camio a écrit :Bonjour,
Je suis à la recherche de témoignages de chrétiens s'étant convertis à l'islam. Les seuls que j'ai trouvés pour le moment me paraissent un peu tièdes : les personnes étaient chrétiennes plus par tradition familiale par exemple que par rencontre directe avec Jésus.
Si vous avez des liens Internet à me fournir, je suis preneur !
Merci beaucoup !

Murad Wilfried HOFMANN
JOURNAL d'un MUSULMAN ALLEMAND
Editions Delta, Alger 1990
CONSEQUENCE A LA KUNG
Bruxelles, le 15 janvier 1986
Le professeur Hans Küng, célèbre théologien Suisse, résidant depuis des décades en Allemagne, et actuellement directeur de l'institut de recherche oecuménique à Tübingen, a été en désaccord avec la nouvelle orthodoxie catholique depuis pas mal de temps. Cependant, avec son livre «Christentum und Weltreligionen» (Le Christianisme et les religions mondiales) , en 1984, le conflit qui l'oppose à Rome s'est aggravé considérablement .
De façon tout à fait sensationnelle,
Küng reconnaît que Mohammed était un vrai prophète, ni plus ni moins. Ainsi, Küng poursuit l'oeuvre entamée à l'université de Marburg par le prof. Rudolf Bultmann de la << dé-mythologisatiom >> du Nouveau Testament. Par conséquent, Küng n 'hésite pas à inclure dès lors toutes les grandes religions dans un «dialogue oecuménique» , anciennement réservé aux différents cultes chrétiens.
Lors d'un séminaire tenu à Stuttgart, en 1985, sur «le monde islamique entre la tradition et le progrès» , Küng souligna que Rome ne défendait plus sa doctrine classique, formulée en 1442, selon laquelle il n'y avait point de salut en dehors de l'Eglise (
«extra ecclesiam nulla salus» ) .En conformité avec ce développement historique et dans l'esprit du Deuxième Concile du Vatican (1962-1965), l'intrépide professeur conclut que la thèse consécutive «
extra ecclesiam nulla propheta» ( «nul prophete en dehors de l"Eglise ») est devenue, logiquement, elle aussi, caduque. En reconnaissant, même assez tardivement, que l'Islam est une authentique voie de salut, l'Eglise, d'après Küng, ne peut plus récuser que Mohammed, guide et leader sur cette voie, avait été un prophète dans le plein sens du mot. :
Küng, en effet, partage le point de vue islamique selon lequel l'Evangile annonçait un prophète futur, et que
«les messages prophétiques de la Bible et du Coran, sans aucun doute, s'accordent structurellement l'un l'autre» ( «Zeitschrift für Kulturaustausch, 1985, p.315).
Calme, Küng demande à ses opposants fachés dans la hiérarchie catholique de se rattraper sur l'Islam en faisant, pour une fois, leur devoir envers cette religion mondiale si mal connue et si négligée en Occident.
Quelques prêtres catholiques semblent avoir déjà fait leur devoir , puisque deux d'entre eux, du diocèse de Paris, embrassèrent dernièrement l 'Islam.
Le prof. Küng est d'avis que les Occidentaux, en général ne savent que peu de choses sur l'Islam. Ceci est exact en dépit de ces quelques intellectuels et artistes européens qui ont, néamnoins découvert l'Islam, comme l'Américain T .B.Irwing (traducteur du Coran en «Américain) ; l'Autrichien Leopold Weiss (Muhammad Assad) ; les Anglais Richard Burton, Marmaduke Pickthall, Martin Lings et Cat Stevens (yusuf Islam) ; les Français Maurice Bucaille, René Guénon, Eva de Vitray-Meyerovitch, Roger Garaudy et Maurice Béjart; les Suisses Titus Burckhardt et Roger du Pasquier, l' Allemand Frithjof Schuon.
Même la plupart des «orientalistes» occidentaux n'arrivent pas â comprendre l'Islam en profondeur. En effet, ne servent-ils pas le plus souvent - consciemment ou non -des intérêts néo-coloniaux quand ils jugent l'Islam d'une manière euro-centrique sous l'angle supposé universel de la civilisation occidentale et son système de valeurs.
Dans le «Muslim World Book Review» (vol.6, n° 1 ; p.5), Parvez Mansour vient de citer Ignaz Goldziher qui se demanda: «
Que resterait-il des Evangiles si on leur appliquait les méthodes de recherche appliquées au hadiths ?» .
Une réponse convaincante à cette question très pertinente nécessiterait une étude de l'impact à la formulation et interprétation du Nouveau Testament des notions philosophiques et mythologiques existant à son origine. Je pense, par exemple, aux rapports entre :
- Mithras, le dieu-soleil Persan (et son culte des mystères), le deis soli des Chrétiens Romains et «Sunday» ou «Sonntag» (Dimanche en tant que Jour de Soleil, en Anglais et en Allemand) dans la mythologie chrétienne.
- La déesse égyptienne Isis (comme «Etoile de la Mer»/ «Stella maris», personnage d'une Trinité Divine égyptienne), la déesse-mère Romaine Magna Mater (également connue comme Dea Dia et Kybela) et le culte chrétien de Marie, «mère de Dieu» ;
- La tradition Romaine de déifier des empereurs par des résolutions du Sénat et la décision du Concile de Nicée en 325 de diviniser Jésus.
En vérité, si la recherche historique est dirigée à la fois aux sources des religions et à leurs bagages conceptuels, l'Islam n'a à s'inquiéter de rien et la Chretienté de tout.
C'est ce que Mans Küng voit - tout en se disant toujours «Chrétien ». Mais la logique même de son analyse l'amènera, lui aussi.plus tôt ou plus tard à l'Islam. A la volonté de Dieu.