Phenix a écrit :J'ai compris ton raisonnement Zouzouspetals.

Tu as un bon raisonnement dans le sens qu'il est bien réfléchi, bien pensé, logique et bien expliqué. Mais il manque une chose essentielle dans ton raisonnement:
il n'est pas biblique.
Pas plus que tout raisonnement sur les transfusions de sang, ou les transplantations d'organes, ou le service civil, ou le remariage après divorce par consentement mutuel, ou le port du pantalon féminin, ou la célébration de Noël, ou l'usage d'Internet...
Toutes ces choses sont inconnues dans la Bible ; elles n'existaient pas à l'époque où furent rédigés les deux Testaments. On ne trouve donc aucun verset biblique qui en traite spécifiquement. Toute réflexion que l'on peut faire sur ces questions, ou d'autres comparables, n'est donc fondée que sur l'interprétation, la spéculation, l'amalgame, pas à proprement parler sur la Bible.
Phenix a écrit :Pour toi et pour vous autres, j'ai poussé loin ma réflexion et mes recherches sur l'usage du sang. Précédemment, je pensais avoir donné une explication complète et synthétique sur notre position par rapport au sang. Mais il manque deux idées bibliques importantes. Idées absentes de ton raisonnement Zouzouspetals. Et je te remercie de m'avoir fait poussé ma réflexion sur l'usage du sang.
Comment ton explication aurait-elle pu être "complète et synthétique" s'il y manquait "deux idées bibliques importantes" ? Et pourquoi t'attendre à ce qu'elles aient figuré dans mon raisonnement, alors qu'elles n'étaient pas dans le tien jusque-là, malgré ta réflexion poussée et tes recherches ?
Phenix a écrit :En quoi ton bon raisonnement n'est pas biblique ou quelles sont les deux idées bibliques qu'il te manque?
I- le sang est sacré
II- Dieu n'approuve en tout qu'une seule utilisation du sang, à savoir pour le sacrifice
Déjà, tu sembles admettre qu'il peut exister un "bon raisonnement" non biblique ; pourrais-tu pousser ta réflexion jusqu'à l'idée que le contraire puisse aussi exister, à savoir un mauvais raisonnement biblique ? Autrement dit qu'il ne suffit pas de juxtaposer des versets de la Bible pour obtenir un raisonnement qui tient la route.
Phenix a écrit :I- Jéhovah a dévoilé le lien étroit qui existe entre la vie et le sang et il a affirmé leur caractère sacré peu après l’assassinat d’Abel. “ Écoute ! a-t-il dit à Caïn. Le sang de ton frère crie du sol vers moi. ” (Genèse 4:10). Aux yeux de Jéhovah, ce sang représentait la vie d’Abel, vie que Caïn avait abrégée sauvagement. Dans un certain sens, donc, le sang d’Abel criait vers Dieu pour réclamer vengeance. — Hébreux 12:24.
Permet-moi de trouver ton raisonnement assez tortueux ici. Abel était mort, de mort violente. Parler de son sang qui criait vers Dieu n'établit pas clairement un "lien étroit (...) entre la vie et le sang, puisqu'ici, le sang était celui d'une personne assassinée, à moins que tu n'adhères à l'idée que les morts ne sont pas vraiment morts, qu'une partie d'eux (leur âme, leur sang) est toujours vivante. Et le fait que, symboliquement, le sang d'Abel crie vengeance vers Dieu n'indique pas non plus que le sang est sacré ; c'est la vie d'Abel qui était précieuse pour Dieu, c'est pour cette vie ôtée qu'il est crié vengeance, c'est la vie qui est sacrée. Le sang n'en est que le symbole, qui ne peut être plus sacré que la vie qu'il représente. Et c'est en tant que symbole de vie qu'il doit être respecté, pas en tant que tissu organique renouvelable et aujourd'hui transfusable d'un individu à l'autre.
Phenix a écrit :Après le déluge, Dieu a autorisé les humains à manger la chair des animaux, mais pas leur sang. Il précisa : “ Seulement la chair avec son âme — son sang — vous ne devez pas la manger. D’autre part, votre sang de vos âmes, je le redemanderai. ” (Genèse 9:4, 5). Ce commandement s’applique à tous les descendants de Noé, jusqu’à nos jours. Il réaffirme ce que Dieu avait précédemment laissé entendre à Caïn : l’âme, c’est-à-dire la vie, de toutes les créatures est représentée par le sang. Ce décret établit aussi que Jéhovah, la Source de la vie, demandera des comptes à tous les humains qui n’auront pas respecté la vie et le sang. — Psaume 36:9.
Comme dans le cas d'Abel que tu citais précédemment, nous sommes ici dans un contexte de vie et de mort : le sang représente la vie, parce que sans lui, la créature meurt. Il s'agit donc bien de respecter la vie, en ne l'ôtant pas à la légère. A partir de la fin du déluge, l'humanité est autorisée à manger des animaux pour se nourrir, mais pour qu'elle n'apprenne pas à tuer à la légère, Dieu pose un interdit, celui de la consommation du sang, pour rappeler aux hommes le caractère sacré, précieux, respectable de toute vie, y compris de l'animal comestible. Ce commandement n'a trait qu'à la mort de l'animal, ce que montre d'ailleurs le "d'autre part" qui établit une séparation nette entre la possibilité pour l'homme de tuer les animaux pour se nourrir de leur chair, et l'impossibilité de faire de même envers leurs congénères. La mise à mort de l'animal par l'homme est permise, à condition que ce qui symbolise sa vie soit sacralisé ; la mise à mort de l'homme par l'homme, en revanche, l'homme devra en rendre compte.
Phenix a écrit :Ces deux vérités fondamentales se retrouvent dans la Loi mosaïque. On lit en Lévitique 17:10, 11 : "Quant à tout homme [...] qui mange n’importe quelle sorte de sang, oui je tournerai ma face contre l’âme qui mange le sang et je la retrancherai bel et bien du milieu de son peuple. Car l’âme de la chair est dans le sang, et moi je l’ai mis pour vous sur l’autel, pour faire propitiation pour vos âmes, car c’est le sang qui fait propitiation par l’âme qui est en lui."
Là encore, le contexte montre qu'il s'agit de mettre à mort un animal pour le manger, ou pour l'offrir en sacrifice à Dieu. Parce que la vie, même animale, est sacrée pour Dieu, l'homme qui tue un animal doit montrer, d'une façon ou d'une autre qu'il respecte la vie. Difficile de démontrer que l'on respecte la vie en tuant, n'est-ce pas ? Sauf si on transfère ce respect pour la vie sur un substitut, le sang. On peut donc tuer l'animal pour se nourrir de sa chair ou l'offrir en sacrifice à son Dieu, tout en manifestant du respect pour sa vie, symbolisée par son sang, en sacralisant celui-ci.
Phenix a écrit :Conclusion: il est donc établi que, pour la Parole de Dieu, tant la vie que le sang sont sacrés (j'espère qu'il n'est pas nécessaire de te faire une dissertation sur la signification du mot "sacré"?).
Ce n'est pas "tant la vie que le sang qui sont sacrés" ; c'est la vie seule qui est sacrée, tellement sacrée que l'homme qui prend la vie d'un animal reporte la manifestation de son respect pour la vie sur le sang de cet animal mort. La vie est sacrée en tant que telle, par nature ; le sang est sacralisé en tant que symbole.
Phenix a écrit :II- Dieu n’approuva en tout qu’une seule utilisation du sang, à savoir pour le sacrifice. Il imposa à ceux qui se trouvaient sous la Loi mosaïque d’offrir des sacrifices d’animaux afin de faire propitiation pour le péché (Lv 17:10, 11). Ce fut également conformément à Sa volonté que Son Fils, Jésus Christ, offrit sa vie humaine parfaite comme sacrifice pour les péchés. — Hé 10:5, 10.
Conclusion: Bibliquement parlant, la seule utilisation convenable du sang autorisé par Dieu, est le sacrifice.
Encore une fois, l'on parle ici du sang d'animaux, voire d'un humain, sacrifiés, tués, morts. Mettre à mort, normalement, ce n'est pas démontrer un profond respect pour la vie ; sauf si on sacralise cette mort, cette vie ôtée, à travers un symbole. La sacralisation du sang, symbole de vie, est le report visible du respect sacré que l'on devrait porter à la vie que l'on prend.
Qu'il s'agisse de tuer un animal pour le manger ou pour le sacrifier à Dieu, il y a mort et non pas vie. Le sang, dans ces circonstances, est le sang d'un mort, pas d'un vivant. Il devient symbole de vie non parce qu'il la porte encore, mais parce qu'il en reste la dernière trace. Un peu comme les cendres d'un défunt, que l'on garde précieusement dans une urne ou que l'on répand sur les lieux qu'il affectionnait, pour lui rendre hommage.
Mais tout ce symbolisme n'a rien à voir ni avec la nature organique du sang, ni avec son utilisation thérapeutique.
Dans une transfusion sanguine, le donneur n'est pas mort. Son sang ne représente pas le dernier symbole, sacré entre tous, de la vie d'un mort ; son sang représente l'espoir de vie pour le transfusé qui, sans cela, risquerait de mourir.
De symbole de vie répandu avec respect lorsqu'on ôtait la vie d'un animal, le sang du donneur devient instrument réel de vie pour le transfusé. Nous ne sommes tout simplement plus dans le même contexte.
Phenix a écrit :Voilà justifié une fois de plus, le refus des transfusions sanguines par les Témoins de Jéhovah. Le sang étant sacré, nous ne faisons pas "mumuse" avec le sang d'autrui, puisqu'il s'agit de sa vie à lui, et le seul Propriétaire de la vie, c'est Jéhovah Dieu. Ce qui est sacré est sacré. On ne peut pas profaner ce qui est sacré, sous peine de mourir. De plus, la seule utilisation convenable et autorisé par Jéhovah Dieu du sang, est le sacrifice.
Pourquoi avoir eu besoin de "justifi(er) une fois de plus" le refus des transfusions sanguines par les TJ par deux nouvelles idées ? Si le refus des transfusions par les TJ se fondait vraiment sur ces deux idées, elles auraient été énoncées dès le départ, pas rajoutées in extremis quand "une explication complète et synthétique sur (votre) position se serait révélée insuffisante. Ton explication ressemble fort à un plan B que l'on utilise quand le plan A a capoté.
En outre, comme la vie (la leur surtout) est sacrée pour bien des humains, rare sont ceux qui font "mumuse" avec leur sang ou celui d'autrui en se faisant transfuser. La transfusion de sang n'est en rien une profanation de la vie, sauf pour ceux qui veulent faire croire qu'ils font passer le symbole au-dessus de ce qu'il symbolise. A l'instar de ces fanatiques des groupes anti-avortement qui prétendent vouloir défendre la vie humaine mais n'hésitent pas à tuer des médecins pour ce faire.
Enfin, ta dernière phrase est un modèle de généralisation fausse. Tu écris "la seule utilisation convenable et autorisé par Jéhovah Dieu du sang, est le sacrifice." Tu oublies qu'il s'agissait là uniquement du sang d'un animal mort, les Juifs n'étant pas autorisés à tuer leurs semblables pour pouvoir verser du sang humain en sacrifice. Or, lors d'une transfusion sanguine, non seulement il s'agit de sang humain, mais du sang d'un humain vivant pour essayer de sauver la vie d'un autre.
Sang d'un animal mort d'un côté, sang d'un humain vivant de l'autre. Il me semble bien qu'il y a là bien plus de divergences que de points communs, et qu'assimiler une situation à une autre entraîne de bien fâcheux contresens, de terribles contrevérités.
Ne réponds pas à un homme stupide selon sa sottise, de peur que tu ne deviennes pareil à lui, toi aussi.
Réponds à un homme stupide selon sa sottise, de peur qu’il ne devienne un sage à ses yeux.
(Proverbes 26:4,5, TMN)