Faire l’expérience de la bonté (1) d’un être et, à fortiori d’une personne, engendre presque toujours un sentiment d’euphorie, d’espérance, de confiance dans la vie. Un sourire rencontré en signe d’humanité partagée, un service rendu à notre insu, un accueil dans la joie de se retrouver, mais même l’affection échangée avec un animal ou la familiarité chaleureuse d’une réalité naturelle ou d’un objet ouvre le cœur, dilate l’âme. L’art sait dire la bonté éclatante comme celle du couronnement de la vierge de Fra Angelico, de l’emphase heureuse de l’architecture baroque ou de l’amour célébré du Taj Mahal. Mais la bonté, parce qu’elle est aussi profonde et discrète, se rend souvent visible, tangible, présente par des signes « faibles » que l’art ne peut traduire que de manière plus lente, exigeante, parcellaire comme dans les courbes de l’art roman, la cérémonie du thé ou la peinture de Chagall.
Malaise
Plus tragiquement dans les cultures du concept dominant, de la rationalité efficace et de l’autonomie de l’ego la bonté est mal vue. Elle fait figure de faiblesse, de mièvrerie, de pathos, d’idéalisation naïve. Là il est de bon ton d’être tendre mais jouisseur, bon au sens de performant, confiant mais intéressé et calculateur, intelligent mais critique, présent mais distancié, impressionnable mais pas émerveillé. La bonté dérange parce qu’elle passe par la dépendance consentie, la confiance au-delà du raisonnable, le don à perte, l’exposition à la souffrance et le labeur de la laisser devenir un lieu de rencontre. La bonté c’est ce qui en nous peut donner à l’autre d’être. Ce qui de l’autre me donne un espace, une lumière un souffle pour être plus et surtout mieux. En cela la bonté est contagieuse, diffusive ; comme le feu sous la cendre où dans les sous bois, elle est incendiaire.
Source
Le bien est au creux des cultures, il ne saurait être contenu par elles, il est entrevu à travers le beau et jamais véritablement dicible. Et pourtant il est la nappe phréatique et la plaque tectonique de nos existences. La question est de le laisser sourdre et de repérer pour s’y abreuver les sources qui nous le donnent à voir, à boire et à mettre au service de la vie. Dans cet apprentissage de l’irrigation des terres arides que sont les cœurs et les communautés humaines, le Christ apparaît comme un maître puisatier qui n’a pas hésité à laisser la Bonté, qui est un autre nom de Dieu, traverser son être en le rendant intégralement médiateur d’Eau Vive.
1. L’expérience de bonté est le titre d’un livre splendide de Lydie Dattas, Arfuyen, 1999.
POSTÉ PAR SAMUEL ROUVILLOIS
L’expérience de bonté
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Ecrit le 09 oct.13, 10:31- medico
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Re: L’expérience de bonté
Ecrit le 09 oct.13, 20:40certains devraient en prendre de la graine.
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah
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