Martur a écrit :Arlitto, que fais tu des auteurs anteniceens qui reprennent la citation complète de l'évangile de Mathieu.
Le Concile de Nicée "325" contrairement aux croyances communes n'avait pas pour vocation d'établir la trinité, mais de savoir si Jésus était l'égal du Père...CQFD.
Les auteurs anténicéens étaient pour la plupart des païens et des philosophes grecques, je pense à Tertulien et Théophile d'Antioche et.etc. qui sont les inventeurs de cette hérésie trinitaire,
"try-unitaire pour être précis", pour moi ces hommes ne sont pas fiables, ni inspirés, il suffit de lire leur parcours de vie philosophique et païenne pour vite s'en rendre compte.
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Tertulien ( vers 160 - vers 240 )
Ecrivain africain de langue latine, Père de l'Eglise.
I. Sa formation
Quintus Septimus Florens Tertullianus dit Tertullien est né vers 160 à Carthage. Il est issu d'une famille berbère païenne. De sa vie on ne connaît peu de chose. Son père est centurion dans une légion de l'armée romaine, la cohorte proconsulaire mais il meurt très tôt. Tertullien est un excellent élève,
il étudie la rhétorique, la jurisprudence, l'histoire, la poésie, les sciences et la philosophie. Il devient avocat et professeur de rhétorique et est promis à une brillante carrière.
Il parle et écrit le grec, mais ses écrits en cette langue sont perdus. Il résulte de son propre aveu que, avant sa conversion, il se livrait sans retenue à tous les plaisirs et à tous les désordres que se permettait la jeunesse païenne.
II. Le chrétien
Vers 197-198, il se convertit au christianisme. Il semble qu'il est séduit par l'esprit de sainteté qu'il trouve aux chrétiens, par leur humilité, leur abnégation face aux persécutions et la hauteur de la doctrine évangélique. Sa conversion est soudaine et décisive. Il dit d'ailleurs plus tard : « On ne naît pas chrétien, on le devient ». Adversaire du paganisme et moraliste intransigeant,
il est le premier auteur latin à tenter une synthèse entre christianisme et philosophie païenne.
Il épouse une chrétienne mais n'a pas eu d'enfant. Peut-être est-il devenu prêtre. L'année 207 marque un grand tournant dans sa vie avec son adhésion au montanisme. Rompant avec l'Église traditionnelle, ses positions deviennent plus rigoristes. Paradoxalement, il combat avec encore plus d'acharnement les hérésies gnostiques qui minent la chrétienté au IIIe siècle et devient même le professeur de Cyprien de Carthage. Il meurt à Carthage vers 230-240.
C'est un personnage très controversé. D'une part, il lutte activement contre les cultes païens et est considéré comme le plus grand théologien chrétien de son temps - on lui doit le terme de trinité - d'autre part, il rejoint le mouvement hérétique montaniste à la fin de sa vie.
Théophile d'Antioche
Theophile est Evêque d'Antioche vers 168 après J.C. Sa principale œuvre s'intitule : A Autolycus.
Comme les autres apologistes Théophile ne mentionne jamais le fondateur historique du christianisme et ne nomme jamais Jésus Christ. Les évangiles sont mentionnés non comme l'Histoire vécue de Jésus mais comme les paroles inspirées de Dieu.
Lorsqu' Autolycus lui demande une preuve de résurrection Théophile ne mentionne même pas celle de Jésus.
L'accent est mis sur le Dieu d'Israël , les prophètes et le "verbe" incarné.
Irénée,Clément d'Alexandrie et Tertullien
Les trois derniers pères apologistes et certainement les plus importants de cette époque partagent avec les autres pères le goût pour la philosophie grecque (ils vivent tous dans un monde imprégné de culture hellénistique) et vont donc continuer dans la ligne du mariage de cette philosophie avec la théologie chrétienne naissante.
A la différence des autres pères ils semblent avoir complètement intégré le récit des évangiles qui devient de ce fait le "canon" des écritures chrétiennes.
On peut dire qu'avec eux commence la période "classique" du dogme.
Irénée, évèque de Lyon qui a connu Polycarp fait explicitement référence à l'évangile selon Saint Jean mais n'est pas très bavard sur son contenu.
S'il est vrai que les évangiles semblent être définitivement admis vers la fin du deuxième siècle leur contenu pourtant si riche (vie de Jésus, miracles, paraboles …)est rarement commenté.
Dans son combat contre les hérésies (Gnosticisme et Docétisme) Irénée ne s'appuie jamais sur ces récits pourtant si fondamentaux. Il est cependant à l'origine de la constitution du "canon" biblique.
Clément d'Alexandrie ainsi appelé parce qu'il passa une grande partie de sa vie dans cette ville
part en lutte contre le paganisme et fait l'apologie d'un christianisme synthèse de la philosophie grecque et des traditions religieuses de son époque (Judaïsme) mais sans références directes à Jésus de Nazareth.
Le Christ est pour lui "La Raison incarnée". Le Christianisme est ici dépeint comme une nouvelle philosophie. La vie et les enseignements du fondateur de cette nouvelle religion sont complètement passés sous silence. Cette attitude commune à la plupart des premiers Pères de l'Eglise est tout simplement incompréhensible selon les points de vue chrétien et rationaliste.
Indépendamment des textes évangéliques Tertullien dans son Apologie prétend que Tibère a pris la défense de Jésus devant le Sénat romain ce qui aux yeux de certains historiens constituerait une confirmation indépendante de l'existence de Jésus. Cependant l'authenticité du texte est discutable dans la mesure où aucun commentateur contemporain ne cite ce passage et également à cause du fait bien connu celui là de l'intolérance de cet empereur envers les cultes étrangers. Il est extrêmement improbable en effet qu'un empereur romain quel qu'il soit ait d'ailleurs pu prendre la défense d'un personnage qu'il ne pouvait connaître que par des témoignages chrétiens indirects.
Justin
Justin est né en Palestine et se convertit au christianisme sans doute à Ephèse.
C'était auparavant un platonicien.
Il est décapité en 165 à Rome après un procès de martyre. Il est le premier à avoir révéler le contenu des réunions secrètes que les premiers chrétiens tenaient entre eux et qui faisaient scandales car l'on s'imaginait alors qu'elles comportaient des rites répréhensibles (obscénités et meurtres d'enfants).
Les œuvres de Justin sont : Le Dialogue avec le Juif Triphon et les deux Apologies (destinées aux empereurs Antonin et Marc Aurèle).
Justin essaie de concilier philosophie platonicienne et christianisme en montrant que Jésus est le "Logos" incarné.
Justin est le premier auteur à citer explicitement des extraits des évangiles qu'il appelle La Mémoire des Apôtres. On peut donc raisonnablement penser que l'élaboration de ces documents est antérieure sans qu'il soit possible de prouver leur degré de complétude vers cette époque.
Tatien
Tatien est l'élève de Justin. Il est célèbre pour avoir rédiger une œuvre : Le Diatessaron qui représente une sorte de compilation globale des quatre évangiles. Pourtant
dans son Apologie aux Grecs Tatien n'utilise aucune référence à Jésus lorsqu'il s'agit de convaincre ses interlocuteurs. Il n'y est question que de Dieu et du "Verbe".
Il confesse même dans cette Apologie (chap. 21) que le Christianisme comporte également son propre mythe semblable aux mythes grecs ce qui pourrait constituer un argument de nature à rassurer les païens sceptiques devant cette nouvelle philosophie. (Pour plus de détails voir E.Doherty : Second Century Apologists).
On trouve ainsi les deux facettes du christianisme : Le mythe des Evangiles et la philosophie issue du Judaïsme qui sont encore séparés et qui sont traités sur des plans différents. L'histoire racontée dans les Evangiles ne sera complètement assimilée qu'avec les Apologistes de la fin du deuxième siècle : Tertullien et Clément d'Alexandrie.
Athénagoras d'Athène
L'œuvre d'Athénagoras est une apologie intitulée "Une Plaie pour les chrétiens" et destinée à l'Empereur Marc Aurèle.
Il y est question une fois de plus du Logos et du fils de Dieu mais pas de son incarnation en la personne de Jésus de Nazareth. J
ésus Christ n'est d'ailleurs jamais mentionné. Il parle de philosophie platonicienne et des mythes grecs mais pas de la vie terrestre de celui qui est au centre de la religion naissante. Quelques maximes chrétiennes semblables à celles du Sermon sur la Montagne sont citées mais sans référence aucune à leur auteur présumé.
Minucius Félix
L'œuvre de Minucius Félix est un traité appelé "Octave" rédigé en Latin et datant probablement du mileu du deuxième siècle. Il y est question de la résurrection des morts mais pas une seule fois de celle de Jésus qui n'est d'ailleurs jamais mentionné dans toute l'œuvre.
Le plus surprenant est que l'auteur se moque de ces mythes païens où des hommes meurent et deviennent des dieux qui engendrent à leur tour d'autres dieux. Il se moque également des soi-disant dieux qui accomplissent des miracles.
Minuciux Félix est un des rares apologistes (avec Justin) qui essaie de réfuter les accusations infamantes dont les premiers chrétiens sont l'objet . Ceux-ci sont en effet accusés de pratiquer par exemple des sacrifices d'enfants au cours de réunions secrètes.
Parmi ces accusations figure celle de vénérer un homme mort sur une croix. Minuciux Félix dément alors en bloc toutes ces accusations sans jamais essayer d'expliquer que cette dernière constitue pourtant le cœur même de la nouvelle foi.
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