1)
La plupart des délibérations quant à savoir si ce que l'on fait est bon ou pas, ne sont généralement pas des délibérations morales, elles sont la plupart du temps relatives à l'efficacité de ce que l'on choisit de faire en fonction des buts que l'on s'est fixés.
Mais ca ce n’est pas la bonté morale, c’est la technique (philo du faire, pas de l’agir). C’est la délibération des SS aux camps.
2)
L'argument de départ était celui ci:
Ce scientisme est comme de dire:
Il n’y pas de preuve objective (scientifique) en philo morale, donc elle n”est qu’une croyance, et donc aucune vie ni décision ne doit suivre la philo morale.
La morale n'est pas une croyance, mais le choix d'adhérer à certaines valeurs qui ne sont en rien absolues. C'est un choix. L'action morale est une volonté de bien faire selon des critères de sens ne se limitant pas à son bien propre.
Mais ce choix n’est pas de science empirique, donc en quoi est il plus justifié qu’une croyance ? On peut tout aussi bien dire que les commandements religieux sont des choix. Alors il est absurde de dire de ne pas les suivre. Ou qu’ils nepeuvent servir de base partielle (et l’argument d’autorité EST un argument)
3)
ChristianK a écrit:Si on dit que la morale doit avoir des fondements objectifs, alors on est d'accord mais tout à coup l'objectivité déborde largement les sciences empiriques. La philo morale kantienne devient objective, ou peut être objective, bien que non scientifique.
Si la morale peut avoir des fondements objectifs, l'on doit donc en rechercher. Pas besoin pour cela de sortir du cadre actuel des sciences. Quant à la philo morale Kantienne il faudrait voir en détail, car le sujet est assez compliqué. Je pense qu'il vaut exposer les idées concrètes auxquelles tu te réfères que d'invoquer Kant dont peu de personne ici connait précisément la pensée.
Oui il est nécessaire de sortir du cadre des sciences empiriques car la philo morale n’en fait pas partie. Les sciences empiriques nous disent seulement que les effets du cyanure ont été tels dans un camp.
Il n’est pas nécessaire d’aller dans les détails du kantisme, il suffit de dire qu’il est hors des sciences empiriques et que ses raisonnements moraux sont philosophiques et rationnels comme il se doit, donc non subjectifs. On retrouve donc ici la notion d’objectivité hors les sciences empiriques.
4)
ChristianK a écrit:D'ailleurs le plus simple argument d'autorité comme la tradition des ancêtres, même s'il est imparfait, est déjà un argument non arbitraire. Sans parler de l'argument d'autorité religieux puisqu'il est question de suprême législateur et rétributeur.
Je constate que nous n'avons pas la même définition de ce qui est arbitraire ou pas..
Une morale non arbitraire c'est quand même un peu mieux qu'une morale arbitraire dictée par exemple par une religion comme l'Islam non?!?!
Je n'ai jamais dit que l'on ne devait suivre aucune morale du simple fait que les morales reposent sur des bases incertaines... J'ai dit que l'on ne pouvait pas baser sa vie sur de telles morales, ce qui est très différent. J'essaye toujours d'être précis dans mes formulations.
Arbitraire veut dire pile ou face, sans fondement aucun. L’argument d’autorité, même faible, n’est pas arbitraire, et il peut très bien se fonder sur Mahomet, pour une part ou pour un temps. Il y faut ensuite des misees au point et correctifs surtout dans les applications les plus concrètes. Il n’exclut pas des erreurs. D’ailleurs en science nous croyons les manuels sans vérifier, par argument d’autorité.
Lorsqu’il faut agir on se base sur les éléments disponibles, et pour la majorité c’est l’argument d’autorité, souvent religieux, ou à base de tradition. Seule une minorité fait de la philo morale.
En soi, la base de la vie n’est pas fondée sur de telles morales
Mais accidentellement (extrinsèquement), oui.