entouraient, leurs traits et les marques qu’y a laissés et qu’y laisse leur vie actuelle…Ils jouissaient tous, sans aucun doute, d’une aisance matérielle, ils paraissaient qu’ils se nourrissent bien et ils portaient de magnifiques vêtements…Pourtant la tristesse intérieure me paraissait profonde sur leurs visages, une tristesse qu’ils ne reconnaissent pas…J’étais certain qu’ils ne s’en rendent pas compte, car s’il en était autrement, je ne crois pas qu’ils se laisseraient dans cette misère et cette morosité. Une morosité dont la principale source est l’ignorance [et la volonté de l’être] de leur rôle sur cette terre et la vraie raison de leur existence, autre que celle de la simple volonté d’amélioration de la vie matérielle ». [290].
Lorsqu’il rentra chez lui et après cette longue méditation, tous ses ultimes doutes se sont évaporés quant il a lu quelques versés du Saint Coran :
« Tout mon corps s’était gelé, mon cœur et ma raison étaient éveillés plus que jamais et ma respiration était lente…mes mains, qui portaient le Coran, tremblaient……Le Coran portait la réponse Divine……Mes doutes n’existaient plus à ce moment là……Je savais à ce moment là et désormais que le Coran est de DIEU الله »
Après six ans de sa conversion en Islam, il décida de mener un long pèlerinage vers la Mecque …un voyage plein d’aventures et de surprises mais avant tout, c’était son chemin spirituel vers la Mecque. Ce grand explorateur de l’Islam nous raconte les détails de ce voyage dans son livre « Le Chemin spirituel à la Mecque ».
Enfin, c’était le chemin de sa tranquillité d’âme et d’esprit …une âme et un esprit qui s’épousaient harmonieusement avec l’Islam…
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Re: vers la Mecque
Ecrit le 17 févr.07, 10:16Je te laisse méditer et voir par toi mêmeEnsembles24 a écrit :C'est bien, mais est-ce le bon chemin ?
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Re: vers la Mecque
Ecrit le 18 févr.07, 03:38Pour çà encore faut il avoir le sens de l'autocritique. Et çà pour un musulman c'est très difficile voir impossible. Soumission voilà tout.enigma a écrit : Je te laisse méditer et voir par toi même
Enigma, pense pas, reste accroché aux convictions des autres.
Re: vers la Mecque
Ecrit le 18 févr.07, 04:13L'islam recommande d'utiliser la raison pour comprendre la révellation, moi il m'arrive souvent de douter de la véracité de certains hadiths par exemple.homosapiens a écrit : Pour çà encore faut il avoir le sens de l'autocritique. Et çà pour un musulman c'est très difficile voir impossible. Soumission voilà tout.
Enigma, pense pas, reste accroché aux convictions des autres.
Un non musulman ne peut comprendre l'islam, car avant de comprendre l'islam faut comprendre l'unicité de Dieu et pour certain ceci est impossible.
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